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Le Journal du Caporal Charles Sainturettte - 1914-1918 et ses correspondances
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La Ferme de La Godinière
27410 Le Noyer en Ouche
dernière mise à jour de cette page : 24.11.2023
Vous êtes sur le site personnel de René Lesur : https://lagodiniere27.fr
Le Journal du Caporal Charles Sainturettte
1914 /
1918 et ses correspondances 1...
Dans les archives familiales, nous avons retrouvé divers documents :
Carnet de comptes d'achat octobre 1914, Carnet de Campagne, correspondances et Cartes Postales,
des documents d'une valeur inestimable, à la
hauteur
du courage de nos ancêtres et des souffrances qu'ils ont enduré ainsi que leurs
familles...
Pour ne pas oublier... car tel était son désir...
Charles Sainturette
Caporal - Classe 1891
né le 7 février 1871 au Noyer-en-Ouche - Eure
Matricule 270 au Recrutement de Bernay
17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay
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Dans les bagages du Caporal Charles Sainturette, des
cartes postales et des lettres envoyées
durant tout ce temps par sa Femme Aline et ses quatre filles et également des
amis...
Je vous propose de les retrouver avec celles qu'il leur a envoyées, classées
chronologiquement et rassemblées parmi les pages de son carnet.
Certaines cartes ne contiennent qu'un message très
court, " je suis en bonne santé "
d'autres vont donner le détail de la journée de travail. Durant certaines
périodes,
ce sont trois ou quatre cartes ou lettres écrites par Charles à sa famille...
Chacune de ces correspondances est un signe de vie... et d'espoir...
Grâce à ce trésor, il nous est possible de
retracer entièrement le parcours
du Caporal Charles Sainturette durant trois années ...
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Retour à la page : Histoire de la Ferme de La Godinière
La branche SAINTURETTE dans la ligne de Charles SAINTURETTE
Les Hommes du Noyer-en-Ouche - Mobilisés - Morts pour la France 1914-1918
Les Régiments cités dans ce récit
Table des noms des personnes citées dans ce récit
Les membres des Familles Hachette- Lesur Morts pour la France
Sur les pas du Caporal Charles Sainturette : Septembre 2011 en Champagne...
Le Centenaire de La Grande Guerre
Le projet et les dernières infos sont sur la page : Le Noyer en Ouche |
1914 - 2014
Le projet qui me tient à coeur a reçu un avis enthousiaste de la part du Conseil Municipal du Noyer en Ouche. L'ouvrage est sur le métier...
Reconstituer le parcours militaire des Poilus qui ont leur nom gravé sur le Monument aux Morts du village, ainsi que celui du Caporal Charles Sainturette, alors Maire de cette commune.
L'idée est de proposer cette exposition dès le 2 août 2014 aux habitants du village bien sûr, mais aussi d'y inviter les membres de leur famille, desendants, cousins, etc... et toutes les personnes intéressées par cette tranche d'histoire tragique qu'à vécu notre patrie ... aucun village n'a été épargné...
Il est nécessaire d'entretenir et de transmettre leurs mémoires en respect du sacrifice de leurs vies, pour une liberté dont nous sommes les héritiers. Pour suivre l'actualité de ce projet, voir sur la page Le Noyer en Ouche .
René Lesur - |
Mémoire des Hommes - Le nouveau site Internet - SGA MdH -
A v e r t i s s e m e n t :
Cette page en évolution constante, enrichie de
correspondances, cartes, lettres,
Elle composée de deux parties :
Elle fait suite à la page précédente : Le Journal du Caporal Charles Sainturette - 1914-1918
qui est la transcription brute de son carnet, (à
voir de préférence en premier), (enfin c'est comme cela que je le ressens) |
1 - de la Mobilisation en Août 1914 au 30 juin 1916
M'intéressant à la Généalogie, dans un but
d'échange, j'ai porté les noms ci-après sur mon site :
Note particulière extraite du carnet du Caporal Sainturette :
A la page 42, la composition de son Escouade en décembre 1916 - Sainturette, Caporal – Cherpitel, Vosges – Cormot, Haute Marne – Lagarde, Paris 223è – L’Hermite, Id° Rhiaut, Sarthe 223è – Baron, Paris 223è – Tétu, Bernay 223è – Daguin, Vosges – Masveau, Ardennes – Genire, Paris – Février , Paris – Selon toute probabilité, ces hommes doivent être nés principalement entre 1869 et 1874 ou 1880
CP 16-41 – 2 déc 1916, représentant Ligny-en-Barrois : Charles à Suzanne : Meilleures amitiés à toute la famille (259è Tal, 6èCie, SP 181 A ) Les correspondances de Charles nous permettent d'identifier clairement son Régiment : 259è Tal, 6è Cie, SP181A - MAIS ... son escouade est semble-t-il encore composée de membres du 223è... dont faisait auparavant partie Charles...
Charles a intégré le 223è Tal le
22 avril 1916, (après avoir appartenu au 19è Tal), et le
223è Tal était à Le 223è Tal était stationné non loin de Verdun, cantonnements à Commercy, Kœur-la-Grande, Rupt, Maison Forestière, La Courtine.
de service en ligne à la Tranchée Lambla, à Pont-Neuf, au Bois-Carré, presqu'île de Bislée, non loin de Saint-Mihiel, jusqu'à fin novembre 1916
Le 4 déc 1916, Charles Sainturette est à Demange, puis CP 16-42 à Courville, ensuite Demange-aux-Eaux, le 18 déc 1916, toujours à Courville.
Pendant ce temps, le 5 déc 1916 : Le 223è Tal passe sous le commandement du Général Cdt la 7è Armée et embarque en gare de Ligny-en-Barrois. (...)
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Et parmi les cartes postales :
Carte postale du 19 juin 1915
Voir la carte sur ce lien P 15-11.3 adressée à
Il s'agit d'une photo représentant la 2è Escouade de la 2è Cie du 19è Territorial, ( donc le 1er Bataillon ), 145è Brigade, 73è Division, 1ère armée Signée C. Sainturette, Caporal, 2è Escouade, 2è Cie, 19è Tal, SP84. Elle ne porte aucun nom de ses compagnons.
Le 16 juin 1915, il est à Dieulouard : CP 15-11 et le 25 juin, il est à Kœur-la-Grande : LTR 15-02 --
Selon toute vraisemblance, la 2è Cie fait
partie du 1er Bataillon du 19è Tal -
qui est mis Nous n'avons pas le journal du Caporal Sainturette concernant cette époque, seulement quelques correspondances précieuses qui, rapprochées aux JMO auraient pu nous en dire plus.
Seulement, ce n'est pas de chance, le premier
Bataillon ne suit pas le reste du 19è Tal : dès le
24 août 1914, il embarque
pour Reims et Compiègne. Comment retrouver les hommes de la 2è Escouade de la 2è Cie du 19è Territorial ? probablement en épluchant les JMO de 145è Brigade, 73è Division, 1ère armée ... J'accepte tout renseignement... m'écrire : cliquez |
Rappel chronologique de
quelques faits majeurs,
" Histoire de la France et
des Français"
et du Larousse de LA GRANDE
GUERRE (Tableau Fond Bleu)
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... du registre des délibérations du Conseil Municipal de : Le Noyer en Ouche - Eure :
19 mai 1912 : Charles Sainturette est élu Maire du Noyer-en Ouche, l'Adjoint est Bourguel Léon
26 juillet 1914 : Charles Sainturette préside la réunion du Conseil Municipal
6 août 1914 : Le Conseil Municipal se réunit sous la présidence de Léon Bourguel faisant fonction de Maire
25 oct 1914 : Charles Sainturette est présent à la séance du conseil, la réunion suivante à lieu le
14 février 1915 : Conseil présidé par Léon Bourguel, adjoint. Nous constatons que quatre membres du conseil sont absents pour cause de mobilisation : Sainturette Charles, Piéton Arsène, Vallée Arthur et Beaudoin Louis.
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Année 1914 28 juin 1914 : L'Archiduc François-Ferdinand, neveu héritier de l'Empereur François-Joseph d'Autriche (Empire Austro-Hongrois), est assassiné ainsi que sa femme à Sarajévo par des nationalistes bosniaques. 5 juillet : L'Empereur allemand Guillaume II réunit un grand conseil autour de lui... 23 juillet à 18 heures : Le gouvernement autrichien remet un ultimatum au gouvernement serbe, Vienne lui donne 48 heures pour réfléchir, jusqu'au 25 juillet à 18 heures. 25 juillet : Le gouvernement serbe refuse l'ultimatum, l 'Autriche rompt les relations diplomatiques avec la Serbie. 28 juillet : l'Autriche déclare la guerre à la Serbie et commence à bombarder Belgrade. L'Allemagne soutient l'Autriche, et la Russie soutient la Serbie. 30 juillet : La Russie décrète la mobilisation générale. 31 juillet 1914 : l'état de "danger de guerre imminent " est proclamé en Allemagne à 13 heures. Le même soir, le Baron de Schoen, ambassadeur d'Allemagne, fait savoir que si la Russie n'arrête pas sa mobilisation, l'Allemagne mobilisera à son tour. Un ultimatum demande à la France de faire connaître ses intentions sous 24 heures, si la France entend rester neutre, elle devra mettre en gage les forteresses de Toul et de Verdun. Pendant toute la journée, Joffre fait pression pour que soit lancé l'ordre de mobilisation; et pendant ce temps, Jean Jaurès tente d'arracher au gouvernement une action en faveur de la paix. Jean Jaurès rejoint quelques collaborateurs au Café du Croissant et est assassiné par Raoul Vilain. |
Samedi 1er Août 1914 à 17 heures : Ordre de Mobilisation générale
Qui sera mobilisé ?
Voyons ci-dessous l'extrait du site de Michel Jacquot magnifiquement rédigé et
documenté :
Organisation du recrutement des soldats :
Note relevée sur les archives départementales de l'Eure au sujet du recrutement : Les archives du Recrutement dans lequel l'administration préfectorale a joué un rôle essentiel intéressent les opérations annuelles des Conseils de Révision et les listes des contingents (tableaux cantonaux de recensement et de tirage) concernant l'ensemble des conscrits. Après l'abandon du volontariat par la Constitution de l'an II (août 1795) et la création en l'an VI (1798) pour tous les Français d'une conscription de 5 et même 7 ans, la désignation des recrues de 1803 à 1905 s'est faite par tirage au sort (le système de remplacement permettant à un soldat ayant tiré un mauvais numéro de se faire remplacer par un volontaire qu'il payait pour se substituer à lui). Le service militaire devint ensuite obligatoire pour tous (loi du 21 mars 1905).
Au sujet du recrutement des soldats, un homme a particulièrement œuvré pendant deux ans et deux mois : le Maréchal Laurent Gouvion Saint Cyr, nommé ministre de la Guerre le 12 septembre 1817, il se consacra à redonner à la France une armée...Nous en trouvons un résumé dans le livre de Christiane d'Ainal : Gouvion Saint-Cyr,Soldat de l'an II, Maréchal d'Empire, Réorganisateur de l'armée (pages 188-204) Éditions Copernic 1981.
Organisation de l'Armée de Terre en 1914 : http://www.14-18enlorraine.com/1index-AT.html
Les régiments d'infanterie étaient soit d'active, hommes normalement sous les drapeaux à ce moment là, ou de réserve, c'est-à-dire regroupant les mobilisables ayant accompli leur service militaire ainsi que ceux qui y avaient échappé pour diverses raisons : omission, sursis, réforme, exemption etc... Au début de la Grande Guerre, la ventilation des hommes suivant leur année de naissance était la suivante :
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Chaque régiment de réserve était rattaché à un régiment d'active dont il prenait le numéro plus 200, le régiment de réserve du 13ème R.I était le 213ème R.I. Les lieux de recrutement et de garnison étaient les mêmes et souvent les réservistes de 1914 furent incorporés dans la réserve de leur régiment initial. |
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Cartographie 14/18 : Correspondance Régiment, Brig, Div - http://carto1418.fr/RI-DI.php http://carto1418.fr/ - http://carto1418.fr/index.php
Tout savoir sur la durée du service militaire
Histoire du service militaire, étude de l'académie
de Rennes
Comment échapper à la conscription sous l’Empire ?http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article1236
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Charles Sainturette est mobilisé
Dans un premier temps, je n'ai pas la date exacte, on remarque qu'il ne
siège pas au conseil municipal du 6 août... La consultation de sa fiche matricule nous indique :
La Fiche Matricule de Charles Sainturette - Mle 270 au recrutement de Bernay - Mle N° 4608 au corps du 28è Reg Infant nous donne son parcours militaire Affectations : 28è RI, 24è RI, 17è RIT, 19è RIT, 223è RIT, 259è RIT, 9è RIT, 18è RIT
1892 : Ajourné, Classé Bon en 1893, affecté dans l'active au 28è Régiment d'Infanterie Active :
Parti en
détachement le 14 nov 1893. Mle N° 4608 au corps du 28è Reg Infant,
( Voir le 28è RI ) Réserve de l'Active passage dans la réserve le 1er nov 1895. 1ère période au 24è Regt Infant à Bernay, du 22 août au 18 sept 1898 2è période au 24è Regt Infant à Bernay du 24 fév au 23 mars 1902 Territoriale : passe dans l'armée Territoriale le 1er novembre 1905 Période d'exercices au 17è Regt Infant Tale de Bernay du 23 sept au 5 oct 1907 Réserve de l'Armée Territoriale : Passe dans la Réserve de l'armée territoriale le 20 déc 1911
Le site des Archives Départementales de l'Eure -- http://archives.cg27.fr/ -- et le lien d'accès direct aux registres matricules -- http://archives.cg27.fr/pleade/regmat --
Bravo au Département de l'Eure ! Nous pouvons consulter les documents d'une très grande qualité, pour peu que l'on ait bien maîtrisé la navigation. Le site a bénéficié d'une mise à jour qui nous offre des consultations jusqu'à l'année 1912.
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1er août 1914 : Le tsar a rejeté l'ultimatum enjoignant la Russie d'arrêter la mobilisation. L'ordre de mobilisation est lancé à travers toute la France. A Berlin, le même ordre est donné à peu près en même temps. L'Allemagne enjoint la Belgique de laisser passer ses troupes à travers son territoire mais Albert 1er repousse l'ultimatum. Le même jour, l'Allemagne se considère en état de guerre avec la Russie. 2 août : Le gouvernement anglais demande à l'Allemagne de renoncer à l'invasion de la Belgique, le gouvernement du roi Albert refuse. 3 août : l'Allemagne déclare la guerre à la France. Les armées allemandes pénètrent au Luxembourg et en Belgique. Le même jour, lord sir Edward Grey affirme que l'Angleterre se portera au secours de la Belgique et apportera tout son concours à la France. 4 août : Albert 1er se met à la tête des troupes Belges. Ce même jour dans son message aux chambres, Raymond Poincarré déclare : Dans la guerre qui s'engage, la France [...] sera défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l'ennemi l'Union Sacrée...[...] 5 août 1914 : La Grande-Bretagne déclare la guerre à l'Allemagne. l'Italie se déclare neutre dans le conflit.
7 août : L'offensive est lancée en Haute-Alsace par la trouée de Belfort. Le 8 août, le 7è corps s'empare de Thann, de Cernay et bientôt de Mulhouse, mais sont repoussés par les Allemands le lendemain. Le même jour, les Allemands prennent la citadelle de Liège, franchissent la Meuse et foncent à travers la Belgique. 10 août : Tandis que les Belges opèrent leur retraite, nous devons abandonner Mulhouse (qui sera repris le 17, puis de nouveau abandonné, nous ne garderons que Thann. 14 août : Plan XVII : Castelnau lance armées une offensive en Lorraine vers Fénétrange et Morhange mais il doit se replier jusqu'au Grand-Couronné, ces hauteurs boisées qui dominent Nancy, et sur le col du Bonhomme. Notre première offensive a échoué. 20 août : Les Allemands sont à Bruxelles. Mort du Paoe Pie X, à qui succède Benoît XV. 21 août : la IIIè et IVè armée française attaquent vers Arlon et Neufchâteau. Battues par l'armée du Konprinz, elles se replient sur Sedan et Montmédy. deuxième échec. 22 août : L'armée de Lanrezac avec les quatre divisions anglaises de la French attaque sur la Sambre, de Namur à Charleroi. 23-24 août : après trois jours de combats, la Vè armée de Lanzerac et les Anglais doivent se replier sur la ligne Arras-Verdun. Troisième échec, la bataille des frontières et perdue et c'est l'invasion du nord et du nord-est de la France. Entre le 20 et le 23 août, 40 000 soldats français sont tués, dont 27 000 pendant la journée du 22. (prudence sur les chiffres, d'un livre à l(autre, elles peuvent être différentes...) 31 août : Les Allemands franchissent la Somme et entrent à Amiens.
1er septembre 1914 : la situation des armées Allemandes : La 1ère, par Bruxelles, a effectué un mouvement tournant et marche vers Paris; la IIè s'est insérée entre Soissons et Reims et marche vers la Basse-Marne. Elle est soutenue par la IIIè dont l'axe général passe à l'est de Reims; la IVè et la Vè cherchent à envelopper l'armée française qui tient solidement les Hauts de Meuse et Verdun. La VIè est en Lorraine.
5 septembre : début des combats de la 1ère bataille de la Marne, la VIème armée avance vers l'Ourcq, mais se trouve en difficulté et reçoit des renforts venus de Paris, les fameux Taxis de la Marne transportent des milliers d'hommes. 8 septembre : après trois semaines de résistance, Maubeuge est tombé. 9 septembre : Le soir du 9, toute l'armée allemande recule vers l'Aisne de 60 kilomètres. Joffre en est le vainqueur. 15 septembre : Le font se stabilise sur l'Aisne, car nos troupes sont épuisées et n'ont pu s'emparer des défenses fortifiées que les Allemands ont pu établir au nord de la rivière et le long du Chemin des dames. Début du bombardement sur Reims, la cathédrale est touchée.
15 sept 1914 : Le Général Gouraud reçoit le
commandement de la 10è Division d'Infanterie : Le Général Gouraud est à l'origine de la création de la sonnerie : « Aux Morts » http://champagne1418.pagesperso-orange.fr/recit/recit4.htm
18 sept-15 oct : Course à la mer des deux forces en présence pour contrôler les ports du Nord de la France. 22 septembre : Les Allemands tentent une offensive à l'est de Verdun et en Argonne. Ils échouent mais parviennent à créer dans cette région et jusqu'à Saint-Mihiel, un saillant qui met entre leurs mains la route, la voie ferrée et le canal permettant de ravitailler Verdun.
Au sujet de Saint Mihiel :
http://gjgg.free.fr/priv/guerr14_18/chap13.htm
8 octobre 1914 : Chute d'Anvers. 15 oct - 17 nov : Bataille de l'Yser et d'Ypres.
Le Front Ouest en 1914 : http://www.atlas-historique.net/1914-1945/cartes/FrontOuest1914.html |
Aller à 1914 - 1915 - 1916 - Fin Juin 1916 - 1917 - 1918 - Fin correspondance - Haut de page
Caporal Charles Sainturette,
17è Territ au Mesnil Gal – groupe1 – Poste 1-
Service des Voies et Communications
CP N° - date – lieu expédition ou ville représentée : objet =Carte postale Famille (CP= Amis)
Toutes ces cartes ont été retrouvées dans les mêmes archives, je les intègre chronologiquement dans les carnets, donnant ainsi un historique plus complet qui retrace son parcours de Poilu.
Charles a un frère : Arthur Sainturette qui a été mobilisé le 27 septembre 1914
Charles – 43 ans -
Je pars demain par le train de 9h45 pour
retourner sur la voie
La correspondance suivante retrouvée est de décembre 1914.
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Samedi 31 Octobre 1914
Les hommes du Poste 1 – Groupe 1 sont :
Sainturette, Caporal
Alexandre, Bénard, Bessin, Carpentier, Durand, Daviron, Gauthier, Guérin, Lermeroult, Loutrel, Rever, Terrier, Torquety
Le 1 et 2 Novembre 1914 :
Lermeroult, Bunel, Guérin, Alexandre, Legrix, Sainturette, Carpentier, Pellerin, Vallée, Loutrel, Torquety, Gauthier, Besnard, Roussel, Revert, Terrier, Daviron, Durand, Bessin, Pilette (probablement Raoul, voir page 11)
Mardi 3, Mercredi 4 et Jeudi 5 Novembre 1914 :
Pilette, C Sainturette, Lhermeroult, Guérin, Bunel, Roussel, Alexandre, Legris, Campagny, Carpentier, Pellerin, Loutrel, Torquety, Gauthier, Bénard, Daviron, Revert, Terrier, Durand, Bessin, Desperrois (Arthur?),
Plus loin, après le 17 novembre, sans date :
Desperrois, Bunel, Roussel, Revert, Compagnon, Durand, Gauthier, Pellerin, Carpentier, Bénard, Daviron, Sainturette, Bessin
encore après :
Carpentier, Durand, Bénard, ?, Bessin, ?, Daviron, Revert, Guérin, Carpentier
( Note : parmi tous ces noms, quelques patronymes bien connus dans la région du Noyer en Ouche, mais en l'absence de prénoms, il est difficile de les identifier, Ex : Vallée ... )
M'intéressant à la Généalogie, dans un but
d'échange, j'ai porté les noms ci-dessus sur mon site :
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http://gw.geneanet.org/renelesur - j'ai ouvert pour chacun une
fiche, qui sais ? cela peut aider un de leurs descendants à la recherche de
renseignements...
m'écrire : cliquez
Autres petites notes sur le carnet :
Piéton Arsène 17è Tal, 2è Cie, 1er Bat, 9è Escouade - (un ami de Charles, qui lui envoie une carte le 28 novembre 1914)
Guilleune à Tilbeuf (?)
Un site dédié aux GVC - Gardes des Voies et Communications : http://gvc.14-18.pagesperso-orange.fr/ Ce site, bien que n'étant qu'en construction, est déjà très documenté et donne beaucoup d'informations sur les GVC. C'est le résultat d'un travail de recherches en profondeur, dans un domaine jusqu'ici peu exploré, c'est sans doute ce qui stimule son auteur... son objectif :
IDENTIFIER PAR LES PLANS D'ORGANISATION http://gvc.14-18.pagesperso-orange.fr/Identifier.html
Nouveautés : 30 octobre 2013... Mise en ligne de
la 3è Région Militaire :
Inutile pour moi d'essayer de mettre un aperçu, autant se rendre directement sur le lien ci-dessus... je ne dirai qu'un mot : Génial. Néanmoins, je vais faire une petite description du poste en bonne place, pour donner l'eau à la bouche pour des visiteurs locaux....
Quelle somme de travail pour arriver à un tel résultat ? Bravo. Je me suis mis en contact avec l'auteur de ce site, pour lui dire ma satisfaction, et lui ai communiqué le Carnet du Caporal Sainturette avec le noms de ses équipiers du Groupe 1, Poste 1.de la 1è Subdivision de Bernay. Nul doute qu'il saura en faire bon usage....
Je vais essayer de rapprocher ma liste de noms à des dates précises et le travail de Yannick qui consiste à rechercher toutes les fiches matricules de la subdivision de Bernay qui indiquent une affectation aux GVC, les classes 1887, 1888, 1889 et 1890 sont déjà relevées... Connaissant la composition numérique de l'effectif du groupe1, Poste1 et l'origine des hommes, je vais tenter d'identifier les compagnons du Caporal Charles Sainturette originaires du canton de Beaumesnil.
L'Instruction du Service des GVC, Bernay 1907 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6116914q/f1.image.r= |
Mesnil Gal : Pourquoi et où ?
De toute évidence, a un endroit stratégique,
et sur une voie ferrée.. Sur ce territoire, passe à l'époque, une ligne de Chemin de Fer portant le numéro 398 000, mise en service le 5 novembre 1866 et longue de 33,1 km. Elle relie la ville de L'Aigle (Laigle) dans l'Orne à la ville de Conches dans l'Eure, en passant par Saint-Martin d'Ecublei, Rugles - Bois Arnault, puis Ambenay, Neaufles-sur-Risle pour atteindre Le Fidelaire. La ligne continue vers Sainte-Marthe pour se raccorder sur la ligne Évreux - Bernay ( Paris - Cherbourg ) sur laquelle se trouve Conches. Le raccordement permettant d'aller vers Conches est situé après la bifurcation de Sainte-Marthe.
Cette bifurcation de Sainte-Marthe précède une autre nommée Bifurcation de Mesnil-Gal qui envoie vers le raccordement de Mesnil-Gal, distant de 2.075 mètres et permettant de se diriger vers Bernay, via Romilly-la-Puthenaye et Beaumont-le-Roger.
En consultant la carte, on peut aisément deviner que c'est un endroit qu'il faut surveiller pour le bon fonctionnement des communications ferroviaires. Nous trouvons la description de cette ligne sur ce lien :
Ligne Saint-Martin-d'Écublei - Conches nb. Ce lien envoie sur Wikipédia, dans le cas où il n'aboutirai pas avec comme réponse : Wikipédia ne possède pas d'article avec ce nom, faites Mesnil-Gal dans la fenêtre de recherche Wiki et allez à l'article dans la page
De nos jours, cette voie ferrée est désaffectée et la partie située entre la bifurcation de Sainte-Marthe et le raccordement de Mesnil Gal n'existe plus. La section de l'ancienne voie entre Le Fidelaire et Conches a été réhabilitée en voie verte. |
par Armand Ménil (...?)
nb. Ménil ou Mesnil est un patronyme courant dans le secteur de Beaumesnil...
air : Le clairon de Déroulède
1 - L'air est
pur, la route est large Les copains n' sonn' pas la charge Au poste de Ménigal La consigne est très sévère Dans le métier militaire Mais çà leur est bien égal |
2- On prend la
garde, on se r'elève Le jour et la nuit sans trêve Au poste de Ménigal On s' balad le long des lignes Le train passe, on fait des signes Et l'on gueule : ? le journal ! |
3 - L'sergent
s'amèn' en sourdine Et dit : faut pas qu'on s' débine Au poste de Ménigal Mais quand on cherch' un bonhomme Pas moyen d' trouver sa pomme Il est tellement matinal... |
4 - Les uns
ronflent sur la paille Et ne foutent rien qui vaille Au poste de Ménigal Mais les poilus se démanchent Et font des cabanes en planches Sous l' regard du caporal |
5 - Britteville
chant' sa petite romance Et la parti' d' cartes commence Au poste de Ménigal Guillard, Dollmam et Malhappe Empoch' et Nez dit j' me tape Quel guignon phénoménal |
6 - L'
cuisinier ne se fait pas de bile Le ventre au feu, il est tranquille Au poste de Ménigal Ragoûts, rôtis, et gibelottes Il se fout de c' qu'on boulotte Autant qu'avaler un cheval |
7 - Quand c'est
jour de grande laclette Panchout dit am'nez vos têtes Au poste de Ménigal Il taille, il rase, il savonne C'est à ne plus r'connaître personne On est chouette comme pour le bal |
8 - On rit et
souvent on rêve Quand la longue journée s'achève Au poste de Ménigal On songe aux batailles lointaines A nos troupes souveraines A l'amour triomphal |
Musique et Paroles originales du chant Le Clairon sur ce lien
15 novembre 1914 : Les Allemands s'emparent de Dixmude. Toute la Belgique est entre leurs mains à l'exception d'une mince bande de territoire qui entoure Nieuport et Ypres. Le front se stabilise de la mer du Nord aux Vosges et sur le front est, du Niémen aux Karpates. 8 décembre : Joffre, malgré la terrible saignée de la Marne ( 313 000 tués ou disparus), donne à Foch l'ordre d'attaquer dans la direction de Cambrai pour dégager la région de Soissons. |
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Le Roi d’Angleterre Georges V causant aux officiers avant le départ;
Arsène Piéton -
17è Tal, 2è Cie, 8è Div ami de Charles - à Charles Sainturette,
de Louastre :
Je suis en bonne santé et désire que vous soyez de même, mes meilleures amitiés ainsi qu’à votre famille
Voir la La Fiche Matricule de Arsène Piéton et son parcours
Louastre : Village de l'Aisne, Arr. de Soissons, Cant. de Villers-Cotterets, à 15 km de Soissons, 43 km de Laon. |
CP 14-03 – 27 déc
1914, Bernay :
Charles à sa Femme,
Je suis arrivé à Bernay ce soir par le train 4H (caporal,
17è Tal)
La correspondance suivante retrouvée est datée du 11 mars 1915, faisons le point :
La Fiche Matricule de Charles Sainturette nous donne son parcours militaire
Rappelé à l'activité ( Mobilisation Générale ) le 1er août 1914 (SVC). Renvoyé dans ses foyers le 6 sept 1914. Rappelé à l'activité le 25 oct 1914. Passé au 19è Tal d'Infant le 16 janv 1915.
Donc Charles a bien été mobilisé dès le début des opérations, il est revenu chez lui pendant quelques temps, pour ensuite être rappelé le 25 oct 1914, il retrouve le Service des Voies et Communications et part le 27 déc 1914 vers sa nouvelle affectation... |
1914 :
Les Hommes Morts pour la France LATARD Joseph - LELASSEUR Raphaël - DEHAYS Auguste - DELAQUERRIERE Charles - |
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Janvier 1915 : La guerre des tranchées : la guerre de position ont succédé à la guerre de mouvement. La victoire de la Marne a arrêté l'ennemi mais une partie du territoire français est envahie avec Lille et le bassin houiller du Nord et la totalité du bassin métallurgique de Briey. 15 février 1915 : La 1ère armée (de Langle) enlève les premières lignes allemandes en Champagne mais nos troupes se heurtent à une défense élastique des Allemands.
29 février 1915 : Début de l'opération franco-anglaise des Dardanelles
Le Front Ouest en 1915-1916 : http://www.atlas-historique.net/1914-1945/cartes/FrontOuest1915-16.html |
14 Février 1915 : Le Maire du Noyer en Ouche informe que les enfants de l'école ont exprimé le vœu que la somme de 60F inscrite au budget de 1915 pour achat de livres de prix soit versée à La croix rouge de Bernay |
CP 15-01 – 11 mars 1915, Arnaville 54, La Frontière : Charles à Suzanne, J’espère que tu vas toujours à l’école et que tu te conduis bien et que tu apprends bien aussi. Je t’embrasse bien tendrement. ( 19èTal, 2è Cie, SP 84) (73è Div Infant) - 73è Division d'Infanterie
(Arnaville se situe à 13 km au nord de Pont-à-Mousson, nous ne savons pas où il est exactement, il faut se référer au SP 84, mais la carte postale est un indice dont Charles ne se prive pas, et la censure n'a pas encore d'effet... )
Le Caporal Charles Sainturette a changé de
Régiment,
il est maintenant au
19è Territorial, 2è Cie... donc 1er Bataillon
Comme le confirment sa fiche matricule ainsi
que la photo du 19 juin
1915 représentant
la 2ème
Escouade de la 2è Cie du 19è Territorial, 145è Brigade, 73è Division, 1ère
armée
(Nous allons néanmoins continuer de suivre le parcours du 17è Tal de Bernay)
Le JMO du 19è Régiment d'Infanterie Territoriale Sur ce lien : Le JMO - Journal intégral de Marche et des Opérations du 13 août 1914 au 11 février 1916 http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_776_017/viewer.html
Le 19è Tal est composé de 3 Bataillons comprenant chacun 4 compagnies, il fournit semble-t-il des hommes pour le service des étapes et convois. ( la 2è Cie est au 1er Bat ) Ci après quelques dates et lieux pour suivre le 19è Tal...
16 août 1914 : Dans la nuit du 15 au 16 août, le Régiment a été enlevé de Falaise par voie de fer en 3 éléments... le soir il est à Compiègne , les cantonnements sont à Margny et Venette près Compiègne.
L'Etat Major compte 16 Officiers et Sous-Officiers,
plus 3 à la tête de chaque Cie, soit 36, 24 août 1914 : le 1er Bat s'embarque pour Reims 31 août : les 2è et 3è Bat vont dans la région de Rouen 3 sept 1914 : le 2è Bat est débarqué à Ponthieu (Sarthe), Aucune nouvelle du 1er Bat embarqué le 24 pour Compiègne. 4 sept : le 3èBat est au service de la voie ferrée à Sotteville-les-Rouen. 17 sept : Le 3è Bat s'embarque pour Le Bourget (Seine) 1er oct 1914 : Le 2è Bat est cantonné à Villeneuve Saint-Georges (S & O), Aucune nouvelle du 1er Bat 8 oct : Le 1er Bat ( Cdt Padieu) fait connaître qu'il est à St Gemmes (Marne) où il assure le service des étapes (5è Armée) 14 oct : Le Rgt a reçu l'ordre de verser tous ses fusils Mle 86 pour toucher en échange des fusils Mle 74. 16 oct : Le 2è Bat revient à Sotteville-les-Rouen 26 nov 1914 : Le 1er Bat qui était vers Reims doit s'embarquer pour Noisy-le-Sec, il cantonne à Levallois-sous-Bois et reste à la disposition de la 5è armée.(Service des étapes) 10 déc 1914 : 2è Bat : 3 Cies partent vers Le Havre, Abbeville, Boulogne, la 8è Cie reste à Sotteville.
Charles Sainturette est passé au 19è Tal d'Infant le 16 janv 1915. 27 janvier 1915 : Le 1er Bat du 19è Tal a quitté Pavillon-sous-Bois pour la destination d'Ys-sur-Tylle (Côte-d'Or) à la disposition de la 3è armée 1er fév (Im 20) : le 1er Bat est cantonné à Noncourt, près de Neufchâteau (Vosges) (Neuchâteau est à 30 km au nord-Ouest de Contrexéville ) 19 fév 1915 (Im 21) : le 1er Bat est mis à la disposition du Génie de la 73è Division d'Infanterie (Gouverneur de Toul) pour la réfection des routes conduisant au front
21 mai 1915 : un détachement de renfort de 100 hommes est arrivé de Falaise |
CP 15-02 – 16 mars 1915, Pont-à-Mousson, Le Barrage : Charles à Suzanne, Je t’envoie une carte pour te remercier de tes nouvelles. J’espère que tu fais toujours des progrès à l’école. Tu embrasses toute la famille pour moi et le bonjour à Emile Hervieu (Beau frère de Mary Lamare)... Ton père qui t’aime bien et qui viendra bientôt te revoir avec la barbe qui pousse
28 mars 1915 : Secours pour les Soldats Belges. Suite à la demande du Comité des Amis de la Belgique, section de la Sarthe, le Conseil Municipal du Noyer en Ouche fait un don en faveur des Soldats Belges cantonnés au Camp d'Auvours et dans les communes voisines |
CP 15-04 – 7 avril 1915, Pont-à-Mousson : Charles à son épouse Aline : J’envoie à toute la famille mes amitiés. Je suis toujours en bonne santé et espère pour vous de même. ( 19è Tal, 2è Cie SP84 ) (73è Div Infant) écrirai dans quelques jours
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CP 15-05 – 15 avril 1915 : Alice à Charles :
Je t’envoie de loin mes meilleurs baisers, et je t’embrasse
Mme Piéton t’envoie ses meilleures amitiés et t’embrasse
Je te souhaite cher Père une bonne santé, moi cela va très bien maintenant je suis guérie, je vais aujourd’hui au Fidelaire avec maman et mes sœurs dîner chez bon papa. Ta petite mignonne qui t’embrasse de tout cœur.
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19 avril 1915 : Joffre prépare une seconde offensive, en Artois, avec le concours des Belges et des Anglais afin de libérer les mines du nord. 22 avril : Première utilisation des gaz asphyxiants à Langemarck (près d'Ypres) Fin avril : Le débarquement sur les deux rives du détroit des Dardanelles par les troupes françaises et celles de l'Empire britannique (des Australiens) est ardu et coûteux.
9 mai-18juin : Deuxième offensive française en Artois 23 mai : L'Italie (jusqu'ici restée neutre), déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie aux côtés des alliés. |
CP 15-06 – 18 avril 1915 : Arsène Piéton à Suzanne,
CP 15-06.2 – 22 avril 1915, Reprise de Raon-l’Etape Vosges : Charles à Suzanne, Je t’embrasse de tout cœur ainsi que toute la famille, ton père qui t’aime ( 19è Tal, 2è Cie, SP84 )
CP 15-07 – 19 mai 1915, Blénod les Pt-à-Mousson : Charles à Suzanne, Je t’embrasse de tout cœur et embrasse ta mère et tes sœurs pour moi. J’attends une carte de toi, tu sais que j’ai toujours mon bouc,, tu ne me reconnaîtrais pas, quand je reviendrai, je te rapporterai une baïonnette boche que j’ai depuis plus d’un mois. Ton père qui t’aime tendrement (caporal 19è Tal, 2è Cie, SP 84 ) (73è Div Infant)
CP 15-07.2 – 19 mai 1915, Rouen : Auney à Charles Sainturette ( 19è Tal,2è Cie, SP 28 ) : Mon Cher ami, reçu vos deux cartes. Merci. Nous vous souhaitons bonne santé et bonne chance. Je vous serre la main.
nb. Auney est l'Instituteur du village.
CP 15-08 – 24 mai 1915, Dieulouard : Charles à Suzanne, Je te remercie de tout cœur de la belle carte que tu m’a envoyée. Je t’embrasse bien fort. Ton père qui t’aime tendrement.
CP 15-08.2 – 1er juin 1915, Pont-à-Mousson-Dieulouard : Charles à Suzanne, Je t'envoie mes meilleurs amitiés et t'embrasse de tout coeur, embrasse ta mère et tes soeurs ( 19è Tal, 2è Cie, SP84 ) (73è Div Infant)
CP 15-09 – 6 juin 1915, Dieulouard : Charles à Suzanne, Je t’embrasse bien fort de loin, embrasse ta mère et tes sœurs pour moi. ( 19è Tal, 2è Cie, SP84 ) (73è Div Infant)
LTR 15-01- 7 juin 1915, : René Lucas – 38 ans - à Hélène sa nièce : ( René Lucas est le beau frère de Charles – marié avec Angèle Guérin, sœur d’Aline, Passé au 20è Tal le 8 fév 1915, ) : de Saint Cyr l’Ecole, Je suis en retard à te répondre, je te dirais que j’ai eu beaucoup de dérangement, nous avons changé de place, il a fallu déménager, aussi bien pour mon officier, que le bureau en un mot il a fallu tout déranger, nous ne sommes même pas encore réinstallés. Je te remercie de ta chanson que tu m’a envoyée ainsi que la lettre de Suzanne, je n’ai pas reçu de lettre de ton papa depuis une douzaine de jours, je lui ai écrit hier, il n’y a rien de drôle que je n’ai rien reçu, ses lettres sont de douze à quinze jours pour me parvenir. Si tu veux me voir, viens dimanche je serai à la maison
CP 15-10 – 16 juin 1915, Pont-à-Mousson: Charles à Suzanne, Je t’embrasse te tout mon cœur et embrasse bien toute la famille pour moi ( 19è Tal, 2è Cie, SP84 ) (73è Div Infant)
CP 15-11 – 16
juin 1915, Dieulouard : Charles à sa Femme Aline,
Ainsi que je te l’ai promis, je t’écris
de D----d où je suis arrivé lundi soir
sans encombre, hier étant de garde de police, je n’ai pu t’écrire, nous allons
être ici pour huit jours de repos, et je crois que l’on retourne encore à M----l Lundi prochain, enfin c’est toujours une semaine d’écoulée et l’on voudrait bien
que ce soit la dernière. J’espère que toute la famille est toujours en bonne
santé, tant qu’à moi, cela va bien toujours avec beaucoup de chaleur. J’espère
que par ce temps tu vas pouvoir faner. Je t’embrasse de tout cœur ainsi que les
enfants.
Bonjour de la part de Vigot et
Massieu, ( 19è Tal, 2è Cie, SP84
) (73è
Div Infant) t’écrirai demain en après-midi.
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CP
15-11.3 – 19 juin 1915, D… ( Dieuloard) :
de Charles à Robert Sainturette, son père, au Fidelaire,
note : les endroits de lieu sont écrits sommairement ou bien peut-être
gommés ? - le nom du pays représenté par la carte est rayé, Mais de temps à autre il laisse le message : D----d pour Dieulouard et ensuite il est à K l G : Kœur-la-Grande.
A
la maison, les siens peuvent quand même le suivre sur la carte de France...
il n'est pas très difficile de comprendre Nous comprenons ce que cela signifie... Suzanne est motivée par la collection de cartes postales et Hélène chargée de noter son emploi du temps.
Cette photographie est la seule qui représente le Caporal Charles Sainturette en habit militaire. Nous y voyons bien le gallon de Caporal et une décoration dont j'ignore la signification. J'ai demandé conseil à des spécialistes en la matière et il en ressort comme conclusion : La médaille ressemble à une médaille fictive, c'est courant sur les photographies de soldats, soit des médailles en carton ou papier découpé, soit dessinées à la craie sur la veste, est ce que c'est une médaille "pour rire" avec des mentions humoristiques dessus, ou bien a t'il été vraiment décoré mais il n'a pas encore reçu la vraie médaille ? difficile à dire...
Les deux petites lignes horizontales blanches près de ses boutons sont son grade de caporal, normalement rouge, a ici été passé à la craie pour mieux se voir sur la photo noir et blanc, et petit détail très intéressant visible sur l'agrandissement il porte encore sur son képi le numéro rouge du 24e régiment d'infanterie et non le N° blanc du 19e territorial, ce qui veut dire que sur cette photo il porte encore le képi qu'il a perçu comme GVC de la subdivision de Bernay (qui selon les instructions devaient percevoir leurs effets du 24e RI).
Je n'ai pas connaissance de décoration, et les JMO de cette période ne révèlent aucun élément probant.
et à Yannick - http://gvc.14-18.pagesperso-orange.fr/ - de GVC, que nous avons vu au moment de la mobilisation - |
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mai - juin 1915 : Les Allemands lancent des attaques dans le massif forestier d'Argonne et s'emparent du nord du massif afin d'investir Verdun. |
LTR 15-02- 25 juin 1915 : Charles à Hélène : Je suis en ce moment à K l G jusqu’à lundi prochain, cela va bien, c’est assez calme pour l’instant, il fait un peu moins chaud, il a tombé depuis plusieurs jours de l'eau et ce matin assez fort, j’ai mouillé un peu, j’ai parti à 4H du matin pour mes équipements et j’ai rentré à huit heures et demie, alors il y avait une heure qu’il pleuvait, j’ai été à la Fontaine du Père Hilarion d’où j’ai cueilli ces quelques feuilles que je t’envoie comme souvenir de la Fontaine.
Au sujet de ton certificat, je regrette que tu ne sois pas reçue, du moment que tu as fait de ton mieux, je t’en fais pas de reproche. Je demande pas mieux que tu retournes à l’école afin de l’avoir plus tard puisque cela te fait plaisir. Tu souhaiteras bien le bonjour à Mme MOREL et à tous ceux qui s’informent de moi. M et Mme LEGRAND et tous les amis, je ne cite pas les noms car j’en oublierais. Tu feras toutes mes amitiés et embrasseras toute la famille pour moi. Bonne santé à tous. Ton père qui t’embrasse de tout cœur. ( 19è Tal, 2è Cie, SP84 ) (73è Div Infant)
CP 15-12 – 29 juin 1915: Charles à Suzanne, Je t’embrasse bien fort et embrasse bien ta mère et tes sœurs pour moi, et le bonjour à Émile, Drouet et Albert. Ton père qui t’embrasse tendrement
CP 15-13 – 30
juin 1915:
Charles à Suzanne, Souvenir de la Campagne 1914-1918 (caporal 19è Tal, 2è Cie,
SP84 )
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CP 15-14 – 4
juillet 1915 Vos Paquets Charles à sa Femme Aline : J’espère que toute la famille est en bonne santé, tant qu’à moi cela va bien. Mes meilleures amitiés à toute la famille. Je t’embrasse bien fort ainsi que les enfants. |
CP 15-14.2 – 4 juillet 1915 : Arsène Piéton à Aline Sainturette : J’ai reçu votre lettre il y a huit jours qui m’a fait plaisir et de vous savoir en bonne santé, tant qu’à moi, cela va bien. Ce soir nous allons dans les tranchées mais je reste au village. Depuis trois jours il fait beau et faut espérer que cela va continuer. J’ai eu des nouvelles de Charles il y a quelques jours, il allait bien. Je finis en vous embrassant de loin, je ne sais à quand il viendra de le faire de près. Embrassez vos enfants pour moi. Bonjour à Émile et Drouet. Votre ami dévoué.
Arsène ne mentionne pas d'endroit, mais, d'après le JMO, le 17è Tal est dans le secteur d'Auchonvillers - http://www.paysducoquelicot.com/auchonvillers.htm - Canton d'Albert - Somme.
Un Parc Mémorial a été aménagé,
Le Cimetière http://www.todayisfree.com/360-48-Auchonvillers-Military-Cemetery et
http://www.picardie1418.com/fr/decouvrir/cimetiere-communal-d-auchonvillers.php
Un poilu : http://themasq49.free.fr/index_fichiers/MonOncleAndre/page_01.htm
13-14 juillet : Les Allemands continuent à lancer des offensives locales en Argonne.
Le Front Ouest en 1915-1916 : http://www.atlas-historique.net/1914-1945/cartes/FrontOuest1915-16.html
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Pont-à-Mousson, l’Hospice Civil sur le recto : Que j'ai vu brûler ces jours ci. Supplément de nourriture pour le 14 juillet, l’Hospice civil de Pont-à-Mousson
CP 15-15 – 14
juillet 1915,
Je fais réponse à ta lettre reçue hier soir pour te dire que je suis toujours en bonne santé et espère que la présente trouvera toute la famille de même. Je suis toujours au … l’on a pas reparti cette fois au repos vu les évènements qui se sont passés. |
On fait beaucoup de tranchées nouvelles dans un terrain très pierreux, il est même venu beaucoup de vieilles troupes nous renforcer au travail, enfin cela ne va pas mal, faut espérer que les Boches ne recommenceront pas à vouloir avancer, cela leur a coûté trop cher mais il faut mieux prendre ses précautions (coin de carte détérioré) (…) toujours à bombarder le pays. L’on commence à donner des permissions (…) Calvados qui devaient partir les premiers, notre tour viendra probablement (…) pourra alors revoir la famille, mais pour le secteur, ce sera (…) d’anciens, enfin tout le monde doit bien comprendre que quand on pose (…) je n’ai pas besoin d’argent pour l’instant mais dans une dizaine de jours tu pourras m’en renvoyer un peu pour me servir à ma permission si j’en ai une, car le voyage est (…) Il est tombé beaucoup d’eau cette nuit, il fait humide (…) Mes meilleurs amitiés et embrasse toute la famille, |
CP 15-15.2 – date ?, Pont-à-Mousson : Charles à Suzanne
CP 15-15.3 – date ?, Pont-à-Mousson : Charles à ? Carte Détériorée
CP 15-16 – 24 juillet 1915, Pont-à-Mousson : Charles à sa Femme Aline, Je viens de recevoir ta carte et la lettre d’Yvonne, je vous remercie. Je vous dirais qu’il fait mauvais temps en ce moment, il tombe de l’eau tous les jours. Les opérations sont assez calmes sauf qu’il y a eu un bombardement de Pont-à-Mousson et où nous sommes tuant et blessant plusieurs personnes et incendiant plusieurs maisons que j’ai vu brûler. Je t’embrasse de tout cœur ainsi que les enfants . vous avez le bonjour de la part de Vigot et Massieu
Note : Vigot... Au Noyer en Ouche, il y a Zéphir Vigot né le 14 sept 1872. Il est marié avec Marie Célestine Vallée, native du Fidelaire. Nul doute qu'ils se connaissent au pays, nous aurons confirmation avec sa Fiche Matricule.
Néanmoins, le recensement de 1906 donne Vigot Zéphir et son épouse, demeurant à La Conaillette au Fidelaire, nous avons la bonne personne comme le confirme la carte suivante du CP 15-27 - 18 nov 1915, disant que Vigot du Fidelaire est rentré au pays pour bûcher en forêt de Lyre. Vigot à un an de moins que Charles...
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CP 15-16.2 – sans date : Suzanne à Charles , Mon cher papa, Espérons que ma carte t'envoie la vérité et que bientôt je pourrai me promener en tenant par la main. En attendant cet heureux jour je t'embrasse bien des fois. Ta petite Suzanne qui parle de toi tous les jours Suzanne Sainturette |
CP 15-17 – 25 juillet 1915, Pont-à-Mousson : Charles à sa Suzanne : Je viens de recevoir ta gentille carte ainsi que celle d’Albert. Je te remercie bien, j’espère que bientôt j’irai me promener avec toi, je serai bien content et toi aussi. Je te prie d’embrasser ta mère et tes sœurs pour moi et souhaite le bonjour à Albert et à Émile et Drouet pour moi. Ton père qui t’aime bien et t’embrasse de tout cœur.
LTR 15-02.2- 27 juillet 1915, : Nelly Sauvage à Hélène : Julien est venu Dimanche dernier ( 224è Infant, 25è Cie Bernay-Eure)
CP 15-18 – 27 juillet 1915, Pont-à-Mousson : Charles à sa Suzanne : J’embrasse bien fort ma petite Suzanne et embrasse ta mère et tes sœurs pour moi
Le JMO du 19è Régiment d'Infanterie Territoriale 19 août 1915 : Le 3è Bat est embarqué pour Troyes (Aube) 22 août : Un détachement de la 10è Cie est dirigé sur Valentigny pour être mis à la disposition du Génie. 26 août : 10è Cie : 1 Sergent et 10 hommes dirigés sur La Neuville-au-Pont pour le service de ravitaillement, il revient à Troyes le 11 octobre 27 août : 10è Cie : un détachement de 56 hommes dirigé sur Russy-le-Château (Marne) pour assurer le service des trains de R.A 30 août : La 11è Cie part pour Valmy, et va assurer les ravitaillements aux gares de : Dampierre-sur-Aure, Gizancourt, La Chapelle St Marc et Onize. |
Le JMO du 17è Régiment d'Infanterie Territoriale de Bernay 13 août 1915 : Le régiment se rend par route à Conty (Sud d'Amiens) où il est embarqué pour Witry-la-Ville puis Coupeville (Marne) et enfin 17 août : Dampierre-le-Château où il cantonne. Il est chargé d'effectuer des travaux de tranchées et boyaux dans le secteur du 1er CA Colonial, (5è Brigade d'Infanterie Coloniale), cote 202, en passant par Valmy et Courtemont 5 sept : Arrêt des travaux en raison du départ du Régiment pour Sainte Menehould et Braux-Ste-Cohière. Il passe aux ordres de la 151è D.I. 7 sept : Le régiment arrive à Neuville-au-Pont et Claude-Fontaine. Travaux de nuit des boyaux au sud de Ville-s/-Tourbe 12 sept : Le 3è Bat va cantonner au Bois d'Hauzy pour occuper les tranchées de 1ère ligne. Le reste va à La Ferme du Moulinet. |
CP 15-19 – 6 août 1915, Pont-à-Mousson : Charles à Suzanne : J’embrasse ma petite Suzanne qui embrasse sa mère et ses sœurs et souhaitera le bonjour aux domestiques en leur payant un coup de cidre à ma santé, signé Un Poilu
CP 15-20 – 7 août 1915, Construction d’un Pont de Bateaux sur la Meuse – Bois d'Ailly ( Bois d'Ailly a été le théâtre de violents combats,situé entre Saint-Mihiel et Commercy, au nord de Pont sur Meuse ) : Charles à Suzanne, Je suis toujours en bonne santé, et il fait toujours chaud. Je pense bien que vous allez faucher du blé et que tu vas t’occuper du ménage
CP 15-21 – 24 août 1915, Escadre Franco-Anglaise aux Dardanelles : Charles à sa Femme Aline : Reçu ta carte avec plaisir, je vois que les travaux de la moisson avancent, je vous souhaite continuation du beau temps, car où je suis il fait beau en ce moment. Rien de nouveau à te dire que cela va toujours bien. Bonne santé à toute la famille. Je t’embrasse de tout cœur ainsi que les enfants. Bonjour de la part de Vigot et Massieu ( 19èTal, 2è Cie, SP 84 ) (73è Div Infant)
LTR 15-03- 27 août 1915, : Charles à Hélène : Je réponds à ta lettre que je viens de recevoir à l’instant, toujours avec plaisir d’avoir des nouvelles de la famille, tant qu’à moi, çà va toujours bien, aussi il fait très chaud où je suis, j’espère que vous allez avoir bientôt terminé vos avoines ainsi que rentré le blé chez nous comme chez les voisins, je pense que ta mère aura envoyé du monde chez Mme Piéton pour lui rentrer son blé. Enfin je vous souhaite que le beau temps continue afin de finir plus vite. Je n’ai rien de nouveau à te dire que c’est toujours la même chose, on travaille toujours aux tranchées et l’on a été beaucoup salué ces jours ci par les boches, mais ils n’y ont perdu rien, cet après-midi, au moment où je t’écris les boches envoient beaucoup d’obus à côté de nous et pas des petits sur Pont-à-M. , Blénot et les alentours mais nos pièces leur répondent doublement et à pleine mitraille, cela va les dresser un peu et il va en avoir plus d’un qui ne va pas avoir besoin de soupe ce soir. Bonjour à Madame Morel et embrasse bien ta mère et tes soeurs ainsi que la famille
10 septembre 1915 : Parution du premier numéro du Canard enchaîné. 2 septembre : Joffre envisage une vaste offensive en Champagne, en Argonne et en Artois.
16-28 septembre : Contrariée par le mauvais temps, l'offensive échoue. Les pertes sont énormes : 100 000 français, 60 000 Britanniques, 65 000 Allemands mis hors de combat par les offensives de septembre.
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Bataille de la Marne du 6 au 12 sept 1914 Heiltz-le-Maurupt – Rue de Rennes-Le Temple protestant respecté par les Allemands sert aujourd'hui d'école CP 15-22 – 10 sept 1915 B. l P. : Charles à Suzanne : B. l P (Bois le Prêtre) ; 3 h du soir. Je t’embrasse bien fort et te prie d’embrasser ta mère et tes sœurs pour moi. Je compte sur toi pour m’envoyer des nouvelles du pays. Souhaite à la Famille Amiot et Morin et Martin bien le bonjour de ma part. Ton père qui t’embrasse tendrement ( B le P -19è Tal, 2è Cie, SP148 ) |
LTR 15-03.2- 12 sept 1915 : J. Sauvage (ami de Charles demeurant La Houssaye) à Hélène : J’ai été chez nous en permission de fenaison. Je pensais bien aller vous voir mais j’ai reçu une feuille 10 jours avant l’expiration de ma permission pour me rendre immédiatement. Je suis toujours en bonne santé et souhaite que la présente te trouve de même ainsi que tes parents et sœurs, tu voudras bien me donner des nouvelles de ton père et lui souhaiter le bonjour pour moi,tu lui diras que je voudrais bien nous retrouver pour trinquer ensemble, enfin espérons que cela ne va pas tarder et que nous serons débarrassés de cette guerre. Où je suis nous ne trouvons rien du tout, nous trouvons un peu de vin et on le vend 2F50 la bouteille, le fromage 1,50 et pas comme on veut, nous sommes dans le milieu de la forêt comme si nous étions dans la forêt de Beaumont. Aujourd’hui nous avons eu la messe en plein air. Je ne connais plus rien autre chose à te dire pour le moment que de souhaiter le bonjour chez toi, et Émile et Mme Morel et Mme Piéton et surtout donne mon adresse à ton père pour qu’il m’envoie la sienne. J. Sauvage, 82è d’Infanterie, 9è Cie, 1ère section, SP9.
J’attend la fin avec impatience et je l’espère pour bientôt pour cette année toujours et beaucoup comme moi
82è Régiment d'Infanterie En 1914, constitué de 3 Bataillons, casernement Montargis, Troyes, 17è Brigade d'Infanterie, 9è Division d'Infanterie d'août 1914 à nov 1918, 5è Corps d'Armée, |
SP9 : a desservi la 9ème division d'infanterie durant toute la guerre. (Recherches en cours) |
CP 15-24 – ? sept 1915 : Charles à Aline, Je viens de recevoir ta seconde lettre à laquelle je m’empresse de répondre pour te dire que j’ai bien reçu celle d’hier soir et que je t’ai répondu ce matin, maintenant il faut toujours mettre secteur 148. Je n’ai rien à te dire de nouveau depuis la lettre de ce matin, je vous souhaite toujours le beau temps pour finir de rentrer les récoltes ainsi que chez les voisins, rentrez ceux à M. Piéton pour lui faire plaisir, je compte sur vous. A ce sujet il fait beau temps aujourd’hui, nous avons de nouveaux soldats arrivés cette nuit, classe 90, 91, 92 pour remplacer le même nombre de 89 venant du Havre. Bonne santé à toute la famille et bonjour à tous ceux qui s’informent de moi ( le SP est 148 ) (82è Div Infant Territoriale)
19 septembre 1915 : Le Conseil Municipal du Noyer en Ouche vote une subvention de 50F pour les Paysans des régions envahies. |
CP 15-25 – 20 sept 1915, Dieulouard : Charles à Aline : Rien de nouveau à t’apprendre que notre secteur change encore et redevient le 84, c’est parce que la division qui porte ce numéro est revenue tandis que la division qui avait 148 est partie, alors récris moi secteur 84, cela va encore mettre du retard pour nos lettres, car hier soir il y en avait pas une à la Cie et cela va durer plusieurs jours, et pour nous autres aussi, il fait beau temps et très froid, cela va bien. Bonne santé à tous. Je vous embrasse de tout cœur. ( 19è Tal, 2è Cie, SP84 ) (73è Div Infant)
Note : Le JMO de la 73è DI, à la date des 18 et 19 septembre 1915 ( Im 61 ) relate ce changement : la 16è DI est relevée par la 73è DI.
La 73è DI doit se tenir prête à participer à une action offensive sur son secteur ( Régniéville )
CP 15-25.2 – 21 sept , Strasbourg : Charles à Aline , Maintenant, j’espère que toutes tes deuxièmes coupes vont être rentrées, il fait toujours beau et froid la nuit. En ce moment il y a fort et violent bombardement sur P à M. Je t’ai dit aussi que notre secteur doit redevenir l’ancien c’est à dire 84 au lieu de 148. Plus rien à te dire que cela va toujours bien, j’espère que toute la famille est de même. Je t’embrasse de tout cœur et les enfants. Ton mari qui t’aime tendrement. Surtout ne te contrarie pas au sujet du retard des permissions, faut espérer que cela ne durera pas longtemps ( 19è Tal, 2è Cie, SP84 ) (73è Div Infant)
CP 15-25.3 – 14 Oct 1915 : Alice à Charles : C’est avec plaisir que nous attendons de tes bonnes nouvelles, surtout que tu sois toujours en bonne santé et que tu n’aies pas trop à souffrir des malheurs de la guerre. Je vais toujours bien ainsi que Nelly, nous avons reçu des nouvelles de Monsieur Piéton avant hier, il allait toujours bien. Aujourd’hui Émile charrie du fumier à la maison. C’est moi qui fait le ménage et la cuisine et je voudrais bien que tu reviennes le plus tôt possible en manger. Je termine ma lettre en t’embrassant de tout mon cœur. Nelly se joint à moi pour t’envoyer toutes les deux nos meilleures amitiés de loin. Ta petite fille chérie qui t’aime tendrement.
JACQUET Marc
- CP - Photo
groupe-1er nov 1915 :
CP 15-26 – 10
nov 1915,
( carte ci-contre, lire légende )
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16 novembre 1915 : La France lance son premier emprunt de guerre. Un autre suivra en octobre 1916, puis un troisième en novembre 1917 et un quatrième en novembre 1918. Ils rapportent près de 22 milliards de francs.
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CP 15-27 – 18 nov 1915 : Charles à Suzanne : Je t’envoie ces deux mots pour te dire que je suis en bonne santé et espère que toute la famille est de même. Je compte sur toi pour m’écrire et me dire si tout le monde travaille bien et si les pommes s’avancent à ramasser et si il y en a d’autres de vendues, enfin fait moi un petit rapport de tout cela. Tu diras à ta mère que Vigot du Fidelaire est rentré dans son pays pour bûcher en forêt de Lyre. Tu embrasses ta mère et tes sœurs pour moi et bonjour à Albert et Émile et la famille Drouet
Note : Vigot... Au Noyer en Ouche, il y a Zéphir Vigot né le 14 sept 1872. Il est marié avec Marie Célestine Vallée, native du Fidelaire. Nul doute qu'ils se connaissent au pays, nous aurons confirmation avec sa Fiche Matricule.
Néanmoins, le recensement de 1906 donne Vigot Zéphir et son épouse, demeurant à La Conaillette au Fidelaire, nous avons la bonne personne comme le confirme la carte suivante du CP 15-27 - 18 nov 1915, disant que Vigot du Fidelaire est rentré au pays pour bûcher en forêt de Lyre. Vigot à un an de moins que Charles...
En effet, la fiche matricule de Zéphir Vigot indique qu'il entre au 19è Reg Inf Territ le 16 janv 1915, détaché le 3 nov 1915 à la Maison Hirsch à La Neuve Lyre. Il ne sera démobilisé que plus tard, le 16 janvier, mais l'année est incertaine, date raturée --
CP 15-28 – 20 nov 1915, Montauville : Charles à Suzanne : Plus rien à te dire que cela va toujours bien, notre situation étant toujours mauvaise, s’est tout de même un peu améliorée, mais c’est le mauvais temps qui est à craindre. On part le matin à 6h 1/4 et l’on revient à 4h30 et l’on mange sur le terrain dehors ou à l’abri quand on peut en trouver, enfin on n’en mourra peut-être pas. Je t’embrasse de tout cœur. Bonjour aux ouvriers. Je t’envoie mes meilleures amitiés, embrasse bien ta mère pour moi. Ton père qui t’embrasse de tout cœur. ( 19è Tal, 2è Cie, SP 84 ) (73è Div Infant)
CP 15-29 – 28 nov 1915 : J. Drouet à Charles : Mes amitiés de notre part
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CP 15-31 – 30
nov 1915, Maidières, La rue Saint Pierre : Charles à Suzanne, Je t’envoie de Pont-à-M. ( Pont-à Mousson ) mes meilleures amitiés. Embrasse bien ta mère et tes sœurs pour moi. Ton père qui t’embrasse très fort et qui attend de tes nouvelles. Tu souhaiteras le bonjour aux domestiques pour moi |
CP 15-32 – 1er déc 1915 : Suzanne ( 8 ans ) à Charles : Je te dirai que j’ai reçu ce matin avec un grand plaisir ta carte, en ce moment c’est moi qui fait le ménage. Il n’y a plus d’école pour ceux qui ont des pommes à ramasser. Je fais l’ouvrage pendant que Maman et mes sœurs (15 ans, 14 ans, et 12 ans) en ramassent. Maman se joint à moi pour t’embrasser bien des fois. Ta petite fille qui t’aime bien.
CP 15-33 – 2 déc 1915 : Alice à Charles : Je profite de te faire savoir par ces quelques lignes que je suis en bonne santé et désire de tout mon coeur que la présente te trouve de même. Aujourd'hui il fait meilleur, il faudrait que cela continue. Je t'embrasse de tout mon coeur ainsi que toute la famille. Émile ne veut pas venir brasser chez nous car il n'a trouvé personne et Nelly est bien désolée. Ta petite fille qui t'aime
CP 15-35 – 5 déc 1915 : Suzanne à Charles, En réponse à ta carte d'hier, je te dirai que je t'ai envoyé 2 cartes, que j'ai retourné à l'école il y a 3 jours, mais à ma grande satisfaction je vois qu'il n'y a pas que moi qui a manqué, toutes mes camarades ramassaient des pommes. Chez nous c'est bientôt fini. Ta petite Suzanne qui t'aime bien fort ainsi que maman.
CP 15-36 – 5 déc 1915, Croix des Carmes au Cimetière du Pétand : Charles à Suzanne : Je suis toujours en bonne santé, je t’envoie toutes mes amitiés ainsi qu’à toute le famille que j’embrasse avec toi de tout cœur. Ton père qui t’aime tendrement. Bonjour à Émile et Albert et Drouet.
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CP 15-37 – 7
déc 1915, Cimetière du Pétand
: Charles à Suzanne : Reçu ta carte avec plaisir et te remercie bien. Je vais en trouver une belle si je peux à PäM. ( Pont-à Mousson ) pour te l’envoyer dans quelques jours. Je voudrais bien manger de ta cuisine. Embrasse ta mère et tes sœurs pour moi. Celui qui t’aime tendrement ( Sur la carte, nous distinguons clairement trois lettres écrites par Charles : BLP, au dessus de la cime des arbres... Il montre l'endroit où il se trouve : Bois-le-Prêtre ) |
7 Déc 1915 : Le Conseil Municipal du Noyer en Ouche souscrit à l'emprunt national pour quarante francs de rente. 23 Déc 1915 : Souscription pour la journée du Poilu |
1915 :
Les Hommes Morts pour la France GUERIN Emile - HENRY Georges - HIRTZ Jean Louis - MAILLOT Georges - POREE Raymond - HELLOT Armand - THOUROUDE Léopold - DESMONTS Georges - HENRY Georges - LOISEL Jules - |
Fin décembre 1915 : bilan peu satisfaisant, les offensives coûteuses n'ont pas permis la percée. L'expédition des Dardanelles a échoué, Joffre songe a une nouvelle offensive pour la fin de l'hiver 1916... L'institution des permissions maintient le moral des soldats et "les civils tiennent" selon le mot célèbre de Forain
Janvier 1916 : Entre Belfort et Verdun, le général allemand Falkenhayn choisit : Verdun, dont la position dans un saillant où, entre Sainte-Menehould et Saint-Mihiel, les Allemands occupent trois des côtés est favorable à une attaque. Il dispose de 14 voies ferrées et de bonnes routes alors que pour atteindre Verdun, les Français n'ont plus qu'un chemin de fer à voie étroite, le Meusiem, et la route de Bar-le-Duc. Dès la fin de décembre, Joffre a donné ordre aux Généraux d'armées de préparer l'offensive d'été.
Le Front Ouest en 1915-1916 : http://www.atlas-historique.net/1914-1945/cartes/FrontOuest1915-16.html |
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16-00-Une carte du 311è RI ( en date du 9 juin 1915, mais le régiment est toujours au même endroit, voir lettre du 20 mars 1916 ) nous montre le secteur où se trouve Charles, c'est-à-dire dans le triangle Pont-à-Mousson - Dieulouard - Fey-en-Haye donc proche du Bois-le-Prêtre.
CP 16-01 – jan 1916 : Charles à Suzanne : Je t’envoie mes meilleurs souhaits de bonne année. Je t’embrasse de tout cœur ( 19è Tal, 2è Cie, SP 84 ) (73è Div Infant)
CP 16-02 – 4 jan 1916 : Charles à ses filles, Je vous remercie bien toutes de m’avoir envoyé vos vœux de nouvelle année, je vous en serai bien reconnaissant, je ne puis vous envoyer chacune une carte, on ne peut plus en trouver. Mes meilleures amitiés, et vous embrasse toutes de tout cœur. Embrassez votre mère pour moi. J’ai reçu plus de 40 lettres au jour de l’an, et il m’en arrive encore, je suis plutôt ennuyé pour répondre à tout cela )
LTR 16-01- 4 janvier 1916, Lettre de Fernand Lesueur, ami de la famille ? (retrouvée parmi toutes les autres, n’ayant pas de rapport avec Charles) adressée à ? marraine ? : Chère Demoiselle, C’est avec plaisir que j’ai reçu votre gentille lettre et surtout de vos bons souhaits. Je les accepte et je vous transmet les miens de tout cœur pour la bonne action que vous avez entreprise à confectionner des lainages pour les pauvres camarades qui sont sur le front exposés à le rigueur du froid comme l’année passée.
Je serais bien heureux aussi que cette terrible guerre soit finie, que chacun puisse rentrer dans ses foyers sans être exposé à risquer sa vie tous les jours. Je vais bientôt quitter l’hôpital pour aller en convalescence mais malheureusement je n’ai pas de famille et je serai forcé d’aller dans un dépôt de convalescents pour finir de me rétablir avant de rejoindre mon dépôt qui est à Bernay.
Recevez chère Demoiselle mes meilleurs vœux pour la nouvelle année. Fernand Lesueur. Hôpital mixte, Salle C. Bernay
CP 16-03 – 5 jan 1916, Le Noyer : A. Piéton à Charles, Caporal au 19èTal, 2è Cie, SP 84 : Du Noyer je vous envoie cette carte pour votre anniversaire en espérant que l’an prochain de vive voix, Demain je vous écrirai une lettre. Mes meilleures amitiés et cordiale poignée de main.
CP 16-03.2 - Jeudi 12 jan 1916 : Arthur Sainturette (Frère de Charles) à ses nièces : En vous remerciant des aimables cartes que vous m'avez envoyées à l'occasion du nouvel an, je vous donne de mes nouvelles de ma santé qui sont bonnes pour le moment. Ayant été pris de pointes de côté la semaine dernière, j'ai été deux jours à l'infirmerie pour me reposer un peu. Le major m'a envoyer passer 15 jours de convalescence au Château de Menneval, on est très bien, le temps passe trop vite. J'ai reçu des nouvelles de votre père qui m'a dit qu'il va bien aussi. Vite la fin pour tout le monde. Je vous embrasse bien fort ainsi que toute la famille. Votre Oncle.
Arthur Sainturette, 17è Tal, Dépôt de convalescents du Château de Menneval, Bernay Eure
LTR 16-01.2 - 15 janvier 1916, : Charles à Hélène : Reçu ce soir ta lettre datée du 9 janvier, Je vois que tu as été au premier de l’an chez tes grands-pères, cela leur aura fait plaisir, mais ils auraient préféré qu’il n’y ai pas de manquants, nous espérons que l’année prochaine nous serons là probablement beaucoup plus tôt je l’espère. Le temps est toujours humide, surtout ce soir, car il tombe de l’eau et les routes sont couvertes de boue et l’on souffre beaucoup du froid aux pieds, c’est ce qui est le pire. Au moment où je t’écris, les boches viennent de nous envoyer quelques fusants près de notre logement n’occasionnant aucun accident. Bien le Bonjour à Clémence et aux domestiques. Embrasse ta mère et tes sœurs ( 19è Tal, 2è Cie, SP84 ). (73è Div Infant)
LTR 16-02- 19 jan
1916 : Charles à Hélène :
Il y a beaucoup de retard dans les lettres, en ce moment le temps est assez bon,
quoique humide mais plutôt doux pour la saison. Tu ne me dis pas que
Lamarre,
c’est peut-être bien celui de Fouesnard qui est en permission. Je vois que
vous êtes tous en bonne santé, tant qu’à moi, cela va toujours bien. Embrasse
toute la famille pour moi.
(note : Les Lamarre sont nombreux dans le secteur du Noyer, Il a son ami Mary
Lamarre de Thevray qui est parti, ils seront ensemble à Lambla…)
CP 16-04 – 29 jan
1916, Montceaux Aube : Paul Cottin
à Charles, Caporal au 19èTal, 2è Cie, SP 84 :
J’ai reçu ta carte avec plaisir que tu soies en bonne santé, moi je suis
toujours de même, je vois que notre congé se continue toujours, la fin de cette
terrible guerre ne vient pas vite, vivement la fin que l’on retourne prendre un
bon coup de cidre de Normandie.
On est changé de commune, nous sommes cantonnés près de la forêt, à présent on ne va plus en automobile. Mon vieux copain, je t’envoie une cordiale poignée de main. Ton ami, Paul Cottin, Sapeur 1er génie, Cie d’étapes P3 (ou F3 ?), à Montceaux par Saint Parres les Vaudes. (Sud de Troyes) On doit changer de pays vers le 15 février.
La 73è Division Infanterie, Génie, JMO du 3 août 1914 au 11 déc 1916 : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_401_001/viewer.html 9 Janv 1916 : (Im 69) Une Cie du 3è groupe de travailleurs est mise en route sur Saizerais où elle va aménager un terrain d'aviation. Visite de la 2è position de Haut de Rieupt au Père Hilarion 11 Janv 1916 : (Im 69) Visite de la ligne de soutien en construction en avant du village de Fey 5 fev 1916 : (Im 71) : les 2è et 4è Cies du 19è Tal passent à la 65è Div
8 fev 1916 : (Im 71) : Reconnaissance des
ponts sur la Moselle de Frouard à Pont-à-Mousson et des passerelles sur
l'Ache de Jézainville à Griscourt Fey-en-Haye, auberge Saint-Pierre, vestiges militaria : http://humanbonb.free.fr/indexFey.html Bois-le-Prêtre : http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article1728 |
La 65è Division Infanterie de Réserve, Génie, A la Mobilisation, composée de la 129è et de la 130è Brigade, qui sont composées elles-mêmes en février 1916 : 129è Brigade : 302è RI, 311è RI, 312è RI, 34è Inf Coloniale, 46è Bataillon de Chasseurs, 64è Bat de Chasseurs , 67è Bat de Chasseurs 130è Brigade : 304è RI, 341è RI, 203è RI, 38è Inf Coloniale, 47è Bat de Chasseurs, 63è Bat de Chasseurs. Régiments d'Artillerie : 55è, 6è et 2è
JMO du 16 août 1915 au 31 oct 1916 : 29 Janvier 1916 : (Im 40) Le QG de la 65è Div est à Domèvre-en-Haye 2 Février 1916 : (Im 42) Le calme qui règne dans le secteur depuis une dizaine de jours est exceptionnel, on cherche à se rendre compte des motifs de ce calme. 3 Février 1916 : (Im 42) Nuit calme, quelques torpilles sur le Redan et son boyau (Sud de Mort-Mare). Dans la matinée, une cinquantaine d'obus sur les tranchées à l'Est de Remenauville 7 Février 1916 : (Im 43) De 14h à 16h, bombardement par torpilles à l'Est de Regniéville 11 Février 1916 : (Im 43) Les Allemands profitent de la facilité d'observation que donne la neige pour régler quelques coups sur nos batteries et sur les crêtes où se trouvent les points de passage. 16 Février 1916 : (Im 44) Un champ de tir pour avions est installé entre Nanoncourt et Tremblecourt. Des bruits souterrains entendus des tranchées de 1ère ligne ont fait craindre que l'ennemi ne fit des travaux de mine. Le Général veut absolument éviter la guerre de mines et donne des instructions dans ce sens. 18 Février 1916 : (Im 45) De nombreuses torpilles ont causé des dégâts matériels au Sud-Est de Remenauville et vers Grignon 20 Février 1916 : (Im 45) Bombardement assez violent, quelques obus sur Limey et le Ravin de Limey
21 Février 1916 : (Im
45) Environ deux cents obus de gros calibre sont tombés sur
Jolival et le Bois Brûlé. Tout le secteur de la 130è Brigade a été
violemment bombardé . Note : Le Magazine N° 24 de Tranchées - www.tranchees.fr - sous la plume de Franck Beauclerc explique dans un article de 14 pages la bataille de Verdun et le Hors-série N° 10 les tentatives d'encerclement 1914-1915. 1er mars 1916 : (Im 48) Notre artillerie lourde a bombardé la gare de Thiaucourt. L'ennemi avait riposté en tirant une quarantaine d'obus sur Noviant, Mamey et Martincourt, notre artillerie lourde a bombardé Viéville . 5 mars 1916 : (Im 50) A la suite d'un télégramme reçu du GAE Groupe des Armées de l'Est commandée par le Général Dubail, le Général de Division a établi un projet d'attaque sur Remenauville, ce projet ne sera pas adopté par le Général Commandant la 1ère Armée. Cette opération dépasse le cadre qu'a fixé le Général Joffre. 10 mars 1916 : (Im 51) La 129è Brigade prépare un coup de main sur un poste d'écoute situé devant le Bois de Frière. 12 mars 1916 : (Im 51) Activité très marquée de notre artillerie qui a éteint le feu de deux batteries ennemies au Nord de la Ferme d'Ansoncourt et bombardé Vieville. L'ennemi a réagi vigoureusement 15 mars 1916 : (Im 52) Martincourt a été bombardé avec du 105 en représailles de notre tir sur Vieville 30 mars 1916 : (Im 54) L'ennemi a lancé des obus lacrymogènes sur la partie Nord de la Forêt de Puvenelle. Le vent venant du Nord, l'action des gaz s'est fait sentir jusqu'à Jonc-Fontaine. 2 avril 1916 : (Im 54) Les cantonnements de Rosières-en-Haye et de Jaillon vont être enlevés à la 65è Division pour être donnés à la 73è. La 65è Division disposera des nouveaux cantonnements de Francheville et de Villey Saint-Etienne, ce dernier recevra aussi un groupe d'A.L. 11 avril 1916 : (Im 57) Grande activité de l'artillerie ennemie, 2000 obus, Régniéville a beaucoup souffert et ne sera plus bientôt qu'un amas de ruines 21 avril 1916 : (Im 58) Une offensive doit pouvoir être exécutée à partir du 1er juin sur le front de la 65è Division dans la direction générale de Thiaucourt 23 avril 1916 : (Im 58) La 3è Cie du 19è Territorial rejoint le gros du Bataillon dans le secteur de la 65è Division - Le QG de la 65è Div est toujours à Domèvre-en-Haye 16 mai 1915 : La 65è DI sera prochainement relevée dans son secteur par des troupes du 33è Corps d'Armée - le 279è RI relève le 2è bataillon du 311è RI le 18 mai 1916. 21 mai 1916 : la 65è DI devient division encadrée et passe au 31è C.A. Le 31è C.A. ( 64è et 65è DI ) se rend au camp de Saffais ( M et M ) en vue de la reprise de l'instruction.
Le JMO de la 65è Division donne un état des pertes chaque fin de mois. Nous trouvons les : 311 RI , 312è RI et 302è RI ( 129è Brigade) - 203è, 304è RI et 341è RI ( 130è Brigade) - 1er RIT et 128è RIT - 55è et 26è Reg d'Artillerie - 6è Reg A.Pied. - 132è Bat de 80 L.M du 32è d'artillerie. - Cie 15/11 et 15/61 du 7è Génie - 11è Regt de Hussards - 82è section de projecteurs -
Charles Sainturette est passé au 223è Tal le 22 avril 1916, (Décision du Général commandant la 3è Région du 18 avril 1916) Il était bien dans ce secteur car il parle du 311è RI et du 1er RIT dans sa lettre du 20 mars 1916
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CP 16-05 – 14 fév 1916, Touring-Club de France : Charles à Hélène : J’ai reçu aujourd’hui ta lettre avec plaisir d’avoir de bonnes nouvelles de la famille, tant qu’à moi, je suis toujours en bonne santé. Je suis resté au pays que je t’ai indiqué, on fait le même travail qu’avant, mais c’est un sale patelin, le temps est meilleur aujourd’hui. Nous avons touché des colis venant du Touring-Club de France. Il y avait plus d’une dizaine de choses dedans, du tabac, du chocolat, sucre, briquets, de la moutarde et O. J’irai peut-être en permission dans le mois de mars. Bonjour à Clémence et aux domestiques. Mes meilleures amitiés à toute la famille. Embrasse bien ta mère et tes soeurs pour moi ( 19è Tal, 2è Cie, SP112 )
( Selon le colonel Deloste, le bureau de payeur et le secteur postal n°112 desservirent la 65è Division d'infanterie de réserve durant toute la guerre.
Selon M. Sinais, le bureau de payeur 112 a desservi la soixante seizième division d'infanterie de réserve. Le secteur postal 112 aurait été l'ancien bureau de payeur 156. Il desservit la soixante cinquième division d'infanterie de réserve. Il se trouva en Italie de fin octobre 1917 au 26 mars 1918. Cette division devint la deuxième division marocaine puis en automne 1918 la deuxième division polonaise. Il fut supprimé le 29 avril 1919 au profit du secteur 303.)
9 févr 1916 : Service militaire obligatoire en Angleterre 14-18 février 1916 : Foch est chargé de préparer l'offensive franco-britannique de rupture dans la Somme sur un front large de trente kilomètres. 21 février : Début de la bataille de Verdun (21-2 au 15-12), l'offensive sur Verdun se déclenche par le tir de plusieurs millions d'obus sur les premières et deuxièmes lignes françaises. Malgré le déluge de feu, des soldats français sortent des décombres - «Debout, les morts ! » - et résistent. A la fin de la première journée, le bois d'Haumont, le bois de Ville et la plus grande partie de celui des Caures sont perdus. 22-24 février : Nous abandonnons ceux de la Wawrille et Herbebois, Samogneux sur notre gauche. Les Allemands, débordant par Samogneux s'emparent de la cote 304 et avancent jusqu'à Louvement et la cote de Poivre 25 février : Joffre constitue une nouvelle armée et envoie sur place Castelnau qui donne pour instruction formelle de défendre Verdun sur la rive droite de la Meuse. Pétain va organiser les transports vers les champs de bataille : la voie sacrée de Bar-le-Duc à Verdun. Le même jour les Allemands s'emparent du fort de Douaumont et sont à 5 km de Verdun. 29 février : Pétain a installé son quartier général à Souilly sur la route de Bar-le-Duc à Verdun. Il organise pour le transport des troupes une chaîne montante et descendante de camions qui fonctionne jour et nuit sur cette artère vitale du front : La Voie Sacrée, les pertes sont considérables : 25 000 Allemands, 24 000 Français. 29 février-4 mars : Les Allemands enlèvent la position d'Hardaumont, le bois de la Caillette, le bois de Chauffour et le village de Douaumont. Les Français défendent le terrain pied à pied. Des troupes fraîches ne cessent d'arriver des autres points du front. 2 mars 1916 : Le Capitaine Charles de Gaulle est blessé et fait prisonnier à Douaumont. 6-10 mars : La cote 304 et le Mort-Homme résistent à l'offensive allemande. |
CP 16-06 – 16 fév 1916, Touring-Club de France, Charles à Hélène,
Charles donne une indication du lieu où il se trouve : M.........T. Reprenons la carte du 311è RI, M....T ? à n'en pas douter, c'est Martincourt, à l'Est de Dieulouard et au Nord de Domèvre-en-Haye.
J’ai reçu aujourd’hui ta lettre du 13 février,
toujours avec plaisir d’avoir des bonnes nouvelles de la famille, tant qu’à moi
cela va toujours bien aussi malgré le mauvais temps, car il tombe de l’eau
aujourd’hui à verse et la rivière de l’Ache déborde partout, enfin depuis que
l’on est à ce pays, il tombe de l’eau ou de la neige tous les jours, c’est
déplorable, et je pense bien que c’est chez vous pareil, enfin espérons que le
beau temps va revenir. Question travail, on travaille sur la route ou dans les
cuisines, moi je m’occupe du rechargement des routes, on n’est nullement en
danger, toujours mal logés et nourris. Aujourd’hui, on a été trempés jusqu’aux
os. Ainsi que je l’ai dit, le pays est absolument vilain, vieilles maisons très
sales, et une boue épouvantable. Je vois que beaucoup de camarades sont en
permission, je pense aussi y aller vers le mois de mars. mais je ne suis pas
certain, car on s'attend à une suspension de permission à ce moment, vu
probablement les opérations militaires, enfin faut espérer que j'en aurai
peut-être tout de même.
Mes meilleures amitiés à toute la famille, embrasse ta mère et tes sœurs pour
moi, meilleure santé, Je t'embrasse de tout cœur. Bonjour à Clémence.
Charles Sainturette, Caporal, 19è
Tal, 2è Cie, SP112
Note : La
rivière de l’Ache porte plusieurs noms dans le temps, Aix, Asche, Esse,
Eische, Esche, pour enfin se nommer l’Esch, cette rivière coule dans les
départements de la Meuse et la Meuthe-et-Moselle.
C’est un affluent de la
Moselle en rive gauche. Elle traverse entre autres les villages de Lironville,
Martincourt, Rogéville, Gézoncourt, Villers-en-Hate, Griscourt, Dieulouard,
Jézainvile, Blénod-lès-Pont-à-Mousson et Pont-à-Mousson. Charles se trouve dans
ce secteur.
CP 16-07 – 26 fév 1916, Montceaux - Jeugny Aube : Paul Cottin à Charles : Mon vieux camarade, Je suis toujours en bonne santé et j’espère que la mienne te trouvera de même. Je débite toujours des bois. Aujourd’hui, repos par force, il retombe de la neige. Nous sommes aussi dans un sale pays, on couche dans des étables, ce n’est pas le rêve. Moi, je m’attendais à aller en permission vers la fin de mars ou avril mais il vaudrait mieux avoir la grande perme mon vieux. Je te donnes une cordiale poignée de main.
LTR 16-03 - 9 mars 1916 : Charles à Hélène : Il y a du retard dans les lettres… car elles sont arrêtées en route vu les opérations militaires. Je me doute bien que chez nous le temps a été aussi mauvais qu’où je suis,… depuis hier et toute la journée d’aujourd’hui il tombe de la neige en quantité, c’est rien pour nous, mais c’est bien malheureux pour nos braves soldats qui combattent à V. (Verdun). Enfin espérons des jours meilleurs. Rien à te dire des affaires militaires c’est punissable de prison. Nous resterons je pense où nous sommes, toujours au même travail. Question de permission, ainsi que je vous l’ai fait savoir, malheureusement vous n’avez pas reçu ma lettre en temps voulu, elles sont suspendues depuis le 21 février, mais j’ai entendu dire qu’elles seront peut-être rétablies prochainement, je le souhaite car je serai dans les premiers à partir, ce qui me fera plaisir.
Pour le garçon à Houdemer, je le connais bien, je suis heureux qu’il est décoré de la médaille militaire, mais je lui souhaite qu’il ne soit pas blessé trop grièvement, quand tu me récriras, si tu le sais, donne moi des renseignements. Question des accidents de Arsène, je le sais, je te remercie des nouvelles du pays, mais bien malheureux par ce sale temps, faut espérer que le beau temps va revenir et que la guerre finira bientôt. Je n’ai pas reçu d’argent, je suis forcé de me serrer la ceinture un peu plus fort. Bien le bonjour à Clémence. Embrasse la famille ( 19è Tal, 2è Cie, SP112 )
La Fiche Matricule de Léon Houdemer né le 20 novembre 1890 à Ajou et demeurant au Noyer-en-Ouche, ouvrier boulanger chez Me Lucas à La Ferrière-sur-Risle en 1913, indique qu’il a été blessé très grièvement le 11 février 1916 à Tahure, plaie cranio-encéphalique par éclat d’obus, Médaille Militaire et Croix de Guerre avec palme. Il a survécu à ses blessures. Rentré au dépôt le 5 juillet 1916, réformé le 16 octobre 1916 pour perte de substance crânienne de la région fronto-pariétale droite. Proposé pour une pension temporaire à 50%, pour crises d’épilepsie traumatique, perte de connaissance, blessures et infirmité. A obtenu une pension de 1200F à compter du 8 février 1927. Décédé après janvier 1936.
LTR 16-04- 20 mars 1916 : Charles à Hélène : … toujours plaisir d’avoir des nouvelles de la famille tant que cela va toujours bien. Le temps est toujours magnifique, plutôt chaud, j’espère que chez nous c’est pareil et que vous allez bientôt faire de l’avoine et jardiner. Merci de tes bonnes nouvelles, Mr Leroux va être content d’être rentré, et c’est préférable que le fils Mérimée soit prisonnier que d’être mort.
Je pense quitter le 19è
prochainement pour aller je ne sais où, 40 camarades par Cie dont 2 de mon
escouade sont versés au 279è Tal à Commecy puis Pt M…(Pont à Mousson).. peut-être pas pour y
rester, alors on attend notre tour prochainement, je te le ferai savoir à temps,
et demain de mes nouvelles. Toujours bombardés, plus de 25 morts hier soir et
de nombreux blessés au 311è Regt d’Infant ( 311è RI - 129è
Brig - 65è Div ) et au 1er Tal. On
travaille toujours un peu sur la route, mais il n’y a pas beaucoup d’avions,
aujourd’hui je suis de jour, je me repose.
Massieu d’Epinay
est parti d’aujourd’hui au 279è Tal, au 19 et au 1er
Tal est partant 250 hommes.
Bonjour à Clémence. Ne parlons pas de permissions à ce moment, rien ne vaut la grande. Embrasse bien ta mère et tes sœurs. J’attends une lettre de Suzanne. Ton père qui t’aime et t’embrasse bien fort.
Ce n’est pas MASSIEU Valéry d’Epinay, sa Fiche Matricule indique Campagne contre l’Allemagne du 20 mars 1915 au 20 août 1915.
LTR 16-05- 23 mars 1916 : Charles à Hélène : J’ai reçu avec plaisir de tes bonnes nouvelles, je suis également en bonne santé et le temps est toujours bon, quoique il a tombé de l’eau cette nuit. J’espère que chez toi il fait beau temps aussi et que Émile va en profiter pour faire de l’avoine, c’est le moment de s’y mettre. Je suis content que vous recevez beaucoup de mes nouvelles. Je savais bien que ton Oncle Achille n’était plus à Vernon, mais c’est à Caen qu’il est je crois, et non à Rouen.
J’ai eu encore des nouvelles de ton Oncle Arthur, il est toujours au même endroit. Nous avons encore été bombardés hier soir, il y a eu quatre blessés pas trop gravement à la 4è Cie du 19è Tal qui loge près de nous. Rien de nouveau au sujet de notre départ. Mes meilleures amitiés à toute la famille. Ton père qui t’embrasse tendrement. ( 19è Tal, 2è Cie, SP 112 )
CP 16-08 – Dimanche 26 mars 1916 : Suzanne à Charles : J’ai reçu hier en rentrant de l’école ta lette qui m’a fait bien plaisir. J’espère que pour la distribution des prix tu seras renté, et tu verras que je ne serai plus dans les petits. En attendant cet heureux jour, je t’embrasse bien des fois de loin. Ta petite Suzanne qui t’aime bien.
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LTR 16-06- 27 mars 1916 : Charles à Hélène : Le temps est devenu pluvieux et froid, faut espérer que le beau temps va revenir tout à fait.. J’ai eu des nouvelles de ton Oncle Arthur et il allait bien, il est du côté de Commercy près de M/M, il m’a dit qu’il pensait rejoindre son bataillon. Pour Georges Lhomme, je le sais bien, mais je ne savais pas qu’il était blessé à la tête, ……. Rien de nouveau à t’apprendre, que je suis toujours en bonne santé et souhaite la pareille à toute la famille. Bonjour à Clémence. Je t’embrasse de tout cœur. Je te félicite de ton écriture.
LTR 16-07- 30 mars 1916 : Charles à Hélène : J’ai reçu ta lettre aujourd’hui avec plaisir de me donner de tes bonnes nouvelles. Le temps, après avoir été un peu pluvieux et froid ces jours ci était magnifique aujourd’hui, quoique qu’il va encore geler cette nuit. J’espère que chez toi le temps va redevenir aussi beau et que vous allez pouvoir jardiner et faire de l’avoine, il est grand temps de commencer. Morin a de la veine d’avoir été en permission, peut-être mon tour viendra aussi, faut l’espérer, je t’ai mis dans une de mes dernières lettres que j’avais vu le président passer devant nous, où nous sommes. Je sais également qu’entre la Hollande et l’Allemagne, il y a mal entendu ensemble, et que cela va mal, c’est comme avec le Portugal. Je sais bien également que si j’allais avec Massieu, j’irai avec ton Oncle Arthur, j’y compte en partie, ou bien j’irai au 279è qui font brigade ensemble, probable que l’on se verra, jusqu’à présent je n’ai encore rien connaissance au sujet du départ, ce doit être que commencement d’avril, je te le ferai savoir. Tu embrasses bien ta mère et tes sœurs… ci joint quelques violettes de Meurthe et Moselle CP 16-09 – 2 avril 1916 : Suzanne à Charles : Je te remercie bien des fois de ta lettre et de ton bouquet de violettes. Moi je t’en envoie de ton pays natal cueillies déjà bien avant, j’espère qu’elles te feront plaisir. Maman et mes sœurs se joignent à moi pour t’embrasser. Ta petite Suzanne qui t’aime et t’embrasse bien des fois. |
La 73è Division Infanterie, Génie, JMO du 3 août 1914 au 11 déc 1916 : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_401_001/viewer.html 4 Avril 1916 : (Im 76) : à faire |
LTR 16-08- 6 avril 1916 : Charles à Hélène : Merci de tes bonnes nouvelles, tant qu’à moi cela va toujours bien, et je suis toujours resté au 19è Tal. Jusqu’au 20 courant s’il n’y a pas de changement. Tous les camarades sont partis hier et remplacés par ceux de la classe 90, ils sont au 223è …. (manque un morceau de la lettre…)
9 avril : Violentes attaques sur les deux rives de la Meuse. Pétain peut proclamer : « Courage, on les aura ! ». Mais la peine des hommes est atroce. La pluie ou la neige, la boue, la faim accablent le soldat de Verdun. La mort est partout. Pas de lignes de tranchées. Le soldat se terre dans des trous d'obus. Que de blessés attendent la mort sur le sol déchiqueté... 2 mai : Pétain est remplacé à Verdun par Nivelle et son adjoint Mangin. |
CP 16-10 – 12 avril 1916 : Yvonne à Charles : Je suis toute seule en ce moment car Maman et Hélène sont parties chercher Bibi le poney qui est chez Mme Piéton car les hommes sont partis faire de l’avoine et n’auraient pas de place pour mettre le poulain. Le temps est toujours bon, mais l’air est très froid. Je t’embrasse de grand cœur ainsi que Maman, Hélène et Suzanne qui est partie à l’école.
CP 16-11 – 13 avril 1916 : A. Piéton (17è Tal, Infirmier, 2èCie, SP 163) à Mme Sainturette Charles : Je suis en bonne santé et espère que la présente vous trouve de même ainsi que vos enfants. Je pense que les avoines vont se faire assez vite vu le temps assez bon. Je vous embrasse de tout cœur ainsi que votre famille. Bonjour à Emile et Drouet
LTR 16-09- 14 avril 1916 : Charles à Hélène : Reçu ta carte avec plaisir d’avoir de bonnes nouvelles de la famille, tant qu’à moi cela va toujours bien. Je sais bien qu’Alice va mieux, elle m’a écrit aujourd’hui. Le temps est toujours beau et j’espère que chez toi aussi, vous allez pouvoir faire de l’avoine et jardiner.
Je vois que tes Oncles ont de la chance d’avoir des permissions aussi souvent, tant qu’à moi et ceux qui sont dans notre secteur, il faut s’en passer. C’est bien malheureux mais c’est comme cela, cela reviendra peut-être tout de même. Bien le bonjour à Clémence et à ceux qui s’informent de moi. Tu embrasses bien fort ta mère et tes sœurs pour moi. Bonjour aux domestiques. J’ai reçu une lettre de Morin, il est toujours à la même place, mais est changé de secteur, c’est maintenant 190.
( Le bureau de payeur n°190 desservit la huitième division d'infanterie. Le secteur postal n°190 fut créé en avril 1916 pour desservir la soixante sixième division d'infanterie avant d'être supprimé le 2 mars 1919.)
LTR 16-10- 17 avril 1916 : Charles à Hélène : Je suis toujours en bonne santé, le temps est déplorable et froid aujourd’hui, espérons que cela ne va pas durer, car, autrement cela vous dérangerai pour faire les avoines. Le fils de M. Auney a de la chance d’avoir une permission, c’est qu’il se trouve dans un meilleur secteur tandis que de mon côté c’est très mauvais, on ne peut faire de trains de permissionnaires, vu les opérations de V… (Verdun) qui vont bien… cela cogne un peu moins en ce moment, ils vont peut-être bien se lasser, ils en ont bien des milliers de bombes sur le terrain, l’on voudrait qu’ils y passent tous, enfin il ne faut pas désespérer. Bien le bonjour à Mme Morel. Tu embrasses bien toute la famille pour moi. Je pense changer de régiment jeudi 20, s’il n'y a pas de changement. Plus rien à te dire, je t’embrasse de loin et bien fort.
La Fiche Matricule de Charles Sainturette nous donne son parcours militaire Passé au 223è Tal le 22 avril 1916, (Décision du Général commandant la 3è Région du 18 avril 1916) |
Charles Sainturette a changé de Régiment : 223è Tal, 10è Cie, SP51
( Le bureau de payeur puis le secteur postal n°51 desservirent le quartier général du huitième corps d'armée pendant toute la guerre.)
223è Régt Infant Territoriale est constitué à Caen le 15 mai 1915,
Le JMO du 223è Reg Infant Tale du 15 mai 1915 au 25 sept 1917 : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_801_011/viewer.html
Nous avons vu que :
ce qui explique le nouveau changement de régiment de Charles.
Le JMO du 223è
Régiment d'Infanterie Territoriale 27 déc 1915 : Le 1er Bat, l'E.M.et la CHR vont à Commercy. Le 2è Bat quitte Ménil-la-Horgne et cantonne à Chonville. Le 3è Bat quitte ses positions et va cantonner 9è à Mécrin, 10è Cie à La Commanderie, 11è et 12è à La Croix Saint-Jean. La CMR va à Vignot. 28 déc 1915 : E.M, CMR et 1er Bat à Commercy, Instruction. à partir du 3 janv : Instruction et occupation des tranchées par roulement : Ravin du Bois Mulot, Avancées de Brassette, 9 janvier 1916 : Le 2è Bat quitte ses positions et va à Commercy (Oudinot) 20 janv : Transformation de la 6è Cie en Compagnie de Travailleurs dans laquelle sont versés les pères de 5 enfants ou veufs pères de 4 enfants. Un détachement de 4 sous-officiers et 43 hommes arrive de Lisieux pour renforcer l'effectif du régiment. 21 janvier : 54 hommes arrivent de Caen comme renfort. 23 janvier : Le 1er Bat va relever, nuit du 22 au 23, à la Zone III, ( Bois Mullot ) le 2è Bat du 279è Tal. Les 5è, 7è, 8è Cies vont occuper respectivement Croix Saint Jean, Mécrin, La Commanderie. 24 janv : 1è et 3è Cies : Ravin du Bois Mullot, 2è Cie Brasseitte, 4è Cie : Avancées de la Meuse, 6è, 9è, 10è, 12è Cies Ménil-la-Horgne. 11è Cie à Chonville avec E.M et CHR 27 janv : E.M quitte Chonville pour Kœur la Grande. 1è et 3è Cies vont relever à Pont-Neuf R.D et à La Courtine le 131è Tal. 29 janvier 1916 : 118 hommes arrivent en renfort de Falaise et Bernay. 4 février 1916 : La 5è Cie vient de Courcelles occuper Bois Carré, 1è à La Courtine, 3è Mont-Meuse, 4è Pont-Neuf.
10 février 1916 : La 7è Cie quitte Courcelles le soir pour aller relever à Bois-Carré la 5è Cie qui va à Courcelles.
22 fév : La 4è Cie du 223è Tal est citée à l'ordre de la Brigade 5, 6 mars 1916 : La 10è Cie en réserve à Kœur et à Bislée 7, 8, 9, 10, 11 mars : la 10è Cie est à Pont-Neuf. 45 hommes du 18è Tal, 40 du 24è Tal et 67 du 17è Tal arrivent en renfort à Lambla le 9 mars 12 mars : La 3è Cie du 279è Tal relève la 10è Cie du 223è qui va à Chonville 13 mars : Les 9è et 10è Cies cantonnées à Chonville sont dirigées sur Commercy pour exécuter les travaux prescrits. 3 avril 1916 : à Bislée, le Soldat pionnier HACHETTE Charles est blessé par éclat d'obus ( par curiosité : la famille de mon épouse est Hachette, peut-être rien à voir avec la famille, mais... je note )
5 avril : la 10è Cie et la 12è Cie quittent Commercy pour relever à Mécrin et à Rouval les 7è et 8è Cies. 16 avril : 10 hommes arrivent en renfort du dépôt de Caen. 22 avril 1916 : 94 hommes viennent de la 65è Division pour remplacer des hommes de la classe 1890. 22 avril 1916 : Arrivée de Charles Sainturette au 223è Tal, 10è Cie 23 avril : 102 hommes de la classe 1890 sont dirigés sur la 65è Division en échange de ceux arrivés la veille. La 7è et la 8è Cies de Commercy vont relever la 1è er la 2è à Mécrin
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CP 16- 12, Chonville – date ? : Charles à Suzanne : Reçu ta lettre avec plaisir. Je vois que tu travailles bien à l’école, je t’en félicite, tu me diras cela quand j’irai en permission, bientôt je l’espère. Je t’envoie une carte de mon pays où je loge. Embrasse bien ta mère et tes sœurs pour moi. Bonjour à Émile et aux amis. Ton père qui t’embrasse de tout cœur. + Muguet venant des bois de Lérouville ( 223è Tal, 10è Cie, SP 51 ) (près de Commercy)
CP 16-13 date ? Chonville : 2 cartes
LTR 16-11- 5 mai 1916 : Piéton Arsène à Hélène : Reçu ta lettre il y a une huitaine de jours avec plaisir et de vous savoir tous en bonne santé, tant qu’à moi cala va bien. Je suis en ce moment aux tranchées je pense pour vingt jours, cela bombarde continuellement, enfin on s’en tire peut-être encore pour cette fois sain et sauf. J’ai reçu des nouvelles de ton père il y a plusieurs jours, il allait toujours bien, quand tu me récriras, tu me diras si Yvonne a reçu la carte que je lui avais envoyée un peu avant celle de Suzanne. Il fait toujours un temps magnifique de note côté. Je finis en t’embrassant bien fort ainsi que ta mère et tes sœurs. Bonjour à Emile et Drouet. A. Piéton, ( 17è Tal, infirmier, 2è Cie, Secteur 117) ( Le bureau de payeur et le secteur postal n°117 desservirent la treizième division d'infanterie durant toute la guerre avant d'être supprimé en mars 1919.)
LTR 16-12 – 8 mai 1916 : Charles à Hélène : Reçu ta lettre, je n’ai rien de nouveau à t’apprendre que je suis toujours au même pays, on s’attend tous les jours à partir rejoindre nos Cies mais cela ne vient pas vite, et c’est une fois arrivé que l’on nous donnera peut-être des permissions, en attendant on s’en passe. Le Frère de la bonne à Leroyer s’appelle Lefebvre, il était à la 47è Cie du 19è, mais le connais bien, il était venu avant nous il y a plus d’un mois à la Cie d’instruction, c’est pourquoi il y a plusieurs semaines qu’il est rentré à la Cie et qu’il a été en permission. Je suis toujours en bonne santé et espère que toute la famille est de même. Embrasse bien ta mère et tes sœurs pour moi. Bonjour à Mme Morel ( 223è Tal, Cie d’instruction ou 10è Cie, SP 51 )
( Le secteur postal n°51 desservit le quartier général du huitième corps d'armée pendant toute la guerre.)
Le JMO du 223è
Régiment d'Infanterie Territoriale (suite) 10 mai : Le peloton d'instruction de Chonville est dissous. Tous les hommes le composant rejoignent diverses compagnies. 14 mai 1916 : Mêmes travaux et service. Les 2è et 3è Cies quittent Commercy pour Courcelles (Courcelles en Barrois)
15
mai : La 1è Cie se rend de Commercy à Kœur ; les 2è et 3è Cies
quittent Courcelles et vont aux tranchées de Lambla et Pont-Neuf. 16 mai : La 4è Cie quitte Commercy pour Courcelles ; la moitié du Train de Combat va à Courcelles et la 2è C.M.R. se rend de Chonville à la Maison Forestière
17
mai 1916 (Im 27) : La 4è Cie va de Courcelles à la Courtine, la 9è Cie
de Courcelles à Mont-Meuse ; la 5è de Croix Saint-Jean à Courcelles ;
18
mai 1916 (Im 28) : La 5è Cie se rende Courcelles à Village-Nègre ; la
6è de Croix Saint-Jean à Courcelles ; la 11è Cie de Tricauville à La
Maison Forestière ; la 12è Cie de Ronval à Courcelles. 19 mai 1916 (Im 28) : (...) La 10è Cie est à Bislée (...)
21-26 mai 1916 : La 10è Cie est en ligne à Pont-Neuf. Le 24 mai, le secteur a subi une transformation : il est devenu Sud Bislée- Chauvoncourt - Paroches, (N° 51) Commandé par le Général Fraisse ( 201è Brigade Territoriale ) relevant directement du 8è CA.
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LTR 16-13 – 18 mai 1916 : Charles à Hélène : Reçu ta lettre avec plaisir d’avoir des bonnes nouvelles de la famille, tant qu’à moi, çà va toujours bien et avec le beau temps. Je pense que chez nous de même, question de permission je pense toujours en avoir une prochainement je l’espère, je ne pense rien dire comme date. En ce moment nous sommes tout près des Boches, mais pas encore en ligne, à travailler dans les tranchées, et ce n’est pas bien terrible, la campagne est assez belle et en temps de paix ces pays doivent être prospères. Question de maisons, il en reste pas une debout, plus que quelques pans de murs, c’est pitoyable de voir cela. Je n’ai plus rien à te dire, que t’envoyer à toute la famille mes meilleures amitiés et te prie d’embrasser ta mère et tes sœurs pour moi. Ton père qui t’embrasse de tout cœur. Quand tu m’écriras, envoie moi du papier à lettres car il est impossible de s’en procurer. Bonjour à Clémence et à Bientôt je l’espère. ( 223è Tal, 10è Cie, SP 51 )
LTR 16-14 – 23 mai 1916 : Charles à Hélène : Reçu ta lettre aujourd’hui avec plaisir, je suis toujours en bonne santé et j’attends toujours après ma permission qui viendra bientôt je l’espère, car on ne vous prévient pas davantage, on vous dit vous partirez demain.
C’est plutôt ennuyeux car on a pas beaucoup de temps pour s’apprêter du moment qu’il faut partir le matin pour prendre le train le soir et il y a très loin des tranchées.
Il faut faire 3 km de boyaux (depuis les tranchées Lambla, la Courtine ou Mont-Meuse ) pour se rendre à B… (Bislée ) ensuite traverser la Meuse sur la passerelle et aller à K… (Kœur ) à 2 km, après aller à la maison forestière, 3 km, au rassemblement des permissionnaires, de là on va à R…. (Rupt ) 8 km et l’on prend des camions auto qui nous conduisent à L…. (Lérouville ) et ensuite le train vers B. le D. (Bar-le-Duc ( Meuse ).
Dans les tranchées, il y fait très chaud, car c’est profond de 1,80 m pour le moins, et c’est très sec et très propre car il y a des hommes de corvée pour balayer, il faut qu’il n’ai rien qui traîne car le commandant passe tous les jours.
J’ai reçu également il y a plusieurs jours des nouvelles de ton Oncle Arthur, il a fait un beau voyage, déjà à l’autre fois il avait été à Toulouse.
Plus rien à te dire que je suis toujours en première ligne (La 10è Cie est à Pont-Neuf du 21 au 25 mai ) et serons relevés vendredi la nuit pour faire trois jours au pays ( 1è et 10è Cies en réserve à Kœur et à Bislée ) et après reprendre six jours dans un autre secteur ( La Courtine du 31 mai au 4 juin ) .
Ton père qui t’aime et qui t’embrasse bien fort.
LTR 16-15 – 28 mai 1916, Bislée : Charles à Hélène : Reçu ce soir ta lettre…….. Je suis également en bonne santé et espère toujours aller te voir, je ne sais encore rien jusqu’à présent. Nous sommes revenus au pays au cantonnement et travaillons toujours et demain soir on remontera aux tranchées. Aujourd’hui j’ai travaillé toute la journée avec dix hommes mais je vais me reposer cette nuit tandis que toute la Cie va travailler à partir de six heures du soir à 3 heures du matin, on va leur porter du thé à onze heures et moi je vais dormir.
Tu me surprends en me disant que ton oncle Arthur est déjà en permission, il a fait vite, tant mieux pour lui, s’il avait seulement la chance de rester au dépôt… je lui souhaite. Plus rien à te dire……. En attendant le plaisir d’aller vous voir, je te prie d’embrasser toute la famille pour moi. Bien le bonjour aux domestiques. Mes félicitations pour ton écriture, le temps est redevenu meilleur ( 223è Tal, 10è Cie, SP 51 )
( Le secteur postal n°51 desservit le quartier général du huitième corps d'armée pendant toute la guerre.)
22 mai : Sur la rive droite de la Meuse, les Français tentent de dégager Douaumont sans succès. 31 mai-9 juin : Les Allemands savent qu'une offensive se prépare sur la Somme. Ils veulent en finir avec Verdun. A Verdun, après une résistance désespérée, le commandant Raynal capitule, le fort de Vaux est pris le 9 juin. Pétain demande que l'offensive de la Somme soit lancée et encourage les soldats de Verdun à tenir.
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LTR 16-16 1er juin : Charles à Hélène : (note : transcription littérale de cette lettre qui va créer l’étonnement…comme le lui fera remarquer Suzanne dans sa carte du 7 juin.)
Ma chère Hélène, raisu ta laite aveque plésir et je te remaircie de bien de tais bones nouvel ou que ge sui le tant ais bo assez. Ta mère ma aisri quemil eter malad fo espairé qu’il va mieu procheneman ge lui qonseile de voir le maidesin et de bien ce soingnait ai il ce gairira. Chez ton oncle Achile je voi que la famile ca grandi, di je trouve que ca petite file a un genti non a mon idez je me doutte bien qu’il va venir an permision, à ce sujet ton oncle Arthur osse profite dune bonne perm, il ont aité hereus de fère un ossi bo voiage, je lui sous aite de raister au dépots le plus lotant possible, a se moment je m’arite pour mangé la soupe et je recomense. Je souaitte que Lissot ne soi pas blessai gravemen. Bien le bonjoure à Mme Morel. J’aicrirai demain, j’anvoie ma laite de suite à B. (Bislée) par les homes qui vont cherche des grenade. Jambrase toute la famile de tou cœur (CS 223è 10è SP51) J’apprend à l’instant que je dois partir le 3 jusqu’au 15 pour l’instruction du fusil mitrailleur à C. CS. A demain de mes nouvelles
(évidemment c’est une
surprise, l’écriture ressemble à la sienne, on peut penser que Charles l’a faite
écrire…, on en a la confirmation avec le ps. Ainsi que dans les lettres
suivantes où tout est rentré dans l’ordre, il devait être bien occupé, mais il
fallait absolument donner des nouvelles….
quand on analyse la situation, quelque part dans sa tête, on peut aisément
deviner ses pensées, il faut que cette lettre parte à tout prix, Émile est
malade, Achille a un sixième enfant - une chance peut-être... de rentrer plus
vite à la maison, Arthur a une permission, et Charles en attend mais ne voit
rien venir, il semble ne plus y croire, et si c'était la dernière lettre ? ) )
LTR 16-17 - B. 5 juin 1916 : Charles à Hélène : Bien reçu avec plaisir ta lettre du 1er juin, tu l’avais adressée par erreur à la 2è Cie et m’est revenue aujourd’hui. Nous sommes redescendus des tranchées cette nuit, cela s’est bien passé. Je vous avais écrit que mon départ pour l’instruction du fusil mitrailleur était retardé mais cela n’a pas tardé à revenir, car je vais partir dans une heure pour aller coucher à C. ( Chonville ? ) et demain à Cy (Commercy) . Ainsi que je l’ai déjà écrit, ce doit être pour une quinzaine de jours c’est toujours autant de tiré des tranchées, c’est à seize km du front. J’étais inscrit le premier à partir comme permissionnaire mais ce sera à mon retour maintenant il fait un temps déplorable, il vient de tomber un orage pourvu que cela cesse pour nous en aller ( moi et le sergent ). Je vous écrirai de C.Y. je suis heureux que Lissot va mieux, faut espérer qu’il s’en guérira assez vite. Mes meilleurs amitiés à tous. Embrasse bien ta mère et tes sœurs pour moi. Ton père qui t’aime et t’embrasse bien fort (223è 10è Cie, SP51 )
CP 16-13 – 7 juin 1916 : Suzanne à Charles : Je t’envoie cette carte qui est l’expression de mes pensées tous les jours, je parle de toi avec maman, nous allons bien toutes et nous voudrions bien qu’elle te trouve de même. Nous avons reçu une lettre de toi hier et nous attendons une aujourd’hui. Ici nous sommes surprises qu’il y ait tant de fautes d’orthographe, nous t’embrassons bien toutes. Ta petite Suzanne qui t’aime bien. Mr Legrand est venu en permission 4 jours
3 juin 1916 - 15 juin 1916 : Le Fusil Mitrailleur - Comme annoncé dans sa lettre du 1er juin, Charles est parti à l'instruction du Fusil Mitrailleur à C.
Dans les Archives, Hachette-Sainturette, nous avons retrouvé le Carnet d'instruction pour le Fusil Mitrailleur Modèle 1915 dit Chauchat. Ce carnet 7,5 cm x 11,5 cm de 76 pages a perdu sa couverture, il contient la description de l'arme jusqu'au plus petit ressort, jusqu'à l'équipement du tireur. Il y avait un second carnet comme l'indique la mention : à suivre sur l'autre livre ( non retrouvé ) et, en dernière page :
les participants au Cours d'instruction du Fusil Mitrailleur qui commence le 6 juin,
Caporaux : 1ère Cie : Castanel - 2è Cie : Penet - 3è Cie : Vasseur - 4è Cie : Suret - 5è Cie : Dumont -
6è Cie : Froidevaux - 7è Cie : Bellamy - 8è Cie - Salichon - 9è Cie : Moncomble - 10è Cie Sainturette -
11è Cie : Gantrelot - 12è Cie : Courtel -
Canoniers : Lassur et Dupont
Le JMO du 223è
Régiment d'Infanterie Territoriale (suite) 5,6, 7 juin 1916 : A La Courtine : 4è Cie. (...) Les 1è et 10è Cie est en réserve à Kœur et Bislée.(...) 8, 9, 10,11, 12, 13 juin : 10è Cie en ligne à Pont-Neuf
14, 15, 16 juin (Im 30) : Les 1è et 10è Cie est en réserve à Kœur et Bislée.(...) 17, 18, 19, 20, 21, 22 juin : 10è Cie en ligne à Courtine. Le 19 juin 1916, les soldats Marais Charles (1è Cie), Gérin Louis (3è Cie) sont cités à l'ordre du régiment
23, 24, 25 juin : Les 1è et 10è Cie est en réserve à Kœur et Bislée.(...) 26, 27, 28, 29, 30 juin (Im 31) : 10è Cie en ligne à Pont-Neuf |
CP 16-16 – 9 juin 1916, Bislée-Meuse : Charles à Suzanne : Mes meilleures amitiés à toute la famille que je te prie d’embrasser. Ton père qui t’aime et qui t’embrasse bien fort. Carte à conserver, c’est le pays où nous allons au repos en descendant des tranchées et où on fait nos cuisines.
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CP 16-17 – 13 juin 1916,
J’espère aller te voir
dans la vingtaine du mois. Il tombe de l’eau tous les jours surtout aujourd’hui toute la journée. Je n’ai pas encore reçu de lettres adresses à ma nouvelle adresse au 51. Embrasse tes sœurs pour moi. Ton père qui t’embrasse de tout cœur.( 223è, 10è Cie ; SP51 )
( SP 51 : quartier général du huitième corps d'armée pendant toute la guerre.) |
CP 16-18 – 16 juin 1916 : Charles à Suzanne, Je te prie d’embrasser ta mère et tes sœurs pour moi. Ton père qui t’aime et qui t’embrasse fort.
CP 16-19 – 17 juin 1916, Commercy : Charles à Suzanne : Mes meilleures amitiés à toute la famille
Charles aura-t-il sa permission ?
les correspondances ne
nous le diront pas.... en effet la prochaine lettre retrouvée est datée du
6 juillet 1916.... entre temps, rien dans les archives familiales....
L'étude du JMO du 223è
RIT nous donne :
JMO 201è Brigade Territoriale : 16 juin 1916,une escadrille d’une vingtaine d’avions ennemis franchit nos lignes à 20 heures et va bombarder Bar-le-Duc JMO 201è Brigade Territoriale : 17 juin 1916, une autre escadrille passe nos lignes à 14h et va sur Bar-le-Duc JMO 201è Brigade Territoriale : 29 juin 1916, Un bataillon du 223 et un du 279 seront employés pour des travaux par la 40è DI. La relève doit être terminée le 5 juillet au matin Le 3è bataillon du 150è ne comprend plus que 3 compagnies, la 12è est supprimée. La 11è Cie occupe le village des Petites Paroches, la 9è la tranchée de Châlon, la 10è a un peloton au PC de Bois des Paroches, l’autre au Ravin des Cuisines.
JMO 40è DI Carte situation 40è DI - (16-20 - 26_N_337__003__0048__T carte Commercy 40èDI-21 juin 1916) ----
JMO 201è Brigade Territoriale : 30 juin 1916,Les troupes de l’active étant remplacées autant que possible pas des troupes de territoriale dans les tranchées de 1è ligne par ordre du Général Cdt la 1è Armée
40è Division Infanterie, Général Leconte – 32è C.A. Situation au 1er janvier 1916 : QG à Matouges 79è Brigade Infanterie : 154 et 155è RI 80è Brigade Infanterie : 150 et 161è RI 145è Territorial ( 8 Cies ) A.D. 40 : 3 groupes Artillerie Divisionnaire Génie : 9è Génie Cies 6/2 et 6/52 Service de Santé : Amb 3/6 et 3/54 GBD 40 Le 4 janvier, la 40è DI se porte au S.E de Châlons. Le 145è Ter est à Matouges. Du 7 janvier au 14 février 1916 : période de repos et d’exercices
JMO 40è DI - 1er juin 1916 : Relève, la 69è DI est Zone Combles-Saurupt, 79è Bgde : 154è RI à Ippécourt et 155è à Julvécourt 254è RI à Brillon-Combles
2 juin 1916 : Le Général Leconte Cdt la 40è DI passe le commandement du Mort-Homme au Général Trouchaud Cdt de la 41è DI. Il descend du Fort de Bois Bourrus à Froméréville et se rend à Julvécourt puis le 5 juin à Combles
8 juin, situation de la 40è DI au Repos : QG à Combles 79è Bde à Rupt-aux-Romains et Brillon 80è Bde à Fains, Vancy, Combles, Saudrupt 279è Tal ( voir 26 juin)
15 juin, la 40è DI est dans la région de Commercy 20 juin 1916, commencement de la relève de la 15è DI par la 40è DI, 4 bataillons en 1è ligne : Tranche Rabier, Tête à Vache, Croix St Jean, Bois Mullot Le 3è Bat du 150è est détaché à la 201è Brigade Territoriale (Général Fraisse) et concourt à la relève dans le secteur de Chauvoncourt Le CVAD 1/32 vient à Commercy
Le QG se rend à Lérouville (1er échelon) et Commercy (2è échelon)
Du 30 juin au 7 juillet 1916 : Relèves La tranche de St Aignant n’appartiendra plus à la 40è DI (Forêt d’Apremont) et passera à la 101è Div Territoriale (Secteur des Etangs) Le 132è Tal qui tient………
5 juillet 1916 : Travaux d’ordre offensif ( tranchées et boyaux nouveaux) Tranche Meuse et Bois Mullot : une parallèle reliant l’antenne Nord des Ouvrages de la Meuse à la tranchées des Mélèzes en passant au Nord du Bois des Bouleaux et un boyau doublant le boyau 56 (Correspond à la description du carnet au 31 juillet… à suivre)
22 juillet, Sous-Secteur Ouest, Tranche Meuse : bombardement de Kœur-la-Petite à 2h45. 9 obus de 150 venant de la direction de Bois d’Ailly. Relève du 1er bat du 131è Tal par le 2è bat du 132è Tal
30 juillet : La 9è Cie du 223è Tal relève au Camp Levêque la 10è Cie du 279è Tal qui va à Chonville 31 juillet : Les 10è, 11è et 12è Cies du 223èTal relèvent les 9è, 11è et 12è Cies du 279è Tal à la Croix-Saint-Jean et au Camp Saulnier (Correspond à la description du carnet au 31 juillet… )
4, 5 et 6 août 1916 : La 40è DI est embarquée en chemin de fer pour la région de Baccarat pour relever la 45è DI secteurs de Neuf-Maisons et Brouville
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Carnet de Campagne de Charles Sainturette Commencé le 2 juillet 1916 (doit probablement faire suite à un premier ??) Page 1 Retour de permission 2 juillet 1916 (Probablement depuis le 20 juin comme l’espérait Charles. Le retour de la dernière permission date du 10 novembre 1915) 2 juillet 1916 : Rentré de Permission, retrouvé ma Compagnie à Courcelles aux Bois ( Courcelles en Barrois ?), revenue des tranchées dans la nuit, couché à ce pays
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23 juin : Après un bombardement de plusieurs centaines de milliers d'obus à gaz, les Allemands s'emparent de Thiaumont, de Fleury, quelques éléments avancés atteignent Froideterre mais seront stoppés par les contre-attaques françaises. Verdun est sauvée pour les Français. 1er-10 juillet : Début de la grande offensive de la Somme en liaison avec les Anglais, ce sont 13 divisions britanniques et 6 divisions françaises qui attaquent sur un front de 40 km. Le lendemain, la seconde position allemande est prise. grâce à l'entrées des premiers chars d'assaut, la VIè armée française sous les ordres de Fayolle et de Foch pousse jusqu'aux abords de Péronne, soit une avance de 10 kilomètres. |
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2 - De Juillet 1916 ( début du carnet) à la fin des évènements
La suite du récit se trouve sur la page suivante : cliquez
Note : il n'est pas dans mon intention de reporter ici le protocole d'instruction, mais simplement quelques passages qui me semblent intéressants pour la précision de l'instruction et la curiosité des détails : Renseignements numériques, équipement du tireur, etc... Le Fusil Mitrailleur Modèle 1915, dit Chauchat Le fusil mitrailleur modèle 1915 est une arme automatique utilisant la force de recul. Il se classe parmi les armes de cette catégorie coulissant par long recul de canon. L'arme permet le tir coup par coup ou tir intermittent et le tir automatique en tir de mitrailleuse. Renseignements numériques : Poids de l'arme sans étui : 8,750 Kg, avec étui : 9 kg Chargeur vide : 0.900 Havresac vide 1.050 Musette à cartouches vide : 0.630 Poche à chargeur vide : 0.370 Chargeur contenant 20 cartouches : 0.850 Havresac 12 chargeurs : 18.050 kg Musette à cartouches 4 trousses : 8.530 kg Poche à chargeur 2 chargeurs : 1.980 kg Cartouchière Pistolet : 1 Pistolet et 3 chargeurs approvisionnés : 1.915 kg Trousse à accessoires garnie : 0.900
du Titre IV : Équipement et armement des Fusiliers : 1° Tireur : a) Équipement : L'équipement du tireur permet le transport de 320 cartouches (16 chargeurs de 20 cartouches). Il comporte deux poches pouvant recevoir chacune 2 chargeurs et un havresac pour le transport de 12 chargeurs.
à suivre...
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Les Secteurs Postaux
http://cartesfm1418.pagesperso-orange.fr/obliterations/secteurpostal/SP.htm
http://vestiges.1914.1918.free.fr/Accueil.htm
Pages 14-18
De nombreuses rubriques pour vous
permettre de retracer
les principales campagnes effectuées par un combattant de 1914-1918.
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Paul Déroulède (1846-1914)
incarna le nationalisme revanchard qui saisit la France au lendemain
de la défaite de 1870. En 1875, il publia un premier recueil de poèmes et
chansons,
intitulé Les Chants du Soldat; c'est là que l'on trouve le fameux Clairon.
Chanson créée par Amiati, à l'Eldorado, vers 1873 (l'enregistrement à la SACEM date de 1875).
Paroles de Paul Déroulède mises en musique par Émile André
Une interprétation de cette célèbre chanson par
Henri Weber
- 1908 - Gramophone Aiguille n° 3-32906 matrice n° 6549h - Édition Joubert
se trouve sur le site
http://dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net/paroles/clairon_le.htm
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pourrez suivre les paroles originales,
Relancer la chanson et
revenir sur cette page pour
suivre les paroles du chant de Ménilgal
Le site http://dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net/ ...
Propose une page concernant AMIATI... http://dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net/fiches_bio/amiati/amiati.htm et nous pouvons lire : " Son plus grand succès ne fut pas d'eux. Il vint avec "Le Clairon" de Paul Déroulède qu'elle créa à la fin de 1873 ou même en 1874 - certains parlent même de 1878 ! -. (Son enregistrement à la SACEM, musique d'Émile André, date de 1875.) " et une page consacrée à Henri Weber : http://dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net/fiches_bio/weber_henri/weber_henri.htm et parmi les quelques titres proposés : Le Clairon !!! Miracle, je croyais l'avoir perdu, J'avais eu beaucoup de mal pour le trouver... Internet a fait un miracle... Mais BRAVO aux Webmesters de ce site !!!
Il n'y a plus qu'à cliquer sur le titre : Le Clairon : http://dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net/paroles/clairon_le.htm Cliquez sur ce lien qui ouvre une autre fenêtre,
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pourrez suivre les paroles originales,
(Les couplets en italique sont habituellement coupés dans les versions enregistrées.)
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Le thème musical du
"Clairon" a inspiré l'introduction
de la chanson "La guerre de 14-18"
créée par Georges Brassens en 1962.
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