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Le Journal du Caporal Charles Sainturettte - 1914-1918 et ses correspondances

 

 

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La Ferme de La Godinière
27410 Le Noyer en Ouche

 

dernière mise à jour de cette page : 24.11.2023

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Le Journal du Caporal Charles Sainturettte
1914 / 1918   et ses correspondances 2...

 

Suite de la première partie du

Le Journal du Caporal Charles Sainturette - 1914-1918 et ses correspondances

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Charles Sainturette Caporal - Classe 1891
né le 7 février 1871 au Noyer-en-Ouche - Eure

Matricule 270 au Recrutement de Bernay
17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

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Retour à la page : Histoire de la Ferme de La Godinière

La branche SAINTURETTE dans la ligne de Charles SAINTURETTE

 

Les Hommes du Noyer-en-Ouche - Mobilisés - Morts pour la France 1914-1918

Les Régiments cités dans ce  récit

Table des noms des personnes citées dans ce récit

Table des noms de Lieux cités

Les membres des Familles Hachette- Lesur  Morts pour la France

Autres Liens utiles : cliquez

Sur les pas du Caporal Charles Sainturette : Septembre 2011 en Champagne...

 

1914 - 2014
Le Centenaire de La Grande Guerre au Noyer en Ouche

 

Une conférence sur le parcours du Caporal Charles Sainturette dans la Grande Guerre
en évoquant la participation de Bernay par la caserne Turreau, ses régiments
et les services de Santé Militaire dans la région sera donnée par Annie et René Lesur
 le Vendredi  6 mai 2016 à 17h00

lors de la manifestation sur les deux guerres
organisée par l'Association Saint-Victor Loisirs  

au Château de La Houssaye à Brétigny (près de Brionne)

 

 du jeudi 5 mai 2016 (Ascension) au dimanche 8 mai 2016

 

L'exposition sur les soldats du Noyer-en-Ouche Morts pour la France
sera visible tous les jours

 

Contact : Colette CAHU  06.82.48.41.35  - colette.cahu(a)laposte.net

Stéphanie DANIEL 06.10.97.37.88 - stephanie.daniel2(a)orange.fr

 

Le projet et les dernières infos sont sur la page : Le Noyer en Ouche

 

1914 - 2014

 

Le projet qui me tient à coeur a reçu un avis enthousiaste de la part du Conseil Municipal du Noyer en Ouche.

L'ouvrage est sur le métier...

 

Reconstituer le parcours militaire des Poilus qui ont leur nom gravé sur le Monument aux Morts du village, ainsi que celui du Caporal Charles Sainturette, alors Maire de cette commune.

 

L'idée est de proposer cette exposition dès le 2 août 2014 aux habitants du village bien sûr, mais aussi d'y inviter les membres de leur famille, desendants, cousins, etc... et toutes les personnes intéressées par cette tranche d'histoire tragique qu'à vécu notre patrie ... aucun village n'a été épargné...

 

Il est nécessaire d'entretenir et de transmettre leurs mémoires en respect du sacrifice de leurs vies, pour une liberté dont nous sommes les héritiers.

Pour suivre l'actualité de ce projet, voir sur la page      Le Noyer en Ouche        .

 

René Lesur -

 

Mémoire des Hommes - Le nouveau site Internet - SGA MdH -  

 

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2 - De Juillet 1916 ( début du carnet) à la fin des évènements

Suite de la partie1 - de la Mobilisation en Août 1914 au 30 juin 1916

Page en évolution constante, à mesure des nouvelles recherches
 

 A v e r t i s s e m e n t  :

- Mes notes :

- La plupart des noms de lieux mal orthographiés ont été rectifiés , il peut subsister quelques erreurs ou incertitudes.

- Imaginez ce carnet - 12 x 18 - écrit dans les conditions décrites, les pages sont rédigées  – comme l’on dit maintenant, au kilomètre, c’est à dire qu’il n’y a aucun renvoi à la ligne depuis le début -  pas question de perdre un petit emplacement -  et d’une écriture remarquable, régulière, pas d’impression de signe de tremblement, de peur, pas un détail ne manque,  et pas une seule tache de boue… je me demande comment cela a été possible, il lui en a fallu du courage ainsi qu’à ses compagnons  !!! serions-nous capables d’endurer une telle épreuve et d’être aussi vaillants ???…

Je me permet néanmoins de structurer quelques phrases et composer quelques paragraphes pour faciliter la lecture, en mettant les dates et lieux en gras  et indiquant la pagination de son carnet pour mieux le suivre.

- Nb :  Tal : diminutif de Territoriale, et notez bien : Bôches, toujours avec une majuscule … (Même si cette appellation est bannie de notre vocabulaire actuel, je ne peux le remplacer dans les textes, il convient de l'interpréter tel qu'il est dans les écrits de l'époque)

 

Le Texte du carnet - en noir - :

3 et 4 Déc 1916 : Toujours à Demange à ne rien faire, que quelques.... voitures – page 43 - et d’autres corvées...

 

dans lequel sont insérées les correspondances - en bleu - :

CP 16-42– 6 déc 1916, Courville église( Marne) : Charles à Suzanne, Je loge à quelques mètres de cette église, je...  ( 259è, 6èCie, SP3 )

LTR 16-30 –7 déc 1916, Courville Marne.  : Charles à Hélène : Je te dirai que...

 

L'ensemble a été placé chronologiquement entre les tableaux  (fond bleu) qui rappellent sommairement les faits historiques et les JMO  des Régiments (autres tableaux ).

 

Le Carnet du Caporal Sainturette,  premier document d'archive et de base du départ de ce travail commence ainsi : (petit extrait)

 

2 juillet 1916 : Rentré de Permission, retrouvé ma Cie à Courcelles aux Bois, revenu des tranchées dans la nuit, couché à ce pays, 3 juillet : Départ de Courcelles pour Lignières à 5 Km où l’on a couché, 4 juillet : Départ de Lignières pour Chonville à 16 Km où l’on a couché, 5 juillet : Repos à Chonville, arrivée à Chonville de la 3è-4è-9è- Cie du 223è Territorial , la 1ère et 2è ailleurs à Rupt et maisons forestières, 6 juillet : Départ de Chonville pour Commercy à 8 heures par un temps abominable.../...

31 juillet : à 6 heures du soir, départ de Commercy pour La-Croix-Saint-Jean, .../...  on travaille une trentaine au boyaux 210 en allant vers la 1ère ligne, et une dizaine dont je fais partie au boyau 56 un peu plus loin que le ravin Mulot,  entre le camp des Romains et la direction de Mécrin, à faire un boyau pour rejoindre vers Brasseitte et Mécrin, direction de Bois d’Ailly (Forêt d’Apremont) .../... page 7 mais ne cantonne pas avec nous, la 4è vers le ravin Mulot, et l’autre vers la Commanderie, direction de Mécrin, toujours dans les bois. La 9è est à Ronval, dans les bois aussi, près de la tête à vache, direction de Saint Aignan, et tous devront partir vers le 15 pour remonter en ligne à Mont Meuse et Bois Carré, tranchée Lambla....

 

Après avoir lu ce récit, je ne sais quel effet m'a fait cette Tranchée Lambla... et je la cherche ( à partir de cette machine merveilleuse qu'est Internet... et depuis le 31 janvier 2011, je suis entré en communication avec Gégé Le Catalan sur http://www.genealogie.com   et j'obtiens des informations par sa file de fidèles qui suivent le  Journal complet SOLDAT GUERRE 14-18, et AUTRES RECHERCHES......     commencé sur son forum  le 11 janvier 2007 et sur lequel je me suis greffé,   voir : tranchée Lambla  directement pour les impatients, mais il est préférable de suivre le journal chronologiquement...

 

 

Tout le long du déroulement du récit, nous allons croiser de nombreux régiments qui ont contribué à la défense de la France.
Par exemple, Charles Sainturette à changé plusieurs fois de régiment, comme bien d'autres pour diverses raisons, ils seront cités dès leur apparition, mentionnant les JMO,
( Journaux de Marches et Opérations ) avec, pour les plus importants, un abrégé de leur historique et un lien renvoyant

sur le site Mémoires des Hommes (ouverture d'une nouvelle fenêtre)

 

ATTENTION !!!    voir le fonctionnement du nouveau site sur ce lien

Mémoire des Hommes - Le nouveau site Internet - SGA MdH -

Les liens de l'ancien site Mémoire des Hommes ne fonctionnent plus !!!
 c'est comme cela que l'ont prévu les informaticiens du SGA-MdH.
Il ne me reste plus qu'à tout reprendre... Mille excuses, je n'y suis pour rien

 

nb : Quand des liens seront réactualisés, je le signalerai par un code auquel je n'ai pas encore réfléchi... dans un premier temps je vais simplement les désactiver... les cotes restent visibles, ainsi que le numéro des pages quand elles sont indiquées ( EX : Im 83 )

 

Vous pouvez accéder aux JMO des Régiments par ce lien nouveau :

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/inventaires/ead_ir_consult.php?fam=3&id_ark_ead_les_irs=6 

Cliquer sur + Régiments et Bataillons, puis + Infanterie, puis + Régiments d'Infanterie, puis + 24è RI( par exemple), puis + JMO,

ET ENFIN TOUS LES JMO DU 24è RI
Choisir le 1er JMO, et il s'ouvre à droite, la présentation de la 1è image que l'on peut ouvrir par " Consulter les Images"
La visionneuse s'ouvre, faire défiler les vues, OK c'est bon.

                                                                                                                                                                                                          02 Décembre 2013. René Lesur

 

 

Le JMO du 17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

sur ce lien :  Journal de Marche et des Opérations intégral du 18 juin 1916 au 31 déc 1916

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_776_007/viewer.html

18 juin 1916 : Sans changement

21 juin : Le Régiment est mis à la disposition de la 2è Armée, embarque par Chemin de fer et va cantonner à Neuville-sur-Orne.

24 juin : Le Rgt est mis à disposition des groupements Regret et Dugny, est embarqué en automobile pour Moulin-Brûlé, La Citadelle et Verdun et stationne sur les points assignés.

27 juin : 1er Bat : travaux en 1è et 2è lignes, 2è Bat : Ravitaillement en vivres et munitions des unités en ligne

28 juin : 2è Bat : se porte dans le tunnel de Tavannes et Ravin du Champ de Tir, pendant les opérations, des victimes

6 juillet : Le 2è Bat cantonne à Handauville et mis à la disposition du Génie et se porte aux Carrières Marceau le 15 juillet.

23 juin : Après un bombardement de plusieurs centaines de milliers d'obus à gaz, les Allemands s'emparent de Thiaumont, de Fleury, quelques éléments avancés atteignent Froideterre mais seront stoppés par les contre-attaques françaises. Verdun est sauvée pour les Français.

1er-10 juillet : Début de la grande offensive de la Somme en liaison avec les Anglais, ce sont 13 divisions britanniques et 6 divisions françaises qui attaquent sur un front de 40 km. Le lendemain, la seconde position allemande est prise. grâce à l'entrées des premiers chars d'assaut, la VIè armée française sous les ordres de Fayolle et de Foch pousse jusqu'aux abords de Péronne, soit une avance de 10 kilomètres.

 

 

 Juillet 1916

 

Aller à 1914 - 1915 - Début 1916 - 1917Fin correspondance - 1918 - Haut de page

 

 

Carnet de campagne de Charles Sainturette

 

Commencé le 2 juillet 1916

Ce carnet doit probablement faire suite à un premier ??? . En l'absence de celui-ci, et grâce aux correspondances retrouvées, nous arrivons à retracer d'une manière assez précise le parcours du Caporal Charles Sainturette depuis le début. L'insertion de celles-ci et des tableaux des JMO nous donne une vision assez précise de ce qu'ont vécu nos Poilus... continuons ...

 

A posteriori, un doute subsiste sur la véritable personne qui a écrit ce carnet... si ce n'est Charles, c'est Hélène, sa fille, qui avait pour mission ; par des petits papiers E-D-T ; de réaliser ce travail... Nous verrons ce qu'il en est en suivant la lecture... Cela ne change rien à ce qu'il a vécu...

 

En effet, après avoir lu relu maintes fois, en rapprochant les écrits de Charles avec le JMO du 223è RIT, alors qu'il se trouve dans la région de Bislée, j'ai enfin compris la signification de ces petits papiers E-D-T et du stratagème mis en place.

 

J'éprouvais une difficulté à la lecture du carnet, notamment à la journée du  18 septembre 1916 :

page 27 – pour faire la garde de police aux cuisines le long de la Meuse, logés avec nous, les patrouilleurs, les cantonniers, les brancardiers, etc… abri où il pleut comme dehors ; Changement de N° de section, maintenant le N° 181-( note perso : il semble y avoir répétition, mais la transcription est sincère, on est dans une passe difficile...) .

 

En fait, c'est très simple, Charles envoie dans ses correspondances - famille, amis - un  petit papier E-D-T que le destinataire doit remettre à Hélène afin qu'elle recopie   l'Emploi Du Temps de son Père   sur un carnet.

 

Du même coup, une seconde énigme se trouve résolue lorsqu'il dit sur une carte postale le 24 septembre 1916 que tous ses papiers ont mouillé.... le carnet retrouvé ne présentant aucune trace d'humidité... et pour cause !!!

 

Le carnet n'était pas dans la poche de Charles, mais à la maison....
ps. Je conserve dans la page
Le Journal du Caporal Charles Sainturette - 1914-1918   la transcription d'origine et les éventuelles répétitions. En étudiant bien les textes - fidèlement retranscrits - nous constatons que certains faits à certaines dates sont identiques, la rédaction étant légèrement différente, ce qui me permet d'arriver à la conclusion exposée ci-avant : Charles envoyait parfois le même récit à plusieurs personnes, parfois, il le donnait directement à Hélène comme dans cette lettre du 17 septembre 1916, qui contient sur la même feuille son Emploi du Temps du 6 au 17 septembre 1916.

Sur la présente page, je me permettrai de remettre tout dans l'ordre et supprimer les répétitions, cette remise en ordre s'est effectuée en rapprochant les écrits et le  JMO du 223è Tal

René Lesur 25 septembre 2016

 

Mais quel est l’événement qui a déclenché l’ouverture de ce carnet ?

 

Après quinze mois passés au Bois Le Prêtre, Charles arrive dans la région de Bislée non loin de Bois d’Ailly. Il attend sa permission depuis début 2016, et c’est vers la vingtaine de juin qu’il en bénéficiera, les correspondances ne le précisent pas.

 

Mais après ce moment de bonheur avec les siens dans La Ferme de La Godinière, il doit repartir à la guerre si il veut profiter du moment ultime où il sera libéré.

En effet, si il ne repart pas, on viendra le chercher et il connaît comme tous les soldats le sort qui leur est réservé en pareil cas, et, selon la logique militaire, et pour l’exemple, nous connaissons la sentence…

 

Mais il peut aussi ne pas revenir, pourquoi aurait-il plus de chance que ses camarades morts au combat ou victimes d’un projectile quelconque alors même qu’ils sont au travail ou au repos…

 

Il est aisé d’imaginer le stratagème mis en place par Charles…

Dans les lettres qu’il enverra à sa famille et ses amis, il joindra des petits papiers E.D.T. qu’ils devront transmettre à sa fille Hélène afin qu’elle les recopie sur un carnet.

Charles a demandé à Hélène de tenir un carnet pour retracer son Emploi du Temps avec les petits papiers qu’il envoie avec les lettres. Suzanne recevra des cartes postales pour sa collection.

 

Nous trouvons ces précisions dans les correspondances, Charles n’hésitant pas à situer autant que possible l’endroit où il se trouve : B….lée   pour Bislée par exemple, allant parfois jusqu’à dire, regardez sur la carte, vous allez trouver.

 

Charles à tout prévu au cas où plus aucune correspondance ne parviendrait… les siens pourraient situer approximativement l’endroit où il se trouvait...

Mais comment ? bien sûr, en cas de malheur, l'administration militaire fait le nécessaire, et c'est en voyant l'arrivée de deux gendarmes ou du Maire, que la famille comprend...

Pour Charles, Maire du Noyer-en-Ouche, il sait tout cela, mais cà ne lui suffit pas, pour aider les siens, il leur laisse une carte Michelin de la région sur laquelle la ligne de front est marquée, notre Caporal est vraiment un homme prévoyant !

 

 

Image de la première page du carnet de Charles et de la lettre du 19 janvier 1916...

 

Page 1

Retour de permission 2 juillet  1916     (Probablement depuis le 20 juin comme l’espérait Charles. Le retour de la dernière permission date du 10  novembre 1915)

2 juillet 1916 : Rentré de Permission, retrouvé ma Cie à Courcelles aux Bois, (Courcelles en Barrois : Bois de Belchêne, Le Grand Bois...) revenu des tranchées dans la nuit, couché à ce pays

 

En effet, le JMO du 223è RIT indique : 26 juin 1916, En ligne ,  la 10è Cie est à Pont-Neuf. Elle en revient le  1er juillet 1916

 

3 juillet : Départ de Courcelles pour Lignières à 5 Km où l’on a couché

4 juillet : Départ de Lignières (Lignières sur Aire ) pour Chonville à 16 Km où l’on a couché

5 juillet : Repos à Chonville,

arrivée à Chonville de la 3è-4è-9è- Cie du 223è Territorial , la 1ère et 2è ailleurs à Rupt et maisons forestières

CP 16-20 –  date ? , Chonville : Charles à Suzanne,

6 juillet : Départ de Chonville pour Commercy à 8 heures par un temps abominable

les 3è, 4è et 9è restant à Chonville. L’après-midi, je suis retourné en voiture à Chonville - pages 2 et 3 - pour chercher ce qui reste du matériel de l’ordinaire et ensuite revenu par Lérouville prendre le ravitaillement pour hommes et chevaux toujours malgré le mauvais temps.

 

JMO du 223è RIT : 6 juillet 1916,  la 10è Cie est à Commercy ( pas de renseignement depuis le 2 juillet ) les 3è, 4è et 9è à Chonville.

305 hommes viennent en renfort des 41è, 42è et 33è Territorial.

 

Le JMO du 223è Régiment d'Infanterie Territoriale (suite)
 

1er Juillet 1916 : 10è Cie en ligne à Pont-Neuf. Le soir elle quitte Pont-Neuf pour se rendre à Courcelles.et la 12è Cie de Courcelles à Pont-Neuf

4 juillet : Les 3è, 4è, 9è et 10è Cie vont à Chonville.

 

5 juillet : La 10è Cie se rend de Chonville à Commercy à disposition du Génie.

6 juillet : 10è Cie à Commercy  (pas de renseignement depuis le 2 juillet 1916)

 

15 juillet 1916 : la 5è Cie en réserve à Kœur et 7è à Bislée, 45 hommes viennent en renfort des  33è, 41è et 42è Territorial.

 

22 juillet 1916,  à 3 heures au cours des bombardements à Bislée, 9 tués à la 7è Cie, 28 blessés à la 7è, 1 à la 8è .

26 juillet 1916, 43 hommes du 23è Territorial viennent en renfort.

27 juillet : Nombreuses citations à l’ordre du régiment

 

30 juillet 1916 : La 3è Cie quitte Chonville et se rend au Ravin de la Grande Armée.

31 juillet (Im 33) : En ligne : 11è Cie Mont Meuse, 5è Lambla, 8è Courtine, 12è Pont Neuf,
Les 4è et 9è Cies quittent Chonville, et la 10è Cie quitte Commercy pour aller occuper le Ravin du Bois Mullot (4è), Rouval (9è), Croix Saint-Jean (10è)

 

Rappel

Le secteur de la 101è Division (Secteur des Etangs) est rattaché au 8è C.A.

 

101è Division Territoriale DIT ( commandée par le Général Beaudemoulin depuis le 24 mai 1916 )

composée de mai 1915 à nov 1916 de la
201è Brigade (Général Fraisse) : 223è RIT, 279è RIT, mise à disposition du 8è C.A. du 1er février 1916 au 18 septembre 1916 , et de la
202è Brigade : 259è RIT, 268è RIT. C’est la 202è Brigade, seule, qui, sous le commandement du Général commandant la D.T. (101è DIT) ,occupe le secteur Etang de Vargévaux, Saint-Agnant.
(JMO 101è DIT).

La 101è DIT est rattachée au 31è C.A. le 25 oct 1915, puis au 33è C.A le 21 mai 1916 et au 8è C.A. le 28 mai 1916 (JMO 101è DIT).

Le JMO du 8è C.A décrit une période relativement calme avec les bombardements habituels en cette fin mai 1916, quelques intempéries et la brume empêchant parfois l’observation et la sortie des avions.  

 

JMO 201è Brigade Territoriale : 29 juin  1916, Un bataillon du 223 et un du 279 seront employés pour des travaux par la 40è DI. La relève doit être terminée le 5 juillet au matin

 

JMO 40è DI    Carte situation 40è DI -  (16-20 - 26_N_337__003__0048__T  carte Commercy 40è DI-21 juin 1916)               ----

JMO 201è Brigade Territoriale : 30 juin  1916, Les troupes de l’active étant remplacées autant que possible pas des troupes de territoriale dans les tranchées de 1è ligne par ordre du Général Cdt la 1è Armée

 

JMO 40è DI :   5 juillet 1916 : Travaux d’ordre offensif ( tranchées et boyaux nouveaux) Tranche Meuse et Bois Mullot : une parallèle reliant l’antenne Nord des Ouvrages de la Meuse à la tranchées des Mélèzes en passant au Nord du Bois des Bouleaux et un boyau doublant le boyau 56

 

 

LTR 16-18 - 6 juillet 1916  : Charles à Hélène : J’espère que vous aurez reçu les lettres que je vous ai envoyées ces jours derniers avec peu de détails vu que je n’en avais pas le temps, puisque chaque fois on déménage de pays, enfin on est tout de même arrivé à C…y (Commercy), on loge dans la même caserne et dans le même corps de bâtiment que quand j’étais au fusil mitrailleur, on y est bien couché et je voudrais bien y rester, on entend dire que l’on n’y restera pas, mais on ne sait rien encore. Ainsi que je l’ai écrit, j’ai été hier l’après-midi à Lerou….(Lérouville) Et à Ch…. (Chonville) Pour chercher le ravitaillement et le reste de matériel de l’ordinaire, jusqu’à présent on a encore rien fait, on vous distribue quelques effets. Je viens de toucher un pantalon de drap neuf. Hier, pour venir de Ch… (Chonville) il a fait un temps déplorable, nous avons été mouillés jusqu’aux os, mais aujourd’hui le beau temps est revenu, et faut espérer qu’il va durer, ce qui serait utile pour votre fanage. Tu es à même de voir dans le journal toujours les progrès de l’offensive franco anglaise, et faut espérer que cela va continuer et que bientôt nous reviendrons vainqueurs. En attendant de tes bonnes nouvelles j’envoie à la famille mes meilleures amitiés et te prie d’embrasser ta mère et tes sœurs pour moi. Ton père qui t’embrasse bien fort. (223è Tal, 10è Cie, SP51 ) Caserne Oudinot. Bonjour aux domestiques. Reçu plusieurs lettres qui sont arrivées pendant ma permission. 

( Le secteur postal n°51 desservit le quartier général du huitième corps d'armée pendant toute la guerre.)

Nous pouvons remarquer que Charles n'est pas avare sur les détails pour le situer... il est facile de deviner à posteriori, pour nous qui connaissons les évènements, ce qui le pousse habilement dans ces précisions, mais quel était en vérité son état d'esprit ?

 

7 juillet : Repos, logé dans la caserne Oudinot, bien couchés où il y a beaucoup de troupes.

8 juillet : Commencement du travail, équipes à la gare (Commercy ) de 6 heures à 10 heures du matin et de 1h du soir à 5h du soir. Équipe du magasin à fourrage pour transport du bois, et autre équipe de bois même heure vont dans la forêt entre Mesnil-la-Horgue et Chonville

8-9-10-11-12-13 et 14 juillet 1916 : mêmes travaux, avec variations d’équipes pendant cette période, temps assez pluvieux et froid dans certains jours. Beaucoup de travail dans toutes les équipes, matériel considérable à la gare : de bois, de ferrailles, de tôles, chargement ou déchargement de wagons ou de camions automobiles. Beaucoup d’activité dans la ville et aux environs

 CP 16-21 – 11 juillet 1916, Caserne Oudinot, Commercy : Charles à Suzanne, Je vois que c’est toi qui a écrit l’adresse de la lettre à ta mère, pour te récompenser je t’envoie ma belle maison et te prie d’embrasser ta mère et tes sœurs pour moi et de dire bonjour aux domestiques. Ton père qui t’aime et qui t’embrasse bien fort. On n’a plus entendu parler de permission agricole ni d’autre chose. Il es arrivé du régiment 300 hommes de renfort. ( 223è Tal, 10è Cie, SP 51 )

 

CP 16-22 – 11 juillet 1916 : E J Drouet – ( Émile Drouet, Beau-Père de Arthur Sainturette) à Charles : Amitiés sincères de notre part  à tous dans l’espoir de prompt retour. Cordiale poignée de main de tout cœur.  (223è Tal, 10è Cie, SP51)

CP 16-23– 14 juillet 1916 : Charles à Suzanne : Je t'envoie ces deux mots pour te dire que je suis toujours en bonne santé et espère que toute la famille est de même. Tu embrasses toute la famille pour moi.  ( 223è Tal, 10è Cie, SP 51)

 

14 au 24 juillet : Rien de nouveau, toujours au même pays, beau temps, beaucoup d’aéroplanes sur le pays, ( des nôtres ). Ces jours derniers, grand accident à la 7è Cie du 223è Tal à Bislée, dans le grenier où nous couchions un obus ayant tombé en a tué 10 et blessé 274 à 3 h du matin où ils étaient tous couchés, on a pris 6 hommes par Cie que nous étions relevés, cela fait 36 hommes, ( et il y a 12 Cies au régt – page 4 - Mary Lamare est venu pour me voir avant hier

le 22, comme il allait en permission, mais je venais de partir pour le cinéma, ayant désigné d’office une représentation de Gala offerte par les artistes de la Comédie Française aux troupes du front ce qui était en somme très intéressant. Je regrette de n’avoir pas vu Lamare, car le lui aurais dit d’aller chez nous vous souhaiter le bonjour de ma part, peut-être bien qu’il y aura été quand même.

 

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mes recherches permettent de situer avec précision l'endroit où s'effectuent les travaux avec cette carte : 16-24_zzx3.h-Ravin Mulot-SHDGR__GR_26_N_665__009__0007__T

 

JMO 40è DI : 5 juillet 1916 : Travaux d’ordre offensif ( tranchées et boyaux nouveaux) Tranche Meuse et Bois Mullot : une parallèle reliant l’antenne Nord des Ouvrages de la Meuse à la tranchées des Mélèzes en passant au Nord du Bois des Bouleaux et un boyau doublant le boyau 56.

En effet, nous voyons le Bois des Bouleaux, avec juste au Nord, les ouvrages de la Meuse, la Tranchée de St Mihiel.

Le boyau doublant le boyau 56 pourrait être le boyau de la Sablière, juste à gauche du 56.

 

Nous aurons l'occasion de revenir sur cette carte...

 

20 juillet : Une seconde attaque sur la Somme ne réussit que partiellement.

Le JMO du 17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

22 juillet : Le 2è Bat n'est plus à disposition de la 37è DI et se concentre au Camp A. Beaucoup d'activité et de mouvements de relève autour de Verdun.

30 juillet : Une troisième attaque sur la Somme échoue complètement. Joffre estime qu'il est indispensable de poursuivre le combat en liaison avec nos alliés sur les autres fronts, au nord et au sud de la Somme.

 

24 au 31 juillet : Toujours à Commercy, même travail à la Gare ou au Canal, mauvaise nourriture et jamais de repos, quelques hommes sont arrivés en renfort de Caen - page 5 - étant auparavant au 23è Tal en Champagne, étaient malades par les gaz asphyxiants.

CP 16-24 – 31 juillet 1916 : Charles à Suzanne : J e t’embrasse

 

31 juillet 1916 : à 6 heures du soir, départ de Commercy pour La-Croix-Saint-Jean, en passant par Lérouville,  Pont-sur-Meuse, Mécrin est à côté de Marbotte (voir carte), mieux logés que l’autre fois, le voyage a été dur par la chaleur et la poussière, arrivés à 11 heures du soir, une quarantaine d’hommes sont restés à Pont sur Meuse pour faner les foins militaires, d’autres sont partis aux grenadiers faire un stage, et d’autres aux guides et encore d’autres comme patrouilleurs téléphonistes etc… Bref, la Cie n’est plus guère 50 hommes, -

 

page 6 - j’oubliais, aussi plus de 40 en permission comme je le disais, on est bien logés, pas trop de bombardements, la nuit cela cogne fort vers les tranchées, par les grenades, coups de fusils, torpilles, obus, enfin tout de sortes d’engins, mais nous ne sommes pas inquiétés, on travaille une trentaine au boyaux 210 en allant vers la 1ère ligne, et une dizaine dont je fais partie au boyau 56 un peu plus loin que le ravin Mulot, entre le camp des Romains et la direction de Mécrin, à faire un boyau pour rejoindre vers Brasseitte et Mécrin, direction de Bois d’Ailly (Forêt d’Apremont), nos cantonnements font partie . La 3è et 4è Cie sont avec nous, 

 

page 7 mais ne cantonne pas avec nous, la 4è vers le ravin Mulot, et l’autre vers la Commanderie, direction de Mécrin, toujours dans les bois. La 9è est à Rouval, dans les bois aussi, près de la Tête à Vache, direction de Saint Agnant, et tous devront partir vers le 15 pour remonter en ligne à Mont Meuse et Bois Carré, tranchée Lambla.

 

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JMO 40è DI : 30 juillet : La 9è Cie du 223è Tal relève au Camp Levêque la 10è Cie du 279è Tal qui va à Chonville

31 juillet : Les 10è, 11è et 12è Cies du 223èTal relèvent les 9è, 11è et 12è Cies du 279è Tal à la Croix-Saint-Jean et au Camp Saulnier

(Correspond  à la description du carnet au 31 juillet… )

Rappel : Un bataillon du 223è RIT dans lequel se trouve Charles Sainturette ainsi qu'un bataillon du 279è RIT ont été détachés le 29 juin 1916 pour des travaux à disposition de la 40è DI.

  

Charles a dit : Voir la carte.... mais quelle carte ?

Nous savons que notre Caporal Sainturette est marié et est père de quatre filles au moment de la mobilisation en 1914. Dans tout le récit, il parle principalement de Hélène et Suzanne - Renée de son 2è prénom - Hélène est la grand mère de Annie mon épouse, et Suzanne est restée célibataire et vivait chez sa sœur Hélène.
A leur disparition, en 1988, il est nécessaire de faire le vide dans la maison... et peut-être de découvrir quelque trésor inconnu...
En guise de trésor, des petits carnets dont le carnet Emploi du Temps de Charles qui commence le 2 juillet 1916.
ET... dans un tiroir parmi d'autres papiers ne présentant aucun intérêt, une carte, une vieille carte pliée, dans un état très fragile, attaquée par les mites sur tout le pourtour.
Tellement fragile, qu'on la déplie avec précaution...
Le titre : Carte Guide Campbell N° 7 Vosges.
à priori, rien d'extraordinaire, pas vraiment d'intérêt, on replie; on remet dans le tiroir, une vieille carte comme cela... bon, on garde quand même, les vieux papiers parfois... qui sais ? et çà ne mange pas de pain... on remet dans le tiroir du buffet, même les antiquaires ne veulent pas du buffet... c'est la mode IKEA qui compte en ce 21è siècle.
et depuis 1988, la carte est toujours dans le tiroir !!!

En relisant les correspondances de Charles, j'essaie de trouver les petits détails qui vont nous permettre de savoir au plus près où il est passé...

Ce passage du carnet, « voir la carte », je l'ai lu et relu plusieurs fois, j'ai compris, j'en étais convaincu, qu'il avait laissé à la maison une carte du pays où il se trouvait... et puis c'est tout...

Et, un jour, je vais chercher cette carte... je la déplie avec grande précaution et la place sur un carton plat... je scrute... je cherche une date éventuelle de publication... et.. en haut à gauche :
une légende : Front au 24 février 1916, et front au 15 mai 1916...
C'est trop fort !!!
Il n'y a aucun doute, c'est de cette carte qu'il s'agit... et elle est placée dans le tiroir du buffet à portée de main, et 100 ans après elle y est toujours !!!

Je crois que j'ai découvert LE trésor !!!

voici  des photos de la carte, sur l'agrandissement, nous voyons Commercy, et nous pouvons suivre le parcours du 31 juillet 1916.
Nous distinguons bien les deux lignes de front évoquées plus haut, visibles à l'Est de Verdun

René Lesur

 Photos à venir

 

Le JMO du 223è Régiment d'Infanterie Territoriale (suite)
 

31 juillet (Im 33) : la 10è Cie quitte Commercy pour aller occuper Ravin Bois- Mullot

16 août 1916 : La 10è Cie vient de Croix Saint Jean à Kœur

 

CP 16-25 – 1er août 1916, La Victoire, Chant : Charles à Suzanne, Je compte sur toi pour m’envoyer des nouvelles de la famille. Je suis toujours en bonne santé et espère que la présente trouvera toute la famille de même. Il fait toujours bien chaud et je pense que chez nous de même, les blés vont mûrir bien vite. Je ne peux aller vous aider, on ne donne pas de permissions. Je t’embrasse bien fort. Près la Forêt d’Apremont.

CP 16-26 – 4 août 1916 : Suzanne à Charles : Mon cher papa, je réponds à tes deux cartes du 30 et du 31 qui m’ont fait bien plaisir. Chez nous tout le monde va bien et désire que la présente te trouve de même. Maman et mes sœurs se joignent à moi pour t’embrasser bien fort ( 223è Tal, 1è Cie, SP 51 )

 

4 au 17 août : -toujours au même cantonnement de La-Croix-Saint-Jean, travail jusqu’au 6 au boyau 56 sans accidents, à partir du 6, travail avec le génie à faire des sapes en 2è ligne – Bois d’Ailly, Forêt d’Apremont pas trop bombardés –

page 8 -sauf la nuit du 10 au 11 où il y a eu beaucoup de mines, de grenades et autres projectiles, mais personne de blessé, mais c’était très difficile pour y arriver, le travail consiste à creuser la terre pour faire des sous-terrains pour mettre les hommes à l’abri, sauf dans le jour, vu que l’on ne peu jeter la terre sur les parapets, on la met dans des petits sacs et les corvées de nuit les vident sur le terrain, ce qui est bien dangereux, surtout quand il fait clair de lune

11 août : Demande des noms des pères de 4 enfants, de veufs de 3 enfants, de ceux qui ont perdu 3 frères à l’ennemi pour les placer à l’arrière ou en régiment de travailleurs – arrêté le 11 août

 

LTR 16-19 –11 août 1916  : Charles à Hélène : Reçu ta carte avec plaisir d’avoir de bonnes nouvelles de la famille, tant qu’à moi, cela va toujours bien aussi, et je suis toujours au même endroit et l’on doit remonter aux tranchées le 15 août s’il n’y a pas de changement, rien de nouveau où nous sommes que c’est toujours la même chose, on passe la nuit dans les tranchées à travailler, c’est bien long de 7h 30 du soir à 5 h du matin, et cela cogne beaucoup de toutes les façons, mais il n’y a pas eu d’accidents.

Le temps est toujours très beau et chaud, mais il fait un peu plus froid la nuit. Je pense que la moisson va bien marcher par ce temps, qui est favorable. Je suis bien content aussi que Launey est en bonne santé et sa femme a de ses nouvelles, cela fait plaisir. Aujourd’hui, on a demandé les noms des hommes qui étaient père de 4 enfants, des veufs pères de trois enfants et ceux qui avaient trois frères tués à l’ennemi. Je pense que c’est pour les renvoyer à l’arrière ou dans des régiments de travailleurs, mais à quand cela viendra ?, on n’en sait rein. Espérons que ce sera bientôt. Plus rien à te dire que t’embrasser de tout cœur ainsi que ta mère et tes sœurs. N’oublie pas de copier l’emploi de mon temps

 

C'est la première "vraie lettre" retrouvée dans la boite à trésors... hormis les cartes postales que Charles envoyait à sa dernière fille Suzanne Renée. Toujours au même endroit (voir 31 juillet) Bois Mullot, mais doit remonter aux tranchées comme prévu initialement pour le 15 août, Lambla, Mont-Meuse ...

Le travail dans les tranchées.. Pour Charles, ce n'est pas le Lebel qu'il a entre les mains, mais la pelle , car les Territoriaux sont employés à la confection et l'entretien des tranchées comme nous l'avons vu...

Le temps qu'il fait... au front et à la maison... et Charles se soucie des conditions des récoltes.

Des nouvelles de Launey, un homme du pays probablement, que je n'ai pu identifier...

ET ...

pour la première fois en notre connaissance, cette demande des noms des hommes pères de 4 enfants vivants - Charles est exactement dans ce cas -

ou des veufs pères de trois enfants et ceux qui avaient trois frères tués à l’ennemi.

Ce n'est pas rien !!! et déjà une lueur d'espoir , avec le doute...

Pour terminer, cette recommandation :

N’oublie pas de copier l’emploi de mon temps.

 

Comme nous l'avons vu début juillet, l'Emploi du temps de Charles est recopié sur un carnet.
Si, lors de sa découverte, je pensais que c'était Charles qui l'avait écrit, nous avons la certitude par la lettre précédente que c'est bien Hélène qui a recopié l'Emploi du Temps de son père.
Charles raconte sa vie de travailleur, avec la pelle, il doit y avoir la pioche et surtout des sacs, beaucoup des sacs , pour mettre la terre issue du creusement des souterrains durant la journée par tous ces hommes, pour être jetés la nuit ... !!!
La description de la tâche faite par Charles nous laisse imaginer le manège...
 

17 août : La Roumanie signe un traité d'alliance avec les alliés, déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie et commence à envahir la Transylvanie.

Le JMO du 17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

28 août : Le 1er Bat va cantonner à Contrisson, le 2è Bat à Andernay, l'E.M., la CHR et le 3è Bat vont stationner à Brabant-le-Roy pour aller ensuite à Muizon, Rilly-la-Montagne, Villers-aux-Nœuds, Ecueil, Sacq et Sacy

 

Le JMO du 223è Régiment d'Infanterie Territoriale (suite)
 

16 août 1916 : La 10è Cie vient de Croix Saint Jean à Kœur

18, 19, 20 août : La 10è Cie est en ligne à Pont-Neuf

21, 22, 23 août : 1è et 10è Cies en réserve à Kœur-Bislée

 

 

17 août page 9 : partis de Kœur pour les tranchées de Pont-Neuf pour trois jours. Placés en section de réserve, poste d’écoute, longeant la Meuse dans la grande prairie non fauchée, où il y a beaucoup de mille bottes de foin, petite patrouille de nuit. Bon abri, mais trop petit pour loger toute la section, des hommes couchaient dans des sapes inachevées, pas de paille du tout.

Passé le 18, 19 et 20 à cet endroit, sans incident, c’était paisible, petite escarmouche vers la Courtine, il y a eu quelques blessés légèrement, beau temps.

LTR 16-20 –18 août 1916  : Charles à Hélène : Reçu ta lettre du 13 ; je te remercie. Je suis toujours en bonne santé et espère que la présente trouvera toute la famille de même.

Le temps est toujours assez beau, mais pas si chaud comme il y a quelques temps, il a même tombé un peu d’eau. Je vois que vous moissonnez toujours et que cela à l’air de bien monter, je te prie de me tenir au courant de tout cela, si le blé est bon, s’il y a bien des gerbes et si les avoines sont bonnes et bientôt mûres, enfin ce que tu connaîtras à m’apprendre.

Au sujet du fils Maillot, quoique ses parents se doutaient qu’il était mort ou disparu, c’est préférable qu’ils en soient certains. C’est toujours bien malheureux.

Maintenant, j’ai envoyé un mot à ta mère pour lui dire que nous étions changés de pays et que l’on doit arriver
à K…(
Kœur ), et hier soir nous sommes montés aux tranchées de Pt Neuf d’où je t’écris ceci, tout s’est bien passé et cela va bien, on va rester 3 jours où l’on est et l’on va retourner dans le secteur voisin à côté un peu lus loin de Pt M. 2 km. (Pont-sur-Meuse).

 J’ai vu hier Amand Charron, cousin de Mme Lejeune, il redescendait des tranchées et allait à l’équipe de guides à Sam...(Sampigny)  Plus rien à te dire que des amitiés à toutes et bonne santé. Je t’embrasses bien fort ainsi que toute la famille. Bonjour à Mme Morel. 

 

(note : la lettre est complétée par un Emploi du temps du 4 Août au 17, nous comprenons mieux le message de la lettre du 11 août ainsi que la précision portée sur son carnet… Je le retranscris, en fait il est déjà recopié par Hélène dans le carnet et le lecteur ne devra donc pas être surpris par les répétitions, je  prends le parti de tout recopier chronologiquement, car les lettres comportent des renseignements parfois plus détaillés qui en disent long sur la condition de nos soldats. René Lesur)

 

Emploi du temps 4 Août au 17 :  Travaillé aux tranchées de Mécrin et ensuite au Bois d’Ailly, Forêt d’Apremont à faire des sapes avec le génie en 2è ligne à 60 à 80 mètres des boches qui nous arrosaient beaucoup de mines, de torpilles, grenades, balles, etc…  enfin mauvais secteur et dangereux. Cette partie du bois est complètement coupée à environ 10 cm du sol par les projectiles, il ne reste absolument rien, comme troupe d’active c’était le 168è Rgt que j’ai vu au B. le P.(Bois le Prêtre), La Croix St Jean, cantonnement à peu près tranquille et pittoresque.

Le 16 : Départ pour K. la Grande à 8h30 du soir passant par Marbot… (Marbotte)  Mecr..(Mécrin)… Samp.(Sampigny)  K. la Petite, et arrivé à K. la Grande  (Kœur la Grande) vers minuit, sans incident mais bien fatigués. Couché  dans une cave assez solide et confortable, pays en ruines et souvent bombardé, beau temps et frais.

Le 17 : Départ pour les tranchées de 9h à 8h30 du soir, passant par la passerelle de Bis.(Bislée) sur la Meuse, mais évitant le pays ou plutôt les ruines, car il n’y a plus que des pans de murs. Pris un boyau et un vieux chemin dissimulé pour arriver à notre poste, sans incident, ni la nuit non plus, abris assez bons mais manque de place pour coucher. Beaucoup de vermines, beau temps. Devons faire trois jours ici, c’est-à-dire redescendre le 20 au soir pour changer de secteur

 

Le soir du 20, à 8h et demi, relève par la 9è Cie sans incident et entré à Koeur-la-Grande vers 10 heures, - page 10 - en arrivant : avoir été de garde police avec 20 hommes, une autre escouade à rester aussi de garde à la passerelle de la Meuse. Le 20, continuation de la garde descendue le soir à 6 heures, bien passée, la Cie s’est reposée, on a fait quelques petites corvées.

 

22 août 1916 - page 10 - : Repos, revues d’armes et de vivres de réserves et munitions, le soir départ à 7h30  par les tranchées de Bois Carré à 4 Km environ et 2 km de Saint Mihiel passant par Bislée et le boyau central placé en section de gauche. Tranchée Lambla, abri N° 8, poste d’écoute N° 3. Très mauvais abris, pas de place pour loger et pas de solidité, pris la garde le soir, les caporaux et les sergents s’occupant du service des tranchées et des sentinelles – page 11 -

 

LTR 16-21 –23 août 1916  : Charles à Hélène : Reçu ta lettre…… Le temps est assez beau ou je suis, il est meilleur que chez vous à ce que je vois, enfin le beau temps va peut-être reprendre pour que vous continuiez la moisson, je vois que la pièce de la moissonneuse a mis bien du temps à venir.

Nous avons remonté aux tranchées de hier soir et cela se passe bien jusqu’à présent, mais il faut pas compter dormir la nuit, tout le monde est de service et dans le jour c’est à peu près pareil d’ailleurs, il n’y a pas de place pour nous loger, c’est honteux de voir cela, on ne fait absolument rien pour les hommes des tranchées, et pourtant, ce serait bien facile, on aurait qu’à nous donner des matériaux, tout le monde se mettrai à faire des abris à peu près confortables, tandis que comme cela, si on est dix dans un sale trou, il y en a trois ou quatre qui peuvent se coucher, les autres restent debout ou assis par terre, car dans le jour il doit y avoir personne dans les tranchées, que ceux qui sont de service ( pour éviter les accidents ).

Je ne vois plus rien à te dire, que des amitiés à tous, et bonjour aux domestiques et à Mme Morel. Je t’embrasse de tout cœur ainsi que toute la famille. (Tranchées de Bois Carré – Boyau Lambla, abri N° 8, Poste d’écoute N° 3, ne pas écrire cela sur l’adresse) ( Charles n'hésite pas à donner l'endroit précis où il est... il brave la consigne du secret en prenant soin de dire de ne pas écrire cette adresse sur la réponse, il n'est pas difficile de comprendre sa motivation... par chance, la lettre n'a pas été ouverte et est bien arrivée à destination... )

 

CP 16-27 –  Les Bleuets,  23… :

Charles à Suzanne :

Mes meilleures amitiés à toute la famille que je te prie d’embrasser pour moi

 

 

 

 

 

 

CP 16-28 – Lundi 26 août 1916 :

Suzanne à Charles : Je réponds à ta belle carte qui m’a fait plaisir. Il fait chaud chez nous, on croyait qu’on allait avoir de l’orage, nous avons fauché du blé à la faucheuse hier, aujourd’hui nous fauchons du blé rouge au coteau et on lie à mesure.

Raoul a écrit à Émile et il dit qu’il a rien à manger, tout le monde va bien chez nous. Je vais te dire que ce n’est pas moi qui fait le ménage, c’est Hélène, et moi je vais glaner pour mes poules. Émile Drouet et Arthur te connaissent bien. Maman et mes sœurs se joignent à moi pour t’embrasser.

 

 

Le JMO du 223è Régiment d'Infanterie Territoriale (suite)
 

24, 25, 26, 27, 28 août 1916 : La 10è Cie en ligne à Lambla

29, 30, 31 août : 1è et 10è Cies en réserve à Kœur-Bislée

 

23, 24, 25, 26 et 27 août : Continuation, peu de bombardements , surtout des balles, mauvaises tranchées, le jour corvées de soupe et d’eau et peu de chose, repos personne hors de service dans les tranchées pour être évité d’être vu du Camp des Romains. Sentinelles de place en place dans les postes de guetteurs, les hommes à l’abri ou couchés. La nuit, sentinelles aux postes d’écoute et dans la tranchée, travaux de terrassements, réparations des réseaux de fil de fer, devant les tranchées par les prisonniers du 223è. - Page 12 - Patrouille faite en devant des réseaux par les patrouilleurs du régiment et petite patrouille fournie dans chaque section pour les suppléer, constructions ou réparations d’abris. Enfin, toute la nuit travail sans arrêt. Entre les heures de garde, les hommes travaillent. Beau temps, sauf à partir du 25 au soir et la nuit, plusieurs orages qui ont refroidi le temps.

Du 25 au 26, mauvaise nuit par les orages, l’obscurité, la pluie, etc… Travaux de nettoyage de tranchées et boyaux, beaucoup d’eau et de boue. Devons être relevés demain soir le 28

 

28 août : Confirmation du service de tranchées, le soir, relève à 9 heures, descendu à Koeur-La-Grande à 10 h 30 du soir sans incident, ces 4 jours s’étant bien passés à Lambla – page 13 – En arrivant le soir à Kœur de garde de police ( 1 sergent, 2 caporaux, 1 clairon, 18 hommes ) pour 24 heures.

29 août, continuation de la garde, rien à faire, que de relever les sentinelles à tour de rôle avec le second caporal, ( Sergent Pégaud, Caporaux Sainturette et Noyaux ), cette garde s’est bien passée, relevée à 6 heures du soir. Les hommes ont eu repos pour se nettoyer et se laver leur linge, le soir, une corvée de 20 hommes pour porter matériaux dans les tranchées

30 août : La Cie a été recrutée au travail, les uns à charrier des pierres dans des brouettes pour faire des murs de garantie des obus contre les murs des maisons, - page 14 -d’autres travaillent à la façon de ces murs (dont je faisais partie), d’autres encore étaient de corvées de nuit pour porter des matériaux de toutes sortes dans les tranchées, plusieurs orages dans la journée, notamment le soir, les hommes de corvées ont été bien malheureux la nuit.

CP 16-29 –  30… Gloire aux Armées, Chant : Charles à Suzanne : J’espère que toute la famille est en bonne santé, tant qu’à moi, cela va toujours bien toujours avec la chaleur. J’ai reçu à l’instant une lettre de Morin, il va bien  mais pas de permission, il est dans la L….. Je t’embrasse bien fort

 

31 août : Continuation dans la matinée des travaux, l’après-midi, repos et disposition pour le départ du soir pour les tranchées, à 8 heures du soir, départ de la Cie pour faire la relève à Mont-Meuse, en passant pas Bislée, arrivés vers 9h30 du soir sans incident, prise de service en arrivant,  - page 15 -logé notre section ( 4è section ) du Centre – 13è et 14è escouade, abri 11, villa des Taupes, où nous sommes allés les rejoindre le lendemain – 15è et 16è Escouade abri 14, ( mon escouade est la 14 )

 

LTR 16-22 –31 août 1916, Bis…  : Charles à Hélène : Reçu ta lettre datée du 27, je te remercie. Je vois que chez toi le temps est devenu aussi mauvais qu’où je suis où le mauvais temps continue toujours, espérons que cela va changer, à la saison où nous sommes, cela ne peut durer longtemps. Je crains que vous ayez eu du mauvais temps pour battre ?  C’est aujourd’hui notre dernier jour de repos, et nous remontons ce soir aux tranchées ( secteur de Mont-Meuse ) pour six jours encore et ainsi de suite jusqu’à notre relève qui doit avoir lieu le 1er Octobre.

L’entrée de la Roumanie avec les alliés a produit un enthousiasme indescriptible, l’on espère tous que cela va produire de bons résultats et espère que la fin de la guerre terminera avant l’hiver. A te lire, je t’envoie ainsi qu’à toute la famille mes meilleures amitiés et vous embrasse de tout cœur ( 223è, 10è, SP51, toujours même secteur )

 

LTR 16-23 –2 sept 1916 : Charles à Hélène : Je te dirai que je suis toujours en bonne santé et espère que la présente trouvera toute la famille de même. Nous sommes descendus des tranchées avant hier soir 31 pour faire deux jours à B. (Bislée) , tout s’est bien passé, hier soir 1er et aujourd’hui 2, faction avec quelques hommes de garde au poste du Gué, un poste le long de la M. (Meuse) au bord d’un chemin où je n’ai qu’à boire et manger et dormir, les hommes se relèvent d’eux-mêmes. Ce soir nous allons remonter pour 6 jours à M.M. (Mont-Meuse)  et après nous devons aller au repos quelques semaines à C.  ( avec emploi du temps ) :

Le 1er, Repos à Bislée, le soir je suis de garde au poste du Gué, le long de la M. rien à faire, les hommes se relèvent d’eux-mêmes.

Le 2 : Continuation de la garde, sans incident, les boches ont tiré une quarantaine d’obus sur la passerelle de B. à K.(Passerelle de Bislée à Kœur, sur la Meuse) Ce soir, nous allons remonter aux tranchées à M.M. pour six jours et devons aller au repos pour quelques semaines à Courcelles. Autrement rien de nouveau à signaler

 

1-2-3-4 sept 1916 : Continuation du service de garde des tranchées, poste pas mauvais, poste d’écoute pas trop éloigné, secteur assez tranquille, plusieurs jours de pluies et d’orages, surtout l’après-midi du 4 et la nuit du 4 au 5, où il a tombé de la pluie à torrents toute la nuit. Les hommes des postes d’écoute étaient trempés jusqu’aux os, ni voyant ni terre, ni ciel, tous ont été dans le même cas, puisqu’ils se relèvent tous dans la nuit .Les gradés ont été moins malheureux vu qu’ils pouvaient se mettre un peu à l’abri – page 16 – Les parapets des tranchées et certains abris se sont ébombés, obstruant les passages, l’eau aussi tombant dans certains abris, dans le nôtre, le 11, l’eau descendait à pleines marches et sortait en travers les murs, il y en avait plus de 20 centimètres de haut, dès quatre heures du matin les hommes se sont mis au travail pour réparer les parapets et vider toute cette eau qui revenait à mesure, enfin cela a été une triste nuit et journée du côté de Verdun, il y avait bombardement intense, le temps n’était qu’un feu, toutes les nuits, il y avait des patrouilles en devant des tranchées – page 17 – même en devant des premiers réseaux de fil de fer. Dans la nuit du 4 au 5 septembre, une de nos patrouilles a peut-être été vue ou entendue, les Bôches ont déclenché de tous côtés des feux de mitrailleuses en fauchant d’un bout à l’autre du Secteur, mais heureusement, personne n’a été touché, j’ai vu cela, j’étais de service dans la tranchée.

 

 

Le JMO du 17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

8 sept : Le Rgt est mis à disposition du groupement B dans le secteur de Soissons et embarqué en automobiles Rosières et Coulonges, et est placé sous les ordres du Cl de la 59è Brigade pour aller relever le 89è RIT dans le secteur de Saint-Christophe.

12 sept : Le 1er Bat (Bat F) relève aux tranchées un bataillon du 89è RIT

22 sept : Le 2è Bat relève dans le secteur Est de St Christophe le 3è Bat qui va cantonner à Vauxbuin.

3-4 septembre : L'attaque sur la Somme reprend. L'armée Fayolle s'empare de Cléry le 3. Le 4, la Xè armée enlève Soyécourt. Les combats vont se poursuivre en octobre, l'offensive s'achèvera au début de novembre

12 septembre : Cinq divisions françaises attaquent au nord de la Somme et atteignent Bouchavesnes.

15 sept : Les chars d'assaut sont utilisés pour la première fois par les Anglais.

 

Le JMO du 223è Régiment d'Infanterie Territoriale (suite)
 

1er, 2, 3, 4, 5, 6 sept 1916 : 10è Cie en ligne à Mont-Meuse

7, 8, 9 sept : 3è Cie à Mont-Meuse, 9è et 10è Cies en réserve à Kœur-Bislée

 

 

Le 6 sept : Nous sommes relevés le soir à 9 heures et descendus à Kœur la Grande, arrivés vers 10h 30, en arrivant, je tombe encore de garde de police avec le même nombre d’hommes, mais pas les mêmes ( Sergent Antenod, Caporaux Sainturette et Brajin ), - page 18 -enfin cette période de tranchées s’est bien tirée et devons remonter dans trois jours à notre ancienne place, c’est à dire à Lambla, section de gauche. Continuation du service de tranchées à Mont Meuse, le soir à 9h, relève, départ pour Kœur pour faire trois jours de repos, arrivés vers 10h30 sans incidents, logés dans les mêmes emplacements 7-8-9. Repos à Kœur, le 7 repos, l’après-midi, petits travaux le 8, pour moi, de garde à la police, la Cie travaille à divers travaux de jour et de nuit,

 

9 sept : Continuation et le soir à 8 heures, - page 19 -départ pour les tranchées de Lambla. Ces trois jours se sont bien passés et sans bombardement, arrivés le soir du 9 à nos tranchées de Lambla, sans incidents repris nos anciens postes.

LTR 16-24 –6 sept 1916, Villa des Taupes, Mont Meuse, abri 11, poste 2 ( ne pas écrire cela sur adresse) : Charles à Hélène : Reçu ta lettre avec plaisir de vous savoir tous en bonne santé, tant qu’à nous cela va toujours bien. Nous allons quitter nos tranchées cette nuit pour redescendre à K. (Kœur)  pour trois jours et après remonter pour six jours à notre ancienne place ( Tranchée Lambla).

Nos six jours se sont bien passés, cela a été calme et nous n’avons pas été malheureux, la nourriture est assez bonne, enfin on ne se plaint pas, on préfèrerait faire toute notre période de tranchées au même endroit que de changer de place si souvent. C’est tout un matériel à transporter, c’est cela qui nous coûte le plus. La relève, c’est-à-dire l’autre Cie qui viennent nous remplacer aussi, c’est tout un fourbi, un encombrement, même du bruit, c’est tout un mouvement dans les tranchées, c’est là que l’on peut être bombardé le plus, tandis que dans la tranchée, si on n’est pas bombardé, on rentre dans un trou vivement. Ces jours derniers nous avons été malheureux par le mauvais temps, l’avant dernière nuit surtout a été pitoyable, l’eau a tombé à torrent toute la nuit, il y avait des quantités dans les tranchées, les parapets des abris se sont éboulés obstruant tous les passages des abris où il tombait de l’eau comme dehors, dans le nôtre il n’en tombait pas mais cela venait par les marches et les murs suintaient, il y en avait plus de vingt centimètres de haut, on la puisait et cela revenait toujours, ce n’était pas rigolo. Dès quatre heures du matin, les hommes se sont mis à réparer tout cela, vider les tranchées, construire les parapets, etc… enfin cela a été une mauvaise journée et les hommes qui étaient la nuit au devant des tranchées dans les postes d’écoute ont été littéralement trempés jusqu’aux os, ils étaient tous pareils puisqu’il faut qu’ils se relaient à tour de rôle, nous comme gradés, nous avons été moins malheureux, on pouvait en surveillant tout cela, encore se mettre à l’abri de temps en temps, car nous ne travaillons jamais à la tranchée, nous ne faisons que de surveiller, cela s’appelle prendre le quart, nous faisons chacun douze heures par jour et nuit comme les sergents, quelquefois dix-huit heures, c’est plutôt le sommeil qui nous emporte et pourtant il ne faut pas, car les boches sont devant nous à quelques cent mètres, ils pourraient s’amener, mais nous en faisons autant, il y a toujours les nuits plusieurs patrouilles de chez nous qui vont au devant des réseaux pour les surveiller, et quelques fois, il y a des rencontres, on se fiche des coups de fusil, des grenades ou autre chose dont on est armé, cette nuit une de nos patrouilles en face de nous, a peut-être été vue ou entendue, alors, ils ont déclanché des tirs de mitrailleuse de tous les côtés, mais ils n’ont pas été atteints, ils étaient bien couchés à plat ventre à temps heureusement, les balles sifflaient de tous les côtés.

J’ai vu cela, j’étais de service dans la tranchée, là il n’y avait pas de danger, mais cela nous a surpris, les hommes en poste d’écoute ont eu vite fait de se coucher dans leurs trous et ceux de dessus les parapets de descendre en bas, enfin il n’y a eu personne de blessé, mais nous leur en faisons autant, nous avons des mitrailleuses tous les vingt mètres et quand on entend quelque chose, alors cela cogne, autrement c’est calme, canonnade habituelle toujours dure du côté de V. (Verdun) où les boches prennent la … (?)

Je t’enverrai un de ces jours mon état du temps, je t’écrirai demain, car je serai de service cette nuit et demain à la garde de police à K. et je n’aurai presque rien à faire. Le temps a été très mauvais ces jours derniers mais aujourd’hui il fait beau.

Je vois que pour le battage, vous n’avez pas eu de chance, heureusement qu’il a fait beau le lendemain et que le blé n’était pas mouillé. Il y avait que demi mal. Je vois aussi que par ces orages et tempêtes, cela vous aura donné beaucoup de travail supplémentaire si tout était renversé.

Ta mère m’a dit que ton grand-père est venu vous voir, tant mieux, c’est signe qu’il va mieux. Plus rien à te dire, je m’en vais me coucher une heure ( il est 2 H après-midi ). Mes meilleures amitiés à toute la famille que j’embrasse avec toi de tout cœur. ( 223è, 10è, SP 51 )

 

CP 16-30 – 11 sept 1916, Bislée : Charles à Suzanne (Renée), Nous sommes remontés aux tranchées et cela va bien. Le temps est toujours beau, plutôt orageux. Bonjour à Émile et à Drouet. Embrasse bien ta mère et tes sœurs. Le paquet n’est pas encore arrivé. Celui qui t’aime et t’embrasse bien fort. Quand nous étions de repos à ce pays, c’est là que l’on touche nos vivres.

 

10, 11, 12, 13, 14 sept : Continuation du service de garde de tranchées, situation calme, peu de bombardements, travail dans le jour et corvées la nuit, postes d’écoute et patrouilles, temps assez favorable mais froid la nuit et brumeux. Le matin du 9, à 5 heures, violentes attaques vers le Bois d’Ailly qui a duré environ vingt minutes, mais où cela cogne brutalement, fusils et grenades, torpilles et canons, tout s’en mêlait – page 20 – mais cela n’a pas eu de suite, nous autres qui faisions la prise d’armes, on était sur nos gardes, tout le monde faisait attention, on attendait les Bôches, mais ils pouvaient venir, on était prêts.

15 sept : Continuation du service, vers 6 heures du soir, les Bôches nous ont envoyé quelques obus, sans causer d’incident, plusieurs aussi sur Mont Meuse, mais notre artillerie leur a repassé quelque chose, ils ont bombardé également Kœur , à la même heure, il y a eu quatre hommes de blessés à la Cie qui devait nous relever, (c'est-à-dire la 3è Cie, voir JMO) dont un est mort.- page 21 - La nuit suivante, départ à 9 heures pour Kœur, sans incident, même cantonnement

 

Le JMO du 223è Régiment d'Infanterie Territoriale (suite)
 

10, 11, 12, 13, 14, 15 sept 1916: 10è Cie à Lambla

16, 17, 18 sept : 3è Cie à Lambla. 9è et 10è Cies en réserve à Kœur-Bislée

 

16 sept : Repos, l’après-midi, quelques travaux, et la nuit pour moi de garde à la passerelle de la Meuse à partir de 8 heures du soir jusqu’au lendemain matin même heure.

LTR 16-25 –16 sept 1916, K. l G. M.se : Charles à Hélène : J’ai reçu ta carte datée du 11 courant. Je te dirai que je suis toujours en bonne santé et espère que la présente trouvera toute la famille de même. Nous sommes redescendus de cette nuit à K. au repos pour trois jours.

Hier soir il y a eu bombardement de ce pays où il y a eu quatre blessés de la Cie qui venait nous remplacer, dont un je crois qui est mort cette nuit. Ce matin la séance a recommencé, cela fait que nous n’avons pas pu sortir de nos cases et nous en avons profité pour rester couchés jusqu’à neuf heures, d’ailleurs le temps est brumeux, pluvieux et froid. Hier aussi, l’après-midi les boches nous ont envoyé quelques obus sur nos tranchées, mais nous n’avons eu aucun mal, ce soir je vais être de garde pour vingt quatre heures, avec huit hommes à la passerelle de la Meuse dont je t’ai déjà envoyé une carte, là on sera une journée tranquille et le lendemain 18, on remontera à M.M. Je copierai demain l’emploi de mon temps et te l’enverrai.

Je vois que maintenant la moisson va se trouver terminée, il n’est que temps car le mauvais temps approche. Tu me parles des maisons de ce pays, il ne reste que des pans de murs, il n’y a pas d’appartements habitables, d’ailleurs cela ne se pourrait pas, vu le bombardement, on loge dans des basses caves ou dans des abris souterrains.

Il ne faut pas que tu penses que la réponse de Sauvage (Julien sauvage, un ami du pays) te parviendra si vite que cela, cela demande plus de temps que cela et d’un autre côté, il ne faut lui mettre que peu de choses, les amitiés et c’est tout, car cela ne lui parviendra pas, je ne lui ai pas écrit parce que l’on m’a dit que les militaires n’avaient pas le droit de correspondre avec les prisonniers, tant qu’à Coquerel, il a toujours de la chance, tant mieux pour lui, il ne faut jamais souhaiter de mal à personne.

Je termine en t’envoyant ainsi qu’à toute la famille mes meilleures amitiés. Je t’embrasse bien fort de loin. Même adresse, Bonjour aux domestiques. Félicitations pour ton écriture.

 

En effet, Julien Sauvage de la Houssaye, dans une lettre du 21 sept 1916 répond à Hélène, il est

prisonnier à la 3è Cie,1er Bat, N°2451, Camp de prisonniers de guerre, Limburg (Lahn)  Allemagne –    

Ma Chère Hélène, C’est avec grand plaisir que j’ai reçu ton aimable lettre du 20 août et je te prie de bien vouloir m’excuser du retard que j’ai mis à te répondre, on ne fait pas comme on veut.

Je suis heureux de savoir que toi et tes parents vous êtes tous en bonne santé, tant qu’à moi çà va toujours assez bien pour le moment et j’espère que ma lettre va vous trouver tous de même qu’elle me quitte.

Je pense que maintenant votre moisson est terminée et que vous allez prendre un peu de repos.

Tu ne manqueras pas de souhaiter le bonjour à tes parents et sœurs pour moi, et dire à ton père que je voudrais bien aller lui faire vider une bouteille de cidre et trinquer ensemble, enfin espérons que cela viendra et que bientôt nous nous retrouverons tous réunis et en bonne santé. Dans cette attente je t’envoie mes meilleures amitiés ainsi qu’à Madame Piéton. Ton ami Sauvage. Tes nouvelles me font toujours plaisir.

Et...

Le 24 déc 1918 : Julien Sauvage, Prisonnier Rapatrié,  envoie une carte postée de La Houssaye à Charles Sainturette, Maire du Noyer en Ouche : J’ai la joie de venir vous informer que je suis enfin rentré en bonne santé et espère que vous êtes de même. Je suis enfin en liberté jusqu’au 10 et Nelly ( sa sœur ) se joint à moi pour vous envoyer nos meilleures amitiés

 

17 sept : rien de nouveau,

LTR 16-26 –17 sept 1916 : Charles à Hélène : Je viens de recevoir avec plaisir de tes bonnes nouvelles, je te remercie, je suis aussi en bonne santé. Le temps est toujours assez beau mais très froid la nuit, surtout qu’il y a beaucoup de brouillard sur cette vallée de la Meuse, faut dire aussi que nous voilà partis vers l’hiver malheureusement. Au sujet de ma permission, je n’y connais plus rien, il n’y a pas eu de nouvel affichage et cela va très lentement, je pense bien avoir au moins quinze jours de retard, quand je saurai quelque chose à ce sujet je te le dirai, elles ne sont pas toutes suspendues.

Je vois aussi les journaux tous les jours, je vois que les opérations vont assez bien sur tous les fronts, mais ce n’est pas encore fini, malheureusement il faudra y passer l’hiver et ……

Ainsi que je te le disais dans ma lettre d’hier, je suis de garde à la passerelle de la Meuse avec tous mes hommes, et c’est tranquille, on dit qu’au lieu de terminer notre période de tranchées vers le 1er octobre, on va il paraît jusqu’au 15 octobre et ensuite un peu de repos et après le régiment doit être tout entier en ligne, à ce que l’on entend dire. Bien le bonjour à Clémence. Je t’embrasse de tout cœur ainsi que toute la famille. La Passerelle. T.S.P.

 

Charles donne à Hélène son Emploi du temps : Le 6, Continuation du service des tranchées, Mont-Meuse, le soir à 9 h relevé, départ pour Koeur pour faire trois jours de repos, arrivés vers 10h 30 sans incidents, logés dans les mêmes emplacements. 7, 8, 9 sept : Repos à K. le 7 : repos l’après-midi, petits travaux, le 8, pour moi : de garde à la police, la Cie travaillait à divers travaux de jour et de nuit. Le 9 , continuation et le soir à 8 h, départ pour les tranchées de Lambla. Ces trois jours se sont bien passés et sans bombardement, arrivés le soir du 9 à nos tranchées à Lambla sans incident, repris nos anciens postes.

 Le 10, 11, 12, 13, 14 : Continuation de service de garde de travaux, situation calme, peu de bombardements, travail dans le jour et corvées la nuit, postes d’écoute et patrouilles, temps assez favorable mais froid la nuit et brumeux. Le matin du 9 à 5H, violente attaque vers le Bois d’Ailly qui a duré environ vingt minutes, mais cela cogne brutalement, fusils, grenades, torpilles et canon, tout s’en mêlait mais cela n’a pas eu de suite. Nous autres qui faisions la prise d’armes, on était sur nos gardes, tout le monde faisait attention, on attendait les boches, mais ils pouvaient venir, on était prêts.

Le 15, Continuation du service, vers six heures du soir, les hommes nous ont envoyé quelques obus sans causer d’accident, plusieurs aussi sur Mont-Meuse, mais notre artillerie leur a repassé quelque chose, ils ont bombardé également sur Koeur à la même heure, il y a eu quatre blessés à la Cie qui devait nous relever dont un est mort la nuit, le soir départ à 9 heures pour K. au repos pour trois jours, arrivés vers onze heures à K. tous mendient un cantonnement.

Le 16 : Repos, l’après-midi quelques travaux et la nuit pour nous de garde à la passerelle de la Meuse, partis de huit heures du soir jusqu’au lendemain même heure. Le 17 : même travail et pour continuation de la garde avec huit hommes, bombardement l’après-midi sur Bislée

 

18 sept : même travail, l’après-midi, repos, dispositions pour le départ du soir. Le soir, à 5 heures, l’eau commence à tomber à verse et se continue toute la soirée et toute la nuit, nous devons partir pour 7 heures, mais les Bôches se sont mis à bombarder – page 22 – le pays et les alentours retardant notre départ de près de 2 heures, pas d’accident de la part du bombardement. Départ vers 9 heures, les uns par Bislée, les autres longeant la route de la Meuse sous une pluie battante et une nuit noire. Arrivés à Mont-Meuse vers 10 heures sans incident, chacun reprenait ses emplacements à la tranchée, nuit pitoyable pour les hommes des postes d’écoute. Pour moi, faisant partie de la section de réserve, je suis resté aux cuisines avec un autre caporal, un sergent et huit hommes pour assurer la garde de police, - page 23 à la route longeant la Meuse à vingt mètres de nous. Nous avons également seize patrouilleurs et quatre cantonniers (nettoyeurs de boyaux) cela se trouve a environ trois cent mètres des tranchées, logeons dans un abri où il pleut comme dehors, on n’a pas pu se coucher cette nuit et tous étions trempés jusqu’aux os, enfin triste position pour tous, aussi, pour le ravitaillement, travaux de service de garde, chevaux de prise, fil de fer barbelés, corvées d’eau et autres patrouilles. Patrouille la nuit,  faite par les patrouilleurs, transport de matériel aux tranchées, nous sommes en face la borne Kilométrique (2 kilomètres à St Mihiel)page24 – mais nos tranchées vont encore 1 kilomètre plus loin.

CP 16-31 – 18 sept 1916, Courcelles-aux-Bois : Charles à Suzanne : Je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille, j’attend de tes nouvelles.

 

Le JMO du 223è Régiment d'Infanterie Territoriale (suite)
 

19, 20, 21, 22, 23, 24 sept 1916 : 10è Cie à Mont-Meuse.

JMO du 223è RIT : 19 sept : En ligne : 10è Cie Mont Meuse, 3è Lambla, 9è Courtine, 2è Pont Neuf, 4è et 1è en réserve à Kœur et Bislée, 2è Bataillon mêmes emplacements.
Le soldat Choquet Ferdinand de la 3è Cie est blessé par éclats d’obus. Les Caporaux Chevallier et Reulland de la 3è Cie sont tués à Lambla

 

JMO du 223è RIT : 20 et 21 sept : En ligne : 10è Cie Mont Meuse, 3è Lambla, 9è Courtine, 1è Pont Neuf, 4è et 2è en réserve à Kœur et Bislée, 2è Bataillon mêmes emplacements.
 

25, 26, 27 sept : 3è Cie à Mont-Meuse. 9è et 10è Cies en réserve à Kœur-Bislée

 

18 sept : notre secteur est changé de N°, c’est maintenant le N° 181, mais on est toujours resté au même endroit. Continuation du même travail, temps toujours pareil, il pleut à torrents, tout est misérable, ne pouvait se coucher et mouillés, beaucoup de travaux aux tranchées où il y a beaucoup d’éboulements, les hommes sont couverts de boue. Le 19, même travail, activité des deux artilleries et sur nos positions de Mont-Meuse et de Lambla. Les Bôches ont envoyé quantité d’obus surtout à Lambla –

page 25 – tuant deux caporaux et blessant plusieurs hommes de la 3è Cie. Temps toujours pluvieux mais un peu meilleur. Le 20, même travail, temps sombre et froid, situation calme, il y a quelques jours un accident de grenade est arrivé à la Courtine, deux hommes étaient à un poste d’écoute, sommeillant un peu, l’un en se réveillant croit voir venir des Bôches, prend une grenade et la lança, et probablement pris de peur, au lieu de la jeter sur les Bôches (qui n’étaient pas là ) la laisse tomber près de son camarade, en éclatant, elle le blesse grièvement (suivant entendre dire), -

page 26 -le blessé doit s’appeler Couturier et être du Fidelaire (Eure) Cuisine de Mont Meuse, Section de réserve. Le 17 de garde à la passerelle de la Meuse. Le 18, repos et préparatif pour le départ du soir à 5 heures, pluies torrentielles. Départ prévu pour 7h30 mais retardé de deux heures par rapport au bombardement du pays, pas d’accidents, arrivés vers 10 heures aux tranchées de Mont-Meuse sous la pluie, trempés jusqu’aux os, les hommes misérables aux postes d’écoute. Pour moi, notre section faisant partie de la section de réserve, je suis resté avec un sergent et un autre caporal –

page 27 – pour faire la garde de police aux cuisines le long de la Meuse, logés avec nous, les patrouilleurs, les cantonniers, les brancardiers, etc… abri où il pleut comme dehors ; Changement de N° de section, maintenant le N° 181-( note perso : il semble y avoir répétition, mais la transcription est sincère, on est dans une passe difficile...) . Le 20, Continuation du mauvais temps, tranchées éboulées, grande misère pour tous, boue et eau, plus que l’homme veut

 

20 septembre 1916 : Le Conseil Municipal du Noyer en Ouche décide d'affecter à la Journée du 15 Octobre
(œuvre des prisonniers de guerre) une somme de 50 F.

 

CP 16-32– 20 sept 1916 : Suzanne à Charles : Je t’écris pour te dire que je ne suis pas à l’école parce que je suis enrhumée, maman aussi, on t’embrasse bien tous. Émile te souhaite le bonjour.

 

CP 16-33– 23 sept 1916, Courcelles-aux-Bois :

Charles à Suzanne : aux tranchées,

 Reçu ta belle carte et je te remercie. Reçu également la lettre de ta mère et son colis et la remercie aussi.

Je vois que vous êtes toutes enrhumées, j’espère que la présente vous trouvera guéries, tant qu’à moi, cela va toujours bien. J’écrirai demain à ta mère. Meilleure santé. Je t’embrasse ainsi que toute la famille. ( 223è Tal, 10è Cie, SP 181 )

 

21-22-23 et 24 septembre : Continuation du service de tranchées, travaux de fil de fer barbelés, patrouilles etc… beau temps mais froid la nuit du 23. Combats d’avions où un avion Bôche est allé piquer dans les lignes, Combat que nous avons bien vu – cela se trouvait jusque sur nos têtes.

Le 24, Continuation, visite du Général Baudemoulin ( Division). Le soir, relève par la 4è Cie, Remise à la tranchée à chaque caporal d’un lance-grenade, appareil s’adaptant au bout du fusil. Rentrés à Kœur sans incident.

 

CP 16-34 – 24 sept 1916, Sampigny-Meuse :

Charles à Suzanne :

 Meilleure santé à toute la famille que j’embrasse avec toi de tout coeur, en attendant le plaisir de le faire de près.

( section de Réserve, M.M,  Bord de la Meuse,SP181), ne pas écrire cela

 

 Mes papiers ont mouillé

 

 Le 25 et 26, repos, service de garde à Kœur, travaux de jours et de nuits, beau temps, rien de nouveau – Arrêté le 26 aux tranchées de Lambla,

le 27 sept,continuation du même travail à Kœur, le matin, on a été cueillir chacun un bouquet de milpertuis et autres grandes herbes dans les champs longeant la route de Rupt, - page 29 – ensuite on a fait des rideaux pour mettre le long des routes. L’après-midi, disposition pour le départ aux tranchées, à 7 heures, départ, arrivés vers 9 heures à Lambla, section de gauche, logés dans le même abri 8 – Villa Jalouse – pris le même service sans incidents

 

28, 29, 30 sept : même service et travaux habituels des tranchées, mauvais temps, plusieurs jours pas incident, assez calme, canonnade habituelle, on devrait être relevés, mais il y a eu contre ordre.

 

LTR 16-27 –29 sept 1916, K.  : Charles à Hélène : Reçu ta lettre datée du 25, je te remercie. Le temps est meilleur aujourd’hui mais ces jours et ces nuits derniers, le temps a été absolument pitoyable, nous en avons beaucoup souffert, faut espérer que le beau temps va revenir.
Nous sommes descendus hier soir des tranchées pour trois jours à K. Tout s’est bien passé, nous remonterons le 31 aux tranchées de Mont-Meuse, à côté d’où nous étions ( encore secteur nouveau ) mais rien ne change à mon adresse.

Tu parles que tu entends le canon, mais qu’est-ce que nous pouvons dire nous autres, tu auras vu dans le journal que la Roumanie se mettait avec nous. Je crois que cela va précipiter les opérations et que cela va cogner dure probablement. Je souhaite bon espoir pour le fils Maillot. Merci de tous tes renseignements, je ne peux t’en mettre plus long, la nuit arrive n’ayant pas eu le temps aujourd’hui, j’étais employé à maçonner ( tu comprends, je m’y connais ). Je t’embrasse de tout cœur ainsi que la famille ( 223è, 10è, S 51 ) 7H du soir, il tonne, nous allons avoir de l’orage je crois.

 

Charles est arrivé à Kœur pour un repos de trois jours, son récit en dit long sur les conditions que doivent supporter nos soldats… Les JMO n’évoquent que très rarement le temps qu’il fait…
et, pendant ce temps, sa fille Hélène semble entendre le canon, pourtant elle se trouve à ce moment au Noyer-en-Ouche…. Pouvons nous l’imaginer ? cette parole ne semble pas être appréciée par son père et ses compagnons…

Ah, oui, eux ils entendent le canon !!!

 

Et une pensée en forme d’espérance pour le fils Maillot…. Souvenons-nous….

Début août 1916, sa famille a probablement reçu l’avis de disparition du Ministère de la Guerre GF1000 en date du 3 août 1916 concernant Lucien Maillot.

Sa famille espère toujours, bien qu’elle n’ai jamais reçu d’autres nouvelles depuis sa blessure… cela fait maintenant un an, triste anniversaire… Disparu ne signifie pas Mort… et si il a été fait prisonnier, peut-être reviendra-t-il ?

Sur la fiche matricule de Lucien Désiré Georges Maillot, nous pouvons lire :
Blessé le 26 sept 1915 au Bois de la Folie, Fracture du radius droit, plaie profonde cuir chevelu, région frontale

Disparu le 26 sept 1915 au Bois de la Folie (Pas de Calais)

 

Malheureusement, il ne reviendra jamais…

Avis de transfert du corps N° 1064, Bordereau 66520 CH du 17 sept 1919 - Précédemment inhumé à Neuville Saint Vaast, Transféré au Cimetière Militaire des Frietz à Neuville Saint Vaast le 4 août 1919

Décès fixé au 26 sept 1915 par le Tribunal de Bernay le 1er mars 1921

 

( et des petites feuilles E-d-T,  retrouvées parmi les lettres et envoyées probablement à d’autres membres de la famille avec en note, Pour remettre à Hélène ) .

 

CP 16-35 – 2 oct 1916, Lambla : Charles à Suzanne , meilleure santé à la famille

 

Fin septembre 1916 : La Roumanie se met en retraite et abandonne la Transylvanie début octobre.

Le JMO du 17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

29 sept 1916 :  Le 3è Bat relève dans le secteur ouest de St Christophe le 1er Bat qui va cantonner à Vauxbuin.

6 oct : Le 1er Bat relève le 2è Bat

20 oct : Le 2è Bat relève le 3è Bat

28 oct : Le Régiment va occuper le Sous secteur de Vaux

 

Le JMO du 223è Régiment d'Infanterie Territoriale (suite)
 

28, 29, 30 sept, 1er, 2, 3 oct 1916 : 10è Cie en Ligne à Lambla.

4 oct : Modification au plan d'occupation de la zone de Bislée :
3è Cie à Lambla. et la 10è Cie à La Maison Forestière

 

 

 

1, 2, 3 octobre 1916 : toujours pas relevés aujourd’hui ; aujourd’hui le 3, on doit être relevés ce soir nos 6 jours étant écoulés – page 30 – Temps absolument mauvais, pluie et boue en quantité, position critique la nuit pour les hommes des postes d’écoute et dans les tranchées, l’eau tombe dans les cagnas comme dehors et enfin pas d’abris confortable pour se reposer, logés dans la boue et dans l’eau bien pire que les animaux –

3 Octobre, toujours à Lambla, continuation de la dernière journée de tranchée, sans incident, relevés vers 8 heures du soir par la 4è Compagnie, partis pour le repos à la maison Forestière en passant par Kœur la Grande où l’on a été plus d’une heure et demie arrêtée dans la rue – page 31 – en attendant d’autres sections en retard, arrivés après minuit au cantonnement et bien las, des voitures ont pris nos sacs à Kœur la Grande.

 petite feuille E-d-T,  commencée le 3, qui donne l’emploi du temps du 3 au 11- insérée au 11 oct

 

4, 5, 6 et 7 Octobre : Repos et travaux de bois, de corvées de toutes sortes, pour moi, le 5 planton sur la route de Baudrémont, le matin a été à Kœur la Grande au bureau du Colonel, vaccination, logés dans les cantonnements où il pleut car la pluie tombe jours et nuits. Tout le monde très malade du vaccin, dans la nuit on a été obligé d’aller chercher le Major à Courcelles aux Bois – page 32 – pour d’aucuns qui se sont trouvés très mal., les jours suivants cela allait un peu mieux, mais il est toujours resté des souffrants, il y en a eu un ou deux d’évacués sur l’infirmerie de Courcelles

 

Le JMO du 223è Régiment d'Infanterie Territoriale (suite)
 

 

JMO du 223è RIT : 1er Octobre : En ligne : 4è Cie Mont Meuse, 10è Lambla, 1è Courtine, 9è Pont Neuf, 3è et 2è en réserve à Kœur et Bislée.  Le 2è Bataillon garde ses emplacements dans la zone de Han.

 

JMO du 223è RIT : 2 et 3 Octobre : En ligne : 4è Cie Mont Meuse, 10è Lambla, 1è Courtine, 2è Pont Neuf, 3è et 9è en réserve à Kœur et Bislée.

 

JMO du 223è RIT : 4, 5 et 6 Octobre : Une modification est apportée au plan d’occupation de la Zone de Bislée, un nouveau fractionnement du front s’établit comme suit : En ligne : 4è Cie Mont Meuse, 3è Lambla, RD 2è Cie,  1è en en réserve à Bislée.

La 9è va cantonner à Courcelles, la 11è vient à Kœur, la 10è à la Maison Forestière, et la 12è à la Ferme du Vard. Le 2è bataillon garde ses mêmes emplacements.

 

Le JMO ne mentionne plus de mouvement pour  la 10è Cie jusqu’au 18 octobre

 

JMO du 223è RIT : 7 Octobre : En ligne : 1è Cie Mont Meuse, 3è Lambla,  2è Pont Neuf, 4è Bislée.

JMO du 223è RIT : 8 et 9 Octobre : En ligne : 1è Cie Mont Meuse, 3è Lambla, 4è Pont Neuf, 2è Bislée.

 

JMO du 223è RIT : 10 et 11 Octobre : En ligne : 1è Cie Mont Meuse, 2è Lambla, 4è Pont Neuf, 3è Bislée.

 

JMO du 223è RIT : 12 et 13 Octobre : En ligne : 3è Cie Mont Meuse, 2è Lambla, 4è Pont Neuf, 1è Bislée.

 

JMO du 223è RIT : 14 et 15 Octobre : En ligne : 3è Cie Mont Meuse, 2è Lambla, 1è Pont Neuf, 4è Bislée.

 

JMO du 223è RIT : 18, 19, 20, 21  octobre : En ligne : 10è Cie est en ligne  à Pont Neuf

 

JMO du 223è RIT : 22, 23  octobre : En ligne : 12è Cie est en ligne  à Pont Neuf – pas de mention pour la 10è Cie

 

JMO du 223è RIT : 24, 25  octobre : En ligne : 12è Cie est en ligne  à Pont Neuf, la 10è Cie est à Bislée

 

 

LTR 16-28 –8 oct 1916, L.M.F.  : Charles à Hélène : Pas de vos nouvelles aujourd’hui. Je suis toujours en assez bonne santé, toujours de mieux en mieux, mais pas complètement rétabli, j’ai été à Courcelles ce matin et j’y serai demain toute la journée au cours, il fait un temps absolument déplorable, surtout cet après-midi, il est tombé à verse tous les jours, j’ignore si c’est chez nous de même. Rien autre chose à te dire que je pense toujours aller vous voir prochainement.

Donc à Bientôt. Je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille. 18H.

 

CP 16-36 – 9 oct 1916 : Charles à Suzanne : A ma petite

 

8, 9, 10 et 11 Oct : Mêmes travaux de bois, de piquets, d’autres terrassements, aux grenades, aux fusils-mitrailleurs. 10 et 11 : temps un peu meilleur mais froid. La maison forestière à 4 km de Kœur et à 4 km de Baudrémont et 4 km de Courcelles, cantonnement sous bois, très bien situé pour l’été.

Il y a avec 3 Cie de mitrailleuses du 223è. (  La MF se trouve probablement dans le Bois de Lévoncourt)

  

petite feuille E-d-T,  commencée le 3 octobre 1916, Le 3 : A Lambla, continuation de la dernière journée aux tranchées sans incident, relevé vers 8 heures du soir par la 4è Cie. Partis pour le repos à la Maison Forestière en passant par Koeur le G.où l’on a été plus d’une heure et demie arrêtés dans la rue en attendant d’autres sections en retard, arrivés après minuit au cantonnement, et bien las, des voitures ont pris nos sacs pour Koeur.  

 4, 5, 6 et 7 : Repos et travaux des bois, et corvées de toutes sortes. Pour moi le 5, planton sur la route de Baudremont, le matin été à K. au bureau du Colonel, Vaccination, logés dans des cantonnements où il pleut, car la pluie tombe jours et nuits. Tout le monde très malade du vaccin, dans la nuit du 5 au 6, on a été obligé d’aller chercher le Major à Courcelles-aux-Bois, pour d’anciens qui se sont trouvés mal, les jours suivants cela allait un peu mieux, mais il est toujours resté des souffrants, il y en a eu deux d’évacués sur l’infirmerie de Courcelles. 

8, 9, 10 et 11 : Même travaux de bois, de piquets. L’autre a des terrassements aux grenades au P.M.  10, 11 : Temps un peu meilleur mais froid.

La Maison Forestière à 4 Km de K. et 4 Km de Baudremont, 4 Km de Courcelles, cantonnement sous bois, très bien situé pour l’été, il y a 3 Cie de mitrailleurs du 223è. Envoi de Sainturette Charles, Cap 223è Tal, 10è Cie, Secteur Postal N° 151

 

11, 12, 13, 14, 15, 16 Octobre : Continuation à la maison forestière. Le 16, départ en permission - page 33 -

 

du 16 au 27 oct 1916 en permission

 

Le JMO du 223è Régiment d'Infanterie Territoriale (suite)
 

JMO du 223è RIT : 26 et 27 Octobre : En ligne : 11è  Cie Mont Meuse, 10è Lambla, 12è Pont Neuf, 9è Bislée.

 

JMO du 223è RIT : 28 et 29 Octobre : En ligne : 9è  Cie Mont Meuse, 10è Lambla, 12è Pont Neuf, 11è Bislée.

JMO du 223è RIT : 30 et 31 Octobre : En ligne : 9è  Cie Mont Meuse, 10è Lambla, 11è Pont Neuf, 12è Bislée.

 

JMO du 223è RIT : 1er et 2 novembre  : En ligne : 9è  Cie Mont Meuse, 12è Lambla, 11è Pont Neuf, 10è Bislée.

 

JMO du 223è RIT : 1er , 2 novembre : En ligne : 9è Mont-Meuse, 12è Lambla,  11è Cie est en ligne  à Pont Neuf, la 10è Cie est à Bislée

 

 

27 Oct : Rentré le soir de permission et rejoins ma Cie à Lambla section de droite (cantonnement de la Courtine), logé Hôtel de la Misère.

Du 27 au 31, continuation du même service de tranchées sans incident, sauf temps déplorable, tranchée éboulée au poste du guetteur aussi. Le 31, un Bôche s’est rendu à 7h30 du matin à la route de la Courtine, arrivant seul dans la tranchée, et le soir, son camarade a été trouvé au poste d’écoute, d’autres aussi se sont rendus, et d’autres encore veulent encore se rendre au Bois d’Ailly. Le soir du 31, relève, remplacé par la 12è Cie sans incident – page 34

CP 16-37, Paris – 29 oct 1916, Hôtel de la misère – T.L. aux tranchées (Tranchée Lambla)  : Charles à Suzanne (Renée), Je te dirai que je suis toujours en bonne santé et espère que la présente trouvera toute la famille de  même. Je suis bien accoutumé à mon métier mais il fait un temps déplorable. On doit être relevés le 8 novembre pour aller quelques semaines au repos. Je t’embrasse de tout cœur et te prie d’embrasser tes sœurs et ta mère pour moi ( 223è, 10è Cie, SP181 )

 

Nivelle et Mangin ont pendant tout ce temps amélioré les positions devant Verdun et l'offensive obtient de bons résultats.

24 octobre : L'infanterie coloniale du Maroc enlève Douaumont. Le front adverse est enfoncé de sept kilomètres sur une profondeur de trois.

3 novembre : Le fort de Vaux est repris. Joffre peut proclamer : « Les Allemands ont perdu la bataille de Verdun »

Le JMO du 17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

4 nov 1916 : Le 3è Bat relève dans le secteur de St Crépin le 1er Bat qui change d'emplacements : Vauxbuin, Maupas, Mercin, Soissons (Évêché),

18 nov : Le 1er Bat relève le 2è Bat

 

 

Le 1e Novembre 1916, Repos à Bislée, le soir je suis de garde au poste du génie, le long de la Meuse, rien à faire, les hommes se relèvent d’eux mêmes.

Le 2,  j’étais au poste de garde du Gué, et je suis rentré à Bislée et de là à la cuisine de Mont-Meuse où nous avons la soupe, et je suis resté de garde de police de Mont-Meuse, de police et de corvées

petite feuille E-d-T,  commencée le 2, qui donne l’emploi du temps du 2 au 11- insérée au 11 nov

 

Le 3, continuation de la garde sans incident, les Bôches ont tiré une quarantaine d’obus sur la passerelle de la Bislée à Kœur. Ce soir, nous allons remonter aux tranchées à Mont-Meuse pour six jours et devons aller au repos pour quelques semaines à Courcelles, autrement, rien de nouveau à signaler.

 

CP 16-38 – 3 nov 1916, Paris, Gare de l’Est : Charles à Suzanne : tout va bien, mes meilleures amitiés à tous.

 

LTR 16-28 –3 nov 1916 : Charles à Hélène : Reçu ce soir ta lettre avec plaisir d’avoir de bonnes nouvelles de la famille. Quant à moi, je vais toujours bien aussi. Je suis content que tu aie reçu ma carte de Paris, le temps n’a pas été trop mauvais pour mon retour, mais après il est tombé de l’eau tous les jours, d’ailleurs, je vous l’ai écrit.
Je comprends que pour finir les blés, vous avez été assez malheureux. Maintenant le temps est assez beau. Cela semble bon, nous sommes à M.M. pour six jours et seront relevés le 8 au soir ( sauf avis contraire ) pour aller quelques semaines au repos à C. aux Bois.

C’est toujours la même chose, il y a toujours violents duels d’artillerie du côté de V. Chez nous il n’y a pas de changement. Je suis aux cuisines à M.M. à la garde de police et à faire faire des corvées, toutes les nuits on va à B. enfin on est pas trop malheureux, il ne faut pas se plaindre.
La M. est montée très haute et monte toujours, elle déborde dans des endroits. Plus rien à te dire que merci de tes bonnes nouvelles, je pense que vous en aurez reçu de moi presque tous les jours. Bonjour à Mme Morel ainsi qu’aux domestiques. Bonne santé à tous. Je t’embrasse de tout cœur ainsi que toute la famille. Même adresse.

 

4, 5, 6 Nov : Même service, la section a été dispersée dans les autres sections aux tranchées. Tous les soirs nous faisons avec mon collègue, avec des hommes de corvée, chacun un voyage à Bislée pour chercher de l’eau et du matériel, et le soir on faisait porter le matériel aux tranchées – page 37

 

7 Nov : Même service, la nuit, avons été faire une patrouille pour garantir les travailleurs presque au pied du camp des Romains, sans incident, mais il faisait très humide et froid après l’eau qui venait de tomber, de rester coucher 3 heures dans les herbes.

8 Nov : Même service, et le soir nous avons été relevés par la 12è Cie et allons au repos pour 24 jours à Kœur, la relève a été faite sans incident et la période s’est bien passée, il y avait toujours les canonnades habituelles, il n’y a pas eu d’accidents à la Cie

9 Nov : Repos, 23 permissionnaires, le 10 : vaccination et repos. – page 38 - Le 11 : Repos après la vaccination, où il y a eu comme d’habitude beaucoup de malades, qui ne sont pas encore guéris. Beau temps, mais froid la nuit et pays bien triste pour notre repos – E-D-T-

 

Le JMO du 223è Régiment d'Infanterie Territoriale (suite)
 

3, 4, 5, 6, 7, 8 nov : 10è Cie en ligne à Mont-Meuse

9 nov : 12è Cie en ligne à Mont-Meuse. 10è Cie à Kœur-la-Grande.

 

 

petite feuille E-d-T,  commencée le 2 Novembre 1916,  Le 2 : J’étais de garde à la poste du Gué, où le soir je suis renté à Bislée et de là à Cuisine de Mont-Meuse où nous avons la soupe et je suis resté à la garde de police de M.M. pour la garde de police et corvées.

Les 3, 4, 5 et 6 : Même service, la section a été dispersée dans les autres sections aux tranchées, tous les soirs nous faisons, avec mon collègue, avec des hommes de corvée, chacun un voyage à Bislée pour chercher de l’eau, autre matériel et dans le jour on faisait porter le matériel aux tranchées.

Le 7 : Même service. La nuit avoir été faire une patrouille pour garantir les travailleurs jusqu’auprès du camp des R. sans incident, mais il faisait très humide et froid après l’eau qui venait de tomber, de retour, couché 3 heures dans les herbes.

 Le 8 : Même service et le soir nous avons été relevés par la 12è Cie et allons au repos pour 24 jours à Koeur, la relève a été faite sans incident et la période de six jours s’est bien passée, il y avait toujours la canonnade habituelle, il n’y a pas eu d’accident à la Cie, le temps a été terriblement mauvais, les hommes ont beaucoup souffert, à K ,  9  repos – 23 permissionnaires. Le 10, vaccination et repos.

Et le 11 : Repos après vaccination où il y a eu comme d’habitude beaucoup de malades qui ne sont pas encore guéris. Beau temps, mais froid la nuit et pays bien triste pour notre repos.

Pour remettre à Hélène.

 

12, 13, 14 et 15 nov : Rien de nouveau, toujours à Kœur au repos, petites corvées, et garde de police, pour moi à la passerelle,

LTR 16-29 –13 nov 1916, K.  : Charles à Hélène : Reçu ta lettre avec plaisir d’avoir de bonnes nouvelles de la famille, quant à moi, cela va mieux de mon vaccin, encore une petite douleur dans les reins. Depuis que je suis ici, je n’ai pas encore travaillé, n’étant pas commandé, alors je me lève à 8h du matin.

Le temps est assez beau, faut espérer que chez nous, cela a été de même et que vous avez pu finir de rentrer vos céréales et terminer le blé, mais je vois bien que vous aurez été bien malheureux, j’ai reçu également des nouvelles de ton Oncle Arthur, il allait bien.

Le départ de notre régiment que je vous ai annoncé paraît devoir avoir lieu vers samedi prochain, et l’on dit que l’on doit aller vers Bar-le-Duc ou Revigny qui est à côté, et l’on dit que là on formerait deux bataillons de travailleurs, un des classes 90-91-92  et pères de 4 enfants, pour travailler plus en arrière, et l’autre 93-94-95, plus en avant.

Mais tout cela ce sont des on dit, enfin on a espoir d’être mieux, mais on peut se tromper, c’est comme pour savoir où l’on va, enfin on verra bien, je crois vraiment au changement car on voit tous les préparatifs se faire, car,  il y a quelque chose à enlever, quant un régiment entier se déplace, il faut que tout le matériel suive.

Au sujet des permissions agricoles, il est arrivé hier une note qu’il en serait donné aux classes 90, 91, 92, cultivateurs, à ceux de ces classes qui ont été mobilisés avant leur date en commençant par 90 et ainsi de suite et suivant les charges de famille et du jour de mobilisation.  X. note, je ne peux séparer les lettres, je n’ai plus de place

 ( en effet la fin de cette lettre est écrite au dos de celle d’Aline son épouse,)

Ces permissions seront dès à présent attribuées aux permissionnaires de 7 jours, qui y auront droit en augmentant leurs 7 jours de 13 jours, ce qui fera 20 jours, on y aura droit une fois par an.

Pour moi, il faut que j’attende mon nouveau tour de permission vers février, je pense, tandis que ceux qui y ont droit et qui partent en ce moment en profiteront plus tôt, On doit en donner que 5/5, c’est-à-dire qu’il doit y en avoir toujours ce nombre en route. Je compte bien en avoir une, quand viendra mon tour, je suis en touts points de vue dans le cas.

Bonne santé à toute la famille que j’embrase avec toi de tout cœur. Cela cogne beaucoup du côté de V. en ce moment et la nuit dernière

 

Charles à Aline : Reçu aujourd’hui ta lettre du 9 courant, je te remercie, je vois que vous avez bien du mal à finir de rentrer les céréales et de finir le blé. Probablement au moment où je t’écris cela va être fini. Au sujet de la coche, il faut bien faire attention qu’elle ne blesse personne, car ces animaux, c’est bien dangereux, il ne faut pas laisser y aller les enfants, je te le conseille, ils pourraient manquer de prudence et un accident est vite arrivé, probablement que les petits porcs sont toujours aussi chers.

Je n’ai pas grand chose d’autre à te dire depuis hier, que je vais mieux, il est toujours question du départ, on parle de samedi, et l’on parle d’aller du côté de Bar-le-Duc ou Revigny, mais c’est toujours des on dit, mais le départ paraît certain. Bonne santé à tous et vous embrasse bien fort.

 

du 14 au 15 Novembre, cela s’est bien passé. Le 15 et 16, l’après-midi, arrivée des premières Cie du 119ème active qui viennent nous relever car la 101ème Division doit être relevée, le soir départ pour Mesnil aux Bois (coucher dans un grand baraquement où il faisait très froid – page 39 – Tout le 3è Bataillon marche ensemble soit la 9è, 10è, 11è, 12è. Les autres bataillons marchent de leur côté.

 

Le JMO du 223è Régiment d'Infanterie Territoriale (suite)
 

15 nov (Im 39) : 149 hommes de la classe 1896 passent au 108è Regt Infanterie. 129 hommes des classes plus anciennes viennent en échange au régiment.

 

16 nov : (...). Les 9è, 10è, 11è, 12è Cies quittent leurs emplacements respectifs par route et cantonnent à Mesnil-sous-Bois. La 10è Cie est au 3è Bataillon

 

17 nov : Le 3è Bat part de Mesnil par route et cantonne à Domrémy-aux-Bois.

18 nov : Le 3è Bat et la 3è CM cantonnent à Longeaux

 

21 nov : L'E.M, la CHR (...) sont à Mériancourt. (...) Le 3è Bat et la 3è CM sont à Longeaux. Installation aux cantonnements et préparation de regroupement des unités de la 101è Division (...)

23 nov : Stationnement. 836 hommes des classes 1890 et 1891 passent au 259è Tal.

 

24 nov : Le Régiment est reformé en régiment Territorial de campagne à 2 bataillons. (...) Le personnel troupe du 3è Bat dissous est réparti dans les deux premiers. 153 hommes et gradés des classes 92 et plus anciennes venus du 259è Tal sont affectés à diverses compagnies.

 

5 déc 1916 : Le régiment passe sous le commandement du Général Cdt la 7è Armée. Il embarque en gare de Ligny-en-Barrois. (...) Le 2è Bat à 20h30,

 

La suite Im 42 sur le site :

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_801_011/viewer.html

 

25 septembre 1917 : Le  223è Régiment d'Infanterie Territoriale est dissous
 

Au sujet de Saint Mihiel : http://gjgg.free.fr/priv/guerr14_18/chap13.htm ( une page de En passant par la Lorraine )

 

 

Le 17 nov : Départ de Mesnil pour Domrémy-aux-Bois en passant par Dagonville, Triconville, Gare de Loxéville, Ernécourt-aux-Bois et Domrémy. Arrivée à 1 heure de l’après-midi et repos ensuite, car on a pas encore mangé, couché dans l’étable aux vaches avec mon escouade et allons être assez bien, et avons acheté un lapin et la patronne va nous le faire cuire, et l’on va manger à sa table ( très bonnes gens, mais en général ils ne sont pas hospitaliers vu aussi le grand nombre de troupes et depuis si longtemps – page 40 – pleine culture et tout cultivé, assez beaux terrains – (note : remarquons au passage l’œil de l’agriculteur du pays d’Ouche…).

Le 18 nov 1916, départ de Domrémy-aux-Bois pour Ligny-en-Barrois, ensuite nous devons aller à Longeaux, nourriture un peu médiocre, il a fait mauvais temps, nous avons été bien malheureux.

 

L a   T r a n c h é e   L a m b l a

 

Le Caporal Charles Sainturette quitte donc cette Tranchée Lambla... et les autres dans lesquelles
il a vécu ( on pourrai dire survécu...) durant quatre mois...

Mais après cet enfer dont il sort, où va-t-il aller ? et pour combien de temps ?

 

Petit retour rapide sur le début de son carnet :

2 juillet 1916 : Rentré de Permission, retrouvé ma Cie à Courcelles aux Bois, revenu des tranchées dans la nuit, couché à ce pays, 3 juillet : Départ de Courcelles pour Lignières à 5 Km où l’on a couché, 4 juillet : Départ de Lignières pour Chonville à 16 Km où l’on a couché, 5 juillet : Repos à Chonville, arrivée à Chonville de la 3è-4è-9è- Cie du 223è Territorial , la 1ère et 2è ailleurs à Rupt et maisons forestières, 6 juillet : Départ de Chonville pour Commercy à 8 heures par un temps abominable.../...

31 juillet : à 6 heures du soir, départ de Commercy pour La-Croix-Saint-Jean, .../...  on travaille une trentaine au boyaux 210 en allant vers la 1ère ligne, et une dizaine dont je fais partie au boyau 56 un peu plus loin que le ravin Mulot,  entre le camp des Romains et la direction de Mécrin, à faire un boyau pour rejoindre vers Brasseitte et Mécrin, direction de Bois d’Ailly (Forêt d’Apremont) .../... page 7 mais ne cantonne pas avec nous, la 4è vers le ravin Mulot, et l’autre vers la Commanderie, direction de Morin, toujours dans les bois. La 9è est à Rouval, dans les bois aussi, près de la tête à vache, direction de Saint Aignan, et tous devront partir vers le 15 pour remonter en ligne à Mont Meuse et Bois Carré, tranchée Lambla....

 

Après avoir lu ce récit, je ne sais quel effet m'a fait cette Tranchée Lambla ... je l'ai cherchée, elle ne correspond à aucun nom de lieu ...

et l'ai trouvée grâce à cette machine merveilleuse qu'est Internet...  je suis entré en communication avec Gégé Le Catalan le 31 janvier 2011sur www.genealogie.com et j'obtiens des informations par sa file de fidèles
qui suivent le
 Journal complet SOLDAT GUERRE 14-18, et AUTRES RECHERCHES......     commencé sur son forum  le 11 janvier 2007 et sur lequel je me suis greffé.

J'ai reçu de sa part et de ses amis passionnés de nombreuses pistes de recherche..

 

Le forum de Gégé Le Catalan : ( attention, le lien est parfois long à s'ouvrir, patience)

  --   http://www.genealogie.com/v4/forums/default.aspx?g=posts&t=924251&p=401  ---
( 2 fév 2011, arrive sur la page 401 )

Note : Juillet 2013, j'ai trouvé grâce à Eric, une carte situant exactement la tranchée Lambla 

et n'hésitez pas à revoir le Forum de Gégé, toujours en grande activité... 1465 pages de documents et cartes au 28 juillet 2013, Fantastique !!!

http://www.genealogie.com/v4/forums/default.aspx?g=posts&t=924251&p=1465 

 

Renseignements recueillis grâce au forum de Gégé Le Catalan :

 

Gégé Le Catalan 31 janv 2011 : René, Bienvenue sur le fil, pour débuter tranchée Lambla ou Lamda = tranchée  ordinaire, pour le reste Martine et Moi allons réfléchir 

 

Jean T 31 janv : Ce que je viens de lire c'est le secteur de Verdun, je vous donne une piste à essayer.
Au mémorial de VERDUN, il y a une équipe sympa d'archivistes, pourquoi ne pas voir directement avec eux , si ils peuvent vous faire une recherche. http://www.memorial-de-verdun.fr/

 

Sur le site   http://www.chtimiste.com/ , il y a l'ouvrage du LAMA . Je pense à un lieu dit mais on va trouver

 

Claire D 31 janv 2011 : A défaut de retrouver la fameuse tranchée voici un site qui pourrait
vous intéresser : http://gjgg.free.fr/priv/guerr14_18/chap13.htm
Je pense qu'il faudrait une carte militaire pour situer le réseau de tranchées et peut-être la retrouver. Dans ce cas, il faudrait s'adresser aux archives militaires.

Il faudrait une carte du saillant de St Mihiel pour avoir des détails.

 

Annie L 1er Fév : Voici un lien à lire car d'après ce que j'ai vu on y parle de cette fameuse tranchée,car c'est bien le nom d'une tranchée. autrement rien trouvé , pas de cartes rien que des plans de bataille

--   www.bataillonsdechasseurs.fr/historiques/BCP/BCP-004.pdf --

 

Jean T- 1er Fév : René, je viens de trouver une adresse d'une association pour le SAILLANT ST MIHIEL,

--  --   http://www.verdun-meuse.fr/index

--   http://www.verdun-meuse.fr/index/agenda/journees-tranchee-francaise-au-bois-brule   --
Le mémorial de VERDUN dispose de cartes guerre 14/18

 

Annie L416, 2 févr :  a trouvé un LAMBLA Ernest...
sur   www.bataillonsdechasseurs.fr/historiques/BCP/BCP-004.pdf      mais ce n'est pas exactement le sujet, car je cherche la tranchée Lambla, visiblement ce n'est pas le nom d'un lieu quelconque, c'est peut-être le nom d'un homme ?

 

Jean T, 2 févr : Je laisse un lien qui peut être utile, Il n'a pas que pour la Champagne : 

http://champagne1418.pagesperso-orange.fr/parcours/parcours.htm

et  j'ai un lien, il y a des cartes,  Il faut aller sur " cartes et lieux "  --   
 http://vestiges.1914.1918.free.fr/Verdun.htm    ---

 

Jean T, Martine , 2 fev 2011 :

Je viens de regarder dans MdH, il y a deux POILUS

au patronyme LAMBLA :

Ernest, qui est dans un bataillon de chasseurs, et


LAMBLA Georges, lieutenant, DCD le 6 février 1916 ,

qui était au 223 ème infanterie Territorial

( même régiment que Charles )

et qui est DCD au bois CARRE , presqu'ile de BISLEE  les lieux dits que Charles a écrits.

 

je dis merci Martine, j'avais bien une idée de cet ordre, je vais éplucher le JMO du 223è à cette période que j'ai laissé de côté, Charles n'étant arrivé qu'en mai... ( contrairement à d'autres JMO très succints...) il donne assez en détail les évènements journaliers, notamment les victimes...

 

Je vais sur

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/

et je trouve la fiche indiquée (ci contre)

et après avoir repris le
JMO du 223è Tal, la réponse :

Lieutenant Lambla Georges

 

Maintenant reste à la localiser sur les cartes...

m'écrire : cliquez

Quelle équipe !!! Bravo et merci

Licence SGA0017-10.01.2014

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/
arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=
YToxMDp7czoxMDoidHlwZV9mb25kcyI7czoxMzoic
3BlY2lmX2NsaWVudCI7czoxMDoic3BlY2lmX2ZjdCI7
czoyMzoiQXJrTURIVmlzaW9ubmV1c2VJbWFnZXMi
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0%2C0&uielem_islocked=0&uielem_zoom=
100&uielem_brightness=0&uielem_contrast=
0&uielem_isinverted=0&uielem_rotate=F 

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/[...]_rotate=F 

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/[...]F

 

Un site à visiter : www.delcampe.net  pour voir des photos...

et une idée de Claire : Voici peut-être encore une petite idée pour trouver dans des carnets de soldats des éléments sur les unités... Le site du CRID
http://www.crid1418.org/temoins/   Vous pouvez trier par "index des unités" , on ne sait jamais...

et http://vinny03.perso.neuf.fr/1418.htm

 

Sur  http://www.cadastre.gouv.fr/scpc/rechercherPlan.do#  --

le plan cadastral de Bislée, , il y a un chemin qui se nomme : Chemin rural dit du Bois Carré, qui sépare la Section ZH de la section ZE, qui aboute sur la RD 171 de Levoncourt à Saint Mihiel.

 

Carte de la Tranchée Lambla

Suite à une recherche sur le site : http://www.pages14-18.com/   , Eric de Fleurian m'apporte le précieux document qui me manquait, avec toutes les précisions nécessaires à sa localisation, ainsi que pour le Bois Carré...

 

Sur cette carte extraite du JMO du 92e RI vous trouverez les informations recherchées : http://www.memoiredeshommes.sga.de [...] .JPG?r=270
 
La tranchée Lambla est à l'ouest du fort des Romains et au nord de la ferme Romainville ; le bois carré est juste en arrière de la 1re ligne de tranchées allemandes (tranchée des germains).

 

Merci Eric.

 

Licence SGA0017-10.01.2014

 

La Tranchée Lambla était sur la commune de Bislée, actuellement section ZD au cadastre,

et le Bois Carré sur la section ZE.   Carte IGN 1/25000    N° 3214 Ouest --

 

Encore merci à Eric - Forum Pages14-18 - http://www.pages14-18.com/  ---

 

Aller à 1914 - 1915 - Début 1916 - Juillet 1916 - 1917Fin correspondance - 1918 - Haut de page

Le Caporal Charles Sainturette passe au 259è Tal, 6è Cie  ( donc le 2è Bataillon...)

 

La Fiche Matricule de Charles Sainturette nous donne son parcours militaire

Passé au 223è Tal le 22 avril 1916, (Décision du Général commandant la 3è Région du 18 avril 1916)

Passé au 259è Tal d'Infant le 23 nov 1916

 

sur le site Mémoires des Hommes (ouverture d'une nouvelle fenêtre)

ATTENTION : voir le fonctionnement du nouveau site

Mémoire des Hommes - Le nouveau site Internet - SGA MdH -

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Le JMO du 259è Régiment d'Infanterie Territoriale du 31 mai 1915 au 6 fév 1917

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_802_001/viewer.html

 

31 mai 1915 : L'E.M. et la CHR, le 1er et le 2è Bat débarquent à Bourges. Le 3è Bat à Savigny-en-Septaine et cantonne jusqu'au 4 août

 

La suite qui nous intéresse :

5 nov 1916 : La 202è Brigade, le T.C. est transféré à Jouy.

7 nov : les 6è et 7è Cies quittent Gironville et Broussey et relèvent les 1è et 2è Cies à Bouquenelle et Bois de la Hache.

15 nov : Un peloton de la 4è Cie de Besombois relève à Bouquenelle la 6è Cie qui se rend à Gironville.

 

16 nov 1916 : Le 26è T doit relever le 259 T retiré du front. L'E.M. du 26è T ainsi que deux Cies du même régiment arrivent à Broussey. Dans la nuit du 17 au 18, le régiment est relevé par le 26èT. Le 259 T va cantonner à Vignot.

 

18 nov : De Vignot, le régiment est transporté en camions autos. L'E.M, la CHR et le 1er Bat à St Joire, les 2è et 3è Bat à Reffoy. Les Cies de Meuses et le TC font mouvement par étape et cantonnent à Ménil-la-Horgne. La TR quitte Aulnois et vient cantonner à Saint Joire  et rejoignent leurs Bat respectifs le 19 nov.

 

19 nov 1916 :  ( Im 57 ) Le 259è doit être réduit à 2 Bat et deviendra Rgt d'Étapes. Les Cies seront à l'effectif de 210 hommes au maximum des classes 1891 et plus anciennes...

22 nov 1816 : Les 1è et 2è Cies vont cantonner à Demanges-aux-Eaux

Arrivée au Corps d'un détachement de 833 hommes et gradés du 223è Tal des classes 1891 et plus anciennes.

23 nov : après des mouvements d'hommes, le 3è Bat est dissous, ses éléments sont versés dans les autres.

Charles Sainturette est passé au 259è Tal d'Infant le 23 nov 1916

(Im 58 et 59) : les Officiers et effectifs du 259è Tal

 

Le 24, 25 Nov :  toujours à Reffroy, un peu d’exercice et service de garde, temps froid et humide. Le 26, départ de Reffroy à 11 heures du matin pour Demange-aux-Eaux à 8 km, arrivés vers 3 heures du soir, pays d’environ 1000 h sur l’Ornin, canal de la Marne au Rhin. Ligne de chemin de fer de Grondecourt (9km). Pays sale et peu fertile, culture de vignes, logés assez bien. Concentration des deux bataillons pour se diriger prochainement sur un autre point.

 

CP 16-39 – 28 nov 1916, Demange-aux-Eaux : Charles à Suzanne (Renée), je ne suis plus à Reffroy, on est parti ce matin arrivé à Demange, cet après-midi à 2h,il y avait environ 7 km à faire, c’est à 9 km de Gondrecourt. Nous sommes ici deux bataillons, 2000 hommes, mais certainement que l’on y restera pas (259è Tal, 6è Cie, SP181A) Donc 2è Bataillon

 

CP 16-40 – 29 nov 1916 Ligny-en Barrois : Charles à Suzanne : Demange-aux-Eaux.  Reçu avec plaisir ton aimable lettre qui est bien écrite, il y a quelques fautes, je te pardonnes, Merci de tes bonnes nouvelles. Je ne sais quel temps il fait chez toi, moi où je suis, il ne pleut pas mais il fait froid et il y a du brouillard, enfin c’est l’hiver, nous avons de la paille suffisamment pour coucher, on est pas mal. Pour le moment on attend les évènements. Merci aussi de la belle fleur, maintenant je peux vous envoyer des cartes mais aujourd’hui on ne pouvait pas en trouver. Je suis à 40 km des Bôches, on s’en moque pour le moment. Je t’embrasse bien fort ( 259è, 6èCie, SP181A)

 

Le JMO du 259è Régiment d'Infanterie Territoriale du 31 mai 1915 au 6 fév 1917

28 nov 1916 : Le 2è Bat quitte Reffroy et vient cantonner à Demanges (Im 60)

4 déc : Le Rgt est embarqué à la gare de Demanges, et arrivée à Fismes le 5 déc.

La Brigade et le 2è Bat vont cantonner à Courville.-Im 61).  Le Rgt est mis à disposition de la D.E.S et sera employé aux travaux de voie ferrée dans la zone de la 8è Armée.

 

27, 28, 29, 30 Nov, 1 et 2 déc : Toujours au même pays où on ne fait rien, service de garde, et corvées de bois, certaines compagnies font l’exercice, les plus jeunes sont toujours restés, mais s’attendant partir d’un jour à l’autre. Dans le régiment, il y a beaucoup de Savoyards et d’Auvergnats, des hommes de la Normandie, des Vosges, de la Hte Marne, des Ardennes, Paris, etc…

Les Méridionaux sont restés au 223è étant de classes plus jeunes

CP 16-41 – 2 déc 1916, Ligny-en-Barrois : Charles à Suzanne : Meilleures amitiés à toute la famille (259è Tal, 6èCie, SP 181 A )

 

18 nov : Fin de la bataille de la Somme : 1 million de victimes.

29 novembre 1916 : Le bilan militaire de 1916 est favorable aux alliés. Verdun a coûté à la France plus de
220 000 hommes tués, et 216 000 blessés.

15-25 décembre : Reprise des attaques à Verdun : le secteur est dégagé, Nivelle et Mangin achèvent les opérations destinées à dégager la citadelle. Fin de la Bataille de Verdun : 1 million de victimes.

 

Le JMO du 17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

3 déc 1916 : Beaucoup de mouvement dans les compagnies ( Im 12 )

L'E.M du 3è Bat est embarqué pour Chaudarst

7 déc : Le 2è Bat embarqué pour Barbonval, Les Vanteaux, Hourges, Serval et vont le 11 déc à Vauxcéré

11 déc : Le 1er Bat est relevé par des éléments du 44è Tal et va cantonner à Courmelles.

L'EM du Régiment , la CHR et les 2 Cies de Mitrailleuses vont cantonner à Chaudun.

12 déc : Tout le Régiment est affecté au service des routes de la 5è Armée.

22 déc 1916 : Le Rgt quitte le service des routes et va dans la zone de rafraîchissement : Etampes, Sud de Château-Thierry, Nogentel

 

 

Page 42 : Composition de mon Escouade : (par déduction : 259è Tal, 6è Cie, SP 181 A)

Sainturette, Caporal – Cherpitel, Vosges – Cornuot, Hte Marne – Lagarde, Paris 223è –L’Hermite, Id°

Rhiaut, Sarthe 223è – Baron, Paris 223è – Tétu, Bernay 223è – Daguin, Vosges –

Masveau, Ardennes – Genire, Paris – Février , Paris –

 

M'intéressant à la Généalogie, dans un but d'échange, j'ai porté les noms ci-dessus sur mon site :
 - http://gw.geneanet.org/renelesur -  j'ai ouvert pour chacun une fiche, qui sais ? cela peut aider un de leurs descendants à la recherche de renseignements... m'écrire : cliquez

 

 

3 et 4 Déc 1916 : Toujours à Demange à ne rien faire, que quelques corvées. Le 4 à onze heures du matin je suis désigné pour l’embarquement des chevaux et voitures – page 43 - et d’autres corvées pour autres chose, à midi nous étions à la gare.

CP 16-42– 6 déc 1916, Courville église( Marne) : Charles à Suzanne (Renée), Je loge à quelques mètres de cette église, je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille ( 259è, 6èCie, SP3 )

LTR 16-30 –7 déc 1916, Courville Marne.  : Charles à Hélène : Je te dirai que je suis toujours en bonne santé et espère que la présente trouvera toute la famille de même. J’ai écris à ta mère et à tes sœurs que j’étais changé de pays, j’espère que tu trouvera cela sur la carte ( Courville à 4km de Fismes, près de Reims).

Nous voilà enfin installés et maintenant notre cantonnement est bon, nous logeons à deux escouades dans une chambre au 1er étage et dans la cour, nous avons une petite cuisine où nous mangeons et on peu faire du feu.

Si l’on reste comme cela, il n’y aura pas à se plaindre cet hiver, car il paraît que nous allons travailler quelques mois à faire une nouvelle voie de chemin de fer, on travaille à la carrière, à faire un decauville, enfin si l’on reste ici cet hiver, cela vaudra mieux que les tranchées. Je n’ai pas reçu ( et personne d’ailleurs) de lettres depuis trois jours, et l’on ne va pas encore en avoir aujourd’hui.

Le service des postes n’est pas encore rétabli vu le changement de secteur, vous allez être dans le même cas au sujet des miennes, mais ne vous inquiétez pas, nous sommes plus près du front qu’avant mais il n’y a pas de danger, on entend très bien le canon.

Notre secteur est changé, déjà hier, on nous l’avait dit, et on nous l’a fait rectifier, mais maintenant c’est officiel, secteur N° 3. Je m’en vais travailler, car je suis chef de l’équipe des cantonniers pour aujourd’hui, puis nettoyage du pays. Je t’embrasse de tout cœur ainsi que toute la famille. ( 259è Tal, 6è Cie, Secteur N° 3 ) – ce sera moins long à écrire.

 

9 décembre 1916 : suite à la lettre de M. le Sous-Préfet, le Conseil Municipal du Noyer en Ouche accorde une somme de 20 F pour la Brochure de Propagande " Leurs Crimes"

 

CP 16-43 – 9 déc 1916,

Ligny-en-Barrois, Porte de Strasbourg :

Charles à Suzanne (Renée),

Reçu avec plaisir de tes nouvelles, je te remercie, j’irai bientôt voir si tu apprends toujours bien. Bonjour aux amis, tu diras à ta mère que j’ai touché un tricot à la Cie ainsi qu’un cache-nez et une peau de mouton, on ne nous cherche aucun ennui à notre Cie, la nourriture est un peu médiocre. Je t’embrasse bien fort ( 259è, 6èCie, Secteur3 )

 

LTR 16-30.2 –10 déc 1916, Courville Marne.  : Charles à Hélène : J’ai reçu aujourd’hui tes deux lettres, l’une datée du 1er et l’autre du 3, elles étaient en retard aussi, peut-être que bientôt le service se rétablira normalement.
Reçu également une de Alice du 3. Je vous ai répondu hier sur celles que j’ai reçues, et j’espère que vous en aurez reçu bien d’autres ou cartes, depuis que je suis au 259è, je m’y trouve plutôt mieux jusqu’à présent qu’au 223è, surtout que l’on est plus aux tranchées. Le Régiment est composé aussi d’hommes de tous les pays, mais pas des mêmes pays qu’au 223è.

J’ai encore une nouvelle escouade, et j’ai quatre auvergnats, personne ne se connaît sauf qu’avec ceux des anciens du 223è. Nous devons commencer à travailler demain lundi aux travaux de la voie. Dans le pays, il y a un centre d’automobilistes, il y a des autos de garées tout le long des rues, toutes prêtes pour le transport des troupes ou du matériel, il y a en plus une compagnie de génie et deux sections du 9è Tal et une ambulance anglaise. Cela fait que dans ce petit pays il y a beaucoup d’embusques, le temps a été très mauvais, mais aujourd’hui il fait un peu meilleur, je vois que chez vous il a fait froid aussi.

J’ai vu les évènements de la Roumanie, ils ne sont pas brillants, ce n’est pas cela qui nous obligera, il y a quelque chose qui n’est pas clair. Maintenant, j’attendrai de tes bonnes nouvelles, car je crois que tu as pas mal à me répondre.

Bonjour à Clémence, aux domestiques et à tous ceux qui s’informent de moi. Je remercie bien Alice de sa lettre, je lui ai écrit hier. Je t’embrasse de tout cœur ainsi que toute la famille. – 259è Tal, 6è Cie, Maintenant Secteur 3.

 

Jusqu’au 16, toujours même pays et pas trop malheureux, parti pour Courville, arrivé le 18.

 

CP 16-44 – sans date, Unchair : Charles à Suzanne (Renée), Pays des environs où nous sommes.

Je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille ( 259è, 6èCie, SP3 )

CP 16-45 – 17 déc 1916, Unchair :

Charles à Suzanne (Renée), Rien à signaler, et à bientôt, je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille ( 259è, 6èCie, SP3 )

 

18, 19 et 20 Déc : à Courville, à la 6è Cie du 259 Tal, toujours travail à la carrière.

 

Le JMO du 259è Régiment d'Infanterie Territoriale du 31 mai 1915 au 6 fév 1917

4 déc : Le Rgt est embarqué à la gare de Demanges, et arrivée à Fismes le 5 déc.

La Brigade et le 2è Bat vont cantonner à Courville.-Im 61).  Le Rgt est mis à disposition de la D.E.S et sera employé aux travaux de voie ferrée dans la zone de la 8è Armée.

19 déc : l'E.M du Rgt , la CHR et le 1er Bat quittent Chéry-Chartreuve et vont cantonner à Crugny.

 

Le Journal est arrêté au 1er janvier 1917... la page suivante : historique de la formation d'origine des 3 Bat et ensuite l'état nominatif des hommes morts...

FIN...

Fin du JMO du 259è Régiment d'Infanterie Territoriale du 31 mai 1915 au 6 fév 1917

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_802_001/viewer.html

 

Le 21 déc 1916, départ en permission de vingt jours : parti à 5 h 30 de Courville, pris le train à Fismes à 7 heures, direction de Meaux et de Paris et arrivé à Beaumont le Roger le 23 Décembre,

 

Fin du JMO du 17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

Rappel du lien :  Journal de Marche et des Opérations intégral du 18 juin 1916 au 31 déc 1916

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_776_007/viewer.html

 

1916 : Les Hommes Morts pour la France

VIZINET Léon - Lambla Georges LAMBERT Albert -

 

 

Année 1917

 

Aller à 1914 - 1915 - Début 1916 - Juillet 1916 - Fin correspondance - 1918 - Haut de page

 

 

Le JMO du 17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

sur ce lien :  Journal intégral de Marche et des Opérations du 1er janvier 1917 au 21 août  1917

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_776_008/viewer.html

6 Janvier 1917 : Le Régiment est mis à la disposition du service des routes de la 5è Armée et est embarqué pour être :

9 janvier : E.M et CHR à La Faité (N.O de Ventelay). 1er Bat : Chaudardes et Blanc-Sablon.2è Bat : Guyencourt, La Faité, Les Grandes Places, Ventelay. 3è Bat : Bauvancourt, Ferme de Vadiville, Pévy. 1è et 2è Cie de Mitrailleuses : Ferme de l'Orme. Tout le Régiment est affecté aux travaux.

3 fév : sans changement, continuation des travaux.

1er mars 1917 : même chose

 

Retour au front le 12 Janvier 1917, - Départ de Beaumont-le-Roger à 3 h 30 de l’après-midi, changé de train à Evreux (l’Express) jusqu’à Mantes, ensuite changé de train à ce pays et arrivé à Achères où l’on a couché sur la planche.

Le 13, Départ d’Achères à 10 heures direction de Noisy-le-Sec où l’on a descendu et repris le train pour la gare de l’Est, arrivé à cette gare, on a remonté dans le train de Fismes (train à deux étages) de la banlieue de Paris. Départ à 13 heures, arrivé à Fismes à 9 heures du soir.

Couché dans les baraquements des permissionnaires où l’on n'a pu dormir vu le grand nombre qu’il y avait, 

le 14 en route pour Courville à 4km600 pour rejoindre ma Cie, mais en arrivant on m’a dit que la dislocation des classes 90-91 était faite,  - page 45 - et de me diriger sur Crugny où était toute la classe 91, tandis que 90 était à Courville.

 

Le Caporal Charles Sainturette au 259è Tal, passe à la 2è Cie...

 

Je pris la route de Crugny à 3 km environ où je trouve ma nouvelle Cie la 2è et ma nouvelle escouade la 7è composée tous Auvergnats, nous cantonnions à l’extérieur du pays, tandis que l’autre peloton était en arrivant. Au bout de deux jours, on déménage pour rejoindre le premier peloton au quartier des Quatre Vents, sur la route de Serzy, comme travaux, toujours en construction, faire des remblais, pose de rails, terrassements quelconques, etc… Couché sous les toits mais assez bien, en appartement chez l’habitant pour manger –

page 46 – et faire du feu, enfin on était pas trop mal, les gens sont hospitaliers et très sympathiques, le pays était agricole et avait près de 1000h. Culture prospère, et où tout le monde travaille à Courville et à Crugny. Il y avait un nombre considérable de camions automobiles, d’ailleurs il devait y en avoir 15.000 dans les environs, passage de troupes considérables, plus de 100.000 hommes sont venus se concentrer dans les environs en plus de ceux qui y étaient précédemment.

 

 CP 17-1 –  22 janv 1917, Crugny : Charles à Suzanne, Reçu avec plaisir ta carte, j’espère que tu va être bientôt guérie ainsi qu’Alice. Il y a toujours de la neige où je suis, mais cet après-midi cela dégèle un peu, je pense que cela va continuer. Meilleure santé et je t’embrasse bien fort ainsi que toute le famille. ( 259è, 2è Cie, SP 3 ) Merci des nouvelles à Morin et bonjour chez lui.

Du 24 au 27 janvier : mêmes travaux, et le 27 janvier même départ d’une quarantaine d’hommes pour un groupe de brancardiers divisionnaires 18è section de brancardiers, 153è division.page 47 – Encore le 27, départ de Crugny, le 27 à 7 heures du matin à la gare, direction de Dormans, 2 heures à Bouleuse et arrivé à Dormans ( ligne de Paris-Nancy ) à onze heures et demie, arrêt jusqu’à trois heures de l’après-midi où l’on prend le train jusqu’à Mézy, gare d’avant (Château-Thierry où l’on est arrivé à 6 heures du soir. Après avoir attendu plus d’une demie heure, on prend le train pour Condé-en Brie où l’on est arrivé vers 7 heures à ce pays. On circule partout dans la ville pour trouver un cantonnement, mais personne n’avait besoin de nous, enfin à 9 heures – page 48 – on fini par nous caser à plusieurs endroits, et partout mal couchés. La journée a été dure sous tous les rapports, le froid principalement. Le 28, changement de cantonnement, et l’après-midi exercice théorique pour brancardiers.

CP 17-2 –  29 janv 1917, Celles-les-Condé : Charles à Suzanne : Je ne reçois plus aucune  lettre de la famille depuis quelque temps, je pense que vous êtes guéries. Je t’embrasse bien fort ( G B D, SP 165 )

 

Charles est passé au GBD, Groupe de Brancardiers Divisionnaires -

nous faisons partie de la 18è section d’Infirmiers Militaires (page 52) - Groupe de Brancardiers Divisionnaires de la 153è Division, les sections sont numérotées comme les corps d’armée, dont la 18è section fait partie du 18è Corps d’Armée, dont le siège est à Bordeaux, - ( page 53 ) -

 

29, 30, 31 janvier 1917 : Même travail, environ 1 heure ou deux par jour d’organisation, à ce régiment venu avec nous du 418è active, classes 98-99 et des Zouaves Classes 95-96 et nous tous 91, et nous sommes trop vieux ---(note : Charles Sainturette est né le 7 février 1871, il va avoir 46 ans… Marié et père de 4 filles : l’aînée en  1900 et la plus jeune en 1907) --- ,  et l’on va nous renvoyer ailleurs je crois, nous devions remplacer les jeunes à Condé-en-Brie pays très beau, 700 habitants, belle culture sur la rivière, la Dhuys. Toujours temps froid et neigeux : 15 degrés de froid au dessous de zéro – page 49

 

CP 17-3 –  31 janv 1917, Unchair (Marne) : Charles à Suzanne : J’espère que toute la famille est en bonne santé, quand à moi cela va toujours bien, mais on souffre beaucoup du froid, probablement que vous autres aussi. Je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille. ( G B D, SP 165 ) (Le bureau de payeur n°165 desservit le quartier général du deuxième corps d'armée. Le secteur postal n°165 fut créé en avril 1915. Il desservit la cent cinquante troisième division d'infanterie avant d'être supprimé le 26 janvier 1919.) 

 

1er février : Toujours à Condé-en Brie (Aisne), rien fait le matin, l’après-midi, j’ai été avec un autre caporal et un sergent et 40 hommes pour charger des wagons de marchandises, surtout du charbon jusqu’à six heures du soir, des provisions du départ pour le lendemain.

Le 2, Départ à 7 heures du matin de toute la 153è division, soit 3 régiments de zouaves et le 418è active et de tous les services, ainsi que notre Cie qui est plus de 200 hommes, dont tous ceux qui étaient avant nous sont du côté de Bordeaux et des Landes et des Bouches du Rhône. – page 50 – Il y en a depuis 21 ans jusqu’à 30 ans les plus vieux. Donc, départ de Condé-en-Brie pour la route de Château-Thierry soit 17 km, belle vallée agricole plantée de beaucoup de pruniers. Traversé Château-Thierry, c’était le marché, très belle ville et avons été cantonnés, arrivés vers 1 heure dans faubourg à nu, côté appelé St Martin, très mal couchés, trouvé de braves gens pour nous chauffer et écrire

petite feuille E-d-T,  commencée le 1er Fév, qui donne l’emploi du temps du 1 au 7- insérée au 7 fév

 

1917                     2011

CP 17-4 –  2 fév 1917, Château-Thierry- Rue Saint Crépin : Charles à Suzanne : Je suis passé par cette rue et traversé toute la ville, c’était le marché et il y avait beaucoup de monde, je te prie de me dire si vous recevez toutes mes cartes. Je t’embrasse bien fort ( G B D, SP 165 )

CP 17-5 –  3 fév 1917, Château-Thiery Jour de marché

Charles à Suzanne : De Belleau, Aisne. Je t’embrasse de tout mon cœur ainsi que toute la famille et bonjour aux domestiques. ( G B D, SP 165 )

 

3 février : Départ pour Belleau ( Aisne) à 8 heures du matin à 12 km, arrivé vers onze heures, cantonné de l’autre côté du pays ( Ferme des Brusses, environ 300 hectares), belle culture dans le pays – page 51 – Pays de 150 habitants avec un château et vallée.

Voir le site du Musée de Belleau : http://www.musee-memoire-souvenir-belleau.com/ 

 

CP 17-6 –  3 fév 1917, : Hélène et Aline à Charles : Je viens te souhaiter un bon et heureux anniversaire pour tes 46 ans et j’espère que l’année prochaine je pourrai te le faire de près et avec un bon retour victorieux. En attendant ce vif plaisir, je t’embrasse bien fort. ( Charles aura 46 ans le 7 février..)

CP 17-7 –  4 fév 1917 : Alice et Suzanne à Charles, je viens te souhaiter un bon et heureux anniversaire mais j’aimerais le faire de vive voix. Espérons que l’année prochaine je le ferai de vive voix. J’ai reçu hier deux lettres de toi. Je te répondrai demain. Tout le monde va bien chez nous et désirons que la présente te trouve de même. Je t’embrasse bien fort. Alice – Je me joins à Alice pour te souhaiter un bon anniversaire, espérons que le froid ne va pas continuer, tu dois souffrir beaucoup, maman et mes sœurs se joignent à moi pour t’embrasser. Ta petite fille Chérie. Suzanne

 

4, 5, 6, 7 février 1917 : Toujours au même endroit à ne rien faire, cantonnement médiocre, neige et froid intense, pain, vin et viande, tout est gelé, période très dure. Ce pays est à 32 km de Soissons, on s’attend toujours à quitter cette formation, nous ne sommes pas malheureux, on souffre seulement du froid.

CP 17-8 –  5 fév 1917, Belleau : Charles à Suzanne, je vous envoie des vieilles cartes, il faut me dire si vous les recevez. Ton grand-père m’a écrit qu’il allait mieux. Le temps est toujours très froid et il y a toujours de la neige. En ce moment nous ne faisons rien, on s’ennuie plutôt. Je suis toujours en bonne santé, je vous embrasse très fort. ( G B D, SP 165 )

 

petite feuille E-d-T,  commencée le 1er Février, Le 1er : Toujours à Condé-en-Brie, Aisne, rien fait le matin, l’après-midi, j’ai été avec un autre caporal et un sergent et 40 hommes pour charger des wagons de marchandises, surtout du charbon, jusqu’à six heures du soir en prévision du départ du lendemain.

Le 2 : Départ à 7 heures du matin de toute la 153è division, soit 3 regt de zouaves et le 418è active et de tous les services ainsi que notre Cie qui est de plus de 200 hommes, dont tous ceux qui étaient avec nous sont du côté de Bordeaux, et les Landes et des Bouches-du-Rhône, il y en a depuis 21 ans jusqu’à 30 ans les plus vieux. Donc, départ de Condé par la route de Château-Thierry, soit 17 km, belle vallée agricole plantée de beaucoup de pommiers et de cerisiers, traversé Château-Thierry, c’était le marché, très belle ville, arrivés à une heure et avons été cantonnés dans un faubourg à mi-côte appelé St Martin, très mal couchés, trouvés de braves gens pour nous chauffer et écrire.

Le 3 : Départ pour Belleau, Aisne, à 8 heures du matin, à 12 km, arrivés vers onze heures, cantonné dans une ferme de l’autre côté du pays ( Ferme des Brusses), environ 300 hectares, belle culture dans le pays. Pays de 150 habitants avec un château, vallée moins riche. Les 4, 5, 6 et 7 : Toujours au même pays, toujours à ne rien faire, cantonnement médiocre, neige et froid intense, pain, vin, viande, tout est gelé, période très dure. Ce pays est à 32 km de Soissons, on s’attend toujours à quitter cette formation, mais ne sommes pas malheureux, on souffre seulement du froid.

Tu me diras si tu as reçu le dernier et celui-ci.

( c’est la dernière lettre retrouvée dans les tiroirs ou autres greniers, on aurait bien aimé en avoir d’autres, il y a encore des cartes postales qui suivent, néanmoins, ce sont des témoignages intenses et précieux d’une période très difficile pour ceux qui l’ont vécue.)

 

CP 17-9 –  8 fév 1917, Château-Thierry : Charles à Suzanne : J’espère que vous recevez des vieilles cartes que je vous envoie, cela va compléter ton album. Merci de ta belle carte et de tes bons souhaits pour mon anniversaire. Je t’envoie aussi mes bons vœux pour ton anniversaire de tes 10 ans. Te voilà grande demoiselle, je pense que vous allez me ruiner avec les cartes que je vous envoie, pour le moment je n’en ai plus, va falloir que j’en cherche et c’est difficile d’en trouver dans ces petits patelins. ( G B D, SP 165 )

CP 17-10 – 9 fév 1917 : Charles écrit sur une carte que lui a envoyé J Drouet, rien de nouveau à vous apprendre, on va cet après-midi faire une marche comme promenade, le temps est toujours froid

 

8, 9, 10, 11, 12 février :Toujours au même pays à ne rien faire, quelque fois une demi-heure d’exercice théorique de brancardiers ou exercice de section, le 9 on a fait une petite marche promenade par Epoux et retour par Etrepilly, la nourriture est bonne, assez bien couchés –

page 52 -, enfin bonne période de repos. En ce moment, on parle que l’on va nous garder longtemps ici à cette formation. Tous les pays environnants sont des pays de belles cultures et de grandes fermes, beaucoup de meules de blé dans les champs, mais comme ensemencements en blés dans les champs cette année, c’est presque nul, nous faisons partie de la 18è section d’Infirmiers Militaires - Groupe de Brancardiers Divisionnaires de la 153è Division, les sections sont numérotées comme les corps d’armée, dont la 18è section fait partie du 18è Corps d’Armée, dont le siège est à Bordeaux, -

page 53 - Notre dépôt est à cette ville maintenant, nous faisons partie de la 5è Armée – Général Franchet d’Esperey. Notre division est composée de trois de zouaves, tirailleurs Algériens et du 418è d’Infanterie, plus d’autres troupes 60 et 39è d’Artillerie, etc…

Depuis le 27 janvier nous n’avons plus d’armées, sauf que l’on nous a donné à ce groupe un ceinturon et une baïonnette sérieZ.

Les 13 et 14 février, toujours à Belleau, fermes des Brusses, rien à faire, préparation pour le départ du lendemain, tous les jours il y a un va-et-vient, des hommes arrivent, d’autres repartent, de trois régiments avec nous, il y a 252è, 142è, 9è zouaves, 418è d’Infanterie, 153è Division, 12è train des équipages, etc… et les jeunes de la 18è section - page 54

 

Voir le site du Musée de Belleau : http://www.musee-memoire-souvenir-belleau.com/

 

CP 17-11 –  Château de Soupir

15 février : Départ à 7 heures du matin pour Villeneuve-sur-Fère (Aisne) passant par Dhuys, Rocourt, etc… et arrivés à Villeneuve-sur-Fère à 1 heure de l’après-midi ; petit pays de 300 habitants, grande place publique, pays plutôt sale, cultures de grandes exploitations à 4 km de Fère en Tardenois, dépôt de convois automobiles, couché dans une ferme auprès de l’église, fait plus de 20 km à pied.

Le 16, continuation de notre voyage en passant par différents pays dont je ne me rappelle pas le nom. Traversé une plaine immense de cultures modèles sans arbres. –

page 55 – ensuite descendus dans les vallons, et pays moins beaux et moins riches, par Lyys, Mont-notre-Dame, en suivant et traversant plusieurs fois la ligne de Pans à Rennes, arrivés à St Thibault près de la gare de Bazoches, rien que des côtes et des vallées de tous côtés, grands marécages, embranchement de la ligne de Soissons, arrivé à St Thibault, 105 habitants à 4 h 30 du soir. On a fait la grande halte en route pour manger, ce pays est à 4 km de Fismes que l’on voit très bien de sur la côte, sur notre droite se trouve St Gilles et ensuite Courville où nous avons été à quelques kilomètres, et ensuite Crugny, on fait beaucoup de kilomètres, mais en sommes presque toujours dans les mêmes pays –

page 56 – fait environ une trentaine de km dans la journée on était tous las, mais nous avons mis les trois-quarts du temps nos sacs en voitures, pouvant marcher du même train que les jeunes, on couche dans des grands baraquements en planches, on y est pas trop mal. Dans ces contrées, il y a de la troupe en masse et il se fait des travaux considérables, on ne peut l’expliquer, d’ailleurs c’est défendu, le temps s’est mis au dégel, beaucoup de boue.

 

17 février 1917 : Repos, beau temps, le 18 : travaux prospères dans cette contrée, il a tombé de l’eau toute la nuit.

CP 17-11 – 19 fév 1917, Château de Soupir : Charles à Suzanne : Meilleure santé à toute la famille. En attendant de bonnes nouvelles je t’embrasse bien fort. Bonjour aux domestiques

CP 17-12 – 21 fév 1917, Moussy-sur-Aisne : Charles à Suzanne : Je pense que tu vas mieux, j’attend de bonnes nouvelles et t’embrasse bien fort

 

19, 20, 21, 22, 23, 24 février : - page 57 -Toujours à St Thibault, près de Bazoches, sale pays où l’on ne peut trouver rien, le temps est mis au dégel, boue épouvantable, circulation difficile pour les voitures sur la route qui va à Mont-notre-Dame où les convois sont des heures entières en attendant les passages, plusieurs kilomètres de longueur de voitures ou automobiles sur deux rangs, la route est défoncée, on est obligés de l’encaisser avec des grandes bourrées de largeur de la route. Question de travail, nous ne faisons presque rien, des corvées de nettoyages dans les rues du pays, pose de pierres au cantonnement, ou nettoyage à l’alentour, -

 

page 58 – et corvées d’eau pour la cuisine, enfin ce n’est pas du travail, quelque fois une demi heure d’exercice de brancards ou d’école de section, autant dire rien, c’est pour nous sortir. Entre deux, on va se promener dans les bois ou dans la plaine, depuis un mois on a passé la vie heureuse, sauf le froid pendant une période et maintenant il fait meilleur, alors on se promène plus facilement. Comme aujourd’hui Dimanche 20, on se couche au soleil pour écrire, il y a un champ d’aviation auprès de nous, on voit beaucoup d’avions, sur le front il y a de violentes canonnades par moment.

CP 17-12 – Moussy-sur-Aisne L'Eglise

25, 26, 27, 28 février 1917 : Toujours à St Thibault – page 59 - au G.B.D à faire peu de choses, nettoyages des rues, corvées d’eau à la cuisine.

Le 28, préparatifs de départ pour le lendemain pour notre secteur au 259è.

Le 1er Mars : Départ à 7 heures du matin pour Crugny pour rejoindre notre ancien régiment, passé par  Mont-Saint-Martin où il y a un champ d’aviation, ensuite par St Gillles, Courville et arrivés ensuite à Crugny où nous avons été reversés à notre ancienne Escouade et avons retrouvé nos anciens camarades qui travaillaient toujours aux terrassements de la voie, arrivés vers onze heures du matin, et l’après-midi repos et réinstallation. Nous travaillons avec le 300è Tal et le 211è Tal – page 60

 

Le Caporal Charles Sainturette revient au 259è Tal, 2è Cie

 

Charles Sainturette a quitté la Lorraine pour la Champagne...

2014 : Centenaire de la première guerre mondiale :

 

L’Association des Amis du Vieux CRUGNY 51 Marne, lance la souscription du livre sur le village de Crugny
pendant  la guerre 1914-1918, la diffusion initialement prévue pour le 11 novembre 2014 a été retardée.

Le récit du passage du Caporal Sainturette a été repéré par l’Association et y  est reproduit en bonne place.

Le livre : « Une vision de la Grande Guerre » Crugny et sa région, écrit par Marie Lallement-Jacquesson
 

Le livre est paru début mai  2015.    32 €, frais de port en sus, 333 pages 21 x 29,7. 

Les personnes intéressées peuvent se le procurer sans frais de port.
Faire la demande auprès de René Lesur. 
Pour réserver : cliquez

 

 

25 février : Opération Alberich; les Allemands se retirent sur la «ligne  Hindenburg»,

1er mars 1917 : Institution en France des premières cartes de rationnement, on commence par le sucre

Le JMO du 17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

15 mars : Réorganisation des régiments Territoriaux : 4è, 8è et 12è Cies dissoutes.

19 mars : le Rgt cesse d'être rattaché à la 89è Div Territ et devient Régiment Territorial Indépendant, il est rattaché à la grande unité sur le territoire de laquelle il se trouve : 5è C.A.

31 mars : Le Rgt est maintenu à la disposition du service des routes de la 5è Armée, continuation des travaux.

Le Front Ouest en 1917 : http://www.atlas-historique.net/1914-1945/cartes/FrontOuest1917.html

 

2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 mars : Travail aux terrassements près de St Gilles, on part tous les matins avant 7 heures par le petit train Décauville qui nous conduit à notre travail et nous ramène le soir à 5 heures. On va manger tous les jours à Courville où il y a une cuisine roulante qui nous fait des vivres, on emporte notre pain et notre vin, mais on est très mal pour manger dehors ou sous des mauvaises remises. Depuis quelques jours, il fait un froid terrible, et de plus, plus de dix centimètres de neige, et elle tombe encore aujourd’hui. Les routes sont verglacées et la circulation est difficile pour les convois, on souffre en ce moment du froid. – page 61

 

7, 8, 9 Mars :Bombardement de Fismes par les Bôches causant des victimes et des dégâts

 

 

CP 17-13 – 10 mars 1917, Crugny : Charles à Alice : Reçu ta lettre avec plaisir, aussi le billet que ta mère m’a envoyé, je la remercie. Je vois que tu fais des progrès à l’école ainsi que Suzanne. Je vous en félicite. Merci de tes nouvelles du pays. Je vais écrire au père à la petite Renaud, j’en ai vu passer de
son régiment quand j’étais à St Thibault et en allant du côté de Fismes, (
259è, 2è Cie, SP 181 ) 

(Le bureau de payeur n°181 desservit le commandement d'étapes de la première armée..
Le secteur postal n°181 fut créé le 15 septembre 1915. Il desservit la cent unième division d'infanterie territoriale. Il fut supprimé le 16 novembre 1915 avant d'être réintroduit le 4 janvier 1917 pour desservir les éléments stabilisés de la sixième armée localisés à Fismes puis les éléments stabilisés de Ponchard à partir du 7 juin 1918..)

 

CP 17-14 – 10 mars 1917, Crugny : Charles à Suzanne : Alice m’a écrit que tu faisais beaucoup de progrès à l’école, je t’en félicite, écris moi pour me dire si il y a de la neige chez toi, car où je suis ici, il y en a beaucoup, le temps s’améliore, le beau temps va revenir faut l’espérer. Je suis toujours en bonne santé et espère que la présente trouvera toute la famille de même. J’irai te voir vers le 15 avril. Je t’embrasse bien fort et embrasse ta mère et tes sœurs pour moi. ( 259è, 2è Cie, SP 181 )

Le 10, 11, 12 mars 1917 : Toujours à Crugny, au travail de la voie, on travaille maintenant de Crugny vers Sezy-Prin, on décharge des trains de ballast et on le pose sur la voie et l’on fait des terrassements, on est pas trop mal, le beau temps est revenu, nous avons mauvaise nourriture en ce moment. Fismes a été bombardé ces jours derniers, il y a des victimes et des dégâts. Morin est à Magneus, près de Fismes et Arthur à Vrigny près Reims. Nous faisons partie maintenant de la 6è Armée : Général M. et Général N. (page 61)

 

Du 13 au 19 Mars : Toujours le même travail sur la voie ferrée – page 62 – Notre Cie est affectée au ballastage de la voie, c’est-à-dire que nous déchargeons les trains de ballast qui se composent de cinquante wagons, soit une longueur d’environ 350 mètres, et de plus, ensuite nous le posons entre les traverses et on le bourre dessous. C’est notre Cie qui a le meilleur travail à faire. La 1ère Cie est affectée au déchargement et à la pose des traverses, c’est un travail très pénible. Chaque traverse pèse plus de 80 kg, et de plus, elles ont été trempées dans un bain de Carbonyle ou autres ingrédients semblables, les hommes ont la figure et les yeux méconnaissables. On a travaillé depuis Crugny jusqu’à 2 km au dessus de Bouleuse. – page 63 - Direction de Bouleuse, à partir de Crugny, il y a Serzy, Pin, Faverolles, Poily, Peuzennes et Bouleuse. Les pays sont un peu à côté de la voie.

 

CP 17-15 – 16 mars 1917 : Suzanne à Charles : J’ai reçu ce matin ta belle carte, je t’en renvoie une aussi. Nous sommes toutes en bonne santé et nous t’embrassons de tout coeur

CP 17-16 – 17 mars 1917, Honfleur : D. Flambard à Charles,  De Gonneville S. Honfleur : Je pense que tu es toujours en bonne santé, tant qu’à moi je vais bien aussi. Je m’habitue très bien au pays, cela semble bon de prendre un bon coup de cidre et quelques bons cafés avec les amis et quelques petits verres de bon Calvados. Je pense que tu travailles toujours bien. La semaine dernière je pense que tu n’a pas dû avoir chaud car elle a été bien mauvaise et bien froide, il gelait et tombait de la neige.. Donnes le bonjour à Durand et Roussel et à tous les camarades. Ton ami qui te serres la main.

CP 17-17 – 19 mars 1917, Vermelles ( P de C ) : Charles à Suzanne :  Nous avons beaucoup de travail à faire cette semaine car il faut que notre ligne soit finie jusqu’à Bouleuse pour le 24. On mangera tous les jours sur le champ et nous sommes prévenus qu’il ne faudra qu’un quart ou une demi heure pour manger. Il faut à tout prix que cela soit terminé pour ce jour, alors on y mettra du bon cœur, car nous pensons que cela peut contribuer à la grande victoire qui se prépare. Cet après-midi j’ai été visité sur le champ d’aviation qui est près de notre pays. C’était vraiment intéressant. Je t’embrasse bien fort.

 

19 mars 1917 : repos, avoir été nous promener au champ d’aviation à 1500 mètres de Crugny où il y a beaucoup d’appareils, d’ailleurs, les champs d’aviation ne manquent pas.

Le 20, jusqu’au 27 mars : Continuation du travail par un temps très froid et pluvieux et neigeux pendant plusieurs jours. On a mangé à Serzy, après à Tramery et ensuite à Peuzennes, le travail était de 6 heures du matin à 7 et 8 heures du soir, -

page 64 - on mangeait aussi dehors avec une demi heure ou trois quarts d’heure pour manger. La rivière s’appelle l’Ardre et est formée de trois côtés des côtes. La vallée n’est pas fertile, les prairies ne valent rien, elles ne sont plantées que de grands arbres, surtout des frénilles ( ?) dont on abat une grande partie pour débiter à la scierie de Serzy, dans les côtes il y a des vignes qui sont aussi délaissées et de la culture.

 

CP 17-18 –  Ville-aux-Bois  Château Ruines

CP 17-18 – 23 mars 1917, Ville-aux-Bois : Charles à Suzanne : N’ayant pas de nouvelles de la famille depuis deux jours, je t’en envoie des miennes qui sont toujours bonnes, le temps est toujours très froid et il tombe des ondées de neige, nous travaillons toujours sur la voie à poser du ballast. Nous avons dépassé Tramery et Poilly et demain nous irons jusqu’à Bouleuse, il y a dix kilomètres de Crugny à ce pays. Presque toujours au va et vient par le train de matériel, mais quand faut faire le trajet à pied, c’est long, des jours on rentre à 7 heures du soir. La 1ère Cie a rentré à 8 heures, on aura peut-être un peu plus de repos la semaine prochaine. Hier, le canon tonnait terriblement. Depuis  Reims jusqu’à Soissons. L’offensive continue dans de bonnes conditions.
Espérons de bons résultats. Je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille.

 

CP 17-19 – 23 mars 1917, Billancourt  : René Leroux à Charles, je suis bien arrivé chez moi à Boulogne et je travaille et je suis bien content, si toutefois il y avait du changement, aies l’obligeance de me le faire savoir. Je pense que ta santé est bonne, tant qu’à moi, je vis dans le bonheur comme tu dois bien le penser. Je finis ma carte en te serrent cordialement la main, ton copain qui pense à toi  – René Leroux, 1 Rue Alfred Laurant – Boulogne-sur-Seine

 

Le 25, on a descendu deux avions Bôches dont j’en avons vu atterrir un près de Bouleuse, il y avait un des nôtres qui allait devant pour lui montrer l’endroit pour atterrir, et les autres suivaient, paraît qu’il y avait un des aviateurs de tué d’une douzaine de balles et l’autre blessé également – page 65 – Grande canonnade sur le  front depuis plusieurs jours.

 

CP 17-20 – 26 mars 1917, Carte 1er Avril, poisson d’avril : Charles à Suzanne, je t’embrasse

Le 27, Repos

28 et 29 mars : Toujours à Crugny et même travail sur la voie, et le soir du 29, préparatifs de départ pour le lendemain, vu l’arrivée de grands états majors au pays. Le 30, le matin, départ pour Serzy pour manger la soupe, et on doit cantonner à ce pays, c’est le long de la voie à peine à 3 km de Crugny, c’est un pays de 2 à 300 habitants, mais comme il n’y a pas de place pour nous loger, on nous a fait venir des tentes pour loger dessous que nous avons monté dans un champ l’après-midi par un temps pitoyable, –

page 66 - si bien que le soir, on a pas pu y loger vu que dans la boue et l’eau, on a remonté au pays pour coucher dans des cantonnements d’occasion où nous avons couché deux nuits, on y était encore pas trop mal, la cuisine se trouvait à côté du pays dans une ancienne briqueterie. Le 31 mars : Reprise du travail, et continuation d’aménagements des tentes .

 

Le 1er avril 1917 : Même travail et déménagements des cantonnements de Serzy, vu l’arrivée de nouvelles troupes, et installation définitive sous les tentes où nous avons couché le soir, on couche 12 hommes par tente, toujours mauvais temps.

 

2 avril : Les États-unis déclarent la guerre à l'Allemagne

6 avril : Les États-unis envoient un premier contingent de 80.000 hommes en France

 

2, 3, 4 avril 1917 : Même travail sur la voie et toujours mauvais temps, sauf le 3 où il a fait meilleur

page 67 – La 1ère nuit sous la tente, on a eu très froid, mais ensuite, on s’y est habitué, en se cachant bien la tête, on avait pas trop froid, mais ce n’est pas une saison pour mettre coucher des hommes dehors, c’est bon pour l’été. La nourriture est toujours absolument médiocre, le travail n’est pas pénible, on ne fait presque rien certains jours, mais il faut rester le nombre d’heures par n’importe quel temps, c’est cela qui semble le plus dur.. Nous sommes 3 Cies qui logent ici à ce même endroit, nos officiers, même le Commandant logent sous leurs tentes, y couchent et y mangent et n’en sont peut-être pas plus satisfaits.

 

(Note perso :  Ce passage laisse deviner un grand moment de fatigue et de lassitude… Quels pouvaient être leurs états d’âme ? Nous savons qu’un bon soldat ne doit pas en avoir, nous savons aussi qu’ils étaient animés par la certitude de la victoire sur l’ennemi ce qui ne les empêchait pas d’avoir de temps à autre une petite pointe d'humour…)

 

page 68 – Nous sommes près de 700 hommes dans ce village pittoresque, cela ressemble aux sentes des Gaulois ou des Sauvages. La 1ère Cie est à Tramecy, en allant vers Bouleuse. Aujourd’hui le 4 avril, on apprend que l’on doit quitter ce pays pour aller à Châlons-sur-Vesles, direction de Reims pour travailler à la construction d’une voie Décauville..

Partis de Serzy le 5 avril avec chargement complet, sauf les ballots de couvertures et les imperméables qui devaient suivre en voiture, mangé la soupe du matin et partis vers 10 heures du matin par beau temps, passé Savigny, Jonchery-sur-Vesle, tout le long de cette route, pays vignoble excellent. Bouchery, gentille petite ville où passe la Vesle, -

page 69 - gare importante de ravitaillement, ensuite passé par Prouilly, Pevy, Vaux, Varesnes, pays cotoyeux et ne paraissant pas très riche, partout, vastes champs remplis de troupes, impossible à faire la description, ensuite passé une belle plaine et arrivé à Chalons-le-Vergeur, une ferme seulement avec château, et être allés cantonnés dans les bois, quelques centaines de mètres plus loin, où il y a aussi un autre camp. Châlons se trouve dans un bas fond, avec des routes presque impraticables, arrivé vers 7 heures du soir, mangé un peu de biscuit et du singe, et rien à boire, couchés un peu partout dans les bois –

page 70ou dans des trous de carrière où nous avons failli être engloutis à quelques-uns, un éboulement s’étant produit à onze heures du soir, ne nous faisant que quelques contusions, enfin nuit longue et froide, les ballots de couvertures n’ayant pas suivi.

 

CP 17-21 – 5 avril 1917, Joyeuses Pâques : Suzanne à Charles, J’ai été à Bernay samedi avec maman, on est parti à 5 heures du matin, il n’y avait pas d’école, pour m’acheter un chapeau, j’ai acheté cette carte que je t’envoie. J’en ai vu des vaches, des petits veaux, des poulains. Maman dit, si çà avait été l’après-midi, il y en aurait encore eu bien plus. J’espère que tu es en bonne santé, chez nous çà va bien mais il fait mauvais temps. Maman et mes sœurs se joignent à moi pour t’embrasser

 

Le 6 avril : Montage de petites tentes dans le bois et installation complète de la Cie. Comme nourriture pas grand chose, la 1ère Cie est du côté de Vaux-Varennes, et les autres dispersés je ne sais où.

Le 7 avril, travail, le 1er peloton au Bois Blanc à la gare de Jarnicourt à 2 ou 3 km de Berry-au-Bac, travail pour l’Artillerie, construction d’abris, transport du déchargement du matériel, point très dangereux, vu le grand nombre de pièces d’artillerie qui sont dans ce quartier et toutes les petites lignes Décauville –

page 71 – Bombardement construit par l’artillerie ennemie. Et par le Décauville chargé de rails avec 12 hommes à la gare de Roncy, passé par Bouffigneureux, bombardé au retour, et départ précipité vu le commencement de bombardement, il faut une heure et demie pour y aller. Le soir on apprend que l’on change de pays le lendemain.

Le 8 à 6 heures du matin, départ pour Bonvancourt, à environ 6 km, mais à vol d’oiseau peut-être 3 km, à ce pays on nous met à camper sur un côté dans les mêmes conditions de couchage sans paille, sans couvertures et presque sans vivres. –

page 72 – Installations de tentes pendant la journée. Dans le pays, il y a beaucoup de troupes, une Cie du 17è Tal, du 29è Tal et beaucoup d’autres. Le pays est petit et il y a encore des civils, les pays que nous avons vu ont été un peu bombardés mais ne sont pas abîmés, la campagne par contre elle n’est  pas cultivée, et partout il y a des réseaux de fil de fer barbelés et des travaux de défense, c’est toujours des côtes, c’est à 12 km de Fismes, et à environ 20 km de Reims.

 

9 avril 1917 : Les Britanniques avancent de 8 km et prennent Vimy.  1ère défaite du Chemin des Dames

 

Le 9, continuation de travail à Jarnicourt et au Bois Blanc, où le bombardement redouble d’intensité, la veille, démolissant les rails et le poste téléphonique que l’on avait construit –

 page 73 – il a fallu presque deux heures pour y aller en passant par Guyancourt et la gare de Bouffigneureux. Le 2è peloton travaille dans les carrières ou sur la voie vers Commercy, point moins dangereux. Temps absolument déplorable, à 10 heures on nous envoie à la soupe, c’est à dire, manger une petite boite de singe pour deux vu le bombardement qui commence, alors il a fallu tous se sauver bien plus loin dans les bois et à midi et demi on nous a fait rentrer au camp, le travail étant impossible vu les obus de tous calibres qui pleuvaient –

page 74 – J’oubliais de dire que le poste en question a été détruit la veille au soir ainsi qu’un autre abri à côté par deux obus de 210 qui ont tombé dessus, tuant trois artilleurs dans l’un et deux autres soldats dans l’autre, un caporal a été projeté dans un sapin à 6 mètres, complètement déchiqueté, nous travaillons à démolir les restes de ces abris pour les refaire quand l’on nous a renvoyés….. /…

 

( Note perso : Je m’attache à transcrire textuellement ce passage que le lecteur appréciera, ne changeant ni ponctuation, ni mots, et en respectant l’orthographe, - il n’y a pas de fautes de frappe  )

 

…./…  retour par chemin détournés et par Guyancourt, avons été bombardé de trois obus sans aucun mal. Le 10 : même travail, sans incident, mais j’étais resté de garde au camp, temps absolument froid, -

page 75 - on est toujours sous les tentes sans paille, ni couvertures et mauvaise nourriture, beaucoup de malades par le froid. Des quantités de chevaux qui sont attachés de tous côtés dehors, tous dans un état pitoyable, tous les jours ils en crèvent. Le 2è peloton travaille vers Commercy et est plus en sécurité, il y a aussi du 17è Tal qui travaille avec nous pour l’artillerie, il y a des grosses pièces d’artillerie à côté de notre camp dont les obus pèsent chacun 507 kg, ils tirent à plus de 25 km. Depuis deux jours et deux nuits bombardement extrêmement violent de notre part sur les positions Bôches Berry-au-Bac, surtout le plateau de Craonne, on voit les obus qui éclatent et les incendies. –page 76 – Les Bôches répondent aussi, c’est impossible à décrire, la nuit on ne peut dormir par ce bruit et le temps n’est qu’un feu.

CP 17-22 – 10 avril 1917, Reims bombardé : Charles à Suzanne, Je te dirai que le temps est bien  vilain en ce moment, nous avons beaucoup de misère de toutes les façons, je ne sais pas si l’on se tirera de cela malgré cela je l’espère vivement que l’on ira tous en permission ……..mais je ne sais encore à quand, peut-être à la fin du mois. Je suis sur la colline à côté de Bourancourt, j’ai passé où j’ai été à Guyancourt, Bouffeigneux, Roncy, Levy, Genvilly, Châlons-le-Vergeux  Tous ces pays ont été un peu bombardés, mais ne sont guère abîmés, toutes les plaines sont mouillées. Étant très près du front, c’est ….  de…  fil de fer barbelés et de travaux de défense, malgré cela, ce n’est pas un beau pays, ce n’est rien que des côtes. Je t’embrasse très fort.

 ( la carte est écrite en arc de cercle, comme pour dessiner une colline, çà monte et çà descend,d’où la difficulté de lecture avec une écriture très petite - Charles n’aime pas ce pays de côtes !!!…)

 

11, 12, 13, 14 avril : Continuation du travail sans trop de bombardement, quelques obus de temps à autres. Le 11 et 12, continuation de la lutte d’artillerie avec toujours la même intensité, tous les jours arrivée considérables de troupes, et de toutes armes, tous les pays, les bois, les prairies champs sont remplis de troupes, ou de matériel, il y a aussi un grand nombre de saucisses pour observer l’ennemi, on en aperçoit quelquefois plus de trente, -

page 77 - le pays et les environs en reçoivent quelquefois. Le 11 et 12 où nous travaillons, les Bôches ont envoyé des obus asphyxiants mais nous n’avons pas été inquiétés, on s’est sauvé. Il y a aussi une grande activité dans l’aviation, c’est incalculable le nombre d’avions que l’on voit, on n’y fait même pas attention, sauf les Bôches qui viennent nous rendre visite et que l’on bombarde aujourd’hui 14 on en a descendu un en flammes par mitrailleuses d’avions Français c’est encore un de moins. Temps meilleur ces jours derniers,  

Le 15 repos par une section de chaque peloton, et le 16 même chose pour les autres sections, toujours le même travail, sans incident, quelques obus seulement. –

page 78 – Depuis quelques jours le 1er peloton, dont je fais partie part au travail à 3h40 du matin et revient dès onze et demie du midi, le second peloton part le matin à 6h20 et ne revient le soir qu’à la même heure et mange sur le terrain, il est moins en danger, arrivée d’un nombre considérable de troupes de toutes armées.

Le soir commencement d’attaque d’artillerie d’une intensité inouïe de Berry-au-Bac vers Reims qui a continué toute la nuit et qui était la préparation d’attaque de l’Infanterie. –

page 79 – Le 16 continuation du bombardement et attaque d’Infanterie dès le point du jour, qui dans la journée, suivant des récits à bien marché, on parle l’après-midi de 5000 prisonniers et que l’on a avancé, et que le plateau de Craonne était enlevé, en revenant du travail on a vu plus de 500 prisonniers qui tous paraissaient misérables, tant qu’au point de vue, habillement et physionomie délabrée. Les saucisses des observateurs ont beaucoup avancé signe de progression. Arrivée nouvelle de troupes de toutes armes, surtout de cavalerie, bien équipés en hommes et chevaux, et le moral des troupes est très bon. – page 80 – Pour nous continuation du travail dans les mêmes conditions, impossible à décrire le nombre de troupes.

 

CP 17-23 –  avril 1917, Ligny-en-Barrois-Reffroy : Charles à Suzanne :
Je t’embrasse bien fort ainsi que tes sœurs et ta mère.
( 259è Tal, 6è Cie, SP 181A )

CP 17-24 – 16 avril 1917, Reims-La dernière barricade : Charles à Suzanne : 7 H. Ma chère mignonne, Reçu ton aimable lettre ce soir je te remercie bien, je vois que vous avez été plusieurs jours sans recevoir de mes nouvelles, mais ne vous inquiétez pas en ce moment il y a beaucoup de retard dans les courriers vu les trains de munitions et de matériel, il y a des grosses pièces à côté de nous dont les obus pèsent 507 kg.

La canonnade continue sans relâche depuis deux jours et deux nuits, c’est terrifiant, s’ils pouvaient tuer tous les Bôches, peut-être entends-tu le canon, mais le vent n’y est pas. Je t’embrasse fort ainsi que la famille.

 

16 avril 1917 : Nouvelle offensive sur le front occidental : Les Anglais enlèvent la crête de Vimy, mais ne peuvent déboucher sur la plaine de Douai. Ils ont pris Liévin et sont aux abords de Lens. L'attaque des Français se produit de Soissons à Reims, les premières lignes sont enlevées avec des pertes terribles devant le village de Laffaux, mais les secondes lignes sont à peine entamées. 250 000 Français tués.

Première utilisation des chars d'assaut français

Le JMO du 17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

13 avril 1917 : Le Rgt va bivouaquer : Roncy, Guyencourt, Bouffignereux

23 avril : Le Rgt fait mouvement vers Prouilly, Branscourt, Savigny-sur-Ardres, Poilly, Bouleuse, Méry-Primecy, Treslon et exécute des travaux sous la direction du Génie.

29 mai : quelques mouvements dans les Cies et cantonnements et continuation des travaux.

 

 

Le 17 avril 1917 : la Cie est demandée pour aller travailler à Pontavert, plus de deux heures de marche impossible de passer vu le nombre de troupes, passé par Guyancourt et Roncy. En arrivant à Pontavert bombardement intense, les obus dégringolaient de tous côtés et de tous calibres, chacun se sauvait où il pouvait, il y a eu trois blessés légèrement, c’est un hasard que la Cie s’est tirée aussi. Pas de travail pour nous et d’ailleurs c’était impossible, - page 81 – on devait réparer un pont au canal, alors on nous a ramené au cantonnement par le même chemin en passant par Roncy, on nous envoie des obus, sans mal pour nous, mais tuant deux hommes et blessant plusieurs de différents régiments et tué plusieurs chevaux. Rentré vers 1 heure de l’après-midi. Pontavert se trouve de l’autre côté du canal et de l’Aisne, pays presque entièrement démoli, étant à proximité du plateau de Craonne, les ponts ont été coupés, et il y a des ponts en bois, plusieurs jours et n’étaient pas à leur aise.

Le 18 avril : Travail de la Cie – page 82 – près de Cormicy à 1 km à faire ou à réparer des lignes Décauville sans incidents, pluie toute la journée, deux heures ainsi pour y aller.

Le 19, travail de la Cie 1 peloton à Cormicy, et l’autre à la gare de Génicourt et au Bois Blanc, sans incident.

Le 20, même travail et aux mêmes emplacements sans incidents valables, quelques obus. Tous ces jours continuation de l’offensive avec succès, bombardements effroyables, on a vu beaucoup de prisonniers.

Le 21 avril : à 2 heures du matin départ en permission de 20 jours jusqu’au 12 mai 1917, reparti le 13 mai

 

(Note perso : Grande a été ma surprise de lire cette phrase, je ne m’y attendais pas, nul ne sait si Charles Sainturette en avait été averti, quoiqu’il en soit, cela a du être une grande joie pour lui… et les siens, reprenons le récit, comme je l’ai indiqué avant, il n’y a pas de blanc sur la page…)

 

... pris le train à Jonchery-sur-Vesle à 5 heures du matin – page 83- passé par Fismes, avoir été par Crépy-en-Valois, arrivée à Achères vers 6h30 et reparti le 13 mai, pris le train à Jonchery-sur-Vesles à 5 heures du matin, passé par Fismes, avoir été par Crépy-en-Valois, arrivé à Achères vers 6h30 et reparti à 11h40, arrivé à Beaumont le Roger vers4h30 le 22 mai, …/…

 

( Note : je reporte mot pour mot ses écrits, j’avoue qu’entre répétitions et déroulement du trajet dans le temps que j’ai du mal à suivre, il semble y avoir un manque de cohérence, de la confusion… ou bien il n'a pas tout noté... rien entre le 13 mai et le 6 juin... étrange,  je continue…)

 

4-9 mai : L'offensive reprend pour la conquête du Chemin des Dames, ce plateau ainsi appelé parce qu'il permettait, au XVIIIè siècle, aux filles de Louis XV de gagner leur château des Boves. Elle échoue, est infiniment coûteuse et sera une des causes des mutineries qui éclatent alors dans l'armée française. Ces mutineries, ces refus de monter en ligne vont se poursuivre durant tout le mois.

première semaine de juin : des ouvriers se mettent en grève dans les usines de munitions, les trois-quarts sont des femmes.

 

CP 17-24.2 – 13 mai 1917, Mantes-sur-Seine : Charles à Suzanne : 1 heure d’arrêt ici en attendant le train d’Achères. Tout va bien. Embrasse bien fort tous

CP 17-25 – 14 mai 1917, Paris : Charles à Suzanne : D’Achères je t’envoie cette carte, tout va bien et il y a eu de l’orage toute la nuit et je pense que l’on va encore en avoir aujourd’hui. Bonjour à tous. Tu me répondras si vous avez reçu ces cartes

 

CP 17-26 – 14 mai 1917, Crépy-en-Valois - Porte Sainte Agathe
Charles à Alice :
Je suis de passage dans ce pays, 4H du soir.
On ne sait encore à quelle heure on va partir, il y a plusieurs milliers de permissionnaires.

CP 17-27 – 14 mai 1917, Crépy-en-Valois  Panorama
Charles à Suzanne :
Bonjour, suis en ce pays qui est très beau mais
ne peut sortir, le voyage se passe toujours bien. T’embrasse bien fort.

 

CP 17-28 – 26 mai 1917 : Suzanne à Charles : Mon cher papa, c’est avec plaisir que je t’envoie cette carte pour te donner de mes nouvelles, nous en avons pas reçu aujourd’hui mais j’espère que l’on en aura demain. Bon Papa Sainturette vient demain dîner. Bon Papa Guérin est revenu pour 2 jours mais il souffre beaucoup de son œil. Maman a été à Bernay aujourd’hui pour acheter des habits à Yvonne et à Alice et autre chose Maman et mes sœurs se joignent à moi pour t’embraser

CP 17-29 – 31 mai 1917: Charles à Suzanne : De Trigny mes meilleures amitiés à tous

CP 17-30 – 31 mai 1917, Reims : Charles à Alice : Le temps est toujours très beau, comme travail on se couche à l’ombre, jamais on a été si heureux, ne vous inquiétez pas. Je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille

CP 17-30.2 et 3 –  Reims : 2 cartes sans correspondance : Le Crime de Reims N° 21 et 29

 

CP 17-31 – 2 juin 1917: Charles à Suzanne : De Trigny je t’embrasse bien fort. Amitiés à toute la famille

CP 17-32 – 3 juin 1917, La lettre du Poilu : Charles à Alice : Reçu ta lettre du 31. Je te remercie, je vois que vous êtes retournés en …  Il fait très chaud en ce moment, probable chez vous aussi. Je suis toujours en bonne santé et j’espère que la présente trouvera la famille de même. Bien le bonjour à M. et Mme Leroux de Trigny-Marne. Je vous envoie à tous mes meilleures amitiés. Je vous embrasse bien fort

 

CP 17-33 – 3 juin 1917, Trigny : Charles à Suzanne : Rien de nouveau à vous apprendre, qu’il fait très chaud. Je pense que vous allez bientôt faucher, où je suis on fauche les luzernes et tout le monde travaille. Je vous embrasse bien fort de loin. 20 rue du Ponse Trigny

 

3 juin 1917 : Les combats qui ont repris au Chemin des Dames pour la possession des crêtes ( Froidemont, Hurtebise, Craonne) rendent aux soldats leur ardeur et permettent d'envisager des actions plus vastes sur l'Aisne à l'automne.

7 juin : Les Anglais attaquent le secteur d'Ypres pour dégager la côte de Flandre.

Le JMO du 17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

9 juin 1917 : Mouvements dans les personnels : (...) Caporaux et Soldats des jeunes classes sont versés au D.D de la 46è DI par échange des caporaux et soldats des classes 1896 et plus anciennes.

20 juillet : les travaux et les mouvements continuent, le Lt Cl Quatrehomme est promu Colonel

 

 

…/…  le 6 juin 1917 : Même travail, ordres de ne plus coucher au cantonnements, sauf ceux où il y a de bonnes caves, pourvu qu’il y ai de la place, les civils les premiers, les militaires tout faits pour être tués, alors pas de désignation d’emplacements pour coucher –

page 84 – et se sauve qui peut chacun n’a qu’à se trouver un gîte quelconque, donc pas d’organisation, pour moi de garde aux munitions, route d’Hermonville, bon abri pour coucher, mais on a couché sous les toiles à côté des munitions, dans l’abri on avait peur de ramasser de la vermine, on nous fait nettoyer les logements, c’est toujours bon pour les soldats, les officiers couchent dans des bons lits, et ce n’est pas la même guerre pour eux.

 

CP 17-35 – 10 juin 1917, Aix-Noulette  Le Château

7juin : Même travail toujours à ne rien faire, à charger quelques pierres, charger ou décharger des munitions quand il y en a, mais pas souvent, coucher dans les grandes carrières, route de Prouilly, très froides, pas retourné le lendemain, une quarantaine de civils en partie femmes et jeunes filles, et jeunes soldats, quelle cohue.

CP 17-34 – 8 juin 1917: Suzanne à Charles : Cher Papa, c’est avec plaisir que l’on a reçu de tes nouvelles jeudi, je vais toujours à l’école avec Alice. Je dirai à Maman mardi qu’elle m’achète une carte pour t’envoyer. Morin est venu mercredi avec Mme Morin pour chercher deux cochons et il a bu un coup de cidre et du café avec moi, avant qu’il s’en aille, il m’a dit de te souhaiter le bonjour pour toi. Ta petite fille chérie qui t’embrasse bien fort. ( 259è Tal, 2è Cie SP   )

 

Le 8 juin, même travail, sans incidents, coucher dans une sape dans une tranchée, toutes ces nuits les avions viennent jeter des bombes sur le pays, ou baraquements voisins, temps très chaud, on a vu descendre deux avions Bôches.

9, 10, 11, 12 juin : Même travail, presque toujours couché ou assis sur l’herbe, orages assez violents presque tous les jours ou nuits toujours bombes d’avions. – page 86 -

CP 17-35 – 10 juin 1917, Aix-Noulette P. de C. : Charles à Suzanne :Tu embrasses toute la famille pour moi. Et le bonjour aux Domestiques et aux amis. Un poilu qui t’embrasse de loin de Trigny Marne

 

Le 11, 3 bombes près de la ligne de chemin de fer à droite de Muizon tuant 10 artilleurs, canonnade sur le front violente par intervalles, mais certains jours étant plus calmes, mais l’activité de l’artillerie reprend en ce moment, grande activité aussi de l’aviation, les nôtres descendre ou désempare beaucoup d’avions Bôches. Tout cet aviation évolue à des hauteurs vertigineuses 4 à 500 mètres plus haut que les nuages, on entend que le ronflement des moteurs et des mitrailleuses. État major du 7è Corps d’Armée avec télégraphistes, ambulances, etc. Pays d’officiers et de jeunes Soldats embusqués, -

page 87 – ce pays est Bôche paraît-il faisant commerce de vins avec l’Allemagne, n’ont pas souffert de l’invasion, et n’ayant jamais été bombardés, ce soir on a des ordres de coucher au cantonnement, comment peut-il savoir que l’on sera en sécurité, ce n’est pas à comprendre, ou bien ne veut rien dire. Le pays est très riche en vignoble et bien cultivé quelques luzernes magnifiques et quelques blés, pays de petits propriétaires, très aisés, et de bons travailleurs, tout le monde travaille beaucoup, et sont tout à fait inconnus, très pittoresque et belle vue sur la vallée jusqu’à Reims, chemin de fer, rivière la Vesle, beau panorama. – page 88 - A  la Cie nouveaux ordres pour deuxième permission de compensation aux Soldats mobilisés avant la classe, mais à leur tour réel de permission.

 

13 juin 1917 : les premiers contingents américains, commandés par Pershing, débarquent à Boulogne.

Juillet : Extinction des mutineries.

 

CP 17-36 – 13 juin 1917 : Charles à Suzanne : De Trigny, mes meilleures amitiés à toute la famille, et t’embrasse bien fort

13, 14, 15 juin : même travail, et rien de nouveau que continuation des tirs d’avions et d’artillerie, très fortes chaleur, on loge toujours dans des souterrains. 1ère et 4ème Cie revenus aux convois de Muizon.

Le 16, pour moi de garde aux munitions, la 1ère section s’en va à Muizon en subsistance la 1ère pour travailler aux munitions à la gare de la 2è section de notre Cie a été travailler. Toujours même travail l’autre côté de Châlons-sur-Vesle également au dépôt de munitions, j’ai été relevé de garde ce soir à 9 heures. – page 89

Le 17 la 2è section s’en va cantonner dans des baraquements entre Châlons-sur-Vesle et Thenay à peu de distance du dépôt de munitions dans un bois de sapins, comme partout rempli de troupes, partis à 6 heures du matin, nettoyage du cantonnement, et repos l’après-midi, forte chaleur, les deux autres sections sont restées à Trigny, situation toujours pareille, on approche de Reims, que l’on aperçoit très loin à l’œil nu, peut-être à 5 ou 6 km à vol d’oiseau.

CP 17-37 – 18 juin 1917 : Charles à Suzanne : Merci de ton aimable carte, je suis toujours en bonne santé et espère que la présente trouvera toute la famille de même. Mes meilleures amitiés de Châlons-sur-Vesle. Je t’embrasse bien fort.

18, 19, 20 juin : même travail, rien de particulier, où nous sommes, cela s’appelle le Camp de Perdigaille.page 90

CP 17-38 – 21 juin 1917, accident de l’Usine Renault à Billancourt le 13 juin 1917 : Leroux à Charles : Cher Camarade, merci de ta 2è lettre, j’arrive dimanche à la Compagnie. Au sujet de la permission que tu m’a indiqué, cela était trop tard pour aller à la place , quel malheur que la permission est finie, je commence à avoir le cafard sérieusement, je pense que la compagnie est toujours au même endroit. Je t’envoie la catastrophe de l’usine Renault, ma famille te donne le bonjour. Je te donne une bonne poignée de main. Leroux

 

Le 21 juin, Départ en permission de 20 jours (mobilisé) à Muizon, gare d’arrivée Beaumont-le-Roger mais reparti que le 14 juillet, le matin par le train de 2 heures 53. le matin passé par Achères, .../../

 

CP 17-39 – 14 juillet 1917, Achères  La Gare
Charles à Suzanne :
Je t’embrasse d’Achères,
le voyage se passe bien, le temps est beaucoup orageux

CP 17-40 – 14 juillet 1917, Achères Rue Colfinière
Charles à Alice :
Je suis bien arrivé à Achères à 6 h 30 ce matin,
dois repartir pour Crépy-en-Valois à 8h40. Je t’embrasse bien fort

 

CP 17-40.1 – 14 juillet 1917, Paris : Charles à Aline , ( Carte détériorée ) Tu vois que je n’oublie pas de vous écrire. Le voyage se continue dans de bonnes conditions … /… arrivé … soir à notre Cie… Je t’embrasse bien fort

 

.../... Crépy-en-Valois et Villers-Cotterets, nouvelle gare régulatrice pour le retour des permissionnaires, arrivé à Muizon, le soir à 7 heures, et au cantonnement à 7h30. Le voyage s’est bien passé dans de bonnes conditions même avec beaucoup de chaleur dans les trains, retrouvé les camarades au même Camp de Perdrigaille et faisant toujours le même travail, -

page 91 -ils avaient eu repos l’après-midi pour fêter le 14 juillet et en avais profité, car ils ne pensaient pas à la guerre, à côté au 8è Cuirassiers, il y a grand concert ou j’ai été aussi jusqu’à onze heures du soir. Le 15, Dimanche Repos, j’ai été a Trigny, porter ma permission au bureau, et on m’a demander des certificats pour les pères de 4 enfants vivants, il y en a qui ont été reversés au 4è bataillon de la classe 90-16. Reprise du travail toujours dans les mêmes conditions, on travaille avec le 9è Rgt d’artillerie lourde.

17, 18, 19, 20 juillet 1917 Même travail, et on garde entre deux, on est pas malheureux, mais on s’ennuie quand même –

page 92 – La nourriture s’est beaucoup améliorée depuis le 1er juillet, on a suffisamment, et mieux faite, le pain est aussi d’assez bonne qualité. Pendant cette période le temps a été aux orages, ou pluvieux, ce qui aura beaucoup dérangé pour la fenaison, il y a toujours de violentes actions d’artillerie, sur le front du côté de Craonne et Reims, surtout le 17, 18, 19. Où nous sommes c’est tranquille. Il y a  beaucoup de régiments au repos à côté de nous, le 8è Cuirassiers, le 23è Zouaves, le 333è d’Infanterie, et bien d’autres, c’est en partie tous des jeunes ne dépassant pas les 30 ans. Depuis que je suis rentré toutes les troupes sont de bonne humeur – page 93 – on entend chanter jour et nuit car ils profitent d’un repos complet et s’amusent.

CP 17-41 – 21 juillet 1917 : Charles à Alice : (carte détériorée ) je suis toujours en bonne santé….. Aujourd’hui je me repose ainsi que je te le disais dans ma carte d’hier. Il fait un temps magnifique et très chaud. J’espère que vous allez en profiter pour finir de faner et cela va faire mûrir les blés et je voudrais bien que l’on nous renvoie pour faire la moisson avec vous. Enfin, espérons toujours. Je t’embrasse bien fort ainsi que Suzanne et ta mère.

 

21, 22 juillet Toujours même travail, la nuit plusieurs avions Bôches ont circulé sur nos cantonnements et la contrée, sans causer d’accidents, nos canons et mitrailleuses les ont bombardés avec violence, mais l’on ne sait si ont été atteints. Dans la journée du 22 les Bôches ont bombardé les cantonnements à côté de nous et la route, et envoyé des obus fusants sur la saucisse de Châlons-sur-Vesle, près de nous sans l’atteindre, il n’y a aucun dégâts, ni accidents sur le front grande activité d’artillerie. – page 94

CP 17-42 – 23 juillet 1917, Reims : Charles à sa Femme Alice, de Châlons-sur-Vesle, pas reçu de nouvelles aujourd’hui de la famille, j’ai porté hier soir mon certificat au bureau et l’on m’a dit de le conserver jusqu’où ils en auront besoin. Je ne crois pas que l’on nous envoie au bataillon des 90, car, ils vont se trouver libérés prochainement. Je ne crois pas que nous serons libérés avant le commencement de septembre à condition toujours que ce projet ne sois pas suspendu. Toute la nuit, il a passé des avions boches sur nous, ils n’ont pas occasionné de dégâts de notre côté, nous ne sommes pas loin, on les entendait bien et nos canons et mitrailleuses tiraient dessus sans arrêt. Aujourd’hui, nous avons été un peu bombardés sans accident. Je suis encore de garde ce soir jusqu’à demain matin 5H et repos la journée. Je t’embrasse bien fort.

 

CP 17-43 – 23 juillet 1917, Reims : Charles à Suzanne : Je te dirai que je suis toujours en bonne santé et espère que la présente trouvera toute la famille de même. Il fait beau temps en ce moment et très chaud, cela va bien faire pour le fourrage. J’attends de vos nouvelles demain. Je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille.

Le 23, 24 toujours la même chose, sans évènements notoires, terrible canonnade du côté de Craonne et de Moronvilliers et Brimcourt. Toujours beau temps et très chaud, toujours beaucoup de troupes où nous sommes et grande activité de tous les services de l’armée, grand nombre de jeunes embusqués dans certaines formations, c’est toujours pareil.

CP 17-44 – 24 juillet 1917, Courmelois : Charles à Suzanne : Du Camp de Perdrigaille, je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille et bonjour à Emile et Drouet et à Morin et sa femme s’il est en permission

 

25 juillet, Même travail, Beau temps et chaleur, violentes actions d’artillerie sur côté de Craonne, Brimcourt et Monvilliers. Explosion d’un dépôt de grenades incendiaires à Châlons-sur-Vesle, le soir nous allions nous promener à Chenay, moi et mon ami Durand, lorsque nous avons aperçu de la fumée –

 page 95 – du côté de Châlons-sur-Vesle, nous avons été voir, et c’était dans la vallon qui va à Chenay où il y avait cet incendie, on a vu tout c’était des poudres, cela faisait comme un feu d’artifice, nous nous sommes assis sur le côté à deux cents mètres environ, lorsque une formidable explosion s’est produit en jetant en l’air des projectiles de la terre, cailloux, les projectiles qui  étaient des grenades ont été lancés dans la direction de nos cantonnements, à plus d’un km y mettant le feu, ainsi que dans la campagne, vite éteint par les Soldats qui ont été tous surpris de tout cela ne s’y attendant pas, -

page 96 - il y a eu huit blessés qui étaient près de l’incendie, tant qu’à nous nous nous sommes sauvés précipitamment dans un chemin creux de crainte que cela recommence, un avion qui survolait l’incendie a été englouti sans accident dans la fumée, et n’a eu aucun mal.

Le 26 juillet 1917 De garde la nuit du 25 au 26, rien de nouveau, violente canonnade du côté de Craonne.

 

La suite :

 

La seconde moitié de la  page 96 du carnet de campagne du Caporal Charles Sainturette est restée blanche ainsi que la suivante. Celle d’après, la 98 est écrite, et jusqu’à la dernière la 181, mais les textes sont tout autres.

 

Depuis ma dernière note – 6 juin 1917 – J’ai tenu a retranscrire exactement le récit, j’ai ressenti un moment de détresse ( à demi cachée ) , visible dans l’écriture qui semblait plus nerveuse et avec un passage pendant lequel Charles ne pouvait même plus s’appliquer au niveau de l’orthographe, tout semble rétabli à partir du 20 juillet, mais au fait, quand le 15 juillet il porte sa permission au bureau, et qu’on lui demande un certificat pour les pères qui ont 4 enfants vivants… que cela peut-il bien vouloir dire ? et surtout, à quoi peut-il bien penser ? Mieux vaut ne pas y penser et surtout ne pas avoir de faux espoirs… Demain il faut continuer le travail…  Charles Sainturette est papa de Yvonne en 1900, Hélène en 1901, Alice en 1903 et Suzanne en 1908. Son épouse Aline s’occupe du travail de la ferme, vaches, cultures, semis, récoltes, fenaison, moisson, et les pommes à cidre à ramasser en saison, il doit bien y avoir un ou deux domestiques, mais rien ne peut combler l’absence d’un père ou d’un mari parti à la guerre

 

Les textes contenus dans les autres pages du carnet du Caporal Charles Sainturette n’ont plus rien à voir avec le récit de sa campagne, ce sont des poésies, ou des chansons pour penser un instant à autre chose que la guerre.

 

Mais certains textes sont écrits bien plus tard, pour preuve : la chanson ayant pour titre :

M Paul Deschanel, 1 Refrain et 4 couplets, relatant sa mésaventure en date du 24 mai 1920 :

M Paul Deschanel - Président de la République - sujet au Syndrome d'Elpénor tombe en pyjama du train présidentiel près de Montargis...

 

CP 17-45 – 26 juillet 1917, Guetteurs, secteur de Prosnes : Charles à Suzanne : C’est avec plaisir que je viens de recevoir de tes bonnes nouvelles, je te remercie bien, je vois que vous recevez bien mal mes lettres, cela n’en gagne pas. Le temps où je suis est très beau et peut-être que chez vous c’est de même, cela va bien faire pour votre fanage et les blés vont commencer aussi à mûrir, je suis toujours en bonne santé, j’espère que vous êtes de même. Je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille, et bonjour aux domestiques

CP 17-46 – 28 juillet 1917, Reims : Charles à Alice, Reçu ta lettre et te remercie, je vois que vous n’avez pas beaucoup de mes nouvelles et pourtant je vous écris tous les jours. Le temps est toujours très beau et très chaud. Hier, il est arrivé 50hommes de renfort de la réserve active mais tous sont pères de 4 enfants et ont eu plusieurs frères tués à l’ennemi, il est toujours question que nous autres pères de 4 enfants allions au 9è Tal pour la fin du mois. Je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille

 

31 juillet 1917 : Bataille des Flandres. Les Vè et IIè armées britanniques et la 1ère armée française attaquent vers Dixmude en direction d'Ostende et de Bruges sur le canal de l'Yser, cette troisième bataille d'Ypres s'achèvera le 10 novembre 1917.

Le JMO du 17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

31 juillet : 154 S/Officiers, caporaux et soldats des classes 1902 et plus anciennes, pères de 4 enfants, veufs de 3 enfants et 3 frères tués passent au 9è RIT, 2è Bat, Division du Général Cdt la 5è Armée.( et ainsi de suite)

2 août 1917 : Le 3è Bat est retiré du Régiment et est affecté comme réserve à la 45è Div Infanterie

 

 

Charles est au 9è Tal... 7è Cie 

 

La Fiche Matricule de Charles Sainturette nous donne son parcours militaire

Passé au 9è Tal d'Inf le 31 juillet 1917

 

CP 17-47 – 1er août 1917, Verneuil Marne : Charles à Alice, Encore une nouvelle adresse, Attention, Bien le bonjour à tous ( 9è Tal, 7è Cie, SP223) donc 2è Bataillon

( Il n'y a pas eu de bureau de payeur avec ce numéro.

Le secteur postal n°223 fut créé le 14 janvier 1917 pour desservir les éléments stabilisés
de la cinquième armée à Reims avant d'être supprimé le 19 février 1919. )

 

 

CP 17-48 – 2 août 1917, Verneuil Marne : Charles à Suzanne (Renée), De ce pays je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille ( 9è Tal, 7è Cie, SP223) attention à la nouvelle adresse.

CP 17-49 – 5 août 1917, Verneuil Marne : Charles à Aline, Rien de nouveau à t’apprendre, que nous ne recevons pas de lettres et seront encore peut-être plusieurs jours sans en recevoir, il y a mauvaise volonté, du moment que c’est le même secteur il pourrait bien se faire que cela se passe mal ! Chacun ayant besoin de ses correspondances. Quel temps pitoyable depuis quelques jours. Je t’embrasse bien fort ( 9è Tal, 7è Cie, SP223)

CP 17-50 – 6 août 1917, Verneuil, Pont de Try  : Charles à Alice, J’ai été me promener hier soir sur ce pont à quelques cent mètres d’où nous sommes. Reçu ta carte et te remercie. Amitiés à toute la famille que j’embrasse avec toi bien fort ( 9è Tal, 7è Cie, SP223)

 

CP 17-51 – 15 août 1917, Le Crime de Reims : Charles à Alice, Mes meilleures amitiés et vous embrasse bien fort et Bonjour aux amis ( 9è Tal, 7è Cie, SP223)

 

CP 17-52 – 16 août 1917, Verneuil, La Mairie : Charles à Suzanne (Renée), Bien le bonjour à toute la famille, je passe tous les jours devant cette mairie. Bonjour aux domestiques ( 9è Tal, 7è Cie, SP223)

 

CP 17-53 – 19 août 1917, Le Crime de Reims : Charles à Alice, Reçu ta lettre avec plaisir et que je fais réponse de suite pour te remercier du billet qui était dedans et pour te dire que je vais toujours bien et espère que toute la famille est de même. Je vois que votre moisson marche assez bien, je pense que vous allez être fatigués. Je pense aussi que tu fais toujours la cuisine et j’espère bientôt aller en manger. Bonjour aux amis et t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille ( 9è Tal, 7è Cie, SP223)

CP 17-54 – 19 août 1917, Verneuil Marne : Charles à Suzanne (Renée), Reçu ta lettre ainsi que celle d’Hélène et leur contenu, je vous remercie, je vais vous écrire à midi. Je t’embrasse de tout cœur  ( 9è Tal, 7è Cie, SP223)

 

   

CP 17-49 – 5 août 1917, Verneuil Marne  La gare

 

 

9è Rég Infanterie territoriale, en 1914, casernement à Soissons, 6è Région militaire,
3 bataillons puis 2 en juin 1918.

 

Le JMO du 9è Régiment d'Infanterie Territoriale, 2è Bataillon, 3 août 1914 - 1 er janvier 1919

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_774_013/viewer.html

 

15 juillet 1917 : (Im 31)... 98 militaires sont dirigés sur leurs dépôts régionaux comme agriculteurs de la classe 1890

18 aout 1917 : Le 3è Bat du 23è RIT est dissous. Les 2 premiers sont recomplétés et le surplus est versé aux 5è, 47è,  67è, 120è, et 9è RIT

du 21 août au 21 septembre 1917 : (Im 32) ...  aucune mention portée durant cette période, ligne blanche...

 

La classe 1891 bénéficiera-t-elle du même traitement quelle celle de 1890 un mois auparavant ?

 

31 août 1917 : Travaux de ballastage à Bouleuse

16 juin 1918 : le 1er Bat est dissous

1er janv 1919 : Le 2è Bataillon du 9è Tal est dissous

 

Le JMO du 17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

21 août 1917 : Le régiment est dissous. Répartition des effectifs :

La CHR est dissoute. Le 1er Bat devient bataillon de travailleurs à 4  Cies de 250 hommes.

Le 2è Bat devient le bataillon des pionniers de la 45è DI jusqu'en nov 1918

Le Drapeau du Régiment sera renvoyé au dépôt. ( situé à Bernay)

Le Colonel Cpmmandant les Troupes d'Étapes cite le 17è Régiment Territorial d'Infanterie à l'Ordre des Troupes d'Étapes (Citation équivalente à l'Ordre du Régiment)

JMO clos le 21 août 1917 par le Colonel Quatrehomme.

 

Fin du JMO du 17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay

 Journal intégral de Marche et des Opérations du 1er janvier 1917 au 21 août  1917

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_776_008/viewer.html

20 août-3 septembre 1917 : Pour améliorer les positions françaises autour de Verdun, la général Fayolles lance une série d'opérations qui aboutissent, malgré l'emploi de l'ypérite par les adversaires, à la prise du Mort-Homme et de la cote 304 sur la rive gauche de la Meuse, le bois des Chaumes et des Caurières sur la rive droite.

 

CP 17-55 – 22 août 1917 : Suzanne à Charles, Cher père, Je fais réponse à ta carte qui me fait plaisir de recevoir des bonnes nouvelles , où tu me dis que tu as reçu ma lettre et celle d’Hélène ou il y avait un billet de 5 F. Toute le famille va bien et j’espère que la présente te trouvera de même. Maman et mes sœurs se joignent à moi pour t’embrasser. Le blé est fini de faucher et mis debout.  Ta petite fille chérie qui t’aime et qui pense toujours à toi. ( 9è Tal, 7è Cie, SP223 )

CP 17-56 – 23 août 1917, Le Crime de Reims : Charles à Aline, Rien de nouveau, meilleures amitiés

CP 17-57 – 23 août 1917, Reims : Charles à Suzanne (Renée), Pas reçu de nouvelles aujourd’hui, je t’embrasse bien fort

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CP 17-58 – 2 sept 1917, Elbeuf, le pont supendu : Gablet à Charles Sainturette, Caporal au 9è Tal, 7è Cie, 8è Escouade, Secteur 223 :  St Aubin-Jouxte Boulleng le 2 sept, Cher Caporal, Je t’envoie deux mots pour te faire savoir que je suis rentré en bonne santé, et je désire que ma carte te trouvera de même. Je te dirais que j’ai pris mon travail en arrivant et je t’assure que çà ne m’a pas semblé drôle. Seulement que la vie est beaucoup plus meilleure quand on est dans sa famille. Bien le bonjour aux camarades de l’escouade pour moi, et toi je t’envoie une cordiale poignée de main. Ton ami  Gablet.

 

Dernier document d’archives en ma possession concernant Charles Sainturette… Cette carte lui a été envoyée par un de ses camarades d'escouade, il n'était donc pas démobilisé début septembre... car, de toute évidence, il a reçu la carte de son ami Gablet, et il l'a ramenée dans ses bagages, mais cela ne saurait tarder...  

 

 

Fin de correspondance

 

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a       Rédaction en cours

Carte Postale Elbeuf

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Après une recherche sur Généanet restée infructueuse pendant plusieurs années, j'ai pu identifier Alphonse Gablet et faire sa généalogie : Alphonse "Gaston" GABLET 

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Alphonse "Gaston" GABLET

 

AD14- Registres Matricule - Table Lisieux Classe 1892 -
https://archives.calvados.fr/ark:/52329/v5m4nwx7h2zl/2424e37f-8c7b-4adb-9fba-6047361fddce

GABLET Alphonse Gaston, Mle 195 -
Sa fiche matricule nous renseigne : Incorporé au 5è RI le 16 sept 1893, il est libéré le 29 sept 1896 et se retire à La Chapelle Yvon. (Notons au passage qu'il est marié le 5 juillet 1890 avec Juliette Dangard à La Chapelle Yvon)
Le 30 janvier 1899, il est à Saint Désir de Lisieux, et en  août 1899, il est au Hameau des Hauts Fourneaux à Saint Aubin Jouxte Boulleng ( devenu Saint Aubin les Elbeuf )
Le 3 avril 1903, il habite Rue des Hauts Fourneaux toujours à Saint Aubin Jouxte Boulleng. ( cette mention correspond probablement à la déclaration de naissance de Gaston son 3è enfant)

Il va accomplir une 2è période d'exercices au 74è RI du 6 juin au 3 juillet 1904 et passera dans l'armée Territoriale le 1er octobre 1906. - Une note indique : ( petites différences dans les dates...)
Passé dans l'armée Territoriale le 6 juin 1906 date de la naissance de son 4è enfant et affecté à la plus ancienne classe de l'armée Tle ( cl 1891)

Campagne contre l'Allemagne du 5 sept 1914 au 30 oct 1914
et du 15 janvier 1915 au 18 août 1917 -  et du 19 mars 1918 au 8 oct 1918 -

Affecté au 22è Territorial, Rappelé à l'activité par suite de mobilisation générale le 1er août 1914,
arrivé au corps le 5 sept 1914, renvoyé dans ses foyers le 3 octobre 1914.
Rappelé et arrivé au corps le 15 janvier 1915
Passé au 17è Tal d'Inf le 31 janvier 1917 -

Alphonse Gaston GABLET est passé le 31 juillet 1917 au 9è Reg Tal Inf -
A été dispensé d'exercice dans la Territoriale ( Sapeur Pompier)

Nous constatons que les dates sont identiques à celles de Charles Sainturette, étaient-ils déjà ensemble au 17è Regiment d'Infanterie Territoriale ? difficile à dire sans preuves, mais c'est possible.. pour ce qui est du 9è Tal, on peut l'affirmer puisqu'ils sont dans la même escouade jusqu'au 18 août 1917... )
Alphonse Gablet revient chez lui dans les jours suivants et envoie une carte à Charles Sainturette le 2 septembre 1917.
Mais ce n'est pas tout à fait terminé pour lui car il repartira du 19 mars 1918 au 8 oct 1918 -

Alphonse Gaston GABLET est en sursis d'appel du 19 août 1917 au 19 mars 1918 -
Rentré au corps le 19 mars 1918 jusqu'au 8 octobre 1918 (probablement toujours au 9è Tal , et au 2è bataillon... car le 1er est déjà dissous, nous ne connaissons pas la Compagnie )-
Passé au 5è Génie le 9 octobre 1918 et libéré


https://archives.calvados.fr/ark:/52329/7m1g43qkstzr/66fb5b60-0ae2-4da1-8898-1d8c0d137486 --

Sans aucun doute, c'est bien Alphonse Gaston GABLET qui a envoyé la carte et nous savons qu'il avait QUATRE enfants vivants en 1906

 

A ce propos, le JMO du 9è RIT nous dit :

9è Rég Infanterie territoriale, en 1914, casernement à Soissons, 6è Région militaire, 3 bataillons puis 2 en juin 1918.
 
Le JMO du 9è Régiment d'Infanterie Territoriale, 2è Bataillon, 3 août 1914 - 1 er janvier 1919
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_774_013/viewer.html
 
15 juillet 1917 : (Im 31)... 98 militaires sont dirigés sur leurs dépôts régionaux comme agriculteurs de la classe 1890
18 aout 1917 : Le 3è Bat du 23è RIT est dissous. Les 2 premiers sont recomplétés et le surplus est versé aux 5è, 47è,  67è, 120è, et 9è RIT
31 août 1917 : Travaux de ballastage à Bouleuse

16 juin 1918 : le 1er Bat est dissous

 

Le 1er avril 1918, le 2è Bataillon du 9è est employé au service des routes, autour de Verneuil dans la Marne. Il embarque le 19 avril 1918 à 19h à la gare de Dormans et débarque le 21 avril à Doullens dans la Somme.
Le Bataillon embarque le 28 juin en gare de Candas pour se rendre à Nanteuil le Haudoin.
Le 12 octobre, l'Etat Major quitte Emmeville pour aller cantonner à Béthisy Saint Pierre Oise.
Le 9 novembre 1918, le bataillon reçoit l'ordre d'embarquer à Soissons pour se rendre à Nancy.
Le 1er janvier 1919, le 2è bataillon du 9è RIT est dissous

Pendant ce temps, le 17è RIT est dissous le 21 août 1917 -

 

 

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Carte Postale Elbeuf

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Charles Sainturette était Maire du Noyer-en-Ouche quand il fut mobilisé. Il siègera de nouveau au Conseil Municipal le 15 sept 1917.

Ses compagnons : Louis Beaudoin le 6 août 1919, Arthur Vallée le 11 déc 1919 - ce dernier ayant participé aux élections municipales qui se sont déroulées les 30 novembre et 7 décembre 1919. Arsène Piéton ne figure pas.

Charles Sainturette fut réélu Maire de Noyer-en-Ouche le 11 décembre 1919.

 

La Fiche Matricule de Charles Sainturette nous donne son parcours militaire

Détaché le 7 sept 1917 jusqu'à nouvel ordre comme agriculteur propriétaire à Noyer en Ouche, DM 16589 du 29 juillet 1917

 

Passé au 18è Tal d'Inf le 10 nov 1917 (DM 24416 du 28 oct 1917)

 

 

sur le site Mémoires des Hommes (ouverture d'une nouvelle fenêtre)

ATTENTION : voir le fonctionnement du nouveau site

Mémoire des Hommes - Le nouveau site Internet - SGA MdH -

les liens de l'ancien site ne fonctionnent plus

 

La Fiche Matricule complète de Charles Sainturette -

Mle 270 au recrutement de Bernay - Mle N° 4608 au corps du 28è Reg Infant

nous donne son parcours militaire

 

Afectations :

1892 : Ajourné, affecté dans l'active au 28è Reg Infant

Réserve : Infant Bernay-Paris

Territoriale et réserve : 17è RIT, 19è RIT, 223è RIT, 259è RIT, 9è RIT, 18è RIT

 

Le 28è Régiment d'Infanterie : En 1914, Casernement Evreux et Paris (Fort de St Denis, Fort de Stains, Fort de Montmorency, Fort de Monlignon, Fort de Domont ) 11è Brigade d'Infanterie, 6è Division d'Infanterie, 3è Corps d'Armée. En 1914, le 28è RI est constitué de 3 Bataillons et appartient à la 6è Dision d'aout 1914 à nov 1918 - (Réf : http://www.chtimiste.com/ - Bouton Régiments)

 

Le 28è Régiment d'Infanterie JMO du 6 aout 1914 au 10 février 1915 :

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_603_001/viewer.html

Le 28è Régiment d'Infanterie JMO du 11 février au 26 mai 1915 :

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_603_002/viewer.html

Le 28è Régiment d'Infanterie JMO du 27 mai au 1er oct 1915 :

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_603_003/viewer.html

Le 28è Régiment d'Infanterie JMO du 1er oct 1915 au 29 fév 1916 :

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_603_004/viewer.html

Le 28è Régiment d'Infanterie JMO du 1er mars au 31 juillet 1916 :

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_603_005/viewer.html

Le 28è Régiment d'Infanterie JMO du 1er août 1916 au 7 août 1917 :

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_603_006/viewer.html

Le 28è Régiment d'Infanterie JMO du 8 août 1917 au 20 avril 1918 :

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_603_007/viewer.html

Le 28è Régiment d'Infanterie JMO du 21 avril 1918 au 30 sept 1918 :

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_603_008/viewer.html

Le 28è Régiment d'Infanterie JMO du 1er oct 1918 au 1er 1919 :

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_603_009/viewer.html

 

Parcours :

Active 1893 : , Parti en détachement le 14 nov 1893. Mle N° 4608 au corps du 28è Reg Infant, soldat 2è Classe.

Caporal le 1er octobre 1894.Envoyé le 8 nov en disponibilité en attendant son passage dans la réserve qui aura lieu le 1er nov 1895.

Réserve : 22 août au 18 sept 1898 : 1ère période au 24è Regt Infant à Bernay, et

2è période au 24è Regt Infant à Bernay du 24 fév au 23 mars 1902

passe dans la Territoriale le 1er nov 1905

23 sept au 5 oct 1907 : Période d'exercices au 17è Regt Infant Tale de Bernay

Passe dans l'armée territoriale le 20 déc 1911

 

Rappelé à l'activité ( Mobilisation Générale ) le 1er août 1914 (GVC).

Renvoyé dans ses foyers le 6 sept 1914. Rappelé à l'activité le 25 oct 1914.

Passé au 19è Tal d'Infant le 16 janv 1915.

Passé au 229è Tal le 22 avril 1916, (Décision du Général commandant la 3è Région du 18 avril 1916)

Passé au 259è Tal d'Infant le 23 nov 1916

passé au 9è tal d'Inf le 31 juillet 1917

Détaché le 7 sept 1917 jusqu'à nouvel ordre comme agriculteur propriétaire à Noyer en Ouche, DM 16589 du 29 juillet 1917

 

Passé au 18è Tal d'Inf le 10 nov 1917 (DM 24416 du 28 oct 1917)

 

Libéré du service militaire le 20 déc 1918

 

Campagne contre l'Allemagne du 2 août 1914 au 6 sept 1914 et du

25 oct 1914 au 7 sept 1917

 

 

A posteriori, un doute subsiste sur la véritable personne qui a écrit ce carnet... si ce n'est Charles, c'est Hélène, sa fille, qui avait pour mission. ; par des petits papiers E-D-T ; de réaliser ce travail...

2014 : Centenaire de la Grande Guerre, désirant rendre hommage aux hommes qui ont été mobilisés et se souvenir de ceux qui sont morts, j'ai monté une exposition qui m'a amené à lire et relire de nombreux documents, notamment les correspondances que Charles échangeait avec sa famille et ses amis.

 

Nous avons maintenant la certitude que le carnet a été écrit par sa fille Hélène, et que c'était le seul, il n'y en avait pas avant. En effet l'écriture ressemble vraiment à la sienne en rapprochant d'autres correspondances, et est différente de celle de son père Charles, ensuite il est aisé de comprendre les circonstances qui ont contribué à cette décision.

 

Nous les devinons dans les correspondances, et particulièrement dans la lettre du 1er juin 1916 - LTR 16-16  1er juin : Charles à Hélène  :  Charles est dans une situation très compliquée, il est caporal responsable d'une escouade, et l'activité militaire est intense, il attend sa permission depuis longtemps ainsi que son changement d'affectation, il faut absolument qu'il fasse partir cette lettre qu'il est obligé de faire écrire par un de ses hommes et qui sera postée à Bislée en allant chercher des munitions.

Enfin, la bonne nouvelle arrive, permission et départ pour formation au Fusil Mitrailleur. Nous remarquons que Charles ne se prive pas de donner des indices dans ses lettres. Ainsi, si par malheur, cette lettre était la dernière, la famille pouvait situer approximativement l'endroit de sa disparition...

 

Charles arrive en permission à la maison, mais il devra repartir... il n'a pas le choix... il sait ce qu'il peut arriver, la guerre n'est pas finie, en reviendra-t-il ? Il a déjà vu beaucoup d'hommes qui ont été tués, et il n'en est pas à l'abri... alors, dans cette éventualité, il s'organise en demandant à sa fille Hélène d'écrire son Emploi du Temps sur un carnet à partir des petits mots qu'il joindra dans les correspondances avec les siens. Nous en avons la ferme certitude par la  petite feuille E-d-T,  qui donne l’emploi du temps du 2 au 11 octobre 1916 - avec la mention pour remettre à Hélène -    Charles tenait à ce que l'on sache ce qu'il vivait et surtout que l'on s'en souvienne. 

 

De plus Charles envoyait des cartes postales à sa dernière fille, Suzanne Renée, pour sa collection, comme par exemple : CP 17-9 –  8 fév 1917, Château-Thierry : Charles à Suzanne   , nous devinons comment un père avait l'art de motiver ses enfants en les rassurant, d'une manière ludique pour qu'ils puissent garder trace de ce qu'il a vécu... enfin... c'est une manière de voir de nos jours, mais il est plus probable, que du fond de son coeur, il pensait au pire, ce qui est plus logique si on se replace dans le contexte de la guerre.

 

Cette mission nous appartient dorénavant  et il est de notre devoir de la perpétuer.


                                                                                                                                                                                                                            Juillet 2014   René Lesur

         

23 octobre 1917 : Le général Maistre qui a remplacé Mangin à la tête de la VIè armée, lance une offensive pour prendre le fort de Malmaison pour améliorer les positions françaises au nord de l'Ailette (le canal de l'Oise à l'Aisne) au Chemin des dames. L'opération réussit.

2 novembre 1917 : Les Allemands évacuent le Chemin des dames..

5 déc 1917 : Armistice entre les Russes et les Allemands.

 

1917 : Les Hommes Morts pour la France

 

 

 

 

Année 1918

 

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Offensives allemandes sur le Front Ouest en 1918 :
http://www.atlas-historique.net/1914-1945/cartes/FrontOuest1918A.html

21-23 mars 1918 : Offensive «Mickaël» : Les Allemands avancent depuis Saint-Quentin au-delà de Mont-Didier

23 mars : Paris bombardé par la Grosse Bertha

9 avril : deuxième grande offensive allemande dans les Flandres

27 mai : troisième offensive allemande et seconde défaite française du chemin des dames, les Allemands sont à 75 km de Paris.

9 juin : Offensive de Ludendorff en Champagne.

18 juillet : En Champagne, la 10è armée couverte par 200 chars lourds et 146 chars légers progresse de 8,5 km; 2ème victoire de la Marne

8 août : Début de l'offensive alliée en Picardie

1er septembre : Les américains réduisent la poche de Saint Mihiel

4 octobre : Le chancelier allemand Max de Bade demande l'armistice

oct-novembre 1918 : épidémie de grippe espagnole

 

La Victoire des alliés en 1918 : http://www.atlas-historique.net/1914-1945/cartes/FrontOuest1918B.html

3 nov : L'Autriche Hongrie signe l'Armistice à Villa-Giusti

6 nov : Les Américains occupent Sedan

9 nov : Abdication de Guillaume II, proclamation de la République Allemande

11 novembre 1918 : signature de l'armistice à Rothondes, le cessez-le-feu est sonné à 11 heures.

 

Les conditions de l'armistice et du traité de Versailles sur le front Ouest

http://www.atlas-historique.net/1914-1945/cartes/Armistice1918.html

28 juin 1919 : Signature du traité de paix avec l'Allemagne à Versailles

11 novembre 1920 : Le Soldat Inconnu à l'Arc de Triomphe.

 

1918 : Les Hommes Morts pour la France

BATON Georges -

 

 

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La  Famille  Sainturette  à  La  Godinière...

au  début  du  siècle,  vers  1920

 

Le 16 octobre 1921, Inauguration du Monuments aux Morts par
Charles Sainturette, Maire du Noyer-en-Ouche et tout le conseil municipal.

 

  1914-1918  Les Hommes du Noyer-en-Ouche  Morts pour la France

 

HENRY Georges Soldat 29è Bataillon Chasseurs à Pied -
DESMONTS Charles Caporal 224è Régiment d’Infanterie
BATON Georges Soldat 75è Régiment d’Infanterie
MAILLOT (Lucien Désiré) Georges Soldat 405è Régiment d’Infanterie
LELASSEUR Raphaël Soldat 224è Régiment d’Infanterie (généalogie)
LAMBERT Albert Soldat 24è Régiment d’Infanterie
POREE (Eugène) Raymond Soldat 24è Régiment d’Infanterie

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Monuments aux Morts du département de l'Eure :
http://www.memorial-genweb.org/~memorial2/html/fr/resultdpt.php?dpt=27

Monuments aux Morts, origine...

http://fr.geneawiki.com/index.php/Monuments_aux_morts 

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1944 - dimanche 13 août : Décès tragique (victimes civiles) de Charles Sainturette et de son petit fils Gérard Lebreton, fils de Yvonne Sainturette épouse André Lebreton, et frère de Michel.

Charles Sainturette était adjoint au Maire de Thevray et ancien Maire du Noyer en Ouche, Chevalier du Mérite agricole.

Ils périrent mitraillés par l’aviation, alors qu’ils circulaient sur la route à bord d’une voiture attelée à un cheval malgré le couvre-feu et l’interdiction qui en avait été faite.

 

Selon le récit de P.H. j'avais toujours cru comprendre que l'évènement s'était produit peu après la sortie de Beaumesnil, sur la route départementale qui mène à La Barre en Ouche, mais d'après J.H épouse S. alors âgée de 5 ans, qui demeurait aux alentours proches avec ses parents, et qui se rappelle bien de l'Histoire pour l'avoir entendue racontée par la famille durant toute sa jeunesse, (elle est petite nièce de Charles)...

 

A cette époque, Charles Sainturette demeure à Thevray, au Bocage, petit hameau situé à l'Ouest de la commune et distant d'environ 2 km du centre du bourg. Il fallait faire la provision de pain... à pied, c'est un peu long dans des circonstances pareilles et cela n'était que peu de chose de se rendre au village avec le cheval et la carriole.

De concert, Charles et son petit Fils Gérard s'embarquent promptement, Hue, en avant...

Arrivés au niveau du lieu-dit La Parinière, situé sur la route de Thevray à Epinay, environ à mi-chemin, ce qui était à craindre se produisit... un avion pique et... ta-ta-ta-tacataaaa... il est 11heures du matin...

La ponette pris peur et fit demi tour au galop à travers la campagne, son instinct la conduisant vers l'endroit où elle pourrait se retrouver en sûreté, fonçant droit devant par le chemin le plus rapide, et arriva enfin, non sans avoir "broqué à travers la plante à C." pour enfin s'immobiliser près de la maison de son maître...

L'arrivée mouvementée de l'attelage ne passa bien évidemment pas inaperçue, de plus que l'équipage devait être attendu avec angoisse, tout le monde ayant probablement entendu les avions et le crépitement des mitrailleuses...

Et d'accourir vers celui-ci et de découvrir l'Horreur... Les passagers étaient sans vie...

Sur le registre de l'État Civil de Thevray, en marge des actes de décès est portée la mention "Mort pour la France"

 

Son épouse Aline Léopoldine recevra une pension de veuve de victime civile de la guerre... elle lui survivra jusqu'au 29 novembre 1953.

 

Après avoir reconstitué le parcours du Caporal Charles Sainturette,
intéressons nous un instant à tous ceux qui, comme lui, ont participé à ce
tragique moment que la France a traversé...

 

D'abord à nos Morts pour la France dont le nom est inscrit sur le Monument du Noyer en Ouche, puis à bien d'autres que j'ai classé dans les différentes rubriques ci-après.

 

Cette étude part des éléments glanés tout au long du récit, et est enrichie des fiches matricules pour les soldats dès qu'elles sont étudiées, ainsi qu'une note sur les régiments auxquels ils ont appartenu.

 

Puisse ce travail déboucher vers autre chose ??...  à l'approche du 100è anniversaire du début d'une Guerre qui devait être la " Der des Der " .

 

Les Hommes du Noyer Morts pour la France pendant 1914-1918

 

Les Hommes Morts pour la France qui peuvent  être parmi les amis
de Charles pendant la 1ère guerre 1914-1918

 

Membres du Conseil Municipal du Noyer-en-Ouche mobilisés en 1914 - 1918

 

Les Hommes du Noyer mobilisés pendant 1914-1918 dont parle Charles Sainturette

 

Les membres de la famille de Charles,  mobilisés

Autres mobilisés

Les amis de Charles Sainturette

Les amis le plus souvent cités restés au pays

Autres membres de la famille de Charles Sainturette

 

Les Soldats "Morts pour la France" rattachés aux Familles Hachette- Lesur,  et
une note sur les Enfants de Troupe

 

Les Enfants du Noyer qui auraient pu être mobilisés pendant la même époque

 

S u r   c e t t e   p a g e,   t o u s   l e s   d é t a i l s   :

 

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Les Régiments cités auxquels ont appartenu les soldats de ce récit :

Avec l'aide précieuse de : http://www.chtimiste.com/ - Bouton Régiments -

 

Nom des Régiments cités dans le récit
(Le lien renvoie à la 1ère mention du Régiment dans le texte)

Casernement en
 1914 ou ville de
regroupement

Noms des soldats

Le lien renvoie sur la note au nom du soldat

 Fiche Matricule étudiée = FM

19è Régiment d'Infanterie

LUCAS René FM

20è Régiment d'Infanterie LUCAS René FM
22è Régiment d'Infanterie    
24è Régiment d'Infanterie Bernay, Paris

LAMBERT Albert - POREE Raymond -

LOISEL Jules - LATARD Joseph FM

PIETON Arsène

28è Régiment d'Infanterie

Evreux et Paris

THOUROUDE Léopold Marcel -
HELLOT Armand -
LUCAS René FM

GUERIN Léon Henry

39è Régiment d'Infanterie PIETON Arsène
75è Régiment d'Infanterie Romans

BATON Georges -

82è Régiment d'Infanterie Montargis, Troyes SAUVAGE Julien
96è Régiment d'Infanterie GUERIN Emile
129è Régiment d'Infanterie DUVAL Léon FM
176è Régiment d'Infanterie Salon de Provence GUERIN Emile
204è Régiment d'Infanterie Auxerre HIRTZ Jean Louis -
224è Régiment d'Infanterie Caen

DESMONTS Georges - SAUVAGE Julien

LUCAS Palmyre Désiré FM

228è Régiment d'Infanterie Évreux DEHAYS Auguste -
274è Régiment d'Infanterie Rouen VIZINET Léon
284è Régiment d'Infanterie
329è Régiment d'Infanterie Le Havre

DUVAL Léon FM

365è Régiment d'Infanterie DESPERROIS Arthur -
405è Régiment d'Infanterie Région de Cuperly

MAILLOT Georges -

8è Régiment d'Infanterie Territoriale  

PIETON Arsène FM

9è Régiment d'Infanterie Territoriale

Soissons

SAINTURETTE Charles FM

17è Régiment d'Infanterie Territoriale

Bernay Eure

SAINTURETTE Charles FM

 PIETON Arsène FM - LUCAS René FM
SAINTURETTE Arthur FM

18è Régiment d'Infanterie Territoriale

Evreux  Eure

19è Régiment d'Infanterie Territoriale

Falaise

SAINTURETTE Charles - LEFEBVRE

20è Régiment d'Infanterie Territoriale VIZINET Léon - LUCAS René FM
22è Régiment d'Infanterie Territoriale DELAQUERRIERE Charles -
23è Régiment d'Infanterie Territoriale Caen

SAINTURETTE Arthur -

24è Régiment d'Infanterie Territoriale
75è Régiment d'Infanterie Territoriale PIETON Arsène FM

223è Régiment d'Infanterie Territoriale

Caen

SAINTURETTE Charles - LAMARE Mary

232è Régiment d'Infanterie Territoriale

Argentan

SAINTURETTE Arthur -

259è Régiment d'Infanterie Territoriale

 

SAINTURETTE Charles -

279è Régiment d'Infanterie Territoriale

 

MASSIEU  d’Epinay -

284è Régiment d'Infanterie Territoriale

 

 

18è section GBD - Brancardiers Divis.

 

SAINTURETTE Charles -

17è Brigade d'Infanterie SAUVAGE Julien -
41è Brigade d'Infanterie Territoriale
163è Brigade d'Infanterie Territoriale
9è Division d'Infanterie SAUVAGE Julien -
45è Division d'Infanterie

73è Division Infanterie, Génie

SAINTURETTE Charles -

21è Division d'Infanterie

82è Division d'Infanterie

82è Division d'Infanterie Territoriale
89è Division d'Infanterie Territoriale
101è Division d'Infanterie Territoriale  

 

     

1ère Armée

 

 

3è Armée

 

 

5è Corps d'Armée

 

 

 

 

 

29è Bataillon de Chasseurs à Pied - BCP

 

HENRY Georges -

21è Régiment d'Infanterie Coloniale

GODEY Georges

1er Génie

COTTIN Paul -

 

 

 

 

Table des noms de toutes les personnes citées par ordre alphabétique

( Fiche Matricule étudiée = FM )

A

AMIOT

AUNEY Fils 

B

BATON Georges

BEAUDOIN Louis FM

C

CASTEL René

CHARRON Amand

Clémence

COQUEREL   

COTTIN Paul

COUTURIER

D

DEHAYS Auguste

DELAQUERRIERE Charles

DEFRESNE Albert

D

DESMONTS Georges

DESPERROIS Arthur

DUVAL Léon FM

DUVAL Nelly

DUVAL René

 

E  F

Emile Hervieu

FLAMBARD

G

GABLET Antoine Gaston

GUERIN Achille

GUERIN Angèle

GUERIN Emile

GUERIN Léon Henry

H

HELLOT Armand

HENRY Georges

HIRTZ Jean Louis

HOUDEMER

HOUEL Louis

I  J  K

JACQUET Marc

L

LAMARE Mary FM

LAMBERT Albert

LATARD Joseph FM

LAUNEY

LEFEBVRE

L

LEGRAND

LEGRAND M et Mme

LELASSEUR Raphaël

LEROUX

LESUEUR Fernand

L

LHOMME Georges

LISSOT

LOISEL Jules

LUCAS Palmyre Désiré FM

LUCAS René FM

M

MAILLOT 

MAILLOT Georges

MARTIN  

M

MASSIEU

MASSIEU  d’Epinay

MERIMEE

MOREL Mme

MORIN

N  O

P

PIETON Arsène FM

PIETON Mme

PILETTE

POREE Raymond

 

Q  R

RENAUD

S

SAINTURETTE Arthur  FM

SAINTURETTE Charles FM

S

SAUDEGRAIN Paul

SAUVAGE Julien

SAUVAGE Nelly

T

THOUROUDE Léopold

U

V  W

VALLEE Arthur FM

VIGOT 

VIGOT du Fidelaire

VIZINET Léon

X  Y

Z

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Table des noms de Lieux cités par ordre alphabétique

 en cours

A

Arnaville 54 CP 15-01 ;

Auchonvillers 80 CP15-14.2

 

B

Blénot-les Pt à Mousson 54 CP 15-07

Bois d'Ailly CP 15-20

C

D

Dieulouard 54 CP 15-08 ; CP15-11 ;

CP 15-25

E  F

G

H

I  J 

 

K

Kœur-la-Gde 55 LTR 15-02

 

L

L

Louastre 02 : CP 14-02 ;

 

M

Maurupt 51 CP 15-23

Mesnil Gal 27 CP 14-01 ;

 

M

N

O

P

P

Pont-à-Mouson 54 CP 15-02 ;
CP 15-10 ;

 

Q

R

Raon-l'Etape 88 CP 15-06.2 ;

 

 

S

Sainte-Marthe 27

 

S

T

T

U

V

Varennes 80 : CP 15-03 ;

 

W

X

Y

 Z

 

Pour en savoir plus sur l'organisation de l'armée en 1914 :

http://www.14-18enlorraine.com/1index-AT.html

 

 Aller à - 1914 - 1915 - Début 1916 - Juillet 1916 - 1917  Aller à 1914 - 1915 - Début 1916 - 1917Fin correspondance - 1918 - Haut de page

 

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M'intéressant à la Généalogie - http://gw.geneanet.org/renelesur
j'ai relevé un certain nombre de personnes décédées entre les années 1914 et 1918,
 et j'ai effectué quelques recherches les concernant.
Pour les soldats Morts pour la France,
le Service Général des Armées a publié leurs fiches sur

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/ 

 

 

sur le site Mémoires des Hommes (ouverture d'une nouvelle fenêtre)

ATTENTION : voir le fonctionnement du nouveau site

Mémoire des Hommes - Le nouveau site Internet - SGA MdH -

les liens de l'ancien site ne fonctionnent plus

 

 

Il y a également http://www.memorial-genweb.org/  qui a inventorié les Monuments aux Morts,

Monuments aux Morts du département de l'Eure :
http://www.memorial-genweb.org/~memorial2/html/fr/resultdpt.php?dpt=27

 

Pour faire suite au Journal du Caporal Charles Sainturettte - 1914 / 1918 :
Les membres des Familles Hachette- Lesur  Morts pour la France

 

Sur les pas du Caporal Charles Sainturette : Septembre 2011 en Champagne...

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Liens utiles :

Tout savoir sur la durée du service militaire

Histoire du service militaire, étude de l'académie de Rennes
http://www.ac-rennes.fr/pedagogie/hist_geo/ResPeda/paix/servicemilitaire.htm

 

Les Secteurs Postaux

http://cartesfm1418.pagesperso-orange.fr/obliterations/secteurpostal/SP.htm

 

Cartographie 14/18 : Correspondance Régiment, Brig, Div - http://carto1418.fr/RI-DI.php

 

Tout sur Tous les Régiments et les Morts pour la France

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?rubrique16

http://www.sepulturesdeguerre.sga.defense.gouv.fr/ 

 

http://www.geneafrance.org/rubrique.php?page=numeris

 

Les Régiments :  http://www.chtimiste.com/

 

Les Morts pour la France :   http://www.memorial-genweb.org/

http://www.memorial-genweb.org/~memorial2/index.php

Monuments aux Morts 27 : http://www.memorial-genweb.org/~memorial2/html/fr/resultdpt.php?depart=27

Monuments aux Morts Le Noyer en Ouche : http://www.memorial-genweb.org/~memorial2/html/fr/resultcommune.php?pays=France&idsource=17370&insee=27444&dpt=27&table=bp03

 

Sépultures de guerre : http://www.sepulturesdeguerre.sga.defense.gouv.fr/

Chemins de Mémoire : http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/ 

 

Le Front de Champagne 1914-1918

http://champagne1418.pagesperso-orange.fr/index/hindexpr.htm 

http://champagne1418.pagesperso-orange.fr/recit/recit4.htm

avec les 7 villages disparus : clic sur villages disparus

 

http://www.crdp-reims.fr/memoire/liens/institutionnels_1GM.htm

 

Pages 14-18  De nombreuses rubriques pour vous permettre de retracer
les principales campagnes effectuées par un combattant de 1914-1918. 

 

Bois le Prêtre : http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Sites-et-vestiges-de-la-Grande-Guerre/bois-pretre-54-sujet_1591_1.htm

 

La Somme à ses Enfants :   http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/itiinv/1418/index.html

La Somme 14-14 :    http://www.somme14-18.com/

Auchonvillers 80, Un poilu : http://themasq49.free.fr/index_fichiers/MonOncleAndre/page_01.htm

 

Le Mémorial de Verdun conserve tous les documents de TOUS LES REGIMENTS
qui ont combattu dans le secteur http://www.memorial-de-verdun.fr/  Il suffit de demander l'archiviste

 

Au sujet de Saint Mihiel : http://gjgg.free.fr/priv/guerr14_18/chap13.htm ( une page de En passant par la Lorraine )

 

Les premières lignes près du saillant de Saint-Mihiel et la garnison de Verdun
en janvier et début février 1916.
    http://www.ecpad.fr/les-premieres- [...] vrier-1916


http://vestiges.1914.1918.free.fr/Accueil.htm

 

Site sur 14-18   http://membres.multimania.fr/greatwar/frame/retourfram.htm

 

Autres sites sur les tranchées :

http://www.faurillon.com/Les%20tranchees.htm

http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/tranchees.html

 

La Section de Projecteur en 1916
ou le Parcours d'un groupe du Génie détaché auprès d'un régiment d'Artillerie

http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?rubrique111  

http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article2026  

http://www.histoire-genealogie.com/ 

 

Le site des Archives Départementales de l'Eure  --  http://archives.cg27.fr/   -- 

et le lien d'accès direct aux registres matricules  --  http://archives.cg27.fr/pleade/regmat  --

 

Cartes Postales Anciennes : Site DELCAMPE

Photos de 1914  http://www.1914-1918.fr/

Photos : http://www.worldwaronecolorphotos.com/index.html

photos : http://www.worldwaronecolorphotos.com/
 

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