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La Ferme de La Godinière
27410 Le Noyer en Ouche
dernière mise à jour de cette page : 12.11.2023
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La Verrerie de Beaumont-le-Roger
Page en cours de rédaction
En avant propos, je conseille au lecteur de se référer, autant que cela sera nécessaire, au document original dont j'ai extrait la "partie historique" sur le lien suivant : https://archive.org/stream/lesverreriesdela00leva/lesverreriesdela00leva_djvu.txt
L'auteur - 0. LE VAILLANT DE LA
FIEFFÉ - a fait un travail extraordinaire de
recherches sur les Verreries de Normandie et les Maîtres Verriers,
Accès direct La Verrerie de Beaumont-le-Roger -p 251-
PRÉFACE
De nos anciennes provinces, la Normandie est sans contredit celle qui a vu s'élever sur son territoire le plus grand nombre de verreries. Ces manufactures, jadis si renommées et dont, à juste titre, elle était fière, n'ont pourtant pas leur page dans son histoire. J'ai essayé - 0. LE VAILLANT DE LA FIEFFÉ - de remplir cette regrettable lacune, en écrivant aussi l'histoire inséparable non seulement des familles qui ont obtenu la concession des verreries, mais encore de celles qui les ont administrées jusqu'à la Révolution de 1789. - ( Note pour le lecteur : l'auteur : 0. LE VAILLANT DE LA FIEFFÉ , conjugue le récit à la première personne, ce qu'il peut m'arriver de faire également comme c'est le cas pour cette première note, je le ferai de cette manière en italique. Je profite de cette première note que le récit enrichi par divers documents : Cartes postales anciennes, recherches généalogiques, liens vers autres sources d'information, etc... René Lesur ).
Je ne pouvais m'arrêter à cette époque de l'abolition des privilèges ; la verrerie étant devenue libre comme toutes les autres industries, les gentilshommes privilégiés ont eu pour successeurs des artistes qui ont su imprimer à l'art tout le progrès dont il était susceptible ; j'ai dû entreprendre l'historique de toutes les manufactures de verre érigées dans la Haute et la Basse-Normandie depuis les temps les plus reculés jusqu'à l'époque actuelle, entreprise aussi vaste que téméraire.
CHAPITRE I.
LES VERRERIES DE LA NORMANDIE,
L’origine de l’industrie verrière en Normandie remonte à des temps très éloignés. Les chroniqueurs normands du moyen âge appartenaient la plupart au clergé, surtout aux ordres monastiques ; ils ne s'occupaient ni des arts, ni de l'industrie. Les nombreux cartulaires réunis dans nos dépôts publics nous font connaître les noms des bienfaiteurs des monastères et des églises, quelques faits historiques ; mais il ne faut pas leur demander des documents sur les arts, sur l'industrie, sur les arts tellement honorés chez les Grecs, dans les temps héroïques, que ce peuple élevait au pouvoir suprême ceux qui les avaient inventés (1).
Les familles auxquelles ont été faites les premières concessions de verreries en Normandie ayant perdu, dans les guerres, les titres précieux de ces concessions, je ne pourrai préciser les époques de rétablissement des premières manufactures de verre en cette province.
Je vais m'occuper d'abord des verreries de la forêt de Lyons, en commençant par celle de la Raye, la plus ancienne d'après les titres. Pour les verreries de cette forêt comme pour celles des autres forêts de la Normandie, je suivrai l'ordre chronologique.
(1) Esprit des Lois. Londres, m.dcc.lvii, t. I, p. 340.
Pour prouver l'ancienneté des verreries de la forêt de Lyons, je vais rapporter un passage de la Description géographique et historique de la Haute-Normandie (1).
Dom Toussaint du Plessis, dont les citations
font autorité, après avoir dit que la forêt de Lyons occupait
anciennement presque tout le Vexin et que celles auxquelles on a
donné depuis les différents noms de forêt de Bray, de Vernon, Andely,
de Long-Boêl, n'en sont que les démembrements, ajoute : « Dans tous
ces bois on a établi quelques verreries depuis plusieurs années. Ces familles, qui subsistent encore, sont au nombre de quatre et se nomment Brossard, Caquerai, Vaillant et Bongars. »
Les grosses verreries étaient celles où l'on fabriquait le verre à vitres en plats, qu'on désignait aussi sous le nom de verre à férule.
D'autres familles nobles obtinrent des concessions de petites verreries en Normandie ; mais le privilège des grosses verreries était réservé aux familles de Bongars, de Brossard, de Caqueray et le Vaillant, que l'on appelait les familles verrières.
Quand une grosse verrerie était possédée ou exploitée par des personnes étrangères à ces familles, il ne pouvait y être employé à la fabrication du verre à vitres que des membres des quatre familles privilégiées pour cette espèce de verre. Outre les verres en plats, les grosses verreries fabriquaient aussi des bouteilles ; mais ce produit n'était pas soufflé par des gentilshommes.
Les manufactures dont les produits consistaient en verres à boire, carafes et autres ouvrages de verre blanc ou de verre commun, étaient des petites verreries. Ces explications données, je passe aux notices formant l'objet de mon chapitre premier.
(1) M.DCC.XL, t. II, p. 240.
- p92 — (pour mieux se référer au document original, PAR 0. LE VAILLANT DE LA FIEFFÉ, j'indique le numéro de la page du document original. René Lesur.)
VERRERIES DE LA FORÊT D’EAWY. Verrerie du Lihnt.
La Collection de pièces rares , recueillies par Charles Leber, fait remonter au règne de Philippe de Valois, la création de cette verrerie et cite, comme fondateur de cet établissement industriel, Jean de Sevy. Les Mémoires sur le comté d'Eu, en confirmant cette origine, donnent au fondateur le nom de Saint-Sevy. M. Guilmeth dit que cette manufacture a été fondée vers 1450 et qu'elle fut longtemps une des plus importantes de la Normandie, mais il ne nomme pas le fondateur.
— p117 — (je rapporte cet extrait pour l'intérêt des métiers cités. A ce propos, je renvoie le lecteur vers le site , RL.) Les ouvriers n'étant pas de condition noble, engagés au Lihnt pour la même réveillée, gagnaient : Le maître tiseur, François Demonchy, d'une famille qui a fourni pendant longtemps des tiseurs aux grosses verreries de la Normandie, 12 livres la semaine, plus 150 livres et un chapeau ; Le sous-tiseur, 5 livres la semaine, plus 42 livres ; Le tiseur de fonte, 4 livres 10 sous la semaine, plus 12 livres et un chapeau de 6 livres ; Le tiseur de relais, 4 livres 10 sous la semaine et un chapeau ; Le tiseur de journée, 4 livres la semaine et un chapeau de 6 livres. Ces ouvriers avaient en outre leur nourriture. Les sommes qui leur étaient payées au delà de leur salaire hebdomadaire et le chapeau leur étaient donnés à titre de pot-de-vin pour toute la réveillée.
— p125 — Dans l'Etat des verreries de l'arrondissement de Neufchâtel, que j'ai aussi cité, dressé le 5 septembre 1808, la verrerie de Maucomble est comprise comme étant en chômage depuis près de deux ans. Il y est dit, en outre, que, lors de cette interruption de travail, elle était exploitée par M. Alexandre Le Baron, occupait 200 ouvriers de tout genre et produisait, comme la verrerie du Lihnt, « des verres en plats et bouteilles. »
En 1742, la verrerie de Maucomble était exploitée par François le Vaillant de Grandprey, seigneur, haut justicier de Montreuil-en-Caux, et, en 1795, par Jean-François de Brossard de Saint-Hilaire.
FIEF DE MAUCOMBLE .
Jacques de Caqueray, né à Maucomble, le 28 novembre 1687, petit-fils de Jacques de Caqueray de Bezu, qui obtint le privilège de la verrerie de Maucomble, devint seigneur de cette paroisse en acquérant, le 6 mars 1714, du chevalier Osmont et de Louise de Pardieu, son épouse, la terre et seigneurie de Maucomble, plein fief de haubert, qui relevait du roi, à cause de sa vicomté de Neufchâtel.
— p127 - Demande d'autorisation pour l'établissement d'une 3e verrerie clans la forêt d'Eawy. A la fin de l'année 1755, le chevalier de Perduville (1) présenta au Contrôleur général, un mémoire par lequel il demandait à ce ministre qu'il lui permît l'établissement d'une verrerie dans la forêt d'Eawy, près de Saint-Saens.
— p138 — Verreries des forêts d'Eu (3).
Je vais faire précéder mes notices sur les verreries de l'ancien comté d'Eu de documents qui concernent la plupart de ces manufactures. L'arrêt de réformation des forêts du Comté d'Eu, du 21 juin 1747, qui relate aussi l'arrêt du 29 novembre 1721, contient ce qui suit :
« Depuis des temps l'on a souffert l'établissement de dix ou douze verreries dans la forêt du comté d'Eu et l'on a mis la dite forêt en coupes réglées et l'on a fait annuellement des adjudications très considérables de tous les bois de ladite forêt, tant aux susdites verreries qu'à d'autres qui exploitaient tous les bois et les vendaient et les embarquaient sur la mer et les allaient vendre jusque dans les pays étrangers, au grand détriment des usagers dans la forêt.
— p152 — De toutes les verreries fondées en Normandie par les de Bongars, de Brossard, de Caqueray et le Vaillant, deux seulement, celles du Landel et de Varimpré, sont encore possédées par les descendants de leurs fondateurs .
Le canton de Blangy-sur-Bresle, le plus grand, le plus populeux de l'arrondissement de Neufchâtel, doit une partie de sa richesse aux six verreries existant dans six des vingt-trois communes qui le composent. M. de Girancourt père, a été, pendant 38 ans, l'un des deux membres qui représentent ce canton au Conseil d'arrondissement : après avoir été le représentant des électeurs censitaires il a été l'élu du suffrage universel. Son fils est, pour le même canton, membre du Conseil général de la Seine-Inférieure depuis 1848. Un décret du 15 août 1866, l'a nommé chevalier de Légion d' Honneur.
VERRERIES DE LA FORÊT DE LYONS.
Verrerie de La Haye.
« En l'année 1330, fut donné pouvoir par le roy Philippe VI, à Philippe de Cacqueray, écuyer, sieur de Saint-Immes, premier inventeur du plast de verre, appelé verre de France, comme portant son nom, de faire estahlir une verrerie proche Bezu, en Normandie, qui fut nommée la Haye, en payant, par chacun an, à Sa Majesté la somme de trois livres ou vingt boisseaux d'avoine. » …/… La verrerie dont j'écris l'histoire avait été établie dans la partie de forêt connue sous le nom de Haye du Neufmarché, au lieu dit la Fontaine-du-Houœ , en la paroisse de Bezu-la-Forêt (1). Elle existait avant 1330.
(1) Commune du canton de Lyons-la-Forêt (Eure) .
En l'an XIII de la République, M. Masson Saint-Amand, Préfet du département de l'Eure, adressa au ministre de l'Intérieur, d'après ses instructions, un Mémoire statistique sur ce département. Ce Mémoire fut imprimé la même année. On y lit : "Il y avait dans le département un plus grand nombre de verreries que celui qui existe aujourd'hui. Si quelques-unes des causes de cette diminution appartiennent à la tourmente révolutionnaire, il serait injuste de les lui attribuer toutes ; quelques-unes remontent à des temps antérieurs. La disette de bois, son plus haut prix, la difficulté des charrois, l’éloignement des matières premières, que l'on est obligé d'aller chercher jusqu'à Forges-les- Eaux, font bien partie des premières causes ; mais il en est une autre qui tient au perfectionnement des arts et qui, en occasionnant des pertes locales, a fait le bien général ; je veux parler de la fabrication des grands verres blancs, à vitres. Ces grands carreaux qui, il y a trente ans, étaient encore un objet de luxe remarquable, sont devenus depuis d'un usage répandu et adopté partout.
Ce genre de fabrication, en se fixant sur plusieurs points de la France et s'accroissant successivement, a dû opérer nécessairement la chute d'un certain nombre d'anciennes verreries et notamment de celles où le plus fort de l'ouvrage ne consistant pas seulement dans les bouteilles, se portait sur la fabrique du plateau de verre commun à vitraux et vitres. Telles étaient celles qui existaient dans le département, où deux manufactures de ce genre subsistent encore avec succès : l'une dite la verrerie de la Haye, à Bezu-la-Forêt, près Lyons, sur la limite du département ; l'autre près Beaumont-le-Roger, etc. "
…/… — 194 — Les sieurs d'Azémar avaient « les premiers en France trouvé l'invention de travailler en cristal (1). » Pierre d'Azémar aura voulu aider de ses conseils et de son expérience Henri de Virgille, quand il prit l'exploitation de la verrerie du Caule (2), qu'il administrait encore en 1640, lors de son mariage ; il ne l'exploitait plus en l'année 1646. Il résulte d'un acte passé devant Touzard, tabellion pour la branche de Richemont, au comté d'Eu, le 20 mars 1646 (3), qu'à cette époque Honorât de Barniolles, écuyer, était maître de la verrerie du Gaule.
…/… — p202 —
Je ne peux m'empêcher de m'arrêter
quelques instants à Guerville,
Marie-Louise- Angélique de Virgille de la Vicongne, à laquelle est dû l'établissement, à la Grande- Vallée, de la manufacture si longtemps administrée par elle, était fille de François-Ovide de Virgille, chevalier, seigneur de la Vicongne, des Essartis et autres lieux (1) et de Marie-Madeleine de Fautereau ; elle était née au manoir des Essartis. Mise en nourrice chez une femme du pays, elle devint victime, d'un déplorable accident. Laissée seule, à peine âgée de quelques mois, un pourceau s'approcha d'elle et lui mangea les doigts jusqu'à la paume des mains ; il ne lui resta que la dernière phalange du pouce gauche ; mais la Providence permit que Mlle de la Vicongne utilisât d'une manière extraordinaire cette seule articulation : on la voyait exécuter, avec une adresse et une dextérité étonnantes, des choses qu'on lui aurait cru impossible de faire. Elle écrivait, brodait, tricotait, cousait de manière à surprendre les témoins de ses actions. .../... Je compléterai cette biographie dans ma notice sur la verrerie de Romesnil, où j'aurai à parler d'une autre femme, l'émule de Mlle de la Vicongne. Je rendrai à la mémoire de ces deux femmes, qui se sont distinguées par les mêmes travaux, le même dévouement, la justice qui lui est due.
Verrerie du Cornet.
Une verrerie à plats fut établie dans la haute foret d'Eu, au triage de Blangy, au lieu dit le Cornet, en la paroisse de Rieux (2), à une demi-lieue de la ville de Blangy-sur-Bresle, par François le Vaillant, écuyer, sieur de Courval, seigneur en partie de Monchaux, fils puîné de David le Vaillant de Valdollé, propriétaire, en 1705, de la verrerie de Varimpré, et de Marie-Anne le Vaillant de Saint-André, petite nièce de François le Vaillant de Cour val, le fondateur de la verrerie de Courval.
(1) François-Ovide de Virgille avait pour bisaïeul Henri de Virgille. (2) Commune du canton de Blangy.
Localisation : Haute-Normandie; Seine-Maritime; Guerville. Code INSEE commune : 76333;
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— p204 — Le 13 octobre 1750, le sieur de Courval avait vendu sa verrerie au sieur de la Vergne, moyennant une rente de 3,500 livres, remboursable par 70,000 livres; mais les sieurs de Rainnemare et de Beaumont, ses neveux, usant du droit de clameur lignagère, s'étaient fait substituer au sieur de la Yergne, le 7 décembre 1751 (1).
Un four à bouteilles fut établi, sans privilège, au Cornet, en 1755, par le sieur de la Vergne ; cet établissement, le premier d'une verrerie à bouteilles au comté d'Eu, ne fut toléré que pendant quelques années (2).
Au décès du sieur de la Vergne, mort célibataire, la terre du Cornet, dont la verrerie faisait partie, est devenue la propriété de Pierre-Ferdinand de Caqueray de Fontenelle, son frère aîné, dont les descendants l'ont possédée sans interruption jusqu'au jour du décès du survivant d'eux, de M. Charles-Marie de Caqueray de Fontenelle, mort sans postérité, en sa terre du Cornet, le 3 octobre 1857.
Le 5 septembre 1808,
M. le Sous-Préfet de l'arrondissement de Neufchâtel, en adressant à M.
le Préfet l'Etat des verreries de cet arrondissement, disait de celle
du Cornet :
(1) Arch. du château de Varimpré. (2) Collection de Cartes et Mémoires sur le Comté d'Eu.
— p224 - "Verrerie le Rieux.
Au mois de novembre 1822, M. Marie-Louis Cotton d'Englesqueville, gendre de M. de Caqueray de Saint-Mandé, le dernier propriétaire et maître de la verrerie des Routhieux, acquit de Louis-P.hilippe d'Orléans, duc d'Orléans, la terre de Rieux, située en la commune de ce nom, canton de Blangy.
- p228 - Autorisation pour l'établissement d'une verrerie clans le duché d'Aumale.
Louis le Grand, par lettres patentes données au camp devant Gand, au mois de mars de l'an 1678, « désirant gratifier et favorablement traiter sa très chère et très aimée sœur et cousine la duchesse régente de Savoye, » lui permit d'établir une verrerie dans l'étendue du duché d'Aumale, dont elle était propriétaire, au lieu qu'elle jugerait à propos, pour y fabriquer et mettre en œuvre, par telles personnes que bon lui semblerait, toutes sortes de gros et petits verres, même des verres de cristal, vitres, émaux, glaces à miroir et toutes autres sortes d'ouvrages qui se fabriquaient aux autres verreries établies dans le royaume.
La duchesse de Savoye s'étant pourvue devant la chambre des comptes de Normandie pour obtenir l'enregistrement de ces lettres patentes, une information fut ordonnée par la chambre et un conseiller fut commis pour y procéder. La lecture des lettres fut faite à l'issue des messes paroissiales de Barques, Marques et Ellecourt (1), par François Lecamus, sergent, le 22 mai 1678.
(1) Paroisses près d'Aumale.
« Après le canton de Saint-Saëns, nous assignerons la seconde place aux cantons de Blangy et d'Aumale, qui possèdent de nombreuses et importantes verreries. Malheureusement, là aussi, nous avons peu de progrès à constater (1) ; cependant il faut reconnaître que M. de Girancourt fils (2), désireux de soutenir la gloire des anciens gentilshommes verriers dont il descend, et MM.Vimont, Emery, Denin, Gruel (3), de Saint-Hilaire (4), en important dans leurs établissements, les uns la fabrication de la verroterie et des cristaux, l'autre la fabrication des verres à vitres (5), ont depuis plusieurs années donné à cette industrie un plus vif essor (6). » .
Je dois relever une erreur commise dans son rapport par M. Bourlet de la Vallée.
Aucune des six manufactures de verre dont il
nomme les propriétaires ou gérants, n'est sur le territoire du canton
d'Aumale, qui ne possédait, en 1845, et ne possède aujourd'hui aucun
établissement de ce genre ; les cinq premières sont situées dans
le canton de Blangy et la dernière dans l'étendue du canton de
Gournay- en-Bray.
https://www.118000.fr › Verreries du Courval à HODENG AU BOSC 76340 (LE COURVAL)
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https://la-glass-vallee.com/conference-de-presse-de-pochet-du-courval/ L’entreprise Pochet du Courval organise une conférence de Presse qui se tiendra le jeudi 12 mai 2022 de 10h00 à 12h00 dans l’usine « Pochet du Courval Guimerville », située rue des Illettes à Hodeng-au-Bosc (76340).
(1) Le rapporteur du congrès Normand ne s'exprimerait pas ainsi aujourd'hui. (2) Verrerie de Varimpré. (3) Verreries du Val-d'Aulnoy, de la Grande-Vallée, de Rétonval, Courval et Romesnil. (4) Verrerie du Landel. (5) M. Gruel, verrerie de Romesnil. (6) Annuaire de 1846, p. 331.
…/… — p231 — Renseignements concernant particulièrement les verreries de l'arrondissement de Neufchatel.
- p232 - Le canton d'Aumale peut, par son industrie , mériter la place que lui assigne l'honorable membre du congrès Normand, mais la fabrication du verre lui est étrangère. En fait d'art et d'industrie on doit attribuer à chaque contrée ce qu'elle produit.
J'ai dit dans ma notice sur l'usine de Varimpré que les six verreries que possède le canton de Blangy procurent le bien-être à cette contrée de l'ancien comté d'Eu ; il me reste à parler des nombreux ouvriers que ces manufactures emploient. Les fonctions de notaire, que j'ai exercées pendant plus de quinze ans à Blangy, m'ont mis en rapports fréquents avec beaucoup de ces ouvriers ; j'ai pu reconnaître que la plupart sont des hommes dévoués à leur art, laborieux, économes, vivant dans une aisance qu'on remarque de suite quand on pénètre dans leur intérieur où tout respire l'ordre, la propreté, je pourrais dire le confortable.
Dans l'ancien comté d'Eu, l'ouvrier verrier aime la propriété immobilière ; il place ses économies en acquisitions de biens fonds et, en attendant l'occasion d'augmenter son avoir foncier, il a recours aux prêts sur hypothèque.
Je devais cette justice aux ouvriers des manufactures de. Varimpré, du Val-d'Aulnoy, de Courval, de la Grande-Vallée, de Romesnil et Rétonval.
Le Comité départemental, chargé dans la Seine-Inférieure, de coopérer à l'organisation de l'Exposition universelle de 1867, a publié le compte rendu de ses travaux (1). Le premier des dix rapports dont se compose ce recueil, celui sur la Verrerie et la Terre réfractaire, est l'œuvre de M. de Girancourt. J'extrais de ce remarquable travail la partie qui concerne principalement les verreries de l'ancien comté d'Eu :
« Il est à remarquer ( dit l'honorable et très compétent rapporteur), que sur les dix fours à verre que compte le département, la forêt d'Eu en réunit huit, au lieu de sept qu'elle avait à la fin du siècle dernier, tandis que dans les forêts d'Eawy et de Lyons, qui étaient aussi à cette époque, le centre d'une fabrication importante, une seule verrerie, le Landel, a survécu. Il faut, je crois, en chercher la cause dans la manière toute différente dont les verreries ont été traitées dans ces forêts.
(1) Rouen, imp. Ch.-Fr. Lapierre, 1867. t
— p233 - De temps immémorial, ces établissements recevaient les bois nécessaires à leur chauffage à prix d'estimation, sans avoir à courir les risques des enchères. Ces délivrances, connues sous le nom d'affouages, ayant été supprimées dans les forêts domaniales, les verriers des forêts de Lyons et d'Eawy ont été contraints de faire leur approvisionnement de combustible aux enchères publiques, et se sont par conséquent trouvés exposés, chaque année, suivant le bon ou le mauvais vouloir de leurs concurrents, à ne pas pouvoir réunir toute la quantité de bois qui leur était indispensable et, en tout cas, à le payer à des prix très élevés. Dans la forêt d'Eu, au contraire, non seulement les concessions affouagères accordées par les comtes d'Eu aux fondateurs des verreries anciennes ont toujours reçu leur exécution, mais la même faveur a aussi été étendue aux verreries de date plus récente ; .../...
— 234 — .../... « Ces six verreries, qui sont toutes situées dans le canton de Blangy, ont huit fours en activité et fabriquent de la gobletterie ordinaire, l'éclairage, les flacons pour la parfumerie et la pharmacie, la moulure, quelques vases pour la chimie, en un mot toute la variété des articles de verroterie en verre blanc et en verre de couleur. Elles occupent plus de huit cents ouvriers, dans lesquels, toutefois, figure un assez grand nombre d'enfants de 14 à 16 ans.
« Le chiffre de leur production réunie est annuellement d'environ 1,950,000 francs, sur lesquels 680,000 francs, soit 34 0/0 sont payés en main-d'œuvre ».
« Les huit fours consomment chaque année 45,000 stères de bois, dont l'exploitation et le transport aux usines coûtent 130,000 francs et procurent du travail, pendant l'hiver, à un très grand nombre de pauvres familles des communes riveraines de la forêt. Si nous ajoutons ces 130,000 francs aux 680,000 francs auxquels nous avons évalué la main-d'œuvre sur les verres fabriqués, nous trouverons que le chiffre annuel des salaires atteint 810,000 fr ».
« Depuis quelques années, le prix des bois s'étant élevé d'une façon excessive, quelques-uns de nos verriers ont essayé l'emploi du charbon de terre. »
Le rapporteur parle ici de la bonne qualité des produits obtenus par M. d'Imbleval dans le four à la houille qu'il venait d'établir à Romesnil (1), puis il dit :
« L'apport de la houille, à des prix de revient nécessairement assez élevés, au centre d'une forêt aussi importante que la forêt d'Eu, est un fait vraiment anormal, qui suffit à démontrer à quel excès a été poussé le prix du bois, mais qui doit en même temps faire réfléchir sur les dangers de cette exagération, au double point de vue des intérêts de la forêt, exposée à voir prochainement substituer la houille au bois, et des classes laborieuses qui, par la transformation du mode de chauffage des verreries, perdraient la plus grande partie des salaires payés pour l'exploitation des coupes verrières, le prix de façon des bois à l'usage des verreries étant beaucoup plus élevé que pour les bois marchands ».
(1) V. Ma notice sur la verrerie de Romesnil.
- 235 - « Le sol de notre contrée ne renfermant pas de sable ni de pierre calcaire assez purs pour la fabrication du verre blanc, les verriers sont obligés de faire venir leur sable de la forêt de Fontainebleau et la pierre à chaux de Boulogne-sur-Mer. Les sels de soude sortent des fabriques de Chauny et de celles de M. Malétra, de Rouen. Forges-les-Eaux fournit les terres réfractaires pour la confection des creusets et des fours de fusion. »
Après quelques conseils donnés aux verriers pour le choix des terres qu'ils emploient, M. de Girancourt continue ainsi :
« Au xvne siècle, les terres de la Bellière-en-Bray, village situé près de Forges-les-Eaux, étaient renommées pour les creusets de verrerie. Un arrêt du Conseil, du 30 janvier 1700, en a interdit la sortie du royaume, afin de les réserver aux verreries Françaises et surtout à la manufacture de glaces de Saint-Gobain (1). Les terres de la Bellière sont depuis longtemps épuisées. Des carrières, qui aujourd'hui ne fournissent plus qu'un rendement à peu près nul, ont ensuite été ouvertes à Forges; d'autres plus récentes à Cany, à Saint-Samson, à Guy-Saint-Fiacre et dans la forêt de Forges ; elles produisent annuellement plus de 3,000,000 de kilog. de terre, dont environ 700,000 kilog. s'exportent à l'étranger. Toutes ces terres peuvent faire de bons creusets, pourvu que le potier ait soin de varier la proportion du ciment suivant la nature spéciale de chacune d'elles. »
page 236 - (pour mieux se référer au document original, PAR 0. LE VAILLANT DE LA FIEFFÉ, j'indique le numéro de la page du document original. René Lesur.)
VERRERIES DE L'ANCIEN COMTÉ D'EVREUX.
Verrerie de Beaubray. (Note : Je n'aurais pu donner ici qu'un résumé en quelques lignes de la Verrerie de Beaubray, mais l'histoire de celle-ci étant intimement liée à celle de Beaumont-le-Roger en la personne du Curé de Vieilles, je ne peux que conserver l'intégralité du récit qui nous apprend beaucoup sur la verrerie de Vieilles que l'on retrouve page 249. René Lesur).
Peu de temps avant l'an 1638, Jean de Barniolles, écuyer, verrier, après avoir travaillé de son art pendant quinze ou seize ans à la verrerie de cristal que Jeand'Azémar et Pierre d'Azémar, aussi écuyer s et verriers, exploitaient à Rouen, dans le faubourg Saint-Sever, s'associa avec Jean-Baptiste de Postel, vicomte de Conches, et fit construire avec lui, en la paroisse de Beaubray, un fourneau où, sans avoir obtenu la permission du roi, ils travaillèrent et firent travailler en verre de cristal.
(1) Communes du canton de Blangy.
— p237 — Les sieurs d'Azémar, qui prétendaient avoir seuls le droit de tenir une verrerie de cristal dans le ressort du Parlement de Rouen, assignèrent devant la Cour de ce Parlement les sieurs de Postel et de Barniolles. Le vicomte de Conches déclara que l'association d'entre lui et le sieur de Barniolles avait été rompue, qu'il n'avait aucun intérêt et il demanda congé de Cour.
Le sieur de Barniolles, qualifié Maistre en l'art de verrerie, soutenait « que les sieurs d'Azémar n'étaient pas recevables en leur action, en ce qu'ils étaient déchus du privilège par lequel ils prétendaient n'être loisible qu'à eux seuls de tenir une verrerie de cristal dans le ressort du Parlement, y ayant renoncé par la vente ou engagement de leur verrerie à Nicolas de Paul, ensuite de quoi ils avaient abandonné la province il y avait plus de quatre ans, pour établir une autre verrerie au village du Caule en Picardie, où ils demeuraient et travaillaient actuellement, etc. ; qu'ils étaient poussés d'une envie extrême envers lui, de peur qu'il ne communiquât par son travail à la France les plus beaux secrets de l'art de verrerie, auxquels il avait si bien réussi, ce que les sieurs d'Azémar n'osaient méconnaître ; que ses ouvrages en verre, et principalement aux glaces de miroirs, égalaient en beauté, en perfection, les plus rares pièces de Venise, etc. ; que c'était la jalousie plutôt que l'intérêt qui les incitait à le poursuivre, vu qu'il y avait en Normandie plus de six verreries où l'on travaillait le cristal sans que les sieurs d'Azémar s'en plaignissent ; que la verrerie établie à Beaubray n'était préjudiciable ni au roi ni au public, mais au contraire profitable pour la vente des bois de sa Majesté, qui n'étaient pas beaucoup éloignés de cette verrerie ; » il demandait donc « qu'il fût dit à tort l'action des sieurs d'Azémar et qu'il continuerait son travail. »
Mais la Cour, par son arrêt du 17 juin 1638, « a fait défenses à toutes personnes d'établir aucune verrerie pour faire cristal sans lettres et permission de Sa Majesté et a condamné le dit de Barniolles aux dépens modérés à vingt livres. »
Le sieur de Barniolles ayant, au mépris de cet arrêt qui lui donne le nom de Bourniol, continué de travailler en verre de cristal au fourneau que le sieur de Postel et lui avaient fait construire à Beaubray, les sieurs d'Azémar s'adressèrent de nouveau à la Cour.
— p238 — Le sieur de Barniolles prétendait qu'il n'avait pas contrevenu aux défenses de la Cour ; « qu'il avait seulement employé ce qui était au fourneau ; » quant au sieur de Postel, il continuait à dire « qu'il n'avait intérêt » mais, par un nouvel arrêt du vendredi 9 juillet 1638,1a Cour « a fait inhibitions et défenses aux sieurs de Postel et Barniolles de faire ni faire faire à l'avenir aucuns verres de cristal suivant le précédent arrêt, à peine de confiscation des métaux au profit des dits d'Azémar et de cinq cents livres d'amende (1). » Jean de Barniolles fut ainsi forcé d'abandonner son entreprise.
Six ans plus tard, en 1644, un sieur de Bray et le curé de la paroisse de Vieilles, près de Beaumont-le-Roger, firent faire la construction de deux fourneaux de verrerie, l'un à Beaubray et l'autre à Vieilles. Anne Girard, veuve de Pierre d'Azémar et maîtresse de la verrerie de cristal située dans le faubourg Saint-Sever de Rouen, en fut informée et, après les formalités ordinaires, elle obtint de la Cour du Parlement contre M. de Bray et le curé de Vieilles, le 10 mars 1645, un arrêt qui l'a maintenue « en la jouissance de faire verrerie de cristal comme elle faisait auparavant, et a fait inhibitions et défenses aux dits sieurs de Bray et curé de la dite paroisse de Vieilles et à tous autres de faire aucuns verres ni autres ouvrages de cristal, à peine, en cas de contravention, d'être les fourneaux démolis et a condamné le sieur de Bray et le curé de Vieilles aux dépens (2).»
Un arrêt du Conseil privé du roi du 26 juin 1646, ordonna que l'arrêt contradictoire du 10 mars 1645 serait exécuté. La paroisse de Beaubray, riveraine de la forêt de Conches, devait enfin voir se fonder d'une manière régulière, sur son territoire, une manufacture de verre.
Le comté d'Evreux, dont la forêt de Conches dépendait, sortit du domaine de la Couronne en 1651, et devint une des possessions de Son Altesse Frédéric-Maurice de la Tour, duc de BouilIon, prince de Sedan, vicomte de Turenne et comte de Montfort.
(1) Arch. du Parlement. (2) Arch. du Parlement.
— p239 - Charles Leber dans sa Collection de pièces rares fait la publication suivante : « En 1652, sous le règne de Louis XIV, dit le Grand, à présent régnant, fut donnée à Mgr le duc de Bouillon la verrerie de Conches proche Evreux en Normandie, pour les sieurs des Loges, Débécourt et Brémont et la Demoiselle de la Haye, leur sœur. »
Adrien de Caqueray, écuyer, sieur de Brémont et des Loges, fils de David de Caqueray de Brémont et de Françoise le Vaillant, fut capitaine des chasses de Godefroy-Maurice de la Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, d'Albret et de Château-Thierry, pair et grand Chambellan de France, comte d'Auvergne, d'Evreux et de Beaumont-le-Roger et vicomte de Turenne. Adrien de Caqueray,( Adrien de CAQUERAY ), ami du duc de Bouillon, devint son parent par son mariage avec Olympe Sanvitany, Italienne de grande distinction, cousine de Marie- Anne de Manciny, épouse du duc et nièce du cardinal Mazarin (1)
Adrien de Caqueray avait pour frère puîné Nicolas de Caqueray ( Nicolas de CAQUERAY ), écuyer, sieur d'Hébécourt, et pour sœur Charlotte de Caqueray ( Charlotte de CAQUERAY ), épouse de Pierre le Vaillant, écuyer, sieur de la Haye.
Ces renseignements expliquent la concession obtenue par le duc de Bouillon. L'ouvrage de Charles Leber donne à l'épouse de Pierre le Vaillant le titre de Demoiselle de la Haye. Pierre le Vaillant avait été seigneur de la verrerie de la Haye.
(1) Godefroy-Maurice de la Tour d'Auvergne, né le 21 juin 1641, mort le 25 juillet 1721, était le fils de Frédéric-Maurice de la Tour, duc de Bouillon, devenu en 1651, comte d'Evreux, frère de Henri de la Tour, vicomte de Turenne, maréchal de France, l'un des plus grands capitaines qui aient paru dans le monde.
(2) On lit ce qui suit dans le Dictionnaire géographique des Gaules par M. l'abbé Expilly (Paris M.DCC.LXII, t. 1er): « Baubray, bourg et sergenterie en Normandie, diocèse d'Evreux, Parlement de Rouen, Intendance d'Alençon, Election de Conches. On y compte 225 feux. Ce bourg est à 5/4 de lieue S.S.O. de Conches. La sergenterie de Beaubray comprend cinq paroisses. »
Le nouveau Dictionnaire géographique de la France et de ses Colonies, par Briand de Verze, dans sa 3me édition, publiée en 1839 (Paris, Belin-Leprieur) ne donne à Beaubray qu'une population de 649 habitants.
- p240 — La verrerie à laquelle la pièce publiée par Charles Leber donne le nom de verrerie de Conches, fut établie en la paroisse de Beaubray (2), au bord de la forêt de Conches. Elle était en activité dès l’an 1653. Au 15 juillet de cette année, on trouve dans les archives de Beaubray l'acte de décès d'un serviteur de la verrerie. Les mêmes archives accusent la réunion, à la même verrerie. Les mêmes archives accusent la réunion, à la même époque, d'un nombre de gentilshommes verriers qui témoigne de l'importance de la manufacture dès la première année de son existence.
On voit dans les registres de l'état civil des années 1653, 1654 et des années suivantes, jusques et compris l’année 1685, les noms, entre autres gentilshommes, de Pierre le Vaillant de la Haye, David de Caqueray de Brémont ( David de CAQUERAY ), François de Caqueray de Saint- Amand, Antoine de Caqueray de Brémont, Nicolas de Caqueray d'Hébécourt, François le Vaillant de la Haye, Adrien de Caqueray des Loges, Antoine de Caqueray des Friches, inhumé dans l'église de Beaubray le 31 janvier 1657, David le Vaillant des Routhieux, François de Caqueray des Friches, Antoine de Brossard de la Mare, Nicolas de Caqueray des Loges, Adrien de Caqueray de Saint- Amand, Louis Levaillant de Charny, Claude le Vaillant, Pierre le Vaillant des Coupes, Louis de Caqueray de Val-Dollé, tous verriers de la forêt de Lyons et du comté d'Eu.
En 1678, la verrerie était administrée par Gilles de Linardière, écuyer, époux de Louise de Caqueray des Loges, sœur de Godefroy de Caqueray, tenu sur les fonts du baptême, à Beaubray, le 24 août l665, par S. A. Godefroy-Maurice de la Tour-d'Auvergne, duc de Bouillon, comte d'Evreux, et par Marie-Anne de Manciny, duchesse de Bouillon, son épouse. — 241 -
Le 30 mars 1678, M. de Linardière fit un traité avec Marc le Vaillant de Morienval, maître de la verrerie de Monchy, au comté d'Eu. Par cet acte, M. de Morienval s'obligeait de livrer à M. de Linardière, tant à Saint-Valery qu'ailleurs, tout le verre qu'il ferait faire à sa verrerie de Monchy, pendant tout le temps que devait durer un autre traité intervenu entre M. de Linardière et d'autres maîtres de verreries. MM. de Linardière et, de Morienval devaient faire marcher alternativement leurs manufactures : celle de Monchy devait travailler depuis les fêtes de Pentecôte de l'année 1678, ou quinze jours auparavant, et éteindre son four à pareille époque de l'année suivante ; à l'expiration de cette première année, pendant laquelle la verrerie de Beaubray devait chômer, il était loisible à M. de Linardière de la faire travailler pendant un temps égal. La marche alternative des deux usines devait ainsi continuer tant que durerait le marché fait par M. de Linardière avec les autres maîtres de verreries. M. de Morienval était libre après la première année de chômage de l'usine de Beaubray, de ne plus faire « marcher alternativement ni autrement » celle de Monchy, mais, s'il usait de cette faculté, M. de Linardière devait lui payer une somme de quinze cents livres annuellement, pour l'indemniser du chômage de sa verrerie.
A partir de 1706 jusqu'en 1720, les archives prouvent que MM. de Caqueray des Loges habitaient la verrerie, mais elles font supposer la continuation du chômage de la manufacture.
Après le 23 mai 1720, année du décès d'Antoinette de Guiry ( Antoinette de GUIRY ), veuve d'Adrien de Caqueray des Loges, jusqu'en 1774, rien dans les archives ne révèle la présence à Beaubray de la famille de Caqueray ; mais, à partir de l'année 1728 jusqu'à la fin de l'année 1737, sans interruption, on y voit figurer des ouvriers bouteillers du comté d'Eu et d'autres lieux travaillant à la verrerie de Beaubray, ce qui indique que le four était rallumé et qu'on y faisait des bouteilles.
Le 24 janvier 1728, messire Gilles de Brossard, écuyer, sieur de la Garenne, signe l'acte de décès de Jean-François Blondeau, décédé à la verrerie de Beaubray ; l'acte ne dit pas si Gilles de Brossard était maître de la verrerie.
En 1732 et 1737, M. Servais Derocq de Châteaufort était maître de cette verrerie (1). Du 26 octobre 1737 au 12 août 1771 , les archives ne font aucune mention de la verrerie.
Elle n'existait plus en 1762 ; vers le commencement de cette année, Son Altesse Charles-Godefroy de la Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, pair et grand chambellan de France, adressa à Louis XV une requête par laquelle il demandait à ce monarque « la permission de rétablir dans la paroisse de Beaubray, au bord de la forêt de Conches, une verrerie considérable dans laquelle travaillaient des gentilshommes. »
Un arrêt du Conseil d'Etat du 21 avril 1762, ordonna qu'avant de faire droit sur cette requête, elle serait communiquée aux propriétaires de la verrerie de Beaumont-le-Boger.
La signification de cet arrêt, que M. le duc de Bouillon fit faire en septembre, octobre et novembre 1763, à MM. de Bongars et autres propriétaires de la verrerie de Beaumont-le-Roger, donna lieu devant le Conseil d'Etat à une instance dans laquelle intervinrent les propriétaires et les maîtres des grosses verreries de Normandie, qui s'opposèrent avec les propriétaires de la verrerie de Beaumont-le-Boger, au rétablissement de la verrerie de Beaubray ; mais MM. de Bongars et consorts ayant depuis vendu leurs droits à M. Louis-David de Caqueray de Fossencourt ( Louis "David" de CAQUERAY de FOSSENCOURT ), ce dernier se désista de l'opposition de ses prédécesseurs ; en conséquence, un arrêt du Conseil du 4 août 1767 donna acte au sieur de Fossencourt de son désistement et, sans avoir égard à l'intervention des propriétaires et maîtres des grosses verreries de Normandie à leurs demande et conclusions contre le duc de Bouillon, permit à Son Altesse de rétablir dans la paroisse de Beaubray, au lieu qui serait jugé le plus convenable, « la verrerie qui y existait anciennement et d'y faire fabriquer, vendre et débiter pendant quinze ans toutes sortes d'ouvrages de verrerie, avec défenses de troubler ledit sieur duc de Bouillon dans l'exploitation de ladite verrerie, à peine de tous dépens, dommages et intérêts. »
(1) Arch. de Beaubray, actes des 4 mars 1732 et 26 octobre 1737.
— 243 - Des lettres patentes du roi, données à Versailles, le seizième jour de décembre 1767, mirent le complément à l'arrêt du 4 août précédent (1).
Le duc de Bouillon, qui avait négligé de faire enregistrer ces lettres patentes, obtint du même souverain les lettres de surannation qui lui étaient nécessaires, signées à Versailles le septième jour de février 1770 (2).
Son Altesse ayant adressé à la Cour du Parlement de Normandie une requête tendant à l'enregistrement des lettres des 16 décembre 1767 et 7 février 1770, la Cour, par un arrêt du 4 avril 1770, rendu la grande Chambre assemblée, ordonna, avant de faire droit, que ces lettres seraient lues, publiées et affichées tant à l'issue des messes paroissiales de Beaubray, par trois dimanches consécutifs, qu'aux plus prochains marchés, pour ensuite être informé pardevant M. l'abbé Perchel, conseiller à ce commis, de la commodité ou incommodité que l'établissement de verrerie pouvait apporter au roi et au public.
La lecture et les publications ordonnées furent faites à l'issue des messes paroissiales de Beaubray les dimanches 10, 17 et 24 juin 1770 et aux marchés de Conches, Breteuil et Damville dans le cours du même mois. Le 27 juin, M. l'abbé Perchel se transporta sur les lieux et procéda dans le manoir presbytêral de Beaubray à l'information pour laquelle il avait été député.
Après toutes ces formalités, la Cour, la grande Chambre assemblée et par arrêt du 11 juillet 1770, ordonna l'enregistrement des lettres patentes de surannàtion (3).
La nouvelle verrerie fut construite sur un champ appelé le Fief de la grande verrerie, faisant partie du territoire de la paroisse de Beaubray, au bord de la forêt de Conches, à 200 mètres environ de l'endroit où était l'ancienne verrerie.
(1) V. le n° 22 de Y Appendice. (2) V. le n<> 23 de l' Appendice. (3) Arch. du Parlement. Reg. secrets.
— p 244 — Le 7 avril 1771, le duc de Bouillon ordonnait aux officiers de sa maîtrise de faire immédiatement le balivage du triége de Mare-Noire pour servir à l'approvisionnement de la verrerie de Beaubray, que le sieur Caqueray de Fossencourt ( Louis "David" de CAQUERAY de FOSSENCOURT ) « cessionnaire (disait Son Altesse) du privilège que nous avons obtenu, va faire réédifier. » Le duc ajoutait : « Il y sera fabriqué des plats de verre et des bouteilles dans le courant de la présente année. .» Il annonçait de plus qu'il fournirait a M. de Fossencourt les bois qui lui seraient nécessaires pour atteindre l'adjudication générale de 1773 et il ordonnait dans une autre pièce « de faire arpenter le triége le plus à portée de la verrerie de Beaubray pour être usé en 1772 et 1773 (1). »
La construction de la nouvelle halle a été terminée en peu de temps : on trouve dans les archives de Beaubray de l'année 1771, une attestation ainsi conçue : « L'an mil sept cent soixante et onze, le douze aoust, par nous curé dudit lieu a été faite la bénédiction de la nouvelle verrerie à Beaubray. » Suit la signature de M. Emangeard, curé de Beaubray. Ainsi rétablie la verrerie de Beaubray reprit la fabrication des bouteilles et des carafons.
M. Louis-David de Caqueray de Fossencourt, qui l'avait fait reconstruire, continuait de l'administrer le 25 avril 1775, en même temps que celle de Beaumont-le-Roger ; il en était encore maître le 27 avril 1779 (2). En 1780, elle était exploitée par M. Pierre- Joseph du Ruel, chevalier de l'ordre royal et militaire de saint Louis. M. du Ruel ne fut pas heureux dans l'entreprise de cette manufacture (3) ; il ne l'administra pas longtemps.
M. Louis-François-Adrien de Caqueray ( Louis Francois Adrien de CACQUERAY ), écuyer, sieur de Montreuil, fils aîné de M. de Fossencourt, voulut lui-même exploiter la verrerie de Beaubray ; déjà tombée en discrédit, elle ne prospéra pas sous son administration ; le four s'éteignit.
En 1782, M. Louis-Salve-Saire-Sauve Albitte de Vallivon (4), garde de la Porte ordinaire du roi, se chargea de mettre la verrerie en activité ; il la prit à bail, avec les terres en dépendant, moyennant un loyer annuel de quatre mille livres, par acte passé devant Me Brisset, notaire, le 30 août 1782, et il en acheta les meubles, ustensiles et le four.
(1) Arch. de l'Eure. (2) Actes aux arch. de Beaubray, des 13 avril 1774, 25 avril 1775et 27 avril 1779. (3) Arch. du Parlement, arrêt du 25 mai 1784. (4) Albitte. De cette famille était Antoine-Louis Albitte, avocat à Dieppe, nommé, en 1791, membre de l'Assemblée législative, l'un des principaux promoteurs de la révolution du 10 août 1792, nommé ensuite député à la Convention nationale.
— p245 — Le 1er septembre de la même année, un acte de société intervint entre MM. Albitte et de Montreuil pour l'exploitation de l'usine.
Ce traité attribuait à M. de Montreuil un quart dans les bénéfices, sans mise de fonds, à condition qu'il veillerait spécialement sur les opérations du four et aiderait M. Albitte dans l'administration générale de la verrerie. Ce dernier demeurait chargé de la recette et dépense, des achats et vente des marchandises ainsi que des écritures et de la caisse ; il avait seul la signature. M. de Montreuil devait être nourri et prendre en la caisse, pour son entretien, une somme de six cents livres chaque année.
La verrerie était en pleine activité au mois de mai 1784. Pendant un voyage que M. Albitte entreprit pour son négoce, le 23 de ce mois, et qui dura 63 jours, il se fit au moins 75 à 80,000 bouteilles (1). Pourtant, le 18 août suivant, le four s'éteignait de nouveau. Le 28 du même mois, M. Albitte adressait au lieutenant général du bailliage de Conches une requête motivée par des contestations survenues entre lui et M, de Montreuil et suivie d'un procès entre les deux associés. Cette requête, disait son auteur, n'était que la première étincelle du feu qui devait dévorer la fortune de l'un ou de l'autre des associés.
Il résulte d'un rapport d'experts nommés dans le cours de ce procès que la verrerie de Beaubray, où ils se sont transportés le 3 septembre 1784, ne pouvait fonctionner à moins de 26 ouvriers, ainsi désignés dans ce rapport : un maître-tiseur, un sous-tiseur, un petit valet, un fouet, un tiseur de fonte, un tiseur de journée, trois calciniers, deux ferrotiers, deux tiseurs de relai, quatre bouteilliers, quatre paraisonniers, quatre gamins et un porteur de "bouteilles. D'après le même rapport, la verrerie consommait 120 barils de charrée par semaine et quatre barriques de soude tous les deux jours.
(1) Ce fait est prouvé par un Mémoire que je vais citer.
— p246 —
Ces renseignements me sont fournis par un Mémoire auquel a donné lieu le procès intervenu entre MM . Albitte et de Montreuil au bailliage de Conches et qui durait encore le 14 juillet 1786 (1).
En 1787, M. Albitte, associé avec une dame Harel, continuait l'exploitation de la verrerie de Beaubray. Un arrêt de la Cour du Parlement de Rouen, du 13 juillet 1787, confirme une sentence rendue au siège de la vicomte de Conches, le 12 janvier précédent et qui condamnait M. Albitte, solidairement avec la dame Harel, à payer au sieur Leclerc, leur commis, 940 livres pour seize mois et dix jours de ses appointements.
Dans cet arrêt, M. Albitte est cité comme « faisant valoir, en société avec la dame Harel, la verrerie de Beaubray (2). » Ainsi, le chômage commencé le 18 août 1784, n'avait pas eu une longue durée et la verrerie travaillait encore le 13 juillet 1787. Je ne puis indiquer d'une manière précise l'époque jusqu'à laquelle le four de cette usine a fonctionné ; mais il s'est éteint avant la fin du xvme siècle.
Pour les privilèges et les droits dont la verrerie de Beaubray jouissait en la forêt de Conches, je renvoie le lecteur à ma notice sur la verrerie de Beaumont-le-Roger, qui va suivre.
L'habitation qui dépendait de la verrerie de Beaubray existe encore ; c'est aujourd'hui la maison d'une ferme située au village de la Verrerie, commune de Beaubray, appartenant à l'épouse de M. Mercier, pharmacien à Conches, fille de M. Hébert, ancien maire de Beaubray.
MM. de Caqueray des Loges, les fondateurs de la grosse verrerie de Beaubray, avaient laissé en cette paroisse un pieux souvenir qui paraissait éteint, mais qu'un second voyage que j'ai fait à Beaubray le 5 octobre 1867, va faire revivre.
Lors de mon premier voyage, j'avais prié M. le curé de Beaubray, qui s'intéressait à mes recherches, d'en faire lui-même pour savoir s'il ne se trouverait pas quelque don fait à son église par ces gentilshommes ou par MM. de Caqueray de Fossencourt, leur successeurs.
(1) Ce Mémoire, signé : Albitte de Vallivon, Delamothe, avocat , et Lefevre Vaîné, procureur, a été imprimé à Evreux en 1786, par la Vve Malassis. (2) Arch . du Parlement.
- p247 - M. le curé m'a communiqué, le 5 octobre 1867, un acte passé devant Me Leduc, notaire garde-note à Conches, le 28 mai 1683, dans lequel il est dit que suivant un autre acte reçu par les tabellions de la même ville le 11 février 1672, Adrien de Çlaqueray, écuyer, sieur des Loges et Nicolas de Caqueray, écuyer, sieur d'Hébécourt, frères, le premier capitaine et le second lieutenant des chasses de Mgr le duc de Bouillon « désirant faire bâtir une chapelle de 12 pieds de dedans en dedans et 9 pieds de large, joignant le chœur de l'église de Beaubray en laquelle ils pourraient prendre pour eux et leurs successeurs leur séance et sépulture, pour eux et leur famille, privativement à tous autres, en laquelle ils avaient entrée par la nef, laquelle avait vue au chœur par une arcade fermée de balustre sans porte, ils avaient volontairement et en considération de la dite chapelle, donné et aumône à la fabrique de la dite église une pièce de terre contenant une demi-acre, assise en la dite paroisse, triége des Masures, dépendant du fief des Fourneaux, aux charges et conditions que la dite paroisse serait tenue de faire dire et célébrer, tous les ans, à perpétuité, une messe basse dans la dite chapelle pour le repos de l'âme de défunte noble dame Olympe Sannitany ( Olympe de SANNITANY ), femme dudit sieur des Loges (1), une messe basse au jour de Saint-Adrien, une autre le jour suivant la fête de Saint-Nicolas, à la fin desquelles messes devait être dit un libéra pour les âmes des dits sieurs fondateurs, recommandées le dimanche précédent. »
M. le curé, qui ignorait cette fondation, m'a fait voir la chapelle. Sauf son état de vétusté, elle est encore telle qu'elle a été construite par les fondateurs : deux pierres tumulaires occupent presque toute sa largeur ; les épitaphes apprennent que dans ces tombeaux reposent Georges Postel, sieur du Colombier, décédé le 8 novembre 1761 , et Alexandre-François-Mathieu-Georges Postel, son fils, aussi sieur du Colombier, mort le 13 juin 1767 (2).
(1) Elle était morte à Beaubray, le 8 octobre 1671, quatre mois avant la fondation. (2) Sur chaque pierre sont gravées les armes de la famille de Postel. D'argent à trois roses de gueules, posées 2 en fasce, 1 en pointe. Ces armes diffèrent peu de celles de la famille de Caqueray, qui sont : d'or, à trois roses de gueules, posées 2 en chef et une en pointe.
— p248 — Les 20 septembre 1706, 30 mars 1713 et 12 mai 1720, sont inscrites sur les registres de Beaubray les inhumations d'Adrien ( Adrien de CAQUERAY ) et de Nicolas ( Nicolas de CAQUERAY ) de Caqueray des Loges et d'Antoinette de Guiry ( Antoinette de GUIRY ), seconde épouse et veuve du premier ; leurs corps ont dû être mis en terre dans la chapelle ; car il est dit dans l'acte du 30 mars 1713 que le corps de Nicolas de Caqueray des Loges, le puîné des fondateurs, a été inhumé dans l'église, ce qui ne se lit pas dans l'acte de décès de l'aîné de ces deux frères, du 20 septembre 1706.
Les habitants de Beaubray savent maintenant que c'est à la piété de MM. de Caqueray des Loges qu'ils doivent la chapelle où ont été inhumés M. Postel du Colombier et son fils.
Un dossier conservé aux archives de l'Eure renferme un « plan de la place de l'ancienne verrerie de Beaubray, fieffée à M. Postel. »
Suivant ce plan, grossièrement tracé, l'emplacement de la verrerie avait une superficie de six acres deux vergées.
La verrerie de Beaubray a donc été possédée par la famille de Postel. La présence des tombeaux des sieurs du Colombier dans la chapelle fondée en 1672 par MM. de Caqueray le faisait supposer.
Jean de Barniolles qui, avant l'an 1638, avait, avec le vicomte de Conches, établi une verrerie de cristal à Beaubray, y est mort le 3 janvier 1649 et son corps a reçu la sépulture dans l'église de cette paroisse.
Le fourneau de verrerie élevé par ce gentilhomme et Jean-Baptiste de Postel et celui établi, six ans plus tard, par le sieur de Bray et le curé de Vieilles ont été construits à cent mètres environ l'un de l'autre, à peu de distance de l'endroit où fut bâtie, en 1652, la grosse verrerie, sur un terrain maintenant en labour, appartenant à M. Leroux, marchand-épicier à Conches. La charrue met encore parfois à jour des résidus de verre et autres preuves de l'existence en ce lieu des fourneaux qui ont dû s'éteindre devant le monopole exorbitant de la famille d'Azémar.
Quant à la verrerie dont le procès, qui a existé entre MM. Albitte et de Montreuil a causé la ruine, elle a laissé sur la propriété de Madame Mercier des vestiges plus nombreux et plus apparents.
— p249 - (pour mieux se référer au document original, PAR 0. LE VAILLANT DE LA FIEFFÉ, j'indique le numéro de la page du document original. René Lesur.)
En l'année 1644, un sieur de Bray ( Revoir l'étude faite pour Beaubray ) et le curé de Vieilles, paroisse faisant maintenant ( 1875 ) partie de la ville de Beaumont-le-Roger, firent, comme je l'ai déjà dit, construire à Vieilles un fourneau de verrerie pour y faire du cristal.
On voit dans ma notice sur les verreries de Beaubray qu'un arrêt de la Cour du Parlement de Rouen du 10 mars 1645, (p238), qui n'indique pas le nom du curé de Vieilles, lui fit défenses, ainsi qu'au sieur de Bray « de faire aucun verres ni autres ouvrages de cristal, à peine, en cas de contravention, d'être les fourneaux démolis. »
Je cite dans la même notice un arrêt du Conseil privé du roi, du 26 juin 1646, qui ordonna que l'arrêt de la Cour serait exécuté.
Il est présumable qu'au mépris des défenses de la Cour, M. de Bray et le curé de Vieilles continuèrent la fabrication du cristal. L'arrêt du Conseil privé à l'exécution duquel ils n'auront pu se soustraire, aura rendu éphémère l'existence de la verrerie de Vieilles.
J'ai voulu connaître le nom du curé qui s'était associé avec M. de Bray et découvrir le lieu où leur fourneau de verrerie a été établi.
En retournant à Beaubray, ainsi que je le dis dans ma précédente notice, je me suis arrêté à Beaumont-le-Roger, où je me suis livré à des recherches dans les archives de l'ancienne paroisse de Vieilles. J'y ai découvert que, le 19 février 1634, messire Pierre le Franc, écuyer, était curé de Vieilles ; que « Pierre le Franc, écuyer, plus curé de Vieilles, » a été qualifié « noble et discrète personne » dans un contrat passé devant Toussaint le François, tabellion pour le siège de Vieilles en la vicomté de Harcourt, le mercredi 18e jour de mai 1634; qu'enfin, le mercredi 11e jour de juillet 1644, « messire Pierre le Franc, écuyer, curé de Vieilles, » a été parrain d'un enfant (1).
(1) Voir aux reg. de l'état civil de
Vieilles, actes des 19 février 1634 et 11 juillet 1644, et
— p250 — Ainsi, M. Pierre Lefranc, écuyer, curé de Vieilles (1), était bien l'associé de M. de Bray pour l'entreprise qui devait rencontrer un invincible obstacle dans le privilège de la famille d'Azémar. Un monopole, qui serait aujourd'hui inexplicable, (on est en 1875), a privé la paroisse de Vieilles et la ville de Beaumont-le-Roger des avantages qu'elles devaient attendre d'un établissement de cette nature. Il avait été créé dans un lieu très convenable, sur une propriété située à Vieilles, entre la rue du Château et la route de Beaumesnil, appartenant aujourd'hui aux enfants d'un sieur Joseph Prior, et se trouvant tout près de la station de Beaumont-le-Roger sur le chemin de fer de Paris à Cherbourg . Les voies de communication qui passaient près de cette propriété, peu distante de la forêt de Beaumont-le-Roger, facilitaient à la verrerie l'approvisionnement de son combustible et le transport de ses produits.
On m'avait nommé, comme pouvant me donner des renseignements, un sieur Nicourt, jardinier à Vieilles, que je ne rencontrai pas chez lui. Sa femme m'engagea à aller voir le sieur Jules Prior ( Victor "Jules" PRIOR ), son frère, tonnelier à Beaumont-le-Roger, en me disant qu'il s'expliquerait mieux que son mari, qu'il avait été « reçu poète. » Je me rendis chez M. Prior ; je le trouvai dans son atelier, ceint d'un tablier de cuir et faisant un sceau. Il se déplaça pour me montrer le lieu que je viens d'indiquer et où des ouvriers employés par son père à des terrassements nécessités par des constructions avaient trouvé des larmes en verre, des résidus de verre et des têts de pots pareils à ceux dont on se sert dans les verreries pour la fusion des matières ; il m'apprit en outre qu'il avait souvent entendu dire à son père que sa propriété avait été très anciennement possédée par le curé de Vieilles.
(1) M. Pierre Lefranc, prêtre du diocèse de Sées, a été nommé à la cure de Notre-Dame de Vieilles, le 7 novembre 1617, sur la présentation de M. Jacques le Comte du Quesné, baron châtelain de Beaumesnil. La cure était vacante par la démission de M. Gilles du Buat, dernier curé. M. le Franc étant mort, a été remplacé, le 26 juillet 1647, par M. Pierre Nicolle. (Pouillé du diocèse d'Evreux, ms. aux arch. de l'Eure.)
— p251 — (pour mieux se référer au document original, PAR 0. LE VAILLANT DE LA FIEFFÉ, j'indique le numéro de la page du document original. René Lesur.) Le but de mon voyage à Beaumont-le-Roger étant rempli, je demandai à M. Prior s'il était vrai qu'il eût fait des poésies. Il s'empressa de m'offrir un livre ayant pour titre : Les Veilles d'un artisan, par Jules Prior, tonnelier à Beaumont-le-Roger (1 ). On lit dans ce recueil des vers artistement rimés, exprimant de nobles pensées et que ne désavoueraient pas des poètes en renom .
La Normandie a produit deux tonneliers qui ont su se rendre célèbres: Rouen possède Poultier, le ténor ; Beaumont-le-Roger le poète Prior. Le premier, enlevé à son atelier, brille aujourd'hui sur le théâtre ; le second, homme simple et modeste, inconnu dans le monde des Lettres, après avoir, sans aucune notion des premiers éléments de la langue française, accompli des prodiges de travail intellectuel, vit dans une humble masure et fait des tonneaux.
Le lecteur, j'en suis certain , me saura gré de cette digression.
La verrerie de Beaumont-le-Roger.
- p255 - C'est aujourd'hui ( nous sommes en 1875) le chef-lieu d'un canton de l'arrondissement de Bernay ; sa population, augmentée par des annexes lors de l'organisation des communes, est de 2,099 habitants ; son territoire comprend une étendue de 1,149 hectares.
La forêt de Beaumont, dont le nom primitif était Occa, Ouche, renferme encore environ 4.000 hectares ; elle alimente de bois la verrerie dont je vais entretenir le lecteur.
Peu de temps avant l'année 1678, Son Altesse Godefroy-Maurice de la
Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, obtint de Louis XIV la permission
d'établir une verrerie près de sa forêt de Beaumont-le-Roger, sur le
territoire de cette ville ; le privilège lui en fut concédé pour
Charles-François de Caqueray, écuyer, sieur des Hameaux (1), (nb. les liens étudiant les généalogies renvoient sur le site Généanet, une inscription gratuite sera requise pour les nouveaux visiteurs)
Cette manufacture, à son origine, produisait du verre à vitres ; les archives de la ville de Beaumont prouvent qu'elle était en activité le 24 mai 1678 ; un enfant a eu à cette date pour parrain Damien Debellemanière ( Damien DEBELLEMANIERE ), de la paroisse de Bezu-la-Forêt, « maître tiseur de la verrerie de Beaumont . »
Elle appartenait en 1755 à Louis-Auguste de Bongars d' Apremont ( Louis Francois Auguste de BONGARS ), Jean-Michel-David de Bongars ( Jean Michel David de BONGARS ), de Roquigny, Joseph-Ferdinand de Bongars du Fresne ( Joseph Ferdinand de BONGARS ),, Louis-Joseph de Bongars ( Francois (Louis) Joseph de BONGARS ), page de la vénerie du roi, tous quatre frères ; Léonard de Bongars de Cambart ( Leonard de BONGARS ), capitaine du château et des chasses de Rambouillet ; Joseph de Bongars du Vau-de-l'Eau ( Joseph de BONGARS ), écuyer du roi, commandant l'écurie de la vénerie de S. M. et Jean de Bongars des Friches ( Jean de BONGARS ), écuyer de S. A. S. Mgr le comte d'Eu.
Par acte passé devant le notaire de Blangy-sur-Bresle le 29 juin 1755, MM. de Bongars en firent bail à Louis-David de Caqueray de Fossencourt ( Louis "David" de CAQUERAY de FOSSENCOURT ), moyennant un loyer annuel de trois mille cinq cents livres. Le prix de ce bail témoigne de l'importance de la manufacture.
Avant l'an 1773, Louis-David de Caqueray de Fossencourt était propriétaire de la verrerie de Beaumont-le-Roger ; il la possédait par suite de concessions faites tant en sa faveur qu'en faveur de ses prédécesseurs par les ducs de Bouillon les 29 décembre 1713, 3 septembre 1714 et 7 avril 1771. https://gw.geneanet.org/nice2017?n=de+caqueray+de+fossencourt&oc=&p=louis+david arbre : Findinier LUCETTE (nice2017) -- pris chez efranck -- https://gw.geneanet.org/efranck?n=de+caqueray+de+fossencourt&oc=&p=louis+david arbre : efranck --
(1) Il était fils de Nicolas de Caqueray,
seigneur des Hameaux et de la Haute-Marderie, et de Louise de
Monsures, qui habitaient en 1667 leur terre de la Haute-Marderie,
- p256 - Par ces concessions, les ducs de Bouillon, pour favoriser l'établissement de la verrerie, se sont obligés, tant pour eux que pour leurs successeurs, de ne souffrir qu'il ne fût fait dans leur comté d'Evreux, où il n'y avait que cette manufacture et celle de Beaubray, aucune autre verrerie pour y fabriquer les verres à vitres et à bouteilles.
Par l'acte du 3 septembre 1714 il a été accordé aux concessionnaires « le droit de pouvoir jouir et user en la forêt de Beaumont-le-Roger, des droits de panage et de pâturage seulement comme et ainsi qu'avaient le droit d'en jouir et user les naturels usagers de cette forêt, » et par l'acte du 7 avril 1771 M. le duc de Bouillon s'est obligé et a obligé ses successeurs envers Louis-David de Caqueray de Fossencourt, alors maître des deux verreries du comté d'Evreux, « à faire délivrer annuellement et à toujours, soit par les officiers de sa maîtrise, soit par l'adjudicataire général de ses bois taillis, des ventes les plus à proximité des verreries de Beaumont-le-Roger et Beaubray, soit par arpent ou bois façonné par chacune verrerie, environ cinq mille cordes de billettes, douze cents cordes de bêlions, gros bois, et vingt quatre cordes de bois propre à faire des paniers à verre, le tout de la longueur et hauteur suivant l'usage, lesquels bois, soit par arpent, soit façonnés, seraient payés par le dit sr de Fossencourt à M. le duc de Bouillon ou à ses préposés aux mêmes termes et échéances des adjudications dudit comté d'Evreux, et ce, conformément au prix qui serait fixé par les officiers de ladite maîtrise, ou tel que Son Altesse aurait vendu les mêmes bois.
Par acte passé devant Me Poullain, notaire à Beaumont-le-Roger, le 25 février 1773, M. de Caqueray de Fossencourt avait vendu la verrerie de Beaumont-le-Roger à M. Jean- Jacques de Brossard, écuyer, seigneur de Beauchesne ( Jean Jacques de BROSSARD de BEAUCHESNE ) et autres lieux ; mais M. de Beauchesne, par acte passé devant le notaire de Conches le 10 septembre de la même année, en fit délai et remise, par suite de clameur ligna gère aux enfants mineurs dudit sieur de Fossencourt, qui accepta pour eux cette remise. Les enfants de M. de Fossencourt ne possédèrent pas longtemps la manufacture vendue par leur père ; une sentence du bailliage de Beaumont-le-Roger, du 22 juillet 1777, en rendit adjudicataire ledit sieur de Beauchesne et M. Pierre Bisson des Rotoirs.
- p257 - M. de Beauchesne devenu seul propriétaire de la verrerie de Beaumont-le-Roger, la vendit, par acte du huit septembre 1808, à M. Michel-Samson Folloppe, lequel, par contrat passé devant Me Chevallier, notaire à Beaumont-le-Roger, le 20 mars 1820, en fit vente à Madame Marie-Catherine-Charlotte Langlois du Roulle ( Marie Catherine Charlotte LANGLOIS du ROULLE ), veuve dudît sieur de Beauchesne. Madame de Beauchesne fit donation de la moitié de cette verrerie à Mlle Marie-Edwige de Brossard de Beauchesne ( Marie Hedvige BROSSARD ), sa fille, en considération de son mariage avec M. Alphonse Grimoult ( Alphonse GRIMOULT ), célébré à Beaumont-le-Roger le 28 avril 1829.
Le 4 janvier 1836 et par contrat passé devant Mc Bougrain, notaire au Neufbourg, M. Amand-Marie de Brossard de Beauchesne ( Amand Marie BROSSARD de BEAUCHESNE ), juge de paix du canton de Vernon, Madite dame veuve de Brossard de Beauchesne, M. et Mme Grimoult, M. Adrien Dorez ( Adrien Dominique Joseph DOREZ ) et Madame Félicité-Marie-Thaïs de Brossard de Beauchesne ( Félicté Marie Thaïs BROSSARD de BEAUCHESNE ), son épouse, vendirent la verrerie de Beaumont-le-Roger à MM. Pierre- Louis Courtillet et Pierre-Etienne Courtillet, frères. Courtillet Frères
Etaient maîtres de la verrerie de Beaumont-le-Roger, en 1721, MM. de Bongars de Roquigny et de Bongars de Saint-Lumier (1) ; en 1736, Jean de Bongars, écuyer, sieur de Roquigny ; en 1753, Pierre de Caqueray, écuyer, sieur de Fretten court et Pierre-Toussaint le Vaillant, écuyer, sieur de Longuerue, associés; en 1755, 1758, 1759, 1760, 1761 et 1775, Louis-David de Caqueray de Fossencourt ; en 1763, Philippe-Louis le Vaillant, écuyer, sieur de la Vieùville ; en 1764 et 1765, le dit sieur de la Vieuville et Jacques-Toussaint de Brossard de Ruville; en 1790, 1793, 1795 et 1805, le dit sieur Jean- Jacques de Brossard de Beauchesne ; en 1821 et 1822, M. Michel-Samson Folloppe. En 1793, M. de Brossard de Beauchesne avait pour associé M. Jean-Baptiste de la Mare (2).
M. de Beauchesne s'associa encore, vers la même époque à M. Folloppe lequel s'adjoignit M. Ménars qui devint seul gérant (3).
(1) Arch. de la verrerie de la Haye. (2) Actes aux arch. de Beaumont-le-Roger, des 28 juillet 1736, 19 février 1753, 9 novembre 1758, 29 novembre 1759, 30 octobre 1760, 30 avril 1761, 15 juin 1763, 7 et 22 mars 1764, 17 juin 1765, 25 novembre 1790, 3 avril 1793, 26 janvier 1795, 14 mai 1805, 14 février 1821, 18 juin 1822. Acte au notariat de Blangy-sur-Bresle, du 29 juin 1755. Acte aux arch. de Beaubray, du 25 avril 1775. (3) Renseignements fournis par M. le Vaillant de Folleville. 17
— p 258 — Dans ma notice sur la verrerie de la Haye, j'ai cité un Mémoire statistique sur le département de l'Eure, adressé en l'an XIII, par M. Masson Saint- Amand, préfet de ce département, à M. le ministre de l'Intérieur et j'ai rapporté ce qui était dit dans ce Mémoire, de la verrerie de la Haye.
Il y est fait la mention suivante de la verrerie de Beaumont-le-Roger, dirigée alors par M. de Brossard de Beauchesne: « Cent cinquante ouvriers sont annuellement occupés dans cette usine. Vingt femmes épluchent les terres propres à la fabrication ; soixante chevaux sont occupés au transport tant des matières premières que du verre fabriqué. » « Les bouteilles et les plateaux sont d'une assez belle qualité, susceptible cependant, quant à ces derniers, de plus de perfection. » « Le propriétaire de cet établissement s'occupe d'en améliorer les produits ; il a fait des expériences dont le succès lui donne de justes espérances ; il y a lieu d'attendre des essais de ce citoyen des résultats aussi heureux pour la fabrique des verres qu'il en a déjà obtenu des semis et des plantations qui augmentent la valeur du domaine agréable quoiqu'agreste, qu'il possède autour de cette usine. »
J'extrais maintenant ce qui suit d'une statistique industrielle et manufacturière du même département, faite en 1812 (1).
« La verrerie de Beaumont-le-Roger employait 230 ouvriers. Le prix moyen du salaire était de 2 fr. 50 c. par journée. La valeur brute des produits qu'établissaient ces ouvriers était de 180.000 fr. annuellement ». « Cet établissement, le seul du département, ne travaille qu'une partie de l'année, à cause des difficultés que le propriétaire éprouve pour se procurer le bois nécessaire pour l'alimenter pendant l'année ; d'ailleurs les réparations à faire aux fourneaux causent une interruption de plusieurs mois, de sorte que le travail de l'année n'excède pas 270 jours ». « Les produits de cet établissement s'expédient pour les départements du Calvados, des Côtes-du-Nord, de la Sarthe et autres environnants. »
(1) Arch. de l'Eure.
— p259 — « On ne fabrique dans cet établissement que des bouteilles et des plateaux de verre pour les croisées. D'anciens gentilshommes ont conservé le privilège exclusif de souffler la canne au bout de laquelle se forme le plateau. »
La verrerie de Beaumont-le-Roger a cessé de travailler en verre à vitres, pour ne plus fabriquer que des bouteilles, en l'année 1814 (1).
C'est à cette manufacture, la dernière qui fut établie par la famille de Caqueray en Normandie , qu'appartient l'honneur d'avoir lutté le plus longtemps contre les difficultés qui avaient fait renoncer les autres grosses verreries à la fabrication du verre en plats. La verrerie de Beaumont-le-Roger devint, cinq siècles après la découverte de Philippe de Caqueray, le tombeau de la noble industrie des familles de Bongars, de Brossard, de Caqueray et le Vaillant.
M. de Beauchesne étant mort le 12 janvier 1815, la manufacture, sous la direction de M. Folloppe, qui en était propriétaire, continua à fabriquer des bouteilles.
Le 8 avril 1815, dans son opposition à l'établissement d'une verrerie à Bois Guillaume, M. Folloppe disait :
« La verrerie de Beaumont-le-Roger occupe 250 ouvriers. La classe des ouvriers verriers n'entre que pour un tiers dans la masse des ouvriers ; les deux autres tiers ne trouvent leur existence que par l'exploitation et les charrois des bois nécessaires à ma verrerie ». « Les deux tiers de mes fabrications sont dirigés sur la place de Rouen (2). »
Lorsqu'en 1829, M. Grimoult devint, par son mariage avec Mlle de Beauchesne, propriétaire pour moitié de la verrerie, il s'associa avec M. Folloppe pour l'exploitation de cette manufacture.
MM. Pierre- Louis Courtillet et Pierre-Etienne Courtillet, frères, Courtillet Frères acquéreurs en 1836 de la verrerie de Beaumont-le-Roger, continuèrent la fabrication des bouteilles ; ils firent reconstruire la halle il y a environ sept ans (1866).
(1) Je tenais à pouvoir préciser cette époque. Les divers renseignements que j'ai recueillis me le permettent. PAR 0. LE VAILLANT DE LA FIEFFÉ, (2) Arch. de la Seine-Inf .
— p260 — (pour mieux se référer au document original, PAR 0. LE VAILLANT DE LA FIEFFÉ, j'indique le numéro de la page du document original. René Lesur.)
Depuis le 21 mars 1864, jour du décès de M. Pierre-Louis Courtillet, jusqu'au 29 septembre 1868, M. Pierre-Etienne Courtillet Courtillet Frères a exploité seul sa manufacture ; il occupait environ 40 ouvriers. De la verrerie dépendent dix maisons pour le logement de ces ouvriers.
En 1867, quatre ouvriers maîtres gagnaient 150 fr. par mois; ils avaient en outre le logement et le chauffage. Le salaire des autres ouvriers était de 70 à 80 fr. par mois.
MM. Courtillet achetaient annuellement pour leur combustible, dans la forêt de Beaumont, de 3,500 à 3,800 stères de bois. Un four à six creusets, dont quatre seulement fonctionnaient, livrait au commerce environ 500.000 bouteilles par an (1).
Au 29 septembre 1868, M. Courtillet loua sa manufacture à M. Dodon, qui l'exploite actuellement. Ce maître de verrerie a changé le mode de chauffage; il emploie le charbon de terre.
Le début de M. Dodon n'a pas répondu à son attente ; mais, après les changements nécessaires, voilà la situation de l'établissement au mois d'avril 1869 : il occupe en moyenne 40 ouvriers ; six creusets fonctionnent ; chaque jour l'usine fabrique de 2,600 à 2,800 bouteilles en verre vert et en verre blanc et consomme 45 hectolitres de charbon (2).
Le chemin de fer de Paris à Cherbourg, qui a une station à Beaumont-le-Roger, procure à la verrerie de M. Dodon un avantage dont sont privées onze des douze autres verreries de la Normandie.
Les anciens gentilshommes verriers ont laissé à Beaumont-le-Roger un souvenir qui fait honneur à leurs descendants. M. Jean-Jacques de Brossard de Beauchesne, le dernier de ces gentilshommes, qui posséda et exploita la verrerie de Beaumont-le-Roger, jouissait d'une grande considération non seulement dans cette ville, mais encore dans tout l'arrondissement de Bernay dont elle fait partie ; il était, lorsqu'il mourut, en 1815, le président du collège électoral de cet arrondissement.
(1) Renseignements recueillis à Beaumont-le-Roger, en 1867. (2) Je dois ces renseignements à l'intelligent concours de M. Jules Prior, nommé dans ma précédente notice.
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Licitation , verrerie, Beaumont-le-Roger (Eure). https://francearchives.fr/facomponent/896c2270417d4b98e5a8ef3d7d9e22285c18b613
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— p261 — Verrerie de la Ferté-Fresnel.
Le 21 septembre 1663, Son Altesse Godefroy-Maurice de la Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, d'Albret et de Château- Thierry, pair et grand chambellan de France, comte d'Auvergne, d'Evreux et de Beaumont-le-Roger et vicomte de Turenne, permit à Charles de la Porte, conseiller en la Cour du Parlement de Normandie, d'établir une verrerie dans sa Terre de la Ferté, qui relevait du comté d'Evreux.
— p264 - FORÊT DE CHÉRONVILLIERS.
Verrerie de Cheronvilliers.
Le 12 février 1825, M. le vicomte Eugène de Bourbon-Busset, propriétaire de bois dans les communes de Chéronvilliers, Bois- Arnault et Chaise - Dieu , canton de Rugles , et dans celle de Baux , canton de Breteuil , adressa à M. le Préfet de l'Eure une demande tendant à obtenir l'autorisation de construire et mettre en activité, dans la commune de Chéronvilliers, une verrerie destinée à la fabrication des objets de gobelèterie, cristaux et autres articles du même genre et verre à vitres.
Cette usine devait être située au milieu de la propriété de M. de Bourbon-Busset, loin de toute habitation, sur le bord d'un petit ruisseau appelé le Lesme ; elle devait consommer annuellement 1,200 cordes de bois ou plus que le pétitionnaire se proposait de prendre dans les coupes annuelles de ses bois.
Six semaines avant de former sa demande, le 27 décembre 1824, M. de Bourbon-Busset écrivait à M. le Préfet pour l'informer de son projet ; il lui envoyait sa lettre par M. Bourgeois, maître de verrerie, auquel il priait M. le Préfet de tracer la marche à suivre, M. Bourgeois, étant lui-même, disait-il, à la tête d'un établissement situé à Marchainville (Orne) et il ajoutait : « c'est le même que je veux transporter dans mes propriétés. »
M. de Bourbon-Busset exploitait, en effet, a cette époque, en société avec M. Bourgeois, la verrerie du Belloy à Marchainville. L'information de commodo et incommodo, à laquelle il a été procédé sur la demande de M. de Bourbon-Busset, n'a produit aucune opposition.
+++++++++++++++++++ FORÊT DE BROTONNE. Verrerie de la Mailleraye.
— 276 — VERRERIES DE ROUEN ET DE SES ENVIRONS. Verrerie de Rouen.
— 300 — Verrerie du Petit-Quevilly.
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Quelques précisions utiles nous sont apportées dans ce site : La Verrerie, Généalogie des Verriers, les métiers du verre : https://www.genverre.com/articles.php?lng=fr&pg=16&mnuid=970&tconfig=0 Bien qu’ils soient fréquemment cités dans divers ouvrages, c’est dans ceux de Le Vaillant de la Fieffe sur la Normandie, et de G.Rose-Villequey sur la Lorraine, que les divers métiers annexes sont les plus largement mentionnés. Parmi les servants directement attachés à la manufacture, on trouve des ouvriers assez spécialisés...
Outils des verriers
Ouvriers du verre
Vocabulaire Tiseur : De tiser forme ancienne de attiser. Ouvrier chargé de chauffer le four d’une verrerie, et en général d'aider le souffleur. (Manufact. de glaces.) c’est dans les manufactures de glaces du grand volume, le nom de celui qui a soin d’entretenir le feu dans le four à couler. Ce tiseur court sans cesse & avec vîtesse autour du four, & met en passant dans les tisars les billettes qu’il trouve toutes préparées sur son passage. Le tiseur se relaye toutes les six heures. (D. J.)
SOUFFLEUR : Ouvrier qui souffle le verre. Fritte : Résultat d’une première calcination de la composition avant l’enfournage définitif. Réveillée : Période pendant laquelle le feu était constamment entretenu. Cette durée était généralement de 6 à 8 mois, mais elle pouvait être plus courte, notamment dans les régions montagneuses et pauvres comme le centre de la France où la neige empêchait en hiver toute activité, ou plus longue dans les régions riches, tant que l’on avait des commandes. On travaillait en moyenne 12 heures par jour, en commençant à 1 heure du matin- et chaque équipe semble, en forêt de Lyons par exemple, avoir travaillé 5 jours de suite.
Tisarde : Orifice de la chaufferie du four.
Creuset
Verrerie en Bois : https://portail.atilf.fr/cgi-bin/getobject_?p.145:103./var/artfla/encyclopedie/textdata/IMAGE/
Les gamins verriers de la Bresle, du Tréport et d'Eu https://talmeu.com/les-gamins-verriers-de-la-bresle-du-treport-et-de-eu/ Autour du gentilhomme verrier, travaille le « tiseur », chargé de la ... Alors au bourg de Hodeng-au-Bosc, la verrerie du Courval, . Alors au bourg de Hodeng-au-Bosc, la verrerie du Courval, bâtie en 1623 par François Le Vaillant après autorisation de la Duchesse de Guise Comtesse d’Eu, produit glaces, miroirs et lustres, avant d’orienter sa production vers les vases.
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aa. aa |
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