Sur les pas du Caporal Charles Sainturette : Septembre 2011 en Champagne...

 

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27410 Le Noyer en Ouche
Tel : 02.32.44.46.71
dernière mise à jour de cette page : 16.01.2014

Notre adresse web :  http://lagodiniere27.pagesperso-orange.fr/

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Sur les pas du Caporal Charles Sainturette

en Champagne,
Janvier à septembre1917 

 

Le Journal du Caporal Charles Sainturette - 1914-1918 et ses correspondances

comporte deux parties :

1- De la Mobilisation en Août 1914 au 30 juin 1916
2 - De Juillet 1916 ( début du carnet) à la fin des évènements

 

Cette page, consacrée à la période Janvier à Septembre 1917,
nous emmènera sur le chemin parcouru par Le Caporal Charles Sainturette.

Elle sera enrichie d'éléments qui se sont déroulés après son passage.

Je bornerai à la présenter de la manière la plus simple, n'ayant pas la capacité d'historien,
seulement d'apporter un témoignage de mémoire...

 

1914 - 2014

 

Le projet qui me tient à coeur a reçu un avis enthousiaste de la part du Conseil Municipal du Noyer en Ouche.

L'ouvrage est sur le métier...

 

Reconstituer le parcours militaire des Poilus qui ont leur nom gravé sur le Monument aux Morts du village, ainsi que du Caporal Charles Sainturette, alors Maire de cette commune.

 

L'idée est de proposer cette exposition dès le 2 août 2014 aux habitants du village bien sûr, mais aussi d'y inviter les membres de leur famille, desendants, cousins, etc... et toutes les personnes intéressées par cette tranche d'histoire tragique qu'à vécu notre patrie ... aucun village n'a été épargné...

 

Il est nécessaire d'entretenir et de transmettre leurs mémoires en respect du sacrifice de leurs vies, pour une liberté dont nous sommes les héritiers.

Pour suivre l'actualité de ce projet, voir sur la page      Le Noyer en Ouche        .

 

René Lesur -

 

 

sur le site Mémoires des Hommes (ouverture d'une nouvelle fenêtre)

ATTENTION : voir le fonctionnement du nouveau site

Mémoire des Hommes - Le nouveau site Internet - SGA MdH -

les liens de l'ancien site ne fonctionnent plus

 

 

Dans les archives familiales, nous avons retrouvé divers documents :

Carnet de comptes d'achat octobre 1914, Carnet de Campagne, correspondances et Cartes Postales,

des documents d'une valeur inestimable, à la hauteur
du courage de nos ancêtres et des souffrances qu'ils ont enduré ainsi que leurs familles...
Pour ne pas oublier... car tel était son désir...

 

Charles Sainturette Caporal - Classe 1891
né le 7 février 1871 au Noyer-en-Ouche - Eure

Matricule 270 au Recrutement de Bernay
17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

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Dans les bagages du Caporal Charles Sainturette, des cartes postales et des lettres envoyées
durant tout ce temps par sa Femme Aline et ses quatre filles et également des amis...
Je vous propose de les retrouver avec celles qu'il leur a envoyées, classées
chronologiquement et rassemblées parmi les pages de son carnet.

Certaines cartes ne contiennent qu'un message très court, " je suis en bonne santé "
d'autres vont donner le détail de la journée de travail. Durant certaines périodes,
ce sont trois ou quatre cartes ou lettres écrites par Charles à sa famille...
Chacune de ces correspondances est un signe de vie... et d'espoir...

Grâce à ce trésor, il nous est possible de retracer entièrement le parcours
du Caporal Charles Sainturette durant trois années ...

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Retour à la page : Histoire de la Ferme de La Godinière

La branche SAINTURETTE dans la ligne de Charles SAINTURETTE

 

Les Hommes du Noyer-en-Ouche - Mobilisés - Morts pour la France 1914-1918

Les Régiments cités dans ce  récit

Table des noms des personnes citées dans ce récit

Table des noms de Lieux cités

Les membres des Familles Hachette- Lesur  Morts pour la France

Autres Liens utiles : cliquez

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Sur les pas du Caporal Charles Sainturette...

Début d'une nouvelle aventure, à la découverte du chemin qu'il a parcouru,
des villages et paysages décrits dans les correspondances du Caporal Charles Sainturette...

 

Septembre 2011, Cap vers La Champagne... entre Château-Thierry et Fismes....

 

Présentation, sur le chemin :

Compiègne, une étape s'impose... Clairière de l'Armistice, et en bordure de Forêt : Pierrefonds

 

ensuite direction Château Thierry, avec étape à Longpont,

 

Notre arrivée à destination, avec la découverte d'un monument qui semble immense : la côte 204

Non loin de ce Mémorial, à quelques kilomètres, le village de Belleau, et Le Bois Belleau...

Et à l'est de Château-Thierry : Dorman.... Impressionnant

puis, vers le nord-est, Fère-en-Tardenois...  je n'ai plus de qualificatif... cela ne servirait à rien...

 

Poursuivant notre périple, sur la carte routière, nous voyons indiqué, un cimetière Français sur la route qui nous conduira vers Saint-Thibault, nous cherchons, il n'y a aucun panneau le signalant... mais à une intersection, nous voyons un panneau ; puis un autre ; qui indique un cimetière Allemand, il semble être dans la même direction que celui que nous cherchons nous empruntons la D79, une toute petite route de campagne, et, à un moment, nous apercevons presque part hasard en surplomb des stèles alignées, cela ressemble à des tombes, pas d'endroit pour s'arrêter en sécurité, nous stoppons devant un portail auquel on accède par quelques marches...

 

Stupéfaction... c'est le cimetière que nous cherchons.

Il est divisé en deux parties, à gauche, les Français, à droite, les Allemands... au milieu, un muret repeint en blanc avec une inscription gravée dont les lettres ont été sommairement repeintes en noir, ce qui a pour mérite de faciliter la lecture : ils s'agit de soldats qui n'ont pu être identifiés et qui reposent dans une sépulture commune...

C'est le seul petit endroit qui a bénéficié d'un petit rafraîchissement, probablement un citoyen de la commune de Loupeigne, dans l'Aisne, ou bien encore un pèlerin de passage, ou, pourquoi pas un descendant d'un de ces soldats, pris de honte et qui a fait ce qu'il a pu avec ce qu'il avait...

Qu'il en soit ici remercié, il devrait même être décoré de la médaille du souvenir.

 

Pour ce qui est du reste du cimetière, que ce soit d'un côté ou le l'autre, il vaut mieux être équipé du meilleur matériel de randonnée tant il y a de trous de lapins, au moins, nos pauvres soldats ont-ils quand même de la visite... cela permet que le gazon soit tondu, et écologiquement, s'il vous plait...

 

A l'arrière, et au dessus du muret qui a bénéficié d'une petite cure de jouvence, dans les buissons formés par une végétation non luxuriante - l'endroit est à flan de coteau, au pied d'un petit bois, le terrain semble bien pauvre, l'herbe n'est pas de bonne qualité - les arbres retombent et peinent à dissimuler une petite chapelle du souvenir...

Deux petits portillons de part et d'autre en retrait du petit muret : sur celui de droite, un panneau interdisant l'accès à cause du risque d'accident...

Le conseil municipal, je suppose a pris ses responsabilités, il anticipe, c'est bien.... (hum...). on ne sait jamais, un accident est si vite arrivé.

Sur l'autre portillon, à gauche, pas d'interdiction, donc, je le pousse - en espérant qu'il ne me reste pas dans les mains - et découvre quelques marches, pas bien de niveau, mais tout à fait stables, elles sont taillées dans la pierre, une sorte de grès, doivent faire près de deux mètres de large sur une section de 30 x 40 cm environ, rien que cela, ce ne sont les lapins qui vont les bouger, on a presque du mal à les voir, elles sont prises dans la végétation, je ne sais si vous pouvez imaginer la situation...

Une fois cette ascension réussie, j'arrive à ce qui pouvait ressembler de loin à une chapelle, ou un petit mémorial ?? avec des inscriptions de noms pratiquement illisibles... et dans quel état !!!!

Au passage, plusieurs stèles ne portent plus le nom des soldats, les plaques sont tombées, les rivets de fixation n'ayant pas résisté dans le temps, elles ne sont plus présentes et ont dû être ramassées.

Probablement sont-elles en réfection pour être replacées, car certaines ont déjà été reposées, c'est le seul point positif qui mérite d'être précisé...

 

UN VRAI CAUCHEMAR !!!!

Le pays doit être vraiment pauvre, en face du cimetière de ces malheureux soldats, un hangar agricole à l'état d'abandon avec du matériel dessous, aussi triste, et tout autour, un champ ?  ou terrain vague plein d'orties et de végétation du même ordre...

 

Loupeigne, dans l'Aisne, Le Maire et son Conseil Municipal ont-ils demandé que cet endroit soit entretenu, je pense que cela ne doit pas être à la charge de la commune, mais Loupeigne est une toute petite commune de 7,3 km², et 84 habitants, leur demande ne doit pas peser lourd.... et pourtant une célèbre encyclopédie en ligne signale que ce village a été décoré de la croix de guerre 1914-1918 ...

sauf erreur de ma part,  la loi du 31 juillet 1920, (art 105) confie à la nation, qui assure la propriété et l'entretien des cimetières militaires. http://sforleans.canalblog.com/archives/2009/04/18/13429806.html .

 

Loupeigne est-elle si isolée du chef lieu de Canton q'elle est oubliée par son Conseiller Général ?

N'y aurait-il plus un seul député de la circonscription qui vienne à Loupeigne dans l'Aisne, et qui n'aurait même plus quelques centaines d'euros dans sa réserve parlementaire à offrir pour le souvenir des Poilus qui ont donné leur vie pour NOTRE liberté ??? nous sommes en temps de crise, j'en conviens...

 

Après être passé à Belleau et à Fère-en-Tardenois, quel contraste !!!

Il est vrai que ce sont deux cimetières Américains entretenus par le gouvernement Américain...

 

Si cela existait, Loupeigne, dans l'Aisne, emporterait le record de la tristesse, et la médaille d'or de l'oubli... Monsieur le député de la circonscription, parlez en au Ministre en charge de l'entretien des nécropoles de nos valeureux soldats ...

Puisse, à l'approche du centenaire du début de la première guerre, un sursaut de conscience germer... pour faire un petit coup de propre.

A ce jour, il reste trois ans, et que, pour l'anniversaire de la mort de ces soldats, majoritairement tués en 1918, lors de la 2ème Bataille de la Marne, le site soit remis en ordre, ce qui laisse quatre ans de plus.

 

nb. La présentation de notre parcours vers la Champagne aurait du se limiter à la citation sommaire des principaux  lieux traversés, le développement ayant lieu dans le texte des courriers de Charles Sainturette.

Devant une telle vision d'horreur et de dégoût, il ne m'était pas supportable de ne pas le mettre ici.

 

Nous continuons notre route vers Saint-Thibault, Fismes, puis jusqu'à Bouleuse, et feront un petit tour jusqu'à Jonchery-sur-Vesle, région manifestement plus riche à première vue...

René Lesur

 

Page en construction, à suivre ...

 

Je reprend le récit de la période et le complète (fond jaune) par des évènements
qui se sont déroulés après le passage du Caporal Charles Sainturette dans la région.

Bien évidemment, il y en a quantité d'autres, je ne peux les développer sur cette page,
nous restons dans le sillage de Charles, non sans regarder à droite ou à gauche...

un musée par ci, un château par là.

Sur fond blanc, la reprise de la correspondance de Charles Sainturette :

27, 28, 29, 30 Nov, 1 et 2 déc 1916 : Toujours au même pays où on ne fait rien, service de garde, ....

 

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Petit retour en arrière, ensuite, nous allons comparer les paysages, les admirer comme savait le faire Charles, en intégrant quelques photos, références historiques sur des faits qui se sont également déroulés après le passage du Caporal Charles Sainturette.

 

Avec !!!  toujours présent à l'esprit, que nous le faisons en voiture automobile moderne, avec la climatisation au besoin, que nous couchons dans de bons hôtels et sommes assurés de nos repas dans de bons petits restaurants, et sans ennemi pour nous attendre au coin du bois....

Charles, et tous les poilus, nous pensons à vous !!!

Votre confort était plus rudimentaire.... serions nous capables d'endurer la même épreuve ?

 

Le JMO du 259è Régiment d'Infanterie Territoriale du 31 mai 1915 au 6 fév 1917

28 nov 1916 : Le 2è Bat quitte Reffroy et vient cantonner à Demanges (Im 60)

4 déc : Le Rgt est embarqué à la gare de Demanges, et arrivée à Fismes le 5 déc.

La Brigade et le 2è Bat vont cantonner à Courville.-Im 61).  Le Rgt est mis à disposition de la D.E.S et sera employé aux travaux de voie ferrée dans la zone de la 8è Armée.

 

27, 28, 29, 30 Nov, 1 et 2 déc 1916 : Toujours au même pays où on ne fait rien, service de garde, et corvées de bois, certaines compagnies font l’exercice, les plus jeunes sont toujours restés, mais s’attendant partir d’un jour à l’autre. Dans le régiment, il y a beaucoup de Savoyards et d’Auvergnats, des hommes de la Normandie, des Vosges, de la Hte Marne, des Ardennes, Paris, etc…

Les Méridionaux sont restés au 223è étant de classes plus jeunes

CP 16-41 – 2 déc 1916, Ligny-en-Barrois : Charles à Suzanne : Meilleures amitiés à toute la famille (259è Tal, 6èCie, SP 181 A )

 

18 nov : Fin de la bataille de la Somme : 1 million de victimes.

29 novembre 1916 : Le bilan militaire de 1916 est favorable aux alliés. Verdun a coûté à la France plus de
220 000 hommes tués, et 216 000 blessés.

15-25 décembre : Reprise des attaques à Verdun : le secteur est dégagé, Nivelle et Mangin achèvent les opérations destinées à dégager la citadelle. Fin de la Bataille de Verdun : 1 million de victimes.

 

Le JMO du 17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

3 déc 1916 : Beaucoup de mouvement dans les compagnies ( Im 12 )

L'E.M du 3è Bat est embarqué pour Chaudarst

7 déc : Le 2è Bat embarqué pour Barbonval, Les Vanteaux, Hourges, Serval et vont le 11 déc à Vauxcéré

11 déc : Le 1er Bat est relevé par des éléments du 44è Tal et va cantonner à Courmelles.

L'EM du Régiment , la CHR et les 2 Cies de Mitrailleuses vont cantonner à Chaudun.

12 déc : Tout le Régiment est affecté au service des routes de la 5è Armée.

22 déc 1916 : Le Rgt quitte le service des routes et va dans la zone de rafraîchissement : Etampes, Sud de Château-Thierry, Nogentel

 

 

 

Page 42 : Composition de mon Escouade : (par déduction : 259è Tal, 6è Cie, SP 181 A)

Sainturette, Caporal – Cherpitel, Vosges – Cornuot, Hte Marne – Lagarde, Paris 223è –L’Hermite, Id°

Rhiaut, Sarthe 223è – Baron, Paris 223è – Tétu, Bernay 223è – Daguin, Vosges –

Masveau, Ardennes – Genire, Paris – Février , Paris –

 

 

3 et 4 Déc 1916 : Toujours à Demange à ne rien faire, que quelques corvées. Le 4 à onze heures du matin je suis désigné pour l’embarquement des chevaux et voitures – page 43 - et d’autres corvées pour autres chose, à midi nous étions à la gare.

 

 

 

 

CP 16-42– 6 déc 1916, Courville église( Marne) : Charles à Suzanne (Renée), Je loge à quelques mètres de cette église, je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille ( 259è, 6èCie, SP3 )

Photo Courville 2011  

 

 

 

Photo Fismes 2011 LTR 16-30 –7 déc 1916, Courville Marne.  : Charles à Hélène : Je te dirai que je suis toujours en bonne santé et espère que la présente trouvera toute la famille de même. J’ai écris à ta mère et à tes sœurs que j’étais changé de pays, j’espère que tu trouvera cela sur la carte ( Courville à 4km de Fismes, près de Reims).

Nous voilà enfin installés et maintenant notre cantonnement est bon, nous logeons à deux escouades dans une chambre au 1er étage et dans la cour, nous avons une petite cuisine où nous mangeons et on peu faire du feu.

Si l’on reste comme cela, il n’y aura pas à se plaindre cet hiver, car il paraît que nous allons travailler quelques mois à faire une nouvelle voie de chemin de fer, on travaille à la carrière, à faire un decauville, enfin si l’on reste ici cet hiver, cela vaudra mieux que les tranchées. Je n’ai pas reçu ( et personne d’ailleurs) de lettres depuis trois jours, et l’on ne va pas encore en avoir aujourd’hui.

Le service des postes n’est pas encore rétabli vu le changement de secteur, vous allez être dans le même cas au sujet des miennes, mais ne vous inquiétez pas, nous sommes plus près du front qu’avant mais il n’y a pas de danger, on entend très bien le canon.

Notre secteur est changé, déjà hier, on nous l’avait dit, et on nous l’a fait rectifier, mais maintenant c’est officiel, secteur N° 3. Je m’en vais travailler, car je suis chef de l’équipe des cantonniers pour aujourd’hui, puis nettoyage du pays. Je t’embrasse de tout cœur ainsi que toute la famille. ( 259è Tal, 6è Cie, Secteur N° 3 ) – ce sera moins long à écrire.

 

CP 16-43 – 9 déc 1916,

Ligny-en-Barrois, Porte de Strasbourg :

Charles à Suzanne (Renée),

Reçu avec plaisir de tes nouvelles, je te remercie, j’irai bientôt voir si tu apprends toujours bien. Bonjour aux amis, tu diras à ta mère que j’ai touché un tricot à la Cie ainsi qu’un cache-nez et une peau de mouton, on ne nous cherche aucun ennui à notre Cie, la nourriture est un peu médiocre. Je t’embrasse bien fort ( 259è, 6èCie, Secteur3 )

 

LTR 16-30.2 –10 déc 1916, Courville Marne.  : Charles à Hélène : J’ai reçu aujourd’hui tes deux lettres, l’une datée du 1er et l’autre du 3, elles étaient en retard aussi, peut-être que bientôt le service se rétablira normalement. Reçu également une de Alice du 3.

Je vous ai répondu hier sur celles que j’ai reçues, et j’espère que vous en aurez reçu bien d’autres ou cartes, depuis que je suis au 259è, je m’y trouve plutôt mieux jusqu’à présent qu’au 223è, surtout que l’on est plus aux tranchées. Le Rgt est composé aussi d’hommes de tous les pays, mais pas des mêmes pays qu’au 223è.

J’ai encore une nouvelle escouade, et j’ai quatre auvergnats, personne ne se connaît sauf qu’avec ceux des anciens du 223è. Nous devons commencer à travailler demain lundi aux travaux de la voie. Dans le pays, il y a un centre d’automobilistes, il y a des autos de garées tout le long des rues, toutes prêtes pour le transport des troupes ou du matériel, il y a en plus une compagnie de génie et deux sections du 9è Tal et une ambulance anglaise. Cela fait que dans ce petit pays il y a beaucoup d’embusques, le temps a été très mauvais, mais aujourd’hui il fait un peu meilleur, je vois que chez vous il a fait froid aussi.

J’ai vu les évènements de la Roumanie, ils ne sont pas brillants, ce n’est pas cela qui nous obligera, il y a quelque chose qui n’est pas clair. Maintenant, j’attendrai de tes bonnes nouvelles, car je crois que tu as pas mal à me répondre.

Bonjour à Clémence, aux domestiques et à tous ceux qui s’informent de moi. Je remercie bien Alice de sa lettre, je lui ai écrit hier. Je t’embrasse de tout cœur ainsi que toute la famille. – 259è Tal, 6è Cie, Maintenant Secteur 3.

 

Jusqu’au 16, toujours même pays et pas trop malheureux, parti pour Courville, arrivé le 18.

 

CP 16-44 – sans date, Unchair : Charles à Suzanne (Renée), Pays des environs où nous sommes.

Je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille ( 259è, 6èCie, SP3 )

CP 16-45 – 17 déc 1916, Unchair :

Charles à Suzanne (Renée), Rien à signaler, et à bientôt, je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille ( 259è, 6èCie, SP3 )

  

18, 19 et 20 Déc : à Courville, à la 6è Cie du 259 Tal, toujours travail à la carrière.

 

Le JMO du 259è Régiment d'Infanterie Territoriale du 31 mai 1915 au 6 fév 1917

4 déc : Le Rgt est embarqué à la gare de Demanges, et arrivée à Fismes le 5 déc.

La Brigade et le 2è Bat vont cantonner à Courville.-Im 61).  Le Rgt est mis à disposition de la D.E.S et sera employé aux travaux de voie ferrée dans la zone de la 8è Armée.

19 déc : l'E.M du Rgt , la CHR et le 1er Bat quittent Chéry-Chartreuve et vont cantonner à Crugny.

 

Le Journal est arrêté au 1er janvier 1917... la page suivante : historique de la formation d'origine des 3 Bat et ensuite l'état nominatif des hommes morts...

FIN...

Fin du JMO du 259è Régiment d'Infanterie Territoriale du 31 mai 1915 au 6 fév 1917

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_802_001/viewer.html

 

Le 21 déc 1916, départ en permission de vingt jours : parti à 5 h 30 de Courville, pris le train à Fismes à 7 heures, direction de Meaux et de Paris et arrivé à Beaumont le Roger le 23 Décembre,

 

Fin du JMO du 17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

Rappel du lien :  Journal de Marche et des Opérations intégral du 18 juin 1916 au 31 déc 1916

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_776_007/viewer.html

 

Retour au front le 12 Janvier 1917, - Départ de Beaumont-le-Roger à 3 h 30 de l’après-midi, changé de train à Evreux (l’Express) jusqu’à Mantes, ensuite changé de train à ce pays et arrivé à Achères où l’on a couché sur la planche.

Le 13, Départ d’Achères à 10 heures direction de Noisy le Sec où l’on a descendu et repris le train pour la gare de l’Est, arrivé à cette gare, on a remonté dans le train de Fismes (train à deux étages) de la banlieue de Paris. Départ à 13 heures, arrivé à Fismes à 9 heures du soir.

Couché dans les baraquements des permissionnaires où l’on n'a pu dormir vu le grand nombre qu’il y avait, 

le 14 en route pour Courville à 4km600 pour rejoindre ma Cie, mais en arrivant on m’a dit que la dislocation des classes 90-91 était faite,  - page 45 - et de me diriger sur Crugny où était toute la classe 91, tandis que 90 était à Courville.

 

 

Le Caporal Charles Sainturette au 259è Tal, passe à la 2è Cie...

 

Je pris la route de Crugny à 3 km environ où je trouve ma nouvelle Cie la 2è et ma nouvelle escouade la 7è composée tous Auvergnats, nous cantonnions à l’extérieur du pays, tandis que l’autre peloton était en arrivant. Au bout de deux jours, on déménage pour rejoindre le premier peloton au quartier des Quatre Vents, sur la route de Serzy, comme travaux, toujours en construction, faire des remblais, pose de rails, terrassements quelconques, etc… Couché sous les toits mais assez bien, en appartement chez l’habitant pour manger –

page 46 – et faire du feu, enfin on était pas trop mal, les gens sont hospitaliers et très sympathiques, le pays était agricole et avait près de 1000h. Culture prospère, et où tout le monde travaille à Courville et à Crugny. Il y avait un nombre considérable de camions automobiles, d’ailleurs il devait y en avoir 15.000 dans les environs, passage de troupes considérables, plus de 100.000 hommes sont venus se concentrer dans les environs en plus de ceux qui y étaient précédemment.

 

CP 17-1 –  22 janv 1917, Crugny : Charles à Suzanne, Reçu avec plaisir ta carte, j’espère que tu va être bientôt guérie ainsi qu’Alice. Il y a toujours de la neige où je suis, mais cet après-midi cela dégèle un peu, je pense que cela va continuer. Meilleure santé et je t’embrasse bien fort ainsi que toute le famille. ( 259è, 2è Cie, SP 3 ) Merci des nouvelles à Morin et bonjour chez lui.

Du 24 au 27 janvier : mêmes travaux, et le 27 janvier même départ d’une quarantaine d’hommes pour un groupe de brancardiers divisionnaires 18è section de brancardiers, 153è division.

 

 

Photo Crugy 2011  
   

 

Photo Gare Crugy 1917  
Photo  Gare Crugy 2011  

 

 

 

Photo Gare Dormans 2011 page 47 – Encore le 27, départ de Crugny, le 27 à 7 heures du matin à la gare, direction de Dormans, 2 heures à Bouleuse et arrivé à Dormans ( ligne de Paris-Nancy ) à onze heures et demie,
Photo  Gare Crugy 2011  arrêt jusqu’à trois heures de l’après-midi où l’on prend le train jusqu’à Mézy, gare d’avant (Château-Thierry où l’on est arrivé à 6 heures du soir. Après avoir attendu plus d’une demie heure, on prend le train pour Condé-en Brie où l’on est arrivé vers 7 heures à ce pays. On circule partout dans la ville pour trouver un cantonnement, mais personne n’avait besoin de nous, enfin à 9 heures –

 

 

 page 48 – on fini par nous caser à plusieurs endroits, et partout mal couchés. La journée a été dure sous tous les rapports, le froid principalement. Le 28, changement de cantonnement, et l’après-midi exercice théorique pour brancardiers.

CP 17-2 –  29 janv 1917, Celles-les-Condé : Charles à Suzanne : Je ne reçois plus aucune  lettre de la famille depuis quelque temps, je pense que vous êtes guéries. Je t’embrasse bien fort ( G B D, SP 165 )

 

Photo celles sur Conde 1917

 

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Photo   2011  

 

Charles est passé au GBD, Groupe de Brancardiers Divisionnaires -

nous faisons partie de la 18è section d’Infirmiers Militaires (page 52) - Groupe de Brancardiers Divisionnaires de la 153è Division, les sections sont numérotées comme les corps d’armée, dont la 18è section fait partie du 18è Corps d’Armée, dont le siège est à Bordeaux, - ( page 53 ) –

 

 

Page 3  -Charles Sainturette – Champagne

29, 30, 31 janvier 1917 : Même travail, environ 1 heure ou deux par jour d’organisation, à ce régiment venu avec nous du 418è active, classes 98-99 et des Zouaves Classes 95-96 et nous tous 91, et nous sommes trop vieux ---(note : Charles Sainturette est né le 7 février 1871, il va avoir 46 ans… Marié et père de 4 filles : l’aînée en  1900 et la plus jeune en 1907) --- ,  et l’on va nous renvoyer ailleurs je crois, nous devions remplacer les jeunes à Condé-en-Brie pays très beau, 700 habitants, belle culture sur la rivière, la Dhuys. Toujours temps froid et neigeux : 15 degrés de froid au dessous de zéro – page 49

 

CP 17-3 –  31 janv 1917, Unchair (Marne) : Charles à Suzanne : J’espère que toute la famille est en bonne santé, quand à moi cela va toujours bien, mais on souffre beaucoup du froid, probablement que vous autres aussi. Je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille. ( G B D, SP 165 ) (Le bureau de payeur n°165 desservit le quartier général du deuxième corps d'armée. Le secteur postal n°165 fut créé en avril 1915. Il desservit la cent cinquante troisième division d'infanterie avant d'être supprimé le 26 janvier 1919.) 

 

1er février : Toujours à Condé-en Brie (Aisne), rien fait le matin, l’après-midi, j’ai été avec un autre caporal et un sergent et 40 hommes pour charger des wagons de marchandises, surtout du charbon jusqu’à six heures du soir, des provisions du départ pour le lendemain.

Le 2, Départ à 7 heures du matin de toute la 153è division, soit 3 régiments de zouaves et le 418è active et de tous les services, ainsi que notre Cie qui est plus de 200 hommes, dont tous ceux qui étaient avant nous sont du côté de Bordeaux et des Landes et des Bouches du Rhône. – page 50 – Il y en a depuis 21 ans jusqu’à 30 ans les plus vieux. Donc, départ de Condé-en-Brie pour la route de Château-Thierry soit 17 km, belle vallée agricole plantée de beaucoup de pruniers.

 

 

Photo Ch Th Marché 1917

Traversé Château-Thierry, c’était le marché, très belle ville et avons été cantonnés, arrivés vers 1 heure dans faubourg à nu, côté appelé St Martin, très mal couchés, trouvé de braves gens pour nous chauffer et écrire

petite feuille E-d-T,  commencée le 1er Fév, qui donne l’emploi du temps du 1 au 7- insérée au 7 fév

Photo Ch Th 2011  

 

 

Château-Thierry

Nécropole française

http://www.picardie1418.com/fr/decouvrir/cimetiere-militaire-francais-de-chateau-thierry.php

 

Située au lieu-dit "Les Chesnaux", en descendant vers le centre ville, cette nécropole, de 9.480 m², édifiée en 1919, contient 2.098 corps, dont 706 en ossuaires (2). Ici reposent des hommes tués au cours de la seconde bataille de la Marne. En 1921, de 1925 à 1929, en 1935 et 1937, ont été regroupées ici des tombes provenant de cimetières militaires situés dans la vallée de la Marne et celle du Clignon, à Jaulgonne, Tréloup, Vaux, la côte 204, le bois Belleau, Marchais-en-Brie, Saint-Agnan, la Chapelle-Monthodon, ...

On trouve également, dans cette nécropole, les tombes de quatre Russes et de neuf Britanniques (dont deux n'ont pu être identifiés). Parmi ces derniers, un fut tué le 10 septembre 1914, à la fin de la première bataille de la Marne, les autres en mai 1918, lors de l'offensive allemande sur le Chemin des Dames, à l'exception d'un chauffeur de la Croix Rouge tué en octobre.

Enfin, deux soldats français, tués au cours de la seconde guerre mondiale, reposent également dans ce cimetière.

Entre les deux ossuaires, un gisant de marbre blanc, retient l'attention (photos 3 & 4). Oeuvre du sculpteur Achille Jacopin, originaire de Château-Thierry, placé dès 1916 dans ce cimetière et intitulé "Le linceul", il représente un soldat de l'Empire (!), mort, dont la neige recouvre peu à peu le corps.

Alain Pouteau - 1er octobre 2005

 

La Côte 204

http://www.picardie1418.com/fr/decouvrir/monument-de-la-cote-204-chateau-thierry.php

Au bout d'un chemin se trouvant à droite de la N3 en venant de la-Ferté-sous-Jouarre, avant d'entrer dans Château-Thierry, ce monument imposant, qui domine la ville, a été inauguré en 1929. Il a été érigé par les Etats-Unis d'Amérique pour commémorer les combats de leurs troupes et celles de la France dans cette région. Il perpétue les souvenirs de la fraternité d'armes qui unissait les forces françaises et américaines. Deux grandes statues représentent la France, portant cuirasse et bouclier, et les Etats-Unis, portant l'épée.

On peut y lire : "Vers la fin de mai 1918, l'armée allemande attaqua par surprise sur la ligne du Chemin des Dames les Vème et VIème Armées françaises et malgré une résistance acharnée, avança rapidement dans la direction de la Marne. Des renforts alliés et américains furent hâtivement amenés et après de sévères combats, l'avance ennemie fut arrêtée. Les forces allemandes avaient creusé dans les lignes alliées une poche profonde limitée approximativement par Reims, Château-Thierry et Soissons. La dernière grande offensive allemande de la guerre, le 15 juillet, comprenait une attaque sur le flanc est de cette poche où après une défense obstinée et quelques pertes de terrain insignifiantes, la ligne du front fut maintenue. Le 18 juillet une grande contre-offensive fut déclenchée contre le saillant allemand. L'attaque principale fut faite par deux divisions américaines et la 1ère Division Marocaine composant le 20ème Corps de la Xème Armée française. Cette opération fut entièrement victorieuse, l'ennemi devant se retirer au-delà de la Vesle où le combat continua jusqu'au repli allemand sur l'Aisne. Au début de septembre, trois cent dix mille soldats américains servaient avec les Vème, VIème, IXème et Xème Armées françaises qui furent engagées dans ces opérations".

Sur le fronton, tout en haut, les lieux où combattirent les Américains dans l'Aisne et dans la Marne : le Bois des Grimpettes, Vaux, Fismes, Missy-aux-Bois, le Bois de Belleau, Juvigny, Mezy, Noroy-sur-Ourcq, Torcy, ...

Alain Pouteau - 1er octobre 2005

 

Photo Ch Th Rue Saint Crépin 1917 CP 17-4 –  2 fév 1917, Château-Thierry- Rue Saint Crépin : Charles à Suzanne : Je suis passé par cette rue et traversé toute la ville, c’était le marché et il y avait beaucoup de monde, je te prie de me dire si vous recevez toutes mes cartes. Je t’embrasse bien fort ( G B D, SP 165 )
Photo Ch Th Rue Saint Crépin 2011  

 

 

 

Belleau

3 février : Départ pour Belleau ( Aisne) à 8 heures du matin à 12 km, arrivé vers onze heures, cantonné de l’autre côté du pays ( Ferme des Brusses, environ 300 hectares), belle culture dans le pays – page 51 – Pays de 150 habitants avec un château et vallée.

   

 

CP 17-5 –  3 fév 1917, Château-Thiery-Belleau : Charles à Suzanne : De Belleau, Aisne. Je t’embrasse de tout mon cœur ainsi que toute la famille et bonjour aux domestiques. ( G B D, SP 165 )

CP 17-6 –  3 fév 1917, : Hélène et Aline à Charles : Je viens te souhaiter un bon et heureux anniversaire pour tes 46 ans et j’espère que l’année prochaine je pourrai te le faire de près et avec un bon retour victorieux. En attendant ce vif plaisir, je t’embrasse bien fort. ( Charles aura 46 ans le 7 février..)

CP 17-7 –  4 fév 1917 : Alice et Suzanne à Charles, je viens te souhaiter un bon et heureux anniversaire mais j’aimerais le faire de vive voix. Espérons que l’année prochaine je le ferai de vive voix. J’ai reçu hier deux lettres de toi. Je te répondrai demain. Tout le monde va bien chez nous et désirons que la présente te trouve de même. Je t’embrasse bien fort. Alice – Je me joins à Alice pour te souhaiter un bon anniversaire, espérons que le froid ne va pas continuer, tu dois souffrir beaucoup, maman et mes sœurs se joignent à moi pour t’embrasser. Ta petite fille Chérie. Suzanne

 

4, 5, 6, 7 février 1917 : Toujours au même endroit à ne rien faire, cantonnement médiocre, neige et froid intense, pain, vin et viande, tout est gelé, période très dure. Ce pays est à 32 km de Soissons, on s’attend toujours à quitter cette formation, nous ne sommes pas malheureux, on souffre seulement du froid.

CP 17-8 –  5 fév 1917, Belleau : Charles à Suzanne, je vous envoie des vieilles cartes, il faut me dire si vous les recevez. Ton grand-père m’a écrit qu’il allait mieux. Le temps est toujours très froid et il y a toujours de la neige. En ce moment nous ne faisons rien, on s’ennuie plutôt. Je suis toujours en bonne santé, je vous embrasse très fort. ( G B D, SP 165 )

 petite feuille E-d-T,  commencée le 1er Février, Le 1er : Toujours à Condé-en-Brie, Aisne, rien fait le matin, l’après-midi, j’ai été avec un autre caporal et un sergent et 40 hommes pour charger des wagons de marchandises, surtout du charbon, jusqu’à six heures du soir en prévision du départ du lendemain.

Le 2 : Départ à 7 heures du matin de toute la 153è division, soit 3 regt de zouaves et le 418è active et de tous les services ainsi que notre Cie qui est de plus de 200 hommes, dont tous ceux qui étaient avec nous sont du côté de Bordeaux, et les Landes et des Bouches-du-Rhône, il y en a depuis 21 ans jusqu’à 30 ans les plus vieux. Donc, départ de Condé par la route de Château-Thierry, soit 17 km, belle vallée agricole plantée de beaucoup de pommiers et de cerisiers, traversé Château-Thierry, c’était le marché, très belle ville, arrivés à une heure et avons été cantonnés dans un faubourg à mi-côte appelé St Martin, très mal couchés, trouvés de braves gens pour nous chauffer et écrire.

Le 3 : Départ pour Belleau, Aisne, à 8 heures du matin, à 12 km, arrivés vers onze heures, cantonné dans une ferme de l’autre côté du pays ( Ferme des Brusses), environ 300 hectares, belle culture dans le pays. Pays de 150 habitants avec un château, vallée moins riche. Les 4, 5, 6 et 7 : Toujours au même pays, toujours à ne rien faire, cantonnement médiocre, neige et froid intense, pain, vin, viande, tout est gelé, période très dure. Ce pays est à 32 km de Soissons, on s’attend toujours à quitter cette formation, mais ne sommes pas malheureux, on souffre seulement du froid.

Tu me diras si tu as reçu le dernier et celui-ci.

( c’est la dernière lettre retrouvée dans les tiroirs ou autres greniers, on aurait bien aimé en avoir d’autres, il y a encore des cartes postales qui suivent, néanmoins, ce sont des témoignages intenses et précieux d’une période très difficile pour ceux qui l’ont vécue.) 

 

CP 17-9 –  8 fév 1917, Château-Thierry : Charles à Suzanne : J’espère que vous recevez des vieilles cartes que je vous envoie, cela va compléter ton album. Merci de ta belle carte et de tes bons souhaits pour mon anniversaire. Je t’envoie aussi mes bons vœux pour ton anniversaire de tes 10 ans. Te voilà grande demoiselle, je pense que vous allez me ruiner avec les cartes que je vous envoie, pour le moment je n’en ai plus, va falloir que j’en cherche et c’est difficile d’en trouver dans ces petits patelins. ( G B D, SP 165 )

CP 17-10 – 9 fév 1917 : Charles écrit sur une carte que lui a envoyé J Drouet, rien de nouveau à vous apprendre, on va cet après-midi faire une marche comme promenade, le temps est toujours froid

 

8, 9, 10, 11, 12 février :Toujours au même pays à ne rien faire, quelque fois une demi-heure d’exercice théorique de brancardiers ou exercice de section, le 9 on a fait une petite marche promenade par Epoux et retour par Etrepilly, la nourriture est bonne, assez bien couchés –

page 52 -, enfin bonne période de repos. En ce moment, on parle que l’on va nous garder longtemps ici à cette formation. Tous les pays environnants sont des pays de belles cultures et de grandes fermes, beaucoup de meules de blé dans les champs, mais comme ensemencements en blés dans les champs cette année, c’est presque nul, nous faisons partie de la 18è section d’Infirmiers Militaires - Groupe de Brancardiers Divisionnaires de la 153è Division, les sections sont numérotées comme les corps d’armée, dont la 18è section fait partie du 18è Corps d’Armée, dont le siège est à Bordeaux, -

page 53 - Notre dépôt est à cette ville maintenant, nous faisons partie de la 5è Armée – Général Franchet d’Esperey. Notre division est composée de trois de zouaves, tirailleurs Algériens et du 418è d’Infanterie, plus d’autres troupes 60 et 39è d’Artillerie, etc…

Depuis le 27 janvier nous n’avons plus d’armées, sauf que l’on nous a donné à ce groupe un ceinturon et une baïonnette sérieZ.

Les 13 et 14 février, toujours à Belleau, fermes des Brusses, rien à faire, préparation pour le départ du lendemain, tous les jours il y a un va-et-vient, des hommes arrivent, d’autres repartent, de trois régiments avec nous, il y a 252è, 142è, 9è zouaves, 418è d’Infanterie, 153è Division, 12è train des équipages, etc… et les jeunes de la 18è section -

 

Belleau - Le Bois

http://www.picardie1418.com/fr/decouvrir/bois-de-belleau.php

Le bois de Belleau se situe derrière la nécropole américaine. On peut lire sur un mémorial en bronze (photo 1), qui représente un fantassin partant à l'assaut, torse nu : "Bois de Belleau officiellement nommé Bois de la Brigade de Marines par le Général commandant la VIème Armée française le 30 juin 1918. Cette plaque commémore la glorieuse action de la 4ème Brigade de Marines des États-Unis d'Amérique qui s'emparèrent de ce bois, brisant une résistance acharnée des Allemands. Le 27 mai 1918, l'ennemi ayant lancé par surprise une puissante offensive sur le Chemin des Dames s'emparait de Soissons. Le 31 mai l'armée allemande fonçait sur Paris en suivant la vallée de la Marne. Afin d'aider les troupes françaises, la 2ème Division d'Infanterie américaine, dont faisait partie la 4ème Brigade de Marines, fut lancée à l'extrême pointe de l'avance ennemie, occupant rapidement des positions défensives au sud et à l'ouest du bois de Belleau, la 4ème Brigade composée des 5ème et 6ème Régiments de Marines et du 6ème Bataillon de Mitrailleurs, tint ferme sous d'incessantes attaques, du 1er au 5 juin. Le 6 juin, la 4ème Brigade passa à l'attaque et le 25 juin, après une série d'actions héroïques, le Bois de Belleau était repris à l'ennemi et l'offensive allemande brisée dans ce secteur. Aux glorieux Marines qui donnèrent leur vie pour leur corps et leur patrie, qu'ils reposent en paix".

Ce bois conserve encore les traces (restes de tranchées, entonnoirs d'obus) des terribles combats qui eurent lieu ici en juin 1918. Quelques plaques rappellent ces événements et de nombreuses pièces d'artillerie (photos 2 & 3) complètent ce site. Ces plaques, en anglais et en français, inaugurées en 1998, permettent de comprendre les événements survenus, dans le bois, en juin 1918. Tout d'abord, une carte précise les emplacements des troupes américaines et allemandes. Ensuite, les événements sont contés chronologiquement.

1 A 3h45 du matin du 6 juin 1918, les Marines et leurs alliés français lancèrent une attaque pour s'emparer de la cote 142, une petite colline qui surplombe la ville de Torcy. Sur un front de huit cents mètres se trouvaient au coude à coude le 1er bataillon du 5ème Régiment, sur le flanc gauche, et le 3ème bataillon du 5ème Régiment sur le flanc droit de la Brigade des Marines. Dans le courant de l'attaque, des trous se formèrent dans les lignes alliées. Le 1er bataillon du 5ème Régiment vit bientôt son flanc exposé aux Allemands et essuya un feu intense des nids de mitrailleuses. Surmontant des pertes énormes, le bataillon atteignit son objectif à 7h00. Le restant de la journée se passa à repousser les nombreuses contre-attaques allemandes, à tenir les positions et à prendre les marques d'une des batailles les plus ardentes de l'US Marine Corps.

2 Le 6 juin 1918 à midi, les Marines reçurent l'ordre de s'emparer de la ville de Bouresches et de conquérir le secteur sud du bois de Belleau. A 17h00, le 6ème Régiment de Marines entama sa progression sur quatre cents mètres dans un champ de blé mûr. Lorsqu'il fut à découvert, les mitrailleuses allemandes ouvrirent le feu. En dépit de pertes considérables, le 6ème Régiment de Marines captura Bouresches, et une petite partie du bois de Belleau. Cette action, couplée avec celle de la cote 142, devait jalonner les contours de l'une des batailles les plus ardentes auxquelles devaient participer l'US Marine Corps au cours de son histoire.

3 Le 8 juin 1918, les Marines du 6ème Régiment reçurent pour mission de s'emparer de la partie sud du bois de Belleau .Mésestimant le volume des forces allemandes dans cette partie du bois, ils déclenchèrent un assaut sans appui pour saisir leur objectif. Ce premier assaut fut repoussé par des Allemands solidement retranchés. Les vingt-quatre heures suivantes permirent d'élaborer un plan d'emploi des armes combinées pour enlever l'objectif. A 4h30 le 10 juin, des éléments du 6ème Régiment de Marines, appuyés directement par leur bataillon de mitrailleuses, lancèrent l'assaut. Après deux heures d'un combat intense et acharné, l'objectif était enlevé.

4 Le 11 juin 1918, des éléments du 5ème Régiment de Marines lancèrent avant l'aube un assaut dans la partie ouest du bois de Belleau pour établir le contact avec le 6ème Régiment. Ce plan de devait pas survivre à la brume, à la tourmente, à la confusion et au chaos des armes. Les Marines perdant tout repère furent exposés à un feu nourri des mitrailleuses et fusils allemands. En dépit de pertes énormes, d'un feu d'artillerie intense avec usage des gaz, ils parvinrent à se réorganiser et à reprendre la poussée. La bataille se désagrégea en un combat de sections, de groupes et finalement d'homme à homme, qui vit les Marines enlever l'un après l'autre les nids de mitrailleuses, à la baïonnette et au corps à corps. Après des heures d'un combat acharné, le 5ème Régiment de Marines perçait à la lisière nord du bois.

5 Le 23 juin 1918, après un court repos, la Brigade des Marines reprit son attaque pour s'emparer des derniers arpents du bois de Belleau encore tenus par l'ennemi. A 19h00, quatre compagnie du 5ème Régiment donnaient l'assaut. Les Allemands, fermement retranchés et appuyés par des mitrailleuse, les repoussèrent. Au prix de cent-quatre nouvelles pertes et de cinq heures de combat, les Marines se retrouvèrent sur leur base de départ. Le 25 juin, ils attaquaient à nouveau. Après un pilonnage d'artillerie de quatorze heures, ils franchissaient les bases de départ. La farouche résistance allemande s'effondra finalement devant la férocité de l'attaque. A 23h30, le bois de Belleau était sous contrôle allié et accroché à jamais à l'histoire de l'US Marines Corps.

Une dernière plaque rend hommage à quatre hommes récompensés, pour leur bravoure exceptionnelle aux cours des combats du bois de Belleau, par la Médaille d'Honneur du Congrès. Il s'agit du sergent E.A. Janson, le 6 juin ; du lieutenant W.E. Osbourne (qui repose aujourd'hui dans la nécropole Aisne-Marne - photo 4), le 6 juin ; du lieutenant O.H. Petty, le 11 juin et du sergent F.W. Stockham, le 13 juin 1918.

Alain Pouteau - 1er octobre 2005

 

page 54 –  

 

Villeneuve sur Fère

15 février : Départ à 7 heures du matin pour Villeneuve-sur-Fère (Aisne) passant par Dhuys, Rocourt, etc… et arrivés à Villeneuve-sur-Fère à 1 heure de l’après-midi ; petit pays de 300 habitants, grande place publique, pays plutôt sale, cultures de grandes exploitations à 4 km de Fère en Tardenois, dépôt de convois automobiles, couché dans une ferme auprès de l’église, fait plus de 20 km à pied.

   
note perso : Je pense que le parcours a été : Belleau, Givry, hameau sur lequel se situe la Fermes des Brusses, Buire, Grisolles, Rocourt Saint Martin,  Coincy et Villeneuve sur Fère

 

Le 16, continuation de notre voyage en passant par différents pays dont je ne me rappelle pas le nom. Traversé une plaine immense de cultures modèles sans arbres. –

note perso : La suite du parcours supposé : Villemoyenne, Fère en Tardenois, ensuite par la D967, direction Loupeigne, (sans aller jusqu'à ce pays), Les Tournelles, Bruys, ( la plaine dont parle Charles pourrait être située entre ces deux lieux ), puis Lhuys, Mont-Notre-Dame, par la D 83, jusqu'à Saint-Thibault. tout près de la Gare de Bazoches-sur-Vesles.

 

Photo sept 2011  

Loupeigne

Nécropole française (Loupeigne)

http://www.picardie1418.com/fr/decouvrir/cimetiere-militaire-francais-de-loupeigne.php

 

Située au bord de la D79, entre Loupeigne et Mareuil-en-Dôle, aménagée sur les flancs d'une colline, cette nécropole, de 4.820 m², a été édifiée en 1919 et contient 598 corps dont 119 en ossuaire. On y trouve également la tombe d'un soldat français tué au cours de la seconde guerre mondiale.
Derrière l'ossuaire, sur les hauteurs, une petite chapelle rend hommage à des officiers d'artillerie et d'infanterie tombés en 1917 et 1918. On y découvre, également, un vitrail représentant le Christ se penchant sur un Poilu mourant (photo 4).

Alain Pouteau - 1er octobre 2005

 

En même temps que la nécropole nationale de Loupeigne, un carré allemand a été édifié par la France, qui a regroupé ici des tombes provenant de 19 lieux différents situés dans les environs proches.
Beaucoup d'hommes inhumés ici ont été tués lors de l'avancée allemande de l'été 1914.
Cette nécropole contient 478 corps (croix en pierre), dont un qui n'a pu être identifié, dans des tombes individuelles.

Alain Pouteau - 20 juin 2006

 

http://picardie1418.chez.com/fr/necropoles/02/loupeigne.htm

Située au bord de la D79, entre Loupeigne et Mareuil-en-Dôle, aménagée sur les flancs d'une colline, cette nécropole a été édifiée en 1919 et contient 657 corps dont 118 en ossuaire.
Derrière cet ossuaire, sur les hauteurs, une petite chapelle rend hommage à des soldats français morts en 1914 et 1918. On y découvre, également, un
vitrail représentant le Christ se penchant sur un Poilu mourant

 

La nécropole française de Loupeigne comprend un carré allemand regroupant 478 corps (croix en pierre) de soldats tombés en 1918, au moment de la quatrième offensive de Ludendorff, commencée sur le chemin des dames le 27 mai et qui allait les amener jusqu'à Château-Thierry le 1er juin.

http://www.memorial-genweb.org/~memorial2/html/fr/resultetat.php?act=view&dpt=02&lettre=L&debut=60

 

page 55 – ensuite descendus dans les vallons, et pays moins beaux et moins riches, par Lhuys, Mont-notre-Dame, en suivant et traversant plusieurs fois la ligne de Pans à Rennes, arrivés à St Thibault près de la gare de Bazoches, rien que des côtes et des vallées de tous côtés, grands marécages, embranchement de la ligne de Soissons, arrivé à St Thibault, 105 habitants à 4 h 30 du soir. On a fait la grande halte en route pour manger, ce pays est à 4 km de Fismes que l’on voit très bien de sur la côte, sur notre droite se trouve St Gilles et ensuite Courville où nous avons été à quelques kilomètres, et ensuite Crugny, on fait beaucoup de kilomètres, mais en sommes presque toujours dans les mêmes pays –

page 56 – fait environ une trentaine de km dans la journée on était tous las, mais nous avons mis les trois-quarts du temps nos sacs en voitures, pouvant marcher du même train que les jeunes, on couche dans des grands baraquements en planches, on y est pas trop mal. Dans ces contrées, il y a de la troupe en masse et il se fait des travaux considérables, on ne peut l’expliquer, d’ailleurs c’est défendu, le temps s’est mis au dégel, beaucoup de boue.

 

17 février 1917 : Repos, beau temps, le 18 : travaux prospères dans cette contrée, il a tombé de l’eau toute la nuit.

 

 

CP 17-11 – 19 fév 1917, Château de Soupir : Charles à Suzanne : Meilleure santé à toute la famille. En attendant de bonnes nouvelles je t’embrasse bien fort. Bonjour aux domestiques

http://www.picardie1418.com/fr/decouvrir/vestiges-du-chateau-de-soupir.php

Il ne reste rien du château de Soupir, qui servit de QG au général Pétain, si ce n'est une grille d'entrée toute rouillée, un mur d'enceinte présent ici et là et un pan de mur situé en plein milieu des champs. Ces derniers ont pris la place de ce qui était un magnifique parc avant la Grande Guerre.

Alain Pouteau - 1er octobre 2005

 

http://www.picardie1418.com/fr/decouvrir/cimetiere-militaire-francais-de-soupir-1.php

SOUPIR Nécropole N° 1

Située au bord de la D925, cette nécropole de 27.733 m², édifiée au cours du conflit, contient 7.806 corps dont 2.822 en ossuaires (3). On y trouve également 266 corps dans quatre fosses collectives (provenant des sites de Vieil-Arcy, Glennes, Pargny-Filain et Athies-sous-Laon), ainsi que la tombe d'un soldat belge et celle d'un russe. Des travaux de regroupement ont commencé dans cette nécropole dès 1920, les corps provenant de divers cimetières du Chemin des Dames, mais, face à la découverte de nouveaux corps, il a fallu créer une autre nécropole, en 1934, de l'autre côté de la route : Soupir n°2.

Alain Pouteau - 1er octobre 2005

 

http://www.picardie1418.com/fr/decouvrir/cimetiere-militaire-francais-de-soupir-2.php

Nécropole N° 2

Située face à Soupir n°1, cette nécropole de 13.180 m² a été édifiée en 1934 pour recevoir les corps que l'on continuait de découvrir dans le secteur et alors que le cimetière initial avait atteint sa "capacité d'accueil maximale". Elle contient 2.216 corps, dont 250 en ossuaire, ainsi que les tombes de deux Britanniques, cinq Belges, vingt-sept Russes et un Allemand. En 1954, les corps de 545 soldats français tués au cours de la Seconde Guerre mondiale ont été regroupés ici. Et, en 1988, les tombes de trente-trois victimes civiles belges, tuées au cours de ce conflit, ont également été regroupées ici ; elles provenaient du cimetière communal de Laon.

Alain Pouteau - 1er octobre 2005

CP 17-12 – 21 fév 1917, Moussy-sur-Aisne : Charles à Suzanne : Je pense que tu vas mieux, j’attend de bonnes nouvelles et t’embrasse bien fort

 

19, 20, 21, 22, 23, 24 février : - page 57 -Toujours à St Thibault, près de Bazoches, sale pays où l’on ne peut trouver rien, le temps est mis au dégel, boue épouvantable, circulation difficile pour les voitures sur la route qui va à Mont-Notre-Dame où les convois sont des heures entières en attendant les passages, plusieurs kilomètres de longueur de voitures ou automobiles sur deux rangs, la route est défoncée, on est obligés de l’encaisser avec des grandes bourrées de largeur de la route. Question de travail, nous ne faisons presque rien, des corvées de nettoyages dans les rues du pays, pose de pierres au cantonnement, ou nettoyage à l’alentour, -

page 58 – et corvées d’eau pour la cuisine, enfin ce n’est pas du travail, quelque fois une demi heure d’exercice de brancards ou d’école de section, autant dire rien, c’est pour nous sortir.
Entre deux, on va se promener dans les bois ou dans la plaine, depuis un mois on a passé la vie heureuse, sauf le froid pendant une période et maintenant il fait meilleur, alors on se promène plus facilement. Comme aujourd’hui Dimanche 20, on se couche au soleil pour écrire, il y a un champ d’aviation auprès de nous, on voit beaucoup d’avions, sur le front il y a de violentes canonnades par moment.

 

 

Le terrain d'aviation dont Charles parle est-il celui de Courville - Crugny  ?

Photo Courville 2011

 

25, 26, 27, 28 février 1917 : Toujours à St Thibault – page 59 - au G.B.D à faire peu de choses, nettoyages des rues, corvées d’eau à la cuisine.

Le 28, préparatifs de départ pour le lendemain pour notre secteur au 259è.

Le 1er Mars : Départ à 7 heures du matin pour Crugny pour rejoindre notre ancien régiment, passé par  Mont-Saint-Martin où il y a un champ d’aviation, ensuite par St Gillles, Courville et arrivés ensuite à Crugny où nous avons été reversés à notre ancienne Escouade et avons retrouvé nos anciens camarades qui travaillaient toujours aux terrassements de la voie, arrivés vers onze heures du matin, et l’après-midi repos et réinstallation. Nous travaillons avec le 300è Tal et le 211è Tal – page 60

 

Le Caporal Charles Sainturette revient au 259è Tal, 2è Cie

 

25 février : Opération Alberich; les Allemands se retirent sur la «ligne  Hindenburg»,

1er mars 1917 : Institution en France des premières cartes de rationnement, on commence par le sucre

Le JMO du 17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

15 mars : Réorganisation des régiments Territoriaux : 4è, 8è et 12è Cies dissoutes.

19 mars : le Rgt cesse d'être rattaché à la 89è Div Territ et devient Régiment Territorial Indépendant, il est rattaché à la grande unité sur le territoire de laquelle il se trouve : 5è C.A.

31 mars : Le Rgt est maintenu à la disposition du service des routes de la 5è Armée, continuation des travaux.

Le Front Ouest en 1917 : http://www.atlas-historique.net/1914-1945/cartes/FrontOuest1917.html

 

2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 mars : Travail aux terrassements près de St Gilles, on part tous les matins avant 7 heures par le petit train Décauville qui nous conduit à notre travail et nous ramène le soir à 5 heures. On va manger tous les jours à Courville où il y a une cuisine roulante qui nous fait des vivres, on emporte notre pain et notre vin, mais on est très mal pour manger dehors ou sous des mauvaises remises. Depuis quelques jours, il fait un froid terrible, et de plus, plus de dix centimètres de neige, et elle tombe encore aujourd’hui. Les routes sont verglacées et la circulation est difficile pour les convois, on souffre en ce moment du froid. – page 61

 

Pour visiter le secteur, nous nous arrêtons à Fismes,  http://www.fismes.fr/ gentille petite ville avec son Office de Tourisme  http://www.fismes-tourisme.fr/  où nous avons eu un accueil remarquable. Visité la salle d'exposition avec ses céramiques.

Nous avons choisi  http://www.boule-or.com/accueil.htm   Accueil sympathique, table excellente, hôtel calme et bien tenu.

Fismes a été entièrement détruit et reconstruit.

Nous n'avons qu'une journée de disponible, l'exploration sera rapide, jusqu'à Bouleuse avec un passage par Jonchery-sur Vesle.

Photo Fismes 2011

 

 

7, 8, 9 Mars :Bombardement de Fismes par les Bôches causant des victimes et des dégâts

CP 17-13 – 10 mars 1917, Crugny Panorama Est : Charles à Alice : Reçu ta lettre avec plaisir, aussi le billet que ta mère m’a envoyé, je la remercie. Je vois que tu fais des progrès à l’école ainsi que Suzanne. Je vous en félicite. Merci de tes nouvelles du pays. Je vais écrire au père à la petite Renaud, j’en ai vu passer de son régiment quand j’étais à St Thibault et en allant du côté de Fismes, ( 259è, 2è Cie, SP 181 ) 

(Le bureau de payeur n°181 desservit le commandement d'étapes de la première armée.. Le secteur postal n°181 fut créé le 15 septembre 1915. Il desservit la cent unième division d'infanterie territoriale. Il fut supprimé le 16 novembre 1915 avant d'être réintroduit le 4 janvier 1917 pour desservir les éléments stabilisés de la sixième armée localisés à Fismes puis les éléments stabilisés de Ponchard à partir du 7 juin 1918..)

 

CP 17-14 – 10 mars 1917, Crugny l'ancien moulin : Charles à Suzanne : Alice m’a écrit que tu faisais beaucoup de progrès à l’école, je t’en félicite, écris moi pour me dire si il y a de la neige chez toi, car où je suis ici, il y en a beaucoup, le temps s’améliore, le beau temps va revenir faut l’espérer. Je suis toujours en bonne santé et espère que la présente trouvera toute la famille de même. J’irai te voir vers le 15 avril. Je t’embrasse bien fort et embrasse ta mère et tes sœurs pour moi. ( 259è, 2è Cie, SP 181 )

 

Photo   Crugy 2011

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Le 10, 11, 12 mars 1917 : Toujours à Crugny, au travail de la voie, on travaille maintenant de Crugny vers Sezy-Prin, on décharge des trains de ballast et on le pose sur la voie et l’on fait des terrassements, on est pas trop mal, le beau temps est revenu, nous avons mauvaise nourriture en ce moment. Fismes a été bombardé ces jours derniers, il y a des victimes et des dégâts. Morin est à Magneus, près de Fismes et Arthur à Vrigny près Reims. Nous faisons partie maintenant de la 6è Armée : Général M. et Général N. (page 61)

Le petit Train Décauville :

http://www.ecpad.fr/wp-content/uploads/2011/04/les-petits-trains-de-la-grande-guerre.pdf

http://www.rail.lu/decauville.html

http://beneluxmodels.forumgratuit.lu/t65-les-trains-decauville-et-la-guerre-1914-1918

 

Du 13 au 19 Mars : Toujours le même travail sur la voie ferrée – page 62 – Notre Cie est affectée au ballastage de la voie, c’est-à-dire que nous déchargeons les trains de ballast qui se composent de cinquante wagons, soit une longueur d’environ 350 mètres, et de plus, ensuite nous le posons entre les traverses et on le bourre dessous. C’est notre Cie qui a le meilleur travail à faire. La 1ère Cie est affectée au déchargement et à la pose des traverses, c’est un travail très pénible. Chaque traverse pèse plus de 80 kg, et de plus, elles ont été trempées dans un bain de Carbonyle ou autres ingrédients semblables, les hommes ont la figure et les yeux méconnaissables. On a travaillé depuis Crugny jusqu’à 2 km au dessus de Bouleuse. – page 63 - Direction de Bouleuse, à partir de Crugny, il y a Serzy, Pin, Faverolles, Poily, Peuzennes et Bouleuse. Les pays sont un peu à côté de la voie.

 

CP 17-15 – 16 mars 1917 : Suzanne à Charles : J’ai reçu ce matin ta belle carte, je t’en renvoie une aussi. Nous sommes toutes en bonne santé et nous t’embrassons de tout coeur

CP 17-16 – 17 mars 1917, Honfleur : D. Flambard à Charles,  De Gonneville S. Honfleur : Je pense que tu es toujours en bonne santé, tant qu’à moi je vais bien aussi. Je m’habitue très bien au pays, cela semble bon de prendre un bon coup de cidre et quelques bons cafés avec les amis et quelques petits verres de bon Calvados. Je pense que tu travailles toujours bien. La semaine dernière je pense que tu n’a pas dû avoir chaud car elle a été bien mauvaise et bien froide, il gelait et tombait de la neige.. Donnes le bonjour à Durand et Roussel et à tous les camarades. Ton ami qui te serres la main.

CP 17-17 – 19 mars 1917, Vermelles ( P de C ) : Charles à Suzanne :  Nous avons beaucoup de travail à faire cette semaine car il faut que notre ligne soit finie jusqu’à Bouleuse pour le 24. On mangera tous les jours sur le champ et nous sommes prévenus qu’il ne faudra qu’un quart ou une demi heure pour manger. Il faut à tout prix que cela soit terminé pour ce jour, alors on y mettra du bon cœur, car nous pensons que cela peut contribuer à la grande victoire qui se prépare. Cet après-midi j’ai été visité sur le champ d’aviation qui est près de notre pays. C’était vraiment intéressant. Je t’embrasse bien fort.

 

19 mars 1917 : repos, avoir été nous promener au champ d’aviation à 1500 mètres de Crugny où il y a beaucoup d’appareils, d’ailleurs, les champs d’aviation ne manquent pas.

 

 

Le terrain militaire dont Charles parle est vraisemblablement celui de Courville, il semble se situer sur crugny également

http://www.courvillepatrimoine.fr/Courville_Patrimoine/Bienvenue_a_Courville.html  qui lui consacre une rubrique : http://www.courvillepatrimoine.fr/Courville_Patrimoine/Laviation_a_Courville_pendant_la_1e_guerre_mondiale.html

 

Photo Courville 2011

 

Le 20, jusqu’au 27 mars : Continuation du travail par un temps très froid et pluvieux et neigeux pendant plusieurs jours. On a mangé à Serzy, après à Tramery et ensuite à Peuzennes, le travail était de 6 heures du matin à 7 et 8 heures du soir, -

 

page 64 - on mangeait aussi dehors avec une demi heure ou trois quarts d’heure pour manger. La rivière s’appelle l’Ardre et est formée de trois côtés des côtes. La vallée n’est pas fertile, les prairies ne valent rien, elles ne sont plantées que de grands arbres, surtout des frénilles ( ?) dont on abat une grande partie pour débiter à la scierie de Serzy, dans les côtes il y a des vignes qui sont aussi délaissées et de la culture.

 

CP 17-18 – 23 mars 1917, Ville-aux-Bois : Charles à Suzanne : N’ayant pas de nouvelles de la famille depuis deux jours, je t’en envoie des miennes qui sont toujours bonnes, le temps est toujours très froid et il tombe des ondées de neige, nous travaillons toujours sur la voie à poser du ballast. Nous avons dépassé Tramery et Poilly et demain nous irons jusqu’à Bouleuse, il y a dix kilomètres de Crugny à ce pays. Presque toujours au va et vient par le train de matériel, mais quand faut faire le trajet à pied, c’est long, des jours on rentre à 7 heures du soir. La 1ère Cie a rentré à 8 heures, on aura peut-être un peu plus de repos la semaine prochaine. Hier, le canon tonnait terriblement. Depuis  Reims jusqu’à Soissons. L’offensive continue dans de bonnes conditions. Espérons de bons résultats. Je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille.

 

CP 17-19 – 23 mars 1917, Billancourt  : René Leroux à Charles, je suis bien arrivé chez moi à Boulogne et je travaille et je suis bien content, si toutefois il y avait du changement, aies l’obligeance de me le faire savoir. Je pense que ta santé est bonne, tant qu’à moi, je vis dans le bonheur comme tu dois bien le penser. Je finis ma carte en te serrent cordialement la main, ton copain qui pense à toi  – René Leroux, 1 Rue Alfred Laurant – Boulogne-sur-Seine

 

Le 25, on a descendu deux avions Bôches dont j’en avons vu atterrir un près de Bouleuse, il y avait un des nôtres qui allait devant pour lui montrer l’endroit pour atterrir, et les autres suivaient, paraît qu’il y avait un des aviateurs de tué d’une douzaine de balles et l’autre blessé également – page 65 – Grande canonnade sur le  front depuis plusieurs jours.

CP 17-20 – 26 mars 1917, Carte 1er Avril, poisson d’avril : Charles à Suzanne, je t’embrasse

Le 27, Repos

28 et 29 mars : Toujours à Crugny et même travail sur la voie, et le soir du 29, préparatifs de départ pour le lendemain, vu l’arrivée de grands états majors au pays. Le 30, le matin, départ pour Serzy pour manger la soupe, et on doit cantonner à ce pays, c’est le long de la voie à peine à 3 km de Crugny, c’est un pays de 2 à 300 habitants, mais comme il n’y a pas de place pour nous loger, on nous a fait venir des tentes pour loger dessous que nous avons monté dans un champ l’après-midi par un temps pitoyable, –

page 66 - si bien que le soir, on a pas pu y loger vu que dans la boue et l’eau, on a remonté au pays pour coucher dans des cantonnements d’occasion où nous avons couché deux nuits, on y était encore pas trop mal, la cuisine se trouvait à côté du pays dans une ancienne briqueterie. Le 31 mars : Reprise du travail, et continuation d’aménagements des tentes .

 

Le 1er avril 1917 : Même travail et déménagements des cantonnements de Serzy, vu l’arrivée de nouvelles troupes, et installation définitive sous les tentes où nous avons couché le soir, on couche 12 hommes par tente, toujours mauvais temps.

 

Notre périple s'arrêta pour cette fois à Jonchery, reprenant la route vers Fismes puis retour vers la Normandie...

 

Photo Jonchery-sur-Vesle 2011

 

2 avril : Les États-unis déclarent la guerre à l'Allemagne

6 avril : Les États-unis envoient un premier contingent de 80.000 hommes en France

 

2, 3, 4 avril 1917 : Même travail sur la voie et toujours mauvais temps, sauf le 3 où il a fait meilleur

page 67 – La 1ère nuit sous la tente, on a eu très froid, mais ensuite, on s’y est habitué, en se cachant bien la tête, on avait pas trop froid, mais ce n’est pas une saison pour mettre coucher des hommes dehors, c’est bon pour l’été. La nourriture est toujours absolument médiocre, le travail n’est pas pénible, on ne fait presque rien certains jours, mais il faut rester le nombre d’heures par n’importe quel temps, c’est cela qui semble le plus dur.. Nous sommes 3 Cies qui logent ici à ce même endroit, nos officiers, même le Commandant logent sous leurs tentes, y couchent et y mangent et n’en sont peut-être pas plus satisfaits.

 

 

La suite du récit est identique à la page précédente, elle sera enrichie dès que j'aurai des éléments nouveaux

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Sur les pas du Caporal Charles Sainturette : Septembre 2011 en Champagne...  ( bientôt une nouvelle page )

 

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